Il s'est mis à rire. Un rire qu'il croyait lui même sincère, honnête. Un rire qui pour elle, pouvait tout dire.
Un verre à la main, une main dans l'autre. Que pouvait-il faire à part boire et caresser la main de sa fiancé  ?
Tout.
Tout de si doux s'il s'arrêtait là. S'il gardait sa jolie conscience, sa si belle conscience qui lui souffle qu'il l'aime, au fond.
Tout de plus monstrueux s'il continuait. Un verre, puis un autre, et encore un autre. Jusqu'à ce que la mauvaise conscience prenne le dessus.

Dieu qu'elle peut l'énerver  ! 

Il tourne la tête vers elle. La regarde. Elle le regarde aussi dans les yeux, et elle comprend.

Elle ne dit rien. Il ne dit rien non plus.
Elle ose tout de même respirer.

Il abandonne le duel de regard. Pour se servir un autre verre.

Toujours plus. Encore plus.
Il se sent si fort. Si imbattable.
Et c'est ce qu'il est. Face à elle.
Les mots de la jeune femme ne servent à rien. Ne valent rien.
C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle ne dit rien.

Lui, la devisage. Il attend le top départ. Un seul pas de travers, et il s'énerve.

Elle le sait.

Elle se précipite dehors. En chaussettes et portant un short et un débardeur.

Il crie. Si fort. Elle l'entend mais s'en va.

Il crie. Il hurle. Il l'insulte de tous les noms possible. À ce moment il la déteste. Il la déteste si fort. Elle ne vaut rien.

Et au fond. Si loin. Très loin. Il paraît qu'il l'aime.

Il tangue un peu. Il réussit à se rattraper et donne un coup dans le mur. C'est plus dur qu'un corps.
Il saigne.

Il aura quelques flashs demain.
Mais demain n'est pas maintenant.
Ce soir est comme tous les soirs.

Un soir où son addiction est l'alcool.