Jazz
7 jours plus tard
- Yellow couché! Entendis-je Karen crier encore une fois.
Je me demandais bien ce qui suscitait l'attention de Yellow au point qu'il ne s'arrête pas d'aboyer depuis trois longues minutes.
Je me vêtis simplement, c'est-à-dire d'un jogging ample et d'un grand t-shirt que j'ai piqué à Christ notre voisin et ami.
Je sors de la chambre avant de me diriger vers Yellow et Karen qui étaient dans le hall.
- Qu'est ce qui se passe ? Demandais-je à Karen qui regardait par le judas de la porte.
Elle se retourna le visage marqué par l'incompréhension total.
- Je ne saurais te répondre Jazz. J'étais dans le canapé lorsque j'ai entendu un bruit louche dans le couloir derrière la porte.
- Un bruit louche ? Répétais je.
- Oui. C'est là que Yellow s'est mit à aboyer et à gesticuler partout. Ce n'est vraiment pas normal.
Je sourcillais en me rapprochant de mon chien qui reniflait sous la porte. Il avait envie de sortir ou quoi ?
- Yellow du calme..tout douux mon chien..ça va. Dis-je en carressant son pelage doux.
Il se calma progressivement avant de s'asseoir, le dos collé à la porte d'entrée.
- Par contre quand c'est moi qui te le dis tu n'obéis pas! Râla Karen en le pointant du doigt ce qui m'arracha un rire.
Ce n'est pas dans l'habitude de notre chien de se comporter de la sorte. Il a sûrement sentit quelque chose mais quoi? Et nous ne sommes pas assez suicidaire pour sortir en plein milieu de la nuit.
- Si Luciano était là on serait moins vulnérables..Admonesta Karen en se réchauffant de ses bras.
- Luciano a rejoint son pays natal il y'a une semaine Karen, nous devons faire comme si nous ne nous sommes jamais connus, cela en va de notre sécurité. Dis-je fermement en regagnant le salon.
- Tu dis ça mais tu n'as pas oublié Juan pour autant Jazz. Dit-elle derrière moi
- Qu'est-ce qui te fait penser cela ? Dis-je un brin irritée.
Elle s'assit dans le canapé avec Yellow dans ses bras.
- Tu n'as pas arrêté d'être pensive depuis qu'on a quitté l'Italie.
- Et je t'ais dis que c'était à cause du travail que je reprends dans quatorze jours. Rétorquais-je de but en blanc.
- Tu veux me faire croire que s'asseoir en câlinant un coussin, le visage collé à la baie vitrée qui donne une vue d'ensemble sur la ville plongée dans l'obscurité de la nuit c'est songer au boulot ? Reprit-elle la tête levée dans ma direction.
- Je ne te savais pas détective? Dis-je démasquée en me servant de l'eau.
Je fuyais sa question bien que je saches qu'elle reviendrait à la charge. Malgré que je m'étais interdit de le faire, je ne pus empêcher mes pensées de se diriger vers cet homme qui m'a sûrement oublié. Si ça se trouve Doloress a gagné son cœur..rien qu'à cette pensée je sers inconsciemment le verre d'eau dans ma main. Je ne conçois pas cela, Juan est-
- JAZZ!
Je me ressaisis avant de renverser davantage l'eau au sol. Karen me rejoins avec une serpillière qu'elle etale sur le sol mouillé.
- À peine on parle de Juan que tu te perds dans tes pensées. N'oses même pas me faire croire que tu as oublié cet homme et tout ce qu'il t'a fait ressentir. Je vais me coucher. Débita t-elle en s'en allant.
Me laissant au milieu de la pièce avec des images de Juan défilant dans ma tête.
**
Je me fais réveiller par une Karen toute excitée. La vive lumière du soleil éclaire la chambre à travers le rideau blanc qui couvre la baie.
- Hmmm. Baillais-je.
- Allez Jazz il est 10h. On risque de rater le festival de grillade! Dit-elle en me secouant.
Ah le festival..
C'était complètement sorti de ma tête.
Je réussis à ouvrir mes yeux. La première chose que je vis, ce fut Yellow de rose vêtu. Je souris tellement il est mignon.
Karen était presque prête. Elle avait enfilé une robe longue qui épousait son corps et s'attelait à attacher ses cheveux lisses. Dégât. Ça glissait malgré l'élastique et ses tentatives d'attache.
- Faut croire que niveau comportement de cheveux, nous n'avons pas été gâtées.. La rassura t-elle en voyant dans le miroir mes cheveux éparses sur ma tête.
Je vois déjà la galère que j'aurai pour les discipliner.
Bref assez parler. Je me lève du lit pour le plus grand bonheur de Karen avant de m'engouffrer dans la salle de bain.
Karen et moi partageons la chambre. Elle est assez grande pour nous et contient deux lits de deux places pour chacune. Son armoire et sa coiffeuse de son côté et les miens de mon côté. Mais cela ne l'empêche pas de piquer mes affaires.
Nous avons déménagé une semaine après ce qui était arrivé à Eslie. C'était vraiment trop compliqué de continuer à vivre dans cette maison dans laquelle nous avions tout partager. Tout, absolument tout, nous ramenait à elle.
- Jazz tu as reçu un message! M'interpella mon amie depuis la chambre.
- Oh tu peux voir ? Demandais-je en me savonant.
- Ok..
Je me rinçais en attendant la réponse de Karen mais rien ne venait.
- Karen ?
- Je crois qu'il est préférable que tu lises par toi même..
C'est quoi ça encore ? Je fronçais les sourcils en m'essuyant. J'attachais la serviette autour de mon corps avait de sortir.
Je pris le téléphone des mains tremblotantes de Karen. Cette fille est tellement sensible et dire qu'il y'a dix minutes elle sautillait.
J'inspirais en allumant mon téléphone.
" Cara mia je sais que nous nous sommes quittés dans de mauvaises conditions mais écoutes moi s'il te plaît. Je ne peux pas t'appeler sinon je l'aurais fais. Ne sors pas de chez toi Jazz. Je ne veux pas que tu mettes le pied dehors.
Juan S. "
Mon sang tourna dans mes veines. Je serrais le téléphone avec une forte envie de le balancer.
- Ça va?
- Non mais pour qui il se prend ?! Il disparaît comme ça de ma vie et oses me donner des directives de là où il est ?
- Calme toi Jazz.
- Comment veux-tu que je me calmes Karen ? Il m'interdit carrément de sortir et a le toupet de dire "Je ne veux pas" ? Il a cru que j'étais son enfant peut-être ? Non mais oh!
Karen soupira imperceptiblement en se couchant sur son lit.
- Nous sommes prisonnières même chez nous.
- Il n'en est pas question. Je m'habilles et nous partons.
- Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Questionna t-elle.
- Mais oui. Il y'aura des forces de l'ordre si jamais il se passe quelque chose.
- Hum. Murmura Karen peu convaincue
- Allez Karen on comptait s'amuser non!
Elle acquiesça en souriant.
Depuis nous sommes revenues d'Italie aucune de nous n'a mit les pieds dehors par crainte de se retrouver dans de sales draps. Et aujourd'hui où on compte s'amuser, on nous l'interdit.
- Tout va bien se passer..
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