Chapitre 11 - Que faire ?
Chan se trouve, comme d'habitude, dans son endroit préféré ; la bibliothèque. Mais aujourd'hui, l'atmosphère est différente. Ce n'est pas pour se perdre dans les pages des livres de littérature qu'il y est, mais bien pour rattraper un devoir d'histoire qu'il a laissé traîner. Son esprit vagabonde, les pages de son manuel semblent floues devant lui, et il n'arrive pas à se concentrer. L'heure passe lentement, et plus le temps s'écoule, plus il se sent agité par la pression de ne pas avancer.
Il soupire profondément et pose son coude sur la table, sa tête appuyée dans la paume de sa main. Il se dit qu'il pourrait peut-être abandonner pour aujourd'hui, se dire qu'il le fera le lendemain... mais il sait que ce n'est pas une solution. Alors qu'il se perd dans ses pensées, il remarque, au loin, l'entrée d'un personnage familier.
Jisung entre dans la bibliothèque, les épaules un peu affaissées, les traits marqués par une certaine inquiétude. Il semble tout sauf dans son état habituel. Chan le repère immédiatement. Il le salue d'un geste de la main.
« Hey, Jisung ! » appelle Chan, essayant d'attirer son attention.
Jisung lève les yeux vers lui et, après une seconde d'hésitation, se dirige vers lui. À mesure qu'il approche, Chan remarque l'expression du garçon. Ce n'est pas l'air de confiance qu'il connaît habituellement, ni la joie décontractée de l'étudiant. Jisung a l'air préoccupé, et cela ne passe pas inaperçu.
« Oh, salut Chan. » La voix de Jisung est plus faible qu'à l'habitude, comme si quelque chose le préoccupait plus que tout le reste.
Chan le scrute, inquiet. Il lève les yeux de son devoir inachevé et lui fait signe de s'asseoir. « Tu n'as pas l'air en forme, » lui dit-il, tout en débarrassant la chaise à côté de lui de son sac. « Qu'est-ce qui te tracasse autant ? »
Jisung hésite un instant, les lèvres légèrement pincées. Il se mord la lèvre inférieure, un signe évident qu'il ne sait pas s'il doit ou non parler. Après une longue pause, il soupire, prend une grande inspiration et se laisse tomber sur la chaise, visiblement pris dans un tourbillon de pensées.
« Eh bien, en fait, ce n'est pas vraiment moi... C'est une amie à moi qui... » Il s'interrompt soudainement, comme si ses mots se bloquaient dans sa gorge.
Chan, qui ne voit pas où Jisung veut en venir, essaie de détendre l'atmosphère. Il rigole légèrement, pensant à une situation banale. « Qu'est-ce que Amélia t'a encore fait ? » Il n'imagine pas que la conversation prenne cette tournure.
À ce moment-là, Jisung semble paniquer. Un frisson d'inquiétude parcourt son visage. Il ne s'attendait pas à ce que Chan devine de suite qu'il parlait d'Amélia, et il sent déjà la situation lui échapper. Si ce secret venait à être découvert, il sait que tout pourrait s'effondrer.
« J'ai pas qu'Amélia comme amie, » réplique-t-il, avec un ton un peu agacé, mais qui masque mal sa gêne. Il lève les yeux au ciel, comme pour s'échapper de l'étiquette d'ami d'Amélia que Chan vient de lui coller. « Ce n'est pas seulement elle. »
Chan, avec son sourire un peu ironique, regarde Jisung, ne semblant pas réellement prendre cette réaction au sérieux. « Si tu le dis... Enfin bref, dis-moi ce qui se passe, je suis tout ouïe. »
Jisung se mord à nouveau la lèvre, la tension dans ses gestes visible. Il semble avoir du mal à mettre des mots sur ses pensées. « Une amie m'a demandé de l'aide pour un truc. Au début, je ne voulais pas m'en mêler, mais finalement, j'ai accepté. Et maintenant, me voilà coincé dans une situation qui ne me plaît pas du tout. » Il laisse échapper un profond soupir, se sentant visiblement prisonnier de cette situation qu'il n'a pas pu contrôlée.
Chan fronce les sourcils, le regard sincèrement intéressé. « C'est-à-dire ? » demande-t-il, n'arrivant pas à comprendre où cela peut mener.
Jisung, les yeux fuyants, semble chercher la meilleure façon d'expliquer la situation sans en dire trop. Il ne veut pas que Chan comprenne tout, mais il a besoin de vider son sac. « Si j'arrête ce que je fais pour elle... elle risque de m'en vouloir. » La voix de Jisung est pleine de confusion et de doute. C'est une situation délicate, mais il n'est pas encore prêt à en dévoiler tous les détails.
Chan, pensant que la situation est probablement moins grave qu'il ne le laisse entendre, prend un air rassurant. « Est-ce que c'est quelque chose de grave ? D'illégal ? » Il imagine que tout est sans conséquence, peut-être une simple mésaventure d'adolescent.
Jisung sursaute, ses yeux s'écarquillant de surprise et d'indignation. « Quoi ? Non ! » Il se redresse sur sa chaise, un peu choqué par l'idée que Chan puisse penser qu'il pourrait être impliqué dans une affaire aussi sérieuse. « T'es malade ou quoi ! »
Chan soupire, visiblement soulagé de ne pas être dans une situation aussi dramatique. « Bon, ben si ce n'est rien de grave, tu peux continuer alors. » Il hausse les épaules, revenant à son propre travail, son regard sur ses notes en désordre.
Mais Jisung semble plus préoccupé qu'il n'y paraît. Il prend une nouvelle inspiration, les mains serrées sur la table. « Non, tu comprends pas. Si je continue, et qu'une certaine personne apprend la vérité... elle risque de se sentir déçue et trahie. Et c'est vraiment la dernière chose que je veux. » Ses mots sont lourds de signification. Il semble déchiré entre son ami et la situation dans laquelle il s'est mis, ne voulant pas qu'Amélia ou quiconque souffre à cause de ses décisions.
Chan, qui essaie toujours de comprendre, fronce les sourcils. Il se gratte l'arrière de la tête, visiblement perdu. « Excuse-moi, mais ton histoire est un peu complexe. »
Jisung lève les yeux au ciel, manifestement frustré. « Laisse tomber. De toute façon, je m'attendais pas à ce que tu comprennes. » Ses paroles sont pleines de désillusion. « Vous êtes tous trop sur votre petit nuage. Attendez juste que la réalité vous rattrape, et peut-être que vous comprendrez enfin. »
Sur ces mots, Jisung se lève brusquement, presque comme s'il fuyait la situation. Il prend ses affaires et quitte la bibliothèque d'un pas pressé, oubliant sans le savoir l'enveloppe lavande qu'il avait posée sur la table en partant, son esprit encore en proie à ses pensées troubles.
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