Seule l'histoire n'a pas de fin. Charles Baudelaire.

Et voila! La fin d'Adam est pour aujourd'hui! Que dire? ... Je dois bien avouer que je suis un eu nostalgique et oui ça m'arrive de temps en temps! J'espère de tout coeur que cela vous plaira ! Et tout à fait entre nous j'ai beaucoup aimée écrire cette histoire. Tant que j'y suis je voudrais remerciée tous ceux et celles qui m'ont suivi du début à la fin que ce soit sur mes chapitre où en privé! Bon aller je vous laisse lire et surtout n'hésitez pas a laisser une marque de votre passage!
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- Mais bouge ta merde ! Je beugle en claquant ma main contre le tableau de bord en face de moi, aussi sec ma tête se met de nouveau à tourner. Dans mon autre main, je sers de toutes mes forces mon portable.

Je grogne comme un malade contre l'autre enflure de service qui n'avance pas.

En voiture, il nous faut quarante minutes pour rejoindre l'hôpital, alors qu'en coupant par ce putain de champ de merde, il m'en faut à peine dix !

Je grogne et jure encore plus, le pater' ne bronche pas, il est à fond sur la route, moi, je suis à deux doigts de sortir et de cavaler à travers les hautes herbes.

- Cinquième étage chambre trois cent deux. La voix d'Estelle résonne dans la carlingue et m'arrête par la même occasion, je souffle et referme la porte, la main du pater' reprend sa place sur le pommeau de vitesse.

Cinquième étage, c'est l'étage de quoi ça ? Soins intensifs non ? Putain, j'sais plus ! C'est pas faute d'avoir visité ces maudits murs blancs plus d'une fois ! J'les compte même plus d'ailleurs !
Je grogne et me frotte le visage avec mes deux mains, je me stoppe aussi tôt, j'ai trop mal. Si j'ai mal, c'est que je suis vivant non ? Et si lui ne ressent plus rien, s'il... Non ! Non ! NON ! D'la merde, c'est carrément impossible ! Je l'ai vu, il avait les yeux ouverts ! Il râlait contre les jambes d'Estelle ! S'il y avait eu truc, je le saurais non ?

- Y va comment ? Je croasse en regardant la blonde à travers le rétro intérieur.
- Idriss dit que ça va. Elle me répond sans même regarder son portable, je souffle et laisse tomber mon crâne contre l'appui-tête.

Mes trois neurones m'entraînent dans des délires tous les plus flippants les uns que les autres. Je me l'imagine étendu sous un drap blanc ses parents à ses côtés pleurant et disant que tout ça c'est de ma faute, pas forcement faux. J'me le vois vivant, mais me haïssant à jamais, juste bon à se croiser au détour d'une rue et encore... Mais au moins il est vivant.

Et s'il avait reçu un plus gros choque que je ne le pensais et qu'il finit dans un fauteuil ? Je ne pourrais plus jamais le regarder en face, je suis coupable, le putain de coupable de toute cette merde !

Putain !!!

Toutes ces images dansent devant mes rétines, elles me narguent, hurlent que si je me l'étais fermée rien de tout ça ne se passerait ! Mieux ! Que si je n'étais pas allé faire les magasins avec Jess rien de tout ça n'aurait commencé !

Mais pourquoi elle a voulu y aller ce jour-là ? Mais merde ! Elle ne pouvait pas y aller avec quelqu'un d'autre où un autre jour ?

C'qu'elle peut me faire chier celle-là aussi !

Je m'acharne sur le Klaxon en beuglant autant d'injures qu'il m'est possible, le pater' me laisse faire, de toute façon, je ne suis pas franchement de bon poil alors que lui aussi ne me fasse pas chier !
La Sonnerie d'un portable me stoppe, je me retourne, bien trop vite pour ma caboche, et fixe le moindre fait et geste du blond.

Il répond sans m'adresser le moindre regard.

C'est con, mais j'ai envie de le frapper.

Il écoute son interlocuteur marmonne un " OK" et raccroche.

- Alors ? Je lui demande un poil dur.
- Ses parents ont été prévenus par Idriss, ils sont pratiquement sur place. Louis est dans une chambre sous calmant, mais il va bien. Il se dépêche de finir sa phrase et me regarde enfin.

Je me contente d'opiner du chef et de me retourner.
Il va bien... Mais c'est quoi aller bien dans ce genre de cas ? Bien parce qu'il n'est pas mort ? Et pourquoi il est sous calmant ? Antidouleur, j'aurais compris, mais...


- Il pétait un plomb. La voix de Bryan me coupe dans mes délires, je le regarde de la même façon que je l'ai fait pour sa copine. Il arrêtait de demander ou tu étais et personne n'arrivait à le calmer, même Idriss. Il finit sa phrase en plantant son regard dans le mien.

Je finis par baisser le nez, j'me sens bien con.

Je ferme les yeux et, enfin, le tournis se calme. Je peux me bouffer le cerveau plus calmement.

Il me cherchait... Je souris.

Mais il me cherchait pourquoi ? Il est toujours mesuré, alors devenir dingue comme ça, c'est pas lui, merde ! Pourquoi ? Pour m'en coller une ? Pour m'insulter ? Me maudire ?

Je sursaute comme un minable quand une grosse paluche chaude se pose sur mon épaule, je croyais que c'était le blond, je croyais, mais je me suis planté.

- Ça va ? Me demande le grand chauve en serrant un peu plus mon épaule. À vue de nez, il a pris dix ans en un coup.
- Ouais. Je grogne doucement en me frottant le front.
Adieu, habit de branleur, adieu idées à la con, adieu colère, enfin ça pas tout à fait. Pour la première fois depuis une vie, j'admets que j'ai besoin de mon père, je serre les dents et ravale une boule bien trop sentimentale à mon goût.

- Accélère s'teuplais 'pa. Je termine ma phrase dans un chuchotement, mais dans le silence absolu de la voiture, je fais quand même un sacré bordel. Je le vois se redresser et sourire un peu trop joyeusement à mon goût.

Sans plus attendre il déboîte sur la droite et emprunte la bande d'arrêt d'urgence, il remonte tout le bouchon, crée par je-ne-sais-quoi, en quelques minutes. Son compteur de vitesse frôle dangereusement avec un nombre à trois chiffres bien au-delà de la limite autorisée.

M'en fou, j'veux le voir. J'ai besoin de le voir, même si lui où ses parents me rejettent, même si c'est la toute dernière fois qu'il me tolère dans son entourage, j'en ai besoin.

Bien encré au fond de mon siège, je compte les minutes qui me séparent de lui. Ma tête part de nouveau en vrille, il ne faut pas que je regarde le paysage défiler sinon je vais repeindre la bagnole, je ne peux pas non plus fermer les yeux sinon, c'est lui que je vois, je baisse finalement mon regard sur mes mains. Elles sont dans un piteux état, pleine de sang, violette par endroits et elle tremble. Ouais, mes mains tremblent, je tremble. Je n'ai pas froid, j'ai peur. Une peur viscérale de le perdre, une peur qui me démolit de l'intérieur.
Ce coup-ci, c'est bien la main de Bryan qui se pose sur mon épaule, je ravale une deuxième fois cette putain de boule. J'étends mes jambes devant moi et attrape sa main, y'a rien d'amoureux où quoi, j'ai juste besoin de ne pas me sentir seul, j'ai peur et j'ai besoin de soutien. Mon meilleur ami détache sa ceinture et s'approche de moi. Tout en posant sa deuxième main sur mon épaule libre, il pose son front sur l'appui-tête, je fais le même geste avec l'arrière de ma tête.

- À deux 'Dam, à deux. Il murmure dans mon dos. Je ferme les yeux et inspire profondément, j'ai beau faire, mais je ne retiens pas les larmes qui roulent sur mes joues.

La voiture s'arrête brutalement ce qui me fait lever les yeux d'un coup, bien sûr la nausée fait son grand retour, m'en fou, on y est.

Je m'auto éjecte de la voiture sans attendre qui que ce soit et rentre en trombe dans ce bâtiment, j'me fous de ces gens qui me regardent, j'me fous de ces gens que je bouscule et encore plus de la secrétaire qui me rappel à l'ordre, dans mon dos, je reconnais la voix de mon père qui lui dit, je ne sais quoi, m'en fou faut que j'avance. Que je le rejoigne, que je le touche.

J'me jette sur le clavier de l'ascenseur et appuis comme un taré sur la touche " descendre" il ne va pas assez vite alors je fais la même chose avec les trois autres, mais rien ne va assez vite.
- Ici. La voix du grand chauve résonne dans le petit hall blanc que j'arpente de long en large, il me montre la porte des escaliers.

Cinq étages à grimper avec la tête qui part en vrille le tout accompagné d'une grosse envie de vomir, je ne cherche pas plus, je passe devant lui et pose mon pied gauche sur la première marche, souffle et fixe le premier palier.

Je les enchaîne, plus vite que je ne le pensais, j'ai envie de rendre mon petit dej' mais je me concentre sur mon souffle.

Inspirer, expirer, inspirer, expirer.

Troisième étage.

Plus que deux.

- À gauche quand tu sors, respires ! Je souris, lève le pouce pour lui faire comprendre que je l'ai entendu, il m'a suivi pendant que le couple de blond prenait l'ascenseur. Il ne m'a pas lâché d'une semelle, toujours derrière au cas où.

Mon père, ouais, mon père est toujours là.

Je tourne à gauche en faisant claquer la porte contre le plâtre du couloir, J'ai le cœur au bord des lèvres, j'ai peur, je flippe, j'ai mal partout, j'accélère encore jusqu'à sa porte. Elle n'est pas dure à repérer, Jess est devant, elle fait des allers et retour en se rongeant l'ongle de son pouce, quand elle me voit, elle souffle un "enfin" en portant une main sur son cœur.

La belle brune n'a pas si mauvaise mine que ça, bien sûr, elle a une sale tronche, mais pas celle de quelqu'un qui a perdu un ami. Je passe devant elle, je me stoppe devant sa porte, blanche, fade et fermée.

Je n'entends aucun bruit à travers.

Je souffle, baisse le nez, faut que je me rende à l'évidence la trouille me cloue les jambes. La main de mon pater' passe devant moi, tourne la poignée et me pousse avec son autre main dans sa chambre.

Ok, ok, ok, ça va, j'ai compris, je porte mes couilles...

Il est là, allongé sur son lit, le dos légèrement relevé par des oreillers, il a un bandage qui entoure sa tête et une perfusion reliée au goutte-à-goutte. Je me retourne et remarque que je suis seul.

- Hey. La voix faiblarde de Louis me fait tourner de nouveau la tête.
- Hey. Je lui réponds en m'approchant doucement de lui, il me répond par son plus beau sourire. C'est à ce moment-là que toutes mes barrières explosent en même temps sans cris et garde.

Il tapote la place à côté de lui toujours souriant, je m'avance vers lui et me pose le plus doucement possible, j'ai peur de lui faire mal, si son dernier contact doit être une gifle, je préfère en être parfaitement conscient, alors je m'accroche à mon tout dernier bout de mur et me reconnecte avec la réalité.

Sa main cherche la mienne en passant par-dessus son drap, je la lui donne et respire enfin, lui aussi, il prend une grande inspiration et ancre son regard dans le mien.
Je serre les dents pour ne pas fondre en larmes, putain quel beau branleur je fais...

- J'ai franchement eu la trouille. Il me dit en se relevant un peu, je me déplace pour lui laisser autant de place qu'il lui faut et me replace à côté de lui quand il a fini.
- Moi aussi. Je lui réponds en lui prenant la main. Il tend le bras et touche ma tempe endolorie. J'suis désolé. Je murmure en baissant le nez honteux.
- La ferme. Sa main passe de mon visage à mon col, qu'il attrape et me tire vers lui avec force. Je ne cherche pas à comprendre, tout ce que je sais, c'est que mon homme de Vitruve m'embrasse alors qu'il est dans un lit d'hôpital.
Je plaque mes deux mains sur ses joues et approfondis notre baiser.
- J'crois que je suis amoureux. Il me dit en se mordant la lèvre. Je souris comme un bien heureux, mais je ne cherche pas à ravaler cette boule qui m'empêche de parler, je baisse le nez et mon corps est secoué d'un petit rire.
- J'suis fou de toi. Je lui murmure contre sa bouche.
Deux coups donnés sur la porte me fait tourner la tête, sans attendre la moindre réponse, elle s'ouvre et laisse apparaître les parents de louis, Murielle et Jean, mes parents les suivent, nos amis les suivent de près.

Sa mère se précipite vers lui et baragouine, je ne sais quoi, moi, je me décale et fais un truc que de mémoire d'homme, je n'ai jamais fait, je me planque dans les bras du mari de ma mère. Ouais comme un gosse, je me cale contre lui, il ne se fait pas prier, il resserre ses bras autour de moi, bien sûr le tout sous le regard, chargé de mille émotions, de ma sainte mère et de mon meilleur ami, d'Idriss et des deux filles.

Aujourd'hui, dans cette salle insignifiante, après cette journée de merde, entouré des gens que j'aime, j'ai la prétention de dire que moi Adam Laurence à pas encore dix-huit ans, je suis le gars le plus chanceux de la terre, car je suis follement amoureux, heureux et accepté.



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