Qui frappe reçoit des coups, telle est la règle

Comme toujours venez me dire ce que vous pensez de mon histoire et venez papoter ! 

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 Pindare

On se regroupe tous derrière le gymnase avant l'heure habituelle, soit dix minutes avant que la cloche ne sonne. Le couple de blond manque à l'appel, c'est normal. J'ai reçu un message de Bryan ce matin, il allait avec la blonde et ses vieux porter plainte. Quand je lui ai demandé des nouvelles de sa copine, il m'a simplement dit qu'il allait les tuer et qu'il a dormi par terre. De ce que j'ai compris elle avait du mal avec le contact, ce matin ça va un peu mieux. Je crois.

Quand je vois mon mec assis sur une souche, je me précipite vers lui, il se lève et me prend dans ses bras. On ne dit rien un moment, de toute façon j'sais pas quoi dire. La belle brune prend sur elle de tout raconter, de temps en temps elle me demandait confirmation.

— Ça va peter sec. Balance le quaterback en me regardant.
Pour toute réponse j'hoche la tête. Je suis pas vraiment bavard ce matin, je sais pas quoi dire en faîte. J'ai un mal fou à rester en place aussi.
Louis me regarde sans rien me dire, mais je devine à son regard que tout ce merdier ne lui plaît pas. À moi non plus...

— Je vais chercher du café. Dis la belle brune en se levant, Adam ? T'en veux ?
— Un pt'it s'teuplais.

Elle tourne les talons juste après mon remerciement, Idriss la suit. Quand ils sont côte à côte, on dirait Bonny § Clide... Me dite pas que je dois lui sortir le discourt du meilleur pote ? Pas pour Jess quoi, pour un gars en plus... Comme ci c'était le moment de penser à tout ce merdier.

— T'as eu des nouvelles des blonds ? me demande Louis, je le regarde et capture sa main qui était sur mon genou.
Son contact me réchauffe de l'intérieur. Il me raccroche à la raison. Ce n'est que retarder l'inévitable, on le sait bien lui et moi.
— Un peu ouais, je commence en resserrant mes doigts autour des siens. C'est pas top...
— J'imagine, ça va toi ? En me posant cette question, il se lève et se place juste en face de moi. Avec son genou il écarte les miens et se baisse entre eux. Ses yeux sont pile en face des miens.

Je peux pas lui répondre, je peux pas, car si je le fais je vais revivre ce merdier encore une fois. Il doit le comprendre, car il me prend dans ses bras. Je niche mon cou contre le creux de son épaule et me jure que je ne bougerai plus jamais d'ici.

Quand le drôle de duo se ramène, on se sépare à contrecœur.

Le petit chimpanzé brun me tend une petite tasse fumante et s'assoie à côté de moi. Les deux autres gars ont pris un peu de distance pour parler de je ne sais quoi.

— Comment tu vois la suite ? Elle me demande en faisant rouler son gobelet entre ses mains d'avant en arrière.
— Pas mieux que toi, j'imagine. Toi, tu...
— Faut pas se leurrer, Bryan et toi allez partir en guerre contre eux, car les flics perdront du temps ou ne pourront rien faire. Elle termine en pinçant ses lèvres. Tu peux me faire une promesse ?
— Je ne te garantis, tu me connais.
— Oui, elle souffle avec un petit sourire. Promets-moi de garder la tête froide.

Je ne lui réponds pas, elle sait que ça va être compliqué, elle me connaît par cœur. Pourtant je sais qu'elle a raison dans le fond et je dois être le garde fou du blond. Pour le coup j'ai pas le choix, faut pas que je déraille, pour mon meilleur ami.

Juste avant que la cloche sonne, pour la deuxième fois, elle se relève en s'appuyant sur mon épaule. Elle se place devant moi et me montre son poing fermé avec juste son pouce qui ressort, une façon à nous de se dire « promis ». Je souffle, ferme mon poing et avec mon pouce je touche le sien. Son sourire n'est pas très joyeux ni convaincant, je dois avoir le même a peu de chose près.

Bryan est revenu en cours en fin de semaine, il est juste présent physiquement. Chose que je comprends. Je ne lui pose pas vraiment de question, je le laisse me parler et quand il le fait tout le reste est secondaire. Quand il se tait, je respecte ses silences. Je m'vois pas le secouer comme un sac pour lui tirer les vers du nez.

Une semaine a passé et rien n'a changé, les flics ne les sont pas encore convoqué... Belle la justice... Le blond me parle de la faire lui-même. Pour le moment je le laisse parler, ça sert a tien d'essayer de le temporiser. Je ne veux pas qu'il se braque et qu'il fasse sa connerie seule, y'a pas à dire on est deux bons merdeux quand on s'y met.

Aujourd'hui on est jeudi donc 4 h de philo... Heureusement qu'il y a Louis sinon j'irais piquer un somme à l'infirmerie.
Hier soir le blond a passé sa soirée chez moi et une partie de la nuit aussi...

— T'as une tête...
— Moi aussi j'te trouve canon, tu sais... Je grogne en me servant de mes bras comme oreiller. Je crois que j'ai souri aussi, mais je ne suis pas vraiment sûr pour le coup.
Il se marre et pose une main sur ma cuisse, nos genoux sont toujours en contact. Mais tout ça est de courte durée puisqu'il enlève sa main pour la poser sur la table. Je m'en veux d'être aussi trouillard, vraiment.

— Faut que tu m'expliques quand même, tu passes ton temps a rien foutre, mais tu as toujours la moyenne partout. Il ronchonne en bâillant à s'en décrocher la mâchoire.
— C'est le talent, sois pas jaloux.

On se marre et j'enfonce ma tête dans mes bras, le but du jeu est de ne pas ronfler. Une fois de plus du moins...

En plein milieu du cours, la vibration de mon téléphone me réveille. Enfin c'est plutôt le coup de genou de Louis qui me tire de mon sommeil un poil brutalement.

— Tu vibres, qu'il me dit en se replaçant sur sa chaise.
— Avoue t'aimes ça. Je lui murmure en le regardant en coin. On se marre, mais son regard lubrique ne me laisse pas de marbre.

Porno land du jour bonjour.

— Ton portable, il me rappelle avec un sourire lubrique.

Sans le quitter du regard, je prends mon portable qui est dans ma poche. J'ai déjà dit à quel point il est sexy ? Son sourire se fait plus sauvage.

— T'en as pas marre de m'allumer et de ne pas assumer ? Je lui souffle en me rapprochant de lui.
— Je suis sur que tu adores ça. Il me répond avec un sourire bien à lui. Je ne réponds rien et regarde enfin mon portable.

« Ce soir au dojo »

Ça vient du blond, le dojo est l'endroit où les jumeaux sont chaque jeudi soir. Je n'aime pas cet endroit, je le trouve fourbe. Sérieux comment font ses cons pour respecter un gars qui prend plaisir à leur taper dessus. Qu'on ne parle pas de maîtrise de soi et de je ne sais quelle autre connerie qu'ils cavalent un peu une fois bien vidés, ils seront calmes.

Mon voisin regarde aussi le message, je l'entends souffler et je le sens se tendre. La magie a disparu, la réalité est dégueulasse. Porno land me manque.

— J'imagine que je ne suis pas convié ? Il me demande d'un ton froid. Je le range et en profite pour poser ma main sur sa cuisse, non sans avoir regardé autour de nous.
— T'imagine bien. Je lui réponds.
— Je sais me défendre.
— Sûrement, mais non.

Il a de la force, je le sais, la différence entre lui et moi, c'est qu'il est tout en longueur alors que moi, je suis taillé dans la pierre. Puis ce n'est pas tant une question de force. Je ne veux pas, c'est tout.

— Je passe chez toi ce soir où demain matin, cherche pas t'as pas le choix.
Je me la ferme et m'enfonce sur ma chaise.
— Tu prends le risque de te bouffer le mur une autre fois ? Je souris comme un bon branleur que je suis. Je le fais surtout pour détendre l'atmosphère. J'ai l'impression qu'une chappe de béton nous est tombée dessus.

Il se tourne vers la classe tout le monde parle en même temps, oui c'est le jour du débat.
Il se penche rapidement et m'embrasse la commissure des lèvres.
Je regarde autour de moi tous les moutons sont absorbés par je ne sais quel nouveau délire du prof.
Si je portais vraiment mon service trois-pièces, je lui prendrais la bouche, mais je me contente de plaquer une main contre sa cuisse et de la rapprocher de la mienne. De toute façon on a déjà convenu que je suis un lâche alors pourquoi en rajouter ?

La journée se passe étrangement rapidement. Quand la fin des cours sonne, mon meilleur ami me rejoint devant le lycée. Au loin je vois les trois autres s'éloigner, leurs silhouettes se fondent dans la masse quand Louis se retourne pour me regarder, je ne sais comment interpréter son regard tout ce que je sais c'est qu'il me fait mal au bide. Idriss pose une de ses énormes mains sur son épaule puis il se tourne et regarde devant lui. Jess a le regard torturé, même de là je peux le voir, elle me montre son pouce. Un petit rappel de ma promesse. J'opine du chef en la regardant, puis elle se tourne et continue son chemin.

J'ai l'impression que mon corps se coupe en deux. Bryan regarde déjà dans la direction du Dojo. J'ai l'impression de voir un chien fou devant un steak. Ça va pas le faire, j'le sens mal.

Quand on arrive là-bas, le blond ne m'a toujours pas décroché un mot. Normalement il est incapable de se la fermer, il piaille jusqu'à que... En faîte il se la ferme jamais.
Je regarde autour de moi une petite vieille est assise sur le banc, elle nourrit les piafs, je crois. Il n'y a personne d'autre à part elle et les futurs cadavres.

Mon meilleur ami se jette sur eux en éjectant son sac d'un coup d'épaule. J'ai l'impression de voir un taureau. Il en chope un et le frappe de toutes ses forces d'ici j'entends des os craquer. Forcément son double lui saute sur le dos. Je le lui arrache et le balance au sol. Tout s'enchaîne très vite, je me bouffe quelques coups, ma mâchoire me fait de nouveau un mal de chien. Bryan jure en se prenant un coup de genou dans le ventre, puis il déconnecte. Je le vois prendre son adversaire et lui faire manger de la roche à grands coups de taloche dans le dos. Le double essaie de chopper ma clavicule. Grosse erreur. Je serre mes doigts autour de sa gorge et avec mon autre main, je lui fais remonter les tripes dans sa gorge. Quand il touche le sol, je vois la petite mamie au téléphone toute tremblante.

Et merde !

Je chope mon meilleur ami par la manche et l'attire vers moi. Je dois m'y reprendre à plusieurs fois, mais je finis par le chopper par l'épaule, il se tourne et me regarde. Je hais son regard. Terriblement noir.

— Flic. Je lui siffle en pointant le banc maintenant vide.
Il ne cherche pas à comprendre plus il m'emboîte le pas et cavale à toute allure. On fuit jusqu'à chez nous sans ralentir.

Devant chez nous, on souffle comme des bœufs. Enfin rapidement, car il y a bien pire que les flics.

Le pater' et ma mère sur le perron en grande discussion avec les parents du blond. Lui et moi, on se regarde, sans un mot, on tente un demi-tour.

— Les garçons.
Les voix mélangées de nos parents résonnent dans la nuit.

On se fige, se regarde une nouvelle fois, il se frotte la nuque et moi le visage avec mes deux mains.

Adieu monde cruel, c'était sympa d'avoir foulé tes terres.


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