☆ Celly ☆

Le dernier jour de tournage approche à grand pas. Je n'ai pas envie. J'ai adoré tourner ce film et passer à l'étape post-production avec le montage, je n'ai pas hâte. D'autant plus que j'ai accroché avec l'ensemble du casting et que je ne suis pas prête de leur dire au revoir après tous ces mois de rire et de travail. Je sais que je reverrais Pedro, Tom et Seb dans les mois et mêmes années à venir quoi qu'il arrive mais bon. Je soupire avant de me lever doucement du lit mais j'ai à peine le temps de tourner mes jambes pour permettre de me lever que je m'arrête dans mes mouvements. Ma main se pose doucement sur mon bas de ventre alors que je commence à ressentir une douleur anormale. Et bien vive en plus. Je ne sais pas ce que j'ai mais tout ce que je sais, c'est qu'il va être compliqué pour moi de me lever. Je tente de m'aider de mes bras afin de pouvoir me lever, ne voulant pas rester au lit car j'ai une longue journée de travail qui m'attend. Mais j'ai toujours autant de difficulté à soulever mon corps car je ne suis pas très musclée et que j'ai pris un peu de poids. Je reprends mon souffle progressivement à chaque effort fourni alors que je ne peux toujours pas quitter le lit. Si ça continue, je vais être en retard. Tant bien que mal, après beaucoup d'effort, je finis par me lever, me remettant debout difficilement. Oh vivement l'accouchement je n'en peux plus. J'effectue deux pas avant de m'arrêter subitement, sentant quelque chose couler le long de mes jambes. Je passe ma main sous ma nuisette avant de remarquer un liquide blanchâtre, ne me laissant pas penser à ce qui sort normalement de ma vessie. Oh merde. La porte de la chambre s'ouvre doucement alors qu'Adam me regarde, perplexe.

- Ma douce ? Tout va bien ?

- Hôpital ... bégayais-je, ne sachant plus du tout quoi faire.

- Hôpital ? répète Adam en me regardant, commençant à s'inquiéter sérieusement. Non bébé ... l'accouchement est prévu pour dans deux mois. Tu n'as pas déjà perdu les eaux ?

- Je n'ai pas de contraction ... enfin je crois ... j'ai un peu mal au ventre.

- Et c'est quoi ce que tu as sur la main ? demande Adam en s'approchant, regardant mes mains.

- Je ... je ne sais pas ... y'a quelque chose qui a coulé le long de mes jambes ... fis je, complètement pris de court.

- Mon amour, ne panique pas ... ne panique surtout pas ... ça risque d'empirer les choses fit Adam en gardant son calme, me regardant tendrement. Tu restes calme. Ce n'est rien. Je vais t'emmener aux urgences.

- Non Adam ... pas maintenant ... je ne suis pas prête ... je ne peux pas accoucher ... pas maintenant ... le bébé ... le bébé il n'est pas assez grand ...

Je commence à réellement prendre conscience de ce qu'il se passe en ce moment et aux conséquences que ça va avoir. Et comment garder son calme quand je suis sur le point d'accoucher au moment où je m'y attendais le moins et surtout à deux mois de la date du terme. Non non non. Ce n'est pas possible. Pas maintenant. C'est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Je commence à réellement paniquer, sentant mon cœur s'accélérer à toute allure alors qu'Adam tente de garder son calme et de ne pas non plus paniquer car si nous sommes tous les deux en panique, ça sera compliqué de gérer la situation.

- Pas maintenant Adam ... pas maintenant fis je alors qu'Adam enfile un tee-shirt rapidement alors qu'il me fait enfiler une robe toute simple. C'est trop tôt ... beaucoup trop tôt.

- Ne panique pas mon amour. Même si c'est trop tôt et qu'on n'est pas prêts, ce n'est pas grave ...

- Je ne veux pas qu'il arrive quelque chose au bébé.

- Il n'arrivera rien à notre bébé je te le promets.

Avec difficulté, je marche jusqu'à la voiture dans un état de panique totale. Non seulement parce que je ne suis pas prête à accueillir mon enfant aujourd'hui mais parce que je redoute la douleur de l'accouchement et sa difficulté. Oh non pas aujourd'hui ce n'est pas le bon moment rien n'est prêt. Adam prend rapidement le volant en n'hésitant pas à appuyer sur l'accélérateur tout en restant un minimum prudent car il ne vaut mieux pas créer un accident de la circulation. Surtout dans la situation. Nous arrivons rapidement à la petite clinique privée où je suis suivie depuis le début de ma grossesse car s'il faut aller dans l'hôpital le plus fréquenté de la ville, les paparazzis seront au rendez-vous et je n'ai pas spécialement envie d'être sur tous les tabloïds des kiosques pour annoncer que mon enfant est né. Et surtout de me voir dans cet état. Adam se gare rapidement avant de venir m'aider à sortir de la voiture. Doucement, je me lève alors qu'Adam me regarde avec attention, s'assurant que tout va bien.

- Ca va mon amour ?

- Oui ... j'ai plus trop mal au ventre et y'a rien qui coule ... on s'est peut-être trop emballés ... le regardais-je.

- Rien n'empêche qu'il faut qu'on aille voir le médecin.

- Oui.

Nous entrons rapidement dans le service urgences maternité, obstétrique et gynécologie. Et comme c'est une petite clinique, je suis prise rapidement en charge après être restée quelques minutes debout dans les bras de mon amoureux. Et heureusement. Je pénètre rapidement dans la salle d'examen accompagné par le médecin urgentiste qui n'est pas le médecin me suivant habituellement. Je m'installe sur la table d'examen alors qu'Adam se met à mes côtés, serrant ma main dans la sienne en m'embrassant le front. J'ai peur. J'ai tellement peur.

- Je vais procéder à des examens gynécologiques. Monsieur, je vais vous demander d'attendre à côté s'il vous plaît.

- Bien sûr fit mon amoureux en embrassant mon front. Je vais appeler l'équipe en attendant pour leur dire que tu ne viendrais pas aujourd'hui.

- D'accord.

Adam dépose un dernier baiser sur mon front avant de sortir de la pièce. Je prends une profonde inspiration alors que le médecin procède à ses examens habituels pour vérifier que tout va bien. Je ne sais pas trop ce qu'il fait mais son regard est neutre et ne me met pas du tout à l'aise. Bien au contraire.

- Docteur ? Tout va bien ? osais-je demander.

Le médecin poursuit ses examens sans pour autant répondre à ma question alors que je me sens de plus en plus mal à l'aise. Je ne suis pas rassurée par ce médecin qui a l'air froid et distant, ne mettant pas à l'aise comme a pu le faire ma gynécologue. Car si je dois accoucher, je ne veux pas que ce soit lui qui me fasse accoucher.

- Vous pouvez vous rhabiller.

Je ne dis rien et me contente de remettre mes vêtements pendant que le médecin quitte la salle de consultation pour rejoindre le bureau où Adam doit sûrement y être. Je ne l'aime pas et vivement qu'on sorte de cet hôpital et que je ne revois pas ce médecin. Je termine de me rhabiller avant de me lever pour rejoindre le bureau où le médecin prend quelques notes pour l'ajouter probablement à mon dossier afin que tout soit noté.

- Bien ... je n'ai pas une bonne nouvelle pour vous.

Pas une bonne nouvelle ? Je commence à m'imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables, craignant le pire comme la perte du bébé progressivement. Et je ne veux pas perdre mon bébé. La porte s'ouvre à nouveau, laissant Adam apparaître. Il dépose un baiser sur mon front alors que le médecin soupire un peu d'agacement, pas très ravi visiblement que je sois entourée pendant ma grossesse vu qu'il a déjà demandé à Adam de sortir pour mon examen gynécologique.

- Excusez moi docteur je prévenais juste l'équipe de ma petite amie pour aujourd'hui et qu'elle reviendra demain ... fit Adam en s'asseyant sur le siège.

- Elle ne reviendra pas demain non plus fit le médecin en relevant les yeux de son dossier.

- Docteur ...

- Vous avez une petite fissure de la poche contenant le liquide amniotique fit il en regardant son dossier. Cela n'arrive normalement qu'à la fin de la grossesse. Or dans votre cas, c'est arrivé très tôt. Vous êtes à sept mois c'est ça ?

- Un petit peu moins.

- C'est très tôt. Il y a beaucoup de chances pour que le bébé naisse prématurément et si demain vous accouchez, il y a des chances que le bébé ne s'en sorte pas.

Aussitôt, tout mon monde s'effondre alors que j'abaisse ma tête pour ne pas montrer mes émotions. Je ne veux pas perdre ce bébé. Je ne veux pas. Il ne lui arrivera rien. Je me le jure. La main d'Adam glisse doucement sur ma cuisse afin de pouvoir me rassurer mais je n'ose toujours pas relever les yeux. J'ai honte. J'ai peur. Je ne suis pas bien et je ne veux pas qu'Adam me voit dans un tel état bien qu'il m'ait déjà vu au plus mal ces cinq dernières années.

- Il y a un moyen pour que .... ça n'arrive pas ? demande Adam soudainement, renforçant sa pression autour de ma cuisse.

- Du repos, du calme, de la détente. Il faut rester au maximum allongé et ne pas faire d'efforts trop violents. Il est hors de question de travailler ou de quitter la maison. Vous devez absolument rester au calme.

Je relève la tête en entendant les recommandations du médecin, un peu confuse que rester allongée au maximum allait permettre de me soulager et de ne pas accoucher prématurément. J'avais déjà vu ce « phénomène » sur les réseaux sociaux et je sais d'expérience, après avoir vu les témoignages, que c'était une situation très difficile à vivre. Et puis, j'ai un tournage à assurer ... même si je sais que là, je ne pourrais plus rien faire car il faut absolument que je préserve mon bébé au maximum.

- Est-ce que cette grossesse a été souhaitée ? demanda le médecin.

- Elle n'était pas souhaitée mais j'ai voulu garder le bébé car je ne pouvais pas l'avorter ni même le confier à une autre famille.

- Et est-ce que ça a été difficile ?

- Mis à part la fatigue à cause de mes journées de travail et quelques douleurs en fin de journée, je n'ai pas ressenti une grande difficulté à avoir un bébé dans le ventre.

- Peut être que c'est lié à votre rythme de travail en plus d'une grossesse non désirée mais finalement acceptée que votre poche s'est légèrement fissurée. Il me faut néanmoins cicatriser temporairement la fissure afin que vous puissiez poursuivre ces deux derniers mois sereinement. Quand on jugera bon de le retirer, on l'enlèvera et au moment voulu, vous perdrez les eaux et vous accoucherez.

- D'accord docteur.

Rapidement, il nous conduit dans une petite chambre isolée alors que je m'allonge sur le lit, enfilant la tenue pour pouvoir aller en salle d'opération. Jusqu'au dernier moment, Adam m'a tenu la main, me montrant qu'il était là, avant de me laisser partir, m'attendant en salle d'attente. Dès l'instant où il a quitté mon champ de vision, je n'ai pas pu m'empêcher de fondre en larmes. C'était ma faute. Tout était ma faute. L'accouchement prématuré qui peut arriver c'est à cause de mon travail qui m'a fatiguée et épuisée alors que je suis enceinte. C'est ma faute si mon bébé va avoir des séquelles. Je suis déjà une mauvaise maman.

- Madame ? Tout va bien ?

L'anesthésiste, visiblement plus sympathique que le médecin-gynécologue-urgentiste, s'approche de moi avant de me rassurer et de me calmer avant de m'endormir. Je ne rentre pas dans les détails du pourquoi du comment mais juste que je me sens coupable d'accoucher peut-être prématurément alors que mon bébé mérite d'arriver sur cette planète en pleine santé. Je ne peux pas l'imaginer dans une espèce de machine afin qu'il continue de grandir et peut être qu'il ne va pas s'en sortir. Non je ne peux pas imaginer cela. Il me faudra peut-être vingt minutes pour me calmer avant que finalement, on puisse commencer l'opération pour espérer que j'aille le plus loin dans ma grossesse. C'est environ une heure plus tard que je me réveille, la tête dans les vappes. Qui suis-je ? Où est-ce que je suis ? Je passe délicatement ma main dans mes cheveux, baillant de fatigue.

- Oh si tu te réveilles.

Je tourne la tête avant de remarquer mon petit ami, souriant en caressant mes cheveux. Oh mon amour. Délicatement, Adam s'approche de moi afin de pouvoir déposer tendrement ses lèvres sur mon front. Je ferme doucement les yeux avant de reprendre calmement mes esprits, posant ma main sur mon ventre.

- Tu as de la visite.

J'ouvre à nouveau calmement les yeux avant de regarder mon amoureux, me demandant qui pouvait bien venir me rendre visite à cette heure-ci. Je n'en ai aucune idée. Je me redresse doucement avant de regarder autour de moi, partout dans la petite chambre de l'hôpital où j'aimerais partir le plus vite possible. C'est alors que je remarque dans un petit coin toute ma famille avec mon oncle en prime. Oh c'est adorable.

- Chou ! s'exclame Eugene en s'approchant de moi.

- Eugene tu fais doucement. Chou vient de se réveiller. Elle sort d'une opération l'avertit son père alors que Joy tend les bras à son tour. Après princesse. Chacun son tour rajoute Oscar en voyant sa fille bouger.

Eugene monte doucement sur le lit avant de venir dans mes bras pour me faire un petit câlin. Il descend ensuite afin qu'Oscar dépose Joy sur le lit. Elle est encore un peu petite pour savoir monter et puis, c'est haut. Tout en même temps qu'Oscar dépose sa fille sur le lit, il en profite pour déposer un baiser sur mon front. Et même plusieurs bisous. Il finit par s'asseoir alors que je joue avec les petites boucles blondes de Joy qui mâchouille sa tétine en regardant son papa alors qu'Elvira s'approche à son tour pour caresser ma main libre.

- Tu nous as fait une sacrée peur Celly chou soupire Elvira. Adam nous a fait peur quand il nous a dit que tu étais aux urgences et qu'il pensait que l'accouchement allait avoir lieu. On a eu peur pour toi et le bébé.

- J'ai encore plus peur maintenant répondis-je en baissant la tête.

- Tout va bien se passer car on est tous là fit Pedro. Ton père, ta mère, Eugene, Joy et moi ... sans oublier ...

- Sans oublier ? répétais-je, attendant qu'il finisse sa phrase.

Sans hésiter, Pedro ouvre la porte alors que Billie, Daisy, Lucas, Seb et Tom font leur apparition à leurs tours. Oh c'est mignon. Chacun vient me faire un bisou pour me dire qu'ils sont soulagés de me voir et qu'ils seront là pour moi quoi qu'il arrive. Mais rapidement, on change de sujet afin que je ne me laisse pas démoraliser alors que comme d'habitude, Oscar et Pedro font des blagues qui ne font parfois rire qu'eux et à cet instant-là, on rigole plus de leurs rires que de la blague en elle-même. Mais pour leur faire plaisir, on adore leur dire qu'ils nous font rire. Tous sont restés environ une heure en ma compagnie, me faisant le plus grand bien. Mais au moment où tous repartent, je me sens de nouveau complètement désarmée bien que l'espace de quelques heures, j'avais oublié tout ce que le médecin m'avait dit. Tout doucement, mon amoureux s'approche de moi afin de pouvoir m'embrasser sur le front, me prenant doucement dans ses bras.

- Je suis là mon cœur. Je suis là et je t'assure que tout va bien se passer jusqu'à la fin de ta grossesse. On va être unis et on va tout faire pour que ton accouchement arrive à terme. Notre enfant arrivera en pleine santé sur cette planète et on va être les parents les plus heureux du monde quand il arrivera.

Sans rien dire, je me blottis à nouveau contre le torse de mon amoureux, retenant les quelques larmes qui veulent encore s'échapper de mes paupières alors que mon amoureux me serre encore plus fort contre lui, ne cessant pas de me répéter qu'on allait y arriver et que tout allait bien se passer pour les deux derniers mois. Ce n'est pas vraiment ce que je pense mais je sais que pour mon enfant je serais prête à tout.  

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Hello, voilà pour le 17ème chapitre d'Adelly. J'espère qu'il vous a plu :) Alors dans ce nouveau chapitre, c'est une frayeur pour nos tourtereaux car Celly vient de perdre un peu de son liquide et doit rester alitée ce qui ne l'enchante pas ;) 

TEASER du prochain chapitre (à venir demain) : PASSONS AU POINT DE VUE D'ADAM et ce pour quelques chapitres sans trop spoiler. C'est le lendemain et le retour à la maison pour nos amoureux ... à votre avis comment est Celly et Adam ? ;) 

Adam : Ca va bébé ? 

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