4.Réunion

Le soir de la réunion, je suis à table avec papa, encore sur son ordinateur. Je le regarde. Papa me dit qu'il est écrivain, mais il ne me parle jamais de ce qu'il écrit. Il dit qu'il me dira quand je serai plus grande.

-Un problème Adam ?

-Non ! Savoir quand on va y aller.

-Tu veux venir ? C'est jamais trop intéressant ses réunions...J'aimais pas trop ça quand j'étais gosse !

Il sourit.

-Papi et Mamie t'y amenaient ?

Il arrête de sourire, il regarde son écran.

-Oui, des fois...

Après un silence, il répète sa question

-Tu veux venir ? Tu veux pas profiter de ton week-end ?

-mmmh...

-Tu veux pas voir ta série ? Tu pourras voir tes amis demain si tu veux !

-D'accord papa.

Je me lève et lui fais un câlin. Il sourit et m'enlace dans ses petits bras, il me caresse la tête.

-Je t'aime mon soleil.

-Moi aussi papa.

Je le vois partir, il met une petite veste rouge comme dans les pays des séries et me salue en quittant la maison.

Je me retrouve seule. C'est rare. Papa reste très souvent à la maison, sinon il m'amène des fois au magasin et me donne des bonbons.

Je suis assise sur le canapé, regardant mon émission.

« Le ciel dévore le soleil, ne laissant place qu'aux ténèbres de la nuit qui rampent vers l'horizon. »

Le père d'Adam soupire, se demandant pourquoi il commençait à raconter n'importe quoi, sûrement une déformation professionnelle.

Une réunion parents-profs, il n'aurait jamais pensé en faire une.

Il avance calmement dans la rue, observant le ciel, souriant.

Les souvenirs commencent à lui revenir. Les bons souvenirs.

Mais les meilleurs sont ceux qui se passent en ce moment.

Il arrive enfin au lycée, il voit déjà une horde de parents et de professeurs. Il prend une grande respiration et approche la population, les gens le regardent.. .Ah moins que ce ne soit de la paranoïa ?

Il passe devant l'entrée, et une très belle femme en veston sombre attendait. Elle le salue.

-Monsieur Deus ?

-O-oui ! Vous êtes madame Anzen, c'est ça ?

En plus d'avoir des difficultés avec les noms, ceux à consonance japonaise étaient les pires.

-En effet, sourit-elle. Suivez les panneaux, je vous rejoindrai après.

Le père d'Adam observe l'intérieur du collège, voyant plusieurs feuilles collées sur les murs et piliers, pour guider les parents aux bonnes salles. Il la remercie et avance vers la classe de sa fille.

En arrivant, il découvre déjà plusieurs parents, assis à des places nommées.

Et en voyant un petit papier avec écrit « Adam Deus », il savait qu'il devait s'asseoir ici.

Une seule personne se trouvait à côté de lui. « Hanabi Nezumi ».

Il jette un regard au monsieur à côté.

Tout le monde le fixait. A part les quelques parents ayant amené leurs enfants, il était sûrement le plus jeune.

-Oh ! C'est vous le fameux père d'Adam ! Gloussa le père lunetteux. Je suis Megane, le père d'Hanabi.

-Enchanté ! Je m'appelle Val.

Il tend la main, le père lui répond en lui attrapant.

-Vous êtes plutôt jeune ! Quel âge avez vous, si c'est pas indiscret ?

-V...Vingt-neuf ans !

Mensonge.

-Et bien ! Vous avez commencé tôt ! Vous auriez dû profiter de votre jeunesse !

-O-oui...

Le père d'Adam se stoppe, essayant de savoir quoi dire ou faire pour se sortir de cette situation.

-Hanabi aime beaucoup votre fille ! J'espère qu'elle ne le prend pas mal quand elle l'appelle « Alien ».

-Alien ?

-Elle dit qu'elle n'a pas de nombril !

Val resta silencieux. Avant d'imiter un rire jaune.

Puis, tel un ange providentielle, la professeure pénètre dans la classe.

Le jeune père profite, après avoir reluqué légèrement le torse de l'enseignante, d'observer la classe. Parmi les personnes importantes, il y ni plus ni moins que la maire du village, et son époux. Deux de leurs enfants étaient dans la classe, d'après ses souvenirs.

La seule exception était un seul élève, seul. Des cheveux sombres avec des mèches rouges. Personne pour l'accompagner.

-Bien, merci d'être venu. Commença madame Anzen. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis madame Anzen, la professeure de vos enfants. Aujourd'hui nous allons vous résumer le programme de l'année en cours et...

Val soupire. Quand il était jeune, il oubliait du jour au lendemain ce qu'on leur disait à ces réunions, mais là, c'était pire, car en temps que père responsable, il devait faire mine d'écouter. Il bouge ses yeux rouges pour fixer les autres parents. Certains font comme lui, d'autres sont sur leur téléphones, cachés comme des élèves dissidents.

-Avez-vous des questions ?

-Oui.

L'époux du maire se leva. Val savait que ce genre de personne, souvent les gens tournés vers la politique, allait racler de l'air pour manipuler les foules.

-J'aimerai savoir si le programme scolaire ne se contentera pas seulement de ses choses basiques. Ce n'est pas avec ça que nos enfants développeront leur savoir.

-...Il ne sont qu'en cinquième. Tenta madame Anzen.

-Ce n'est pas une raison. Rajouta-t-il. Plus tôt ils apprendront, plus tôt ils-

Un léger bâillement l'interrompit.

Venant du père d'Adam Deus. Tous se tournent vers lui, certains gloussent.

-Il y en a certains qui auraient dû apprendre les bonnes manières quand ils étaient à l'école. ajouta la maire.

-Ah ? Vous parlez de vous à la troisième personne ? Répondit le père d'Adam.

Des murmures se firent entendre. La professeure esquissa un sourire, mais tenta tout de même de calmer l'ambiance.

Le père observa la table de la jeune racaille.

-Monsieur Deus, je ne vous permet pas de parler comme ça à ma femme.

Val baille, observant le mari, avec un petit sourire.

De.. la transpiration coula sur le front du père, il semblait.. gelé par quelque chose ?

-Surtout quand on sait que votre fille est turbulente. ajouta la maire.

De nouveaux murmures. Même le jeune collégien seul voulait réagir.

-Turbulente ? Répéta le père.

-Toujours à embêter notre fille. Aisu me parle constamment d'elle.

Val tourna la tête vers la professeure, demandant des informations.

-Adam est une fille calme. Je ne sais pas ce qu'Aisu dit sur elle, mais ça semble loin de ce que vous dites.

-De toute façon, comment peut-il éduquer sa fille. Il a à peine l'âge de nos enfants, et il a fait naître sûrement de façon in vitro.

-Quel est le rapport ? Souleva le jeune collégien.

-Et bien, on veut défendre sa camarade ? fit la maire.

Un bruit puissant se fit entendre dehors. La foudre venait de tomber.

Le ciel nocturne immaculé d'étoiles avait laissé place aux ténèbres des cumulonimbus et de la pluie.

Val se leva, observant la famille Kurushimi.

-Vous pouvez me cracher dessus. Mais je ne vous entends plus parler de ma fille.

-...Qu'est ce qu'il raconte ? Il est malade ce type. fit une des personnes.

-M-monsieur Deus ! Tenta de l'arrêter la professeure alors que le père commençait à quitter la salle.

-Bon débarras.

Val quitte la classe, et s'apprêtait à quitter le lycée, avant qu'un son ne l'attire derrière.

Le jeune homme de la classe de sa fille.

-...Vous êtes classe monsieur.

Cela touche son orgueil, un rougissement arrive à ses joues.

-Non. Je suis un gamin, ils ont raison. Répondit le père d'Adam.

-Votre fille est vraiment trop gentille ! Elle ne parle pas beaucoup mais c'est une superbe personne.

-C'est pas à moi que tu dois lui dire, p'tit gars !...Tu es...

-Kumo Himawari.

Super, un nom bien japonais.

-D'accord... Tu ne devrais pas revenir dans la réunion ? Tu es seul ?

-Je suis orphelin.

...Malaise. Ne voyant pas où se mettre, Kumo reprit.

-Les prêtresses du temple m'ont recueillie, et elles s'occupent de moi.

Val avait déjà lu une infinité d'histoires du même type, mais il aime les clichés. Il se contente de sourire.

-Remerciez-les de ma part ! Je-

Val s'arrête.

Quelque chose clochait....

-Adam.

-...Hein ?

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