Chapitre 28
Il a raison. Il m'a dit lorsque j'étais encore chez lui qu'il a tué plus d'hommes que j'en verrai de toute ma vie.
Et pourtant, rien ne me repousse. Il est vraiment terrifiant et austère mais ces quelques jours passés avec lui ont suffit pour que je comprennes qu'il est juste prisonnier de son passé. Juan est terriblement beau et il a tout pour plaire à une femme, pourtant il n'est pas en couple. Il est vraiment un homme à part.
- Vous avez raison je..disons que je suis habituée à votre présence.
Aucun mot. Juan se contenta d'hocher la tête.
- Merci mademoiselle Johanson.
- Pour ?
- M'avoir calmé dans la voiture. J'étais en proie à une..*il se racle la gorge* petite crise passagère.
- Si j'ai pu aider alors vous m'en voyez ravie.
Je lui pose des questions à propos de la cause de cette "crise passagère" ou je laisses tomber ? Rooh Jazz s'il voulait en parler il allait le faire alors tais toi.
- Venez mademoiselle Johanson.
Je fronçais les sourcils tandis qu'il se levait de la chaise. Je fis pareil avant de le suivre jusqu'à des escaliers. On montait quelques marches avant d'arriver sur une dalle avec une vue imprenable. J'en oubliais la présence de Juan. Les étoiles dans le ciel sombre, les lumières lointaines de la ville de Palerme éclairant les rues etc. C'était à couper le souffle.
- Je viens souvent ici pour me détendre.
- Et comment que ça détend.
Il y'avait un balcon en vitre un peu plus loin.
Il s'en approcha et y posa ses coudes.
J'imagine la hauteur de ce truc rien qu'à y penser j'ai des vertiges.
- Approchez vous.
- Quoi ?! Non je ne..ce n'est pas la peine.
- Mademoiselle Johanson..
- Je ne peux tout bonnement pas c'est bien trop haut pour moi.
Il me tendait sa main. Non non non je ne peux pas m'accrocher à ce truc en plus en verre.
- Faîtes moi confiance. Glissa t-il. Faites fi de ce qu'il y'a en dessous et prenez ma main, vous ne serez pas déçue..
J'avance ? C'est pas possible je ne m'étais pas rendue compte je- Je lui fais confiance ? Et si je tombes ? Oh mon Dieu sa main est si chaude, si grande si..protectrice ?
J'enlève mon regard sur lui lentement pour éviter d'amplifier la boule qui s'est formée dans mon estomac et le sourire béat que j'ai envie d'afficher.
Mauvaise idée. Je me mis à regarder en bas. Je reculais vivement mais la main de Juan me retint d'aller trop loin et me rassurait.
Je découvre une autre personnalité de lui que j'apprécie bien.
En dépit de la hauteur, c'est une belle sensation qu'on éprouve une fois au balcon. Le vent frais tape mon visage et fait valser mes cheveux. J'adore.
- Ça va ?
Je souris.
- Oui..merci.
Je pensais qu'il retirait sa main de la mienne mais il n'en fit rien et ce n'était pas pour me décevoir. Je sais que notre relation s'arrête juste à cliente/directeur ou peut-être me voit il comme une amie ou une victime je ne sais pas mais moi..moi j'ai envie de le voir autrement. Je ne veux pas avoir de sentiments pour ce bel apollon car je le sais il ne pourra me les rendre. Mais pourtant..
- Mademoiselle Johanson ?
- Oh euh oui?
- À quoi est-ce que vous songiez ? Me demanda t-il.
Ses cheveux aussi valsaient au rythme du vent, dégageant son visage.
- À rien, je profitais juste de ce vent.
- Rien que ça.
Je souris pour seule réponse. C'est là que je le vis se rapprocher de moi. Mon sourire s'estompait lentement quand il posa un doigt sous mon menton pour me faire relever la tête.
- Que faites-vous ? Demandais-je la lèvre entrouverte.
- Ce que je désires faire depuis que j'ai posé mon regard sur votre visage d'ange mia cara. Dit-il avant de capturer mes lèvres.
Surprise, mes yeux étaient restés ouvert mais je finis par les fermer, appréciant son baiser.
Les lèvres de Juan étaient exigeantes, dures et si possessives que j'avais l'impression d'être unique au monde..d'être la seule femme désirable. Un feu se répandait en moi et mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il sortirait de ma cage thoracique. Il scella davantage sa bouche à la mienne..attisant le feu qui courrait dans mes veines. Je dûs m'appuyer sur son torse massif pour ne pas perdre l'équilibre.
Il mit fin à cette étreinte passionnée, me laissant haletante. Et quand je me rendis compte de ce qu'on venait de faire, j'étais étrangement heureuse. Peut-être m'apprécie t-il ? Ou l'aurait t-il fait sur un coup de tête ?
Je sentais que d'une certaine manière, volontairement ou non, je commençais à m'attacher à Juan. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'aimais ce sentiment..Et ce baiser m'a rendu toute chose.
- Jazz on a prit une décision avec Lucciano.
- Ah bon ? Laquelle ?
- Eh nous avons jugé bon que vous rentriez aux États-Unis.
Mon visage se décomposa. Ma main glissa de la sienne pour retomber sur mes hanches. Je me mis face à lui en serrant les dents, le cœur battant la chamade.
- Quoi ? Dis-je d'une voix terne.
Je cherchais dans son regard qui s'était froidement fermé une once de plaisanterie. Mais je n'en trouvais pas.
- C'est ce qu'il y'a de mieux à faire avec tout ce qui se trame autour de vous.
- De mieux à faire ? Mais nous ne sommes pas censées être poursuivi par je ne sais qui ?!
- Justement sur le territoire américain, ces mécréants ne peuvent rien vous faire c'est pour ça que vous devez partir au plus vite.
- Je ne comprends pas..
Et pourtant tout était clair. Ils ont certainement trouvé qui est à la base du kidnapping de Karen, des micros trouvés dans notre chambre etc. C'est pour ça qu'il avait l'air préoccupé la soirée. Mais je n'ais pas tellement envie de rentrer. En plus maintenant que..Pourquoi m'a t-il embrassé alors ?? Juste pour un aurevoir ? Pourquoi faut il qu'on rentre maintenant ?
- Pourquoi m'avez-vous embrassé si vous saviez qu'il n'allait pas avoir de suite ?
- Calmez vous mademoiselle Johanson vous vous faîtes de fausses idées sur moi.
- Je ne fais qu'interprèter vos actes Mr Salvatore. Dis-je en appuyant sur son nom.
- Vous êtes décidément très têtue.
- Laissez moi partir donc de toutes façons c'est ce que vous souhaitez.
- Je vous ais demandé d'arrêter de me juger, vous ne savez pas un seul instant comment ça me touche aussi bien que vous de vous voir partir. Mais je ne peux que me résoudre à cela pour votre sécurité et celle de votre amie.
Je respirais fortement pour empêcher mes larmes de couler.
- Dans ce cas je ne veux pas voir de gardes du corps ou quoi ce soit dans le genre nous suivre là-bas.
- Il en est hors de question. Dit-il fermement.
- Je veux vivre librement Mr Salvatore je n'ais pas envie de me retourner pour surveiller mes arrières à chaque coin de rue ou avoir peur de sortir de chez moi!
- Bien.
Je fronçes les sourcils tandis qu'il commence à marcher pour partir.
Il est sérieux il me laisse toute rouge sur la dalle ?
- Bien ? Dis-je pour essayer de le retenir.
Il s'arrêta et se tourna à moitié. Je ne vis que son profil mais c'était suffisant pour constater la colère et la frustration sur son si beau visage.
- Puisque vous voulez oublier tout ces mauvais souvenirs, c'est bien entendu votre droit alors je vous promets que vous n'allez plus me revoir. À Dieu, mademoiselle Johanson.
Puis il s'effaça dans la nuit noire.
Je tombais sur mes genoux la bouche grande ouverte. Je n'allais donc plus jamais le revoir ? C'est comme ça que ça devait finir ? Par un Adieu?
Je peinais à respirer tant j'avais mal. Mal pour plusieurs choses dont je n'arrivais pas à identifier. Mal pour cette soirée qui avait pourtant bien commencé. Mal pour ces vacances partis en vrille. Mal pour ces sentiments que je ressentais uniquement en sa présence mais qui resteront enfouis en moi. Mal pour ce baiser sans avenir..
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