Chapitre 18

Jazz






- Un petit ami ? Un fiancé ? Un mari ? Demanda Juan en plissant les sourcils au fur et à mesure qu'il posait ses questions.

Il pense réellement que j'ai quelqu'un ? L'expression sur son visage m'arracha un rire.

- Vous trouvez ma question drôle mademoiselle Johanson ?

- Oh euh non. Et je n'ai rien de tout ça.

- Vous me rassurez. Dit-il en inclinant légèrement de la tête.

Je crois qu'en plus d'avoir appris la langue italienne, j'aurais dû apprendre les réactions des italiens.

- Allez posez votre question. Je sais que vous en mourrez d'envie. dit-il en me scrutant.

Comment faisait-il ? Cela devait se voir sur mon visage vu comment il lit en moi comme dans un livre ouvert.

- Vos rapports avec mademoiselle Doloress Casti? Demandais je avec un faux calme.

Il eut un petit rire.

- Disons qu'elle est un petit peu collante.

- Mais encore ?

- N'oubliez pas que c'est moi qui pose le plus les questions ici.

- Les réponses ne se font pas en une phrase Juan.

- Les miennes si mademoiselle Johanson.

Plus le jeu de regard était intense, plus je puisais dans je ne sais quelle force pour résister.

- Vous ne perdez rien pour attendre.

- J'ai assez d'argent pour payer pour attendre. Répondit-il d'une voix qui se voulait mystérieuse.

- Soyez plus explicite.

- Je le suis mia dolce.

- Alors qu'est-ce vous voulez ? Mademoiselle Doloress semble en savoir beaucoup sur vous.

- La vraie question c'est qu'est-ce que je ne veux pas.

Je ne savais plus quoi ajouter tellement j'avais l'esprit retourné.
Il avait mélangé mon cerveau si bien que je perdis le fil de la discussion.

- Sachez juste qu'autrefois, cette femme était une amie mais elle n'a pas été présente lorsque je suis passé par des moments difficiles.

- Ah je comprends mieux.

- Qu'est-ce que vous comprennez ? Me demanda t-il.

- Pourquoi vous êtes froid avec elle.

- Je le suis avec tout le monde mademoiselle Johanson.

- Vous ne l'êtes pas avec moi. Dis-je

- Bingo. Il y'a des exceptions à la règle.

- Et pourquoi ? Je crois que je suis un peu perdue.

- Au moins vous voyez ce que ça fait de l'être.

- Vous êtes vous aussi perdu ? Questionnais-je.

- Plus que vous ne le croyez Jazz.

Cela faisait la deuxième fois qu'il prononçait mon prénom mais je ressentis la même chaleur qu'au début.

Le petit déjeuner se termina quelques minutes plus tard. On se fit la bise puis je pris congés de lui avant de rejoindre ma chambre.

- Karen ? Criais je avant de refermer la porte derrière moi.

Aucune réponse.
Elle est peut-être sous la douche.

Je me dirige donc au fond de la chambre mais la porte de la salle d'eau est ouverte et la lumière est éteinte.

- Karen ? Appelais-je encore une fois.

Toujours aucune réponse. J'en conclus alors qu'elle est descendue.

Je prends mon téléphone et compose son numéro tout en entrant dans l'ascenseur.

- votre correspondant n'est pas disponible en ce moment, veuillez laissez un message après le signal sonore. biiiiiiip

Son téléphone est toujours sur elle pourtant. Qu'est ce qu'elle me fait ? Je commences à paniquer lorsqu'au bout de la troisième tentative, elle est toujours indisponible.
Je cherches une chevelure noire aux bout roses et un teint aussi blanc que le neige parmi la foule de touriste et de personnel qu'il y'a dans l'hôtel.
Je montes au balcon, à la terrasse, dans les couloirs, les loges, aucune trace de mon amie. Je repars alors dans la chambre dans l'espoir qu'elle soit rentrée mais aucune présence. Je resors et décide de sortir complètement du Palazzo. Peut-être qu'elle est allée dehors même si ce n'est pas son genre.

- Cuidado signora ! ( attention madame! ). Me dit un espagnol.

- Lo siento ! ( je suis désolée ! ). Lui répondis-je sans me retourner.

Je bousculais les gens mais j'étais bien trop anxieuse à l'idée de ne pas retrouver Karen.

- Kareeeeeeen !! Kareeeeeen !

Ma voix s'élevait malgré le brouhaha qu'il y'avait. Cette place est toujours autant peuplée merde!

- Jazz!

Je me retournais vivement quand j'entendis une voix féminine. Malheureusement ce n'était pas sa voix.

- Oh Val! Cela fait 30 minutes que je cherches désespérément Karen. Je ne la vois nulle part ! Dis je en refoulant au mieux mes larmes.

- Du calme Jazz. On va la retrouver d'accord ? C'était quand et où la dernière fois que tu l'as vu ? Me demanda t-elle en me conduisant à l'ombre.

Le soleil était fort mais je ne sentais rien.

- Lorsque tu as quitté notre chambre, quelques minutes après je suis sortie pour honorer le rendez-vous de Juan..je veux dire de mr Salvatore.

- Et tu as fais combien de temps à peu près ?

- Une heure environ. Oh Val si je savais je n'allais pas sortir de cette chambre ! J'aurais rester avec elle maintenant elle n'est plus là et c'est de ma faute Valentina ! Dis-je avant de fondre douloureusement en larmes.

- Chut Jazz! Elle ne peut pas avoir disparu comme ça d'accord ? Du calme on va la retrouver. Je vais prévenir la police. Me dit-elle en m'entraînant au sein de l'hôtel.

J'essuyais mon visage pendant que Valentina m'aidait à m'asseoir à l'accueil. Elle se dirigeait à la réception avant de saisir le téléphone fixe où elle se mit à déblatérer en Italien.
Je respirais fortement, je ne sentais plus aucun membre de mon corps.
Tout ce que je souhaites actuellement c'est voir Karen, qu'elle apparaisse dans l'embrassure de la baie vitrée et qu'elle me dise qu'elle s'était juste un peu éloignée.

Tellement perdue dans mes pensées que je ne sentis pas la main qui essuyait les larmes sur ma joue.

- J'ai prévenu la police Jazz, ils sont sur le coup. Me dit Val avant de me prendre dans ses bras.

Cette tournure des événements me fait penser à ce qui s'est passé il y'a six années. Les larmes me montent instantanément et je serres inconsciemment Valentina.

- Je ne veux pas revivre ça ! Non non non s'il vous plaît, pas encore ! Criais je hors de moi.

Je ne savais plus ce qui m'arrivait. Tout revenait comme un flash-back. Son absence, son corps retrouvé 10 jours plus tard.. Non !

- Jazz ça va ?? Je suis Jazz regardes moi ! Calme toi s'il te plaît !

Je regardais dans le vide, essayant au maximum d'éviter une crise d'angoisse.
Tout avait disparu autour de moi. Je me sentais secouée par Valentina.

- Jazz ! Criais une voix grave.

Je sursautais en glissant mon regard dans celui de l'homme qui m'avait appelé.
Je reconnus les traits de Juan.

- Pourquoi t'agites-tu autant ? Il y'a quelque chose qui ne va pas ? Demanda t-il les sourcils sévèrement froncés.

Je fuis son regard et ferma les yeux en essayant de réguler ma respiration.

- Je..Eslie..Eslie..lui..je.. Balbutiais je.

- Monsieur je crois qu'elle est en pleine crise.

- Je ne suis pas aveugle mademoiselle Tonio. Lâchez-là je prends les commandes. Expliquez moi ce qui s'est passé.

Furent les derniers mots que j'entendis avant de sombrer dans le cauchemar.

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