Chapitre 18 - Quotidien enchanté

"À tes côtés, je m'épanouis,
À tes côtés, je me sens en vie.
Merci pour tous ces bonheurs que tu m'apportes sans jamais t'en rendre compte,
Merci d'avoir partagé les bons et les mauvais moments chaque jour."











Cela fait des semaines que Chan n'a pas trouvé d'enveloppe lavande dans son casier. Il commence à se demander si ce geste a disparu avec la dispute entre Amélia et Jisung. Mais aujourd'hui, il trouve enfin une enveloppe. Cependant, elle est différente. Elle est bleue, et cela le laisse pensif, un peu triste même, car il se dit que ce n'est probablement pas Amélia qui a repris l'écriture. Et pourtant, il aurait tant aimé.

Le cœur lourd, Chan range l'enveloppe dans son sac et se dirige vers le cours d'histoire. Il peine à se concentrer, pensant encore à cette lettre bleue qui ne porte plus la douce touche mauve d'Amélia.

« Très bien, messieurs, » commence le professeur d'histoire après que Jisung et Chan aient présenté leur travail. « Comme je m'y attendais avec votre duo, c'est Jisung qui s'est chargé de la partie histoire et Chan de la poésie. » Il soupire, déçu du manque d'initiative. « Vous pourriez faire un peu plus d'efforts dans vos travaux en groupe. »

Chan, légèrement gêné, essaie de se justifier, même si cela semble vain. « Mais on a travaillé ensemble pour les recherches et tout le reste, monsieur. »

Le professeur hausse les sourcils, pas convaincu. « Eh bien, si c'est le cas, je suppose que Jisung pourrait répondre à la question sur la partie littérature, et toi, Chan, sur l'histoire ? »

Chan avale difficilement sa salive, sachant que c'est un piège. Il fait de son mieux pour cacher son malaise, mais il sent que cela ne va pas se passer comme il l'avait prévu. Jisung, en revanche, semble plus confiant.

« Bien sûr, monsieur, » répond-il, imperturbable.

Le professeur hoche la tête. « Très bien. Dans ce cas, ma question pour toi, Jisung, est la suivante : « Qu'avez-vous appris de votre partenaire grâce à la littérature ? »

Jisung, un peu déconcerté par cette question, semble hésiter avant de répondre. « Pardon ? »

Le professeur insiste. « Ma question est pourtant claire. Si je vous ai demandé de faire ce travail en groupe, c'est qu'il y a une raison. Pourquoi avoir choisi la littérature et qu'est-ce que cela vous a appris sur votre partenaire ? »

Jisung prend une grande inspiration avant de répondre. « Si j'ai choisi la littérature, c'est parce que j'aime ça, moi-même. Et je savais que mon partenaire, Chan, portait également un grand intérêt pour ça. Mais... je ne lui ai jamais dit. » Il regarde Chan brièvement, un peu gêné. « Donc, en fait, cela ne m'a rien appris sur lui... En fait, c'est plutôt Chan qui m'a appris quelque chose sur la littérature. »

Chan fronce les sourcils, surpris. « Ah bon ? »

Le professeur semble également étonné. « Vraiment ? Et qu'est-ce que tu as appris ? »

Jisung se frotte la nuque, comme s'il cherchait ses mots. « C'est un peu compliqué à expliquer... » Il prend une profonde inspiration et continue.

« Essaye avec une métaphore ? » lance Chan, curieux de l'entendre.

Jisung semble réfléchir un instant, puis il se lance, plus sûr de lui. « Il m'a appris que, pour quelqu'un qui écrit des poèmes, la littérature, c'est un peu comme des yeux. » Il marque une pause. « Des yeux qui regardent toujours droit dans les vôtres. On pourrait vivre dans un océan de ses pensées et avoir l'impression qu'il voit au plus profond de... »

Chan se fige soudainement, ses yeux s'élargissant en une prise de conscience. Il coupe brusquement Jisung. « Comment j'ai pu être aussi bête ! » s'exclame-t-il, réalisant enfin quelque chose de fondamental. La métaphore de Jisung, celle des yeux et de l'océan de pensées, lui semble familière. Cela ne lui est pas étranger. Il a entendu ces mots, ces idées quelque part... Ou plutôt, dans l'un des poèmes d'Amélia.

C'est à ce moment précis que tout lui revient. Ces mots, cette image de l'océan, cette notion de l'introspection, il avait déjà ressenti cette profonde connexion dans les poèmes qu'Amélia lui avait envoyés. C'était comme une révélation. Amélia avait partagé une part d'elle-même dans ses écrits sans même le savoir, sans même le dire explicitement. Chan se rend compte que c'est peut-être cela, l'essence de la littérature qu'elle lui offrait : une fenêtre vers l'âme, un miroir de ses émotions, de ses pensées, une compréhension sans paroles.

Jisung regarde Chan, surpris par sa réaction. Mais Chan, plongé dans ses pensées, ne répond pas immédiatement. Il réalise à quel point il avait été aveugle jusque-là, à quel point Amélia lui avait déjà montré quelque chose d'essentiel sans qu'il ne le comprenne vraiment.

Le professeur, lui, ne semble pas avoir remarqué ce moment de réflexion entre les deux garçons. Il sourit simplement et hoche la tête. « Très bien, Jisung, une réponse intéressante. Quant à toi, Chan, ta réponse à la question d'histoire ? »

Chan, distrait, regarde le professeur sans vraiment l'écouter. Mais il commence à peine à comprendre que l'essence de ce qu'il cherchait à saisir, il l'a trouvée dans ces petites lettres et ces poèmes qu'Amélia lui a écrits.

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