C'était mignon dans un sens, mais des souvenirs remontaient entre chaque flash d'appareil. Elsa portait le même masque sur toutes les photos, personne ne se doutait qu'elle pensait à beaucoup de noires souvenirs.

Enfin ce fut finit, les garçons avaient enlevé les cravates et quelques-uns leurs vestes à cause de la chaleur de la pièce. Les filles avaient toutes gardées leur tenue, effaçant l'espoir d'Elsa de se rhabiller dans des vêtements plus confortables. Les rirent fusaient, mais elle n'avait pas la tête à ça, alors elle fit tourner rapidement la bouteille pour que son tour passe, sans que personne ne se rende compte de son geste.

****

La bouteille semblait être devenue paresseuse. Elle tournait lentement et ne faisait pas d'effort pour se décider, car personne ne la regardait, tout comme personne ne faisait attention à Elsa, assise à fixer le sol. Elle ne quittait pas la bouteille des yeux et la bouteille faisait languir la blonde sur sa prochaine cible. Elle espérait une seule chose, ne pas tomber sur Flynn ; Jack avait beau défendre le brun, Elsa le trouvait imbécile, stupide, immature et colérique. Selon son humble avis, il se la jouait beaucoup aussi, ce qu'elle ne dirait ô grand jamais à voix haute. Elle espérait de tout son cœur que la bouteille ne tomberait pas sur lui, son cœur ratait un battement chaque fois que le goulot s'approchait du brun, et un soupir de soulagement lorsqu'il dépassait son corps. Toutefois, son côté lâcher-prise dû à l'alcool lui donnait envie de lui faire ravaler sa fierté, le mettre dans l'embarras, qu'elle puisse avoir une petite vengeance et le pire était qu'elle ne se sentait pas coupable de le vouloir.

L'être de verre continuait de tourner sans sembler vouloir s'arrêter, alors Elsa leva les yeux d'abord vers Flynn en priant pour que ce ne soit pas lui qui soit désigné, puis vers Harold, celui qui l'avait sauvée contre toute attente et que personne n'attendait. Pourquoi avait-il pris sa défense ? Elle voulait se convaincre que c'était uniquement parce qu'elle était la sœur de Anna, mais elle savait aussi que c'était trop simple, et ce qui semblait trop simple cachait les pires secrets. Elsa avait également de vague souvenir, mais à l'époque shootée par les médicaments, il ne lui restait que quelques vagues images et une odeur de crêpes dans sa mémoire.

La blonde secoua la tête et se reconcentra sur la bouteille, qui ralentissait de plus en plus. On dirait que c'est presque bon, commenta Raiponce, mais avec moins d'entrain que d'habitude. Son sourire était présent, mais il ne brillait pas comme d'ordinaire. Elsa se rendit compte que malgré le défilé, ce qu'il s'était passé restait dans les mémoires. Au moins l'intervention de sa cousine avait-elle réussit à attirer l'attention du groupe à nouveau sur le jeu ; Mérida, Anna et Kristoff lâchèrent le téléphone sur lequel ils admiraient les photos précédemment prises pour regarder la bouteille qui ralentissait. Enfin elle s'arrêta sur une jeune femme, ce qui aurait pu rassurer Elsa, une blonde, mais le contraire se passa, car s'était elle-même qui venait d'être désignée. L'intéressée déglutit, elle était à nouveau au centre de l'attention, et pour quelque chose qui n'était pas encore arrivée. Pour elle, il fallait relancer la bouteille, mais c'était une nouvelle source de stresse, car Flynn pouvait être désigné par ce nouveau roulement.

Il y eu un silence, certains attendaient que quelqu'un parle, d'autres s'en fichaient royalement, ce qu'il fallait faire était évident : faire tourner une nouvelle fois la bouteille. Ce fut Astrid qui en eut marre d'attendre la première, elle releva la tête vers le meneur du jeu pour l'interpeller, mais Hans y réfléchissait déjà.

- On fait comment ? l'interrogea-t-elle avant de proposer elle-même une solution. On se met tous d'accord pour une action ou on refait tourner ?

Jack regardait Elsa, qui eut du mal à déglutir. La blonde venait tout juste d'effectuer une action et il connaissait ce groupe, n'importe quoi pouvait partir très loin ; entre Mérida et Harold qui en venait à se lancer des objets et Flynn qui pouvait être cruel, il savait que Elsa n'était pas faite pour subir ça. Après un second regard, il savait de source sûre qu'il valait mieux relancer la bouteille et il aiderait pour que ça arrive.

- Vous en pensez quoi ? demanda Hans.

- Je pense qu'il faut relancer la bouteille, affirma Jack rapidement, coupant presque la parole au roux.

Le roux hocha la tête avant de se tourner vers Elsa et de poser sa main sur son épaule, les yeux dans ceux de Jack. Il lui murmura quelque chose à l'oreille qu'il n'entendit pas et ç'a eu l'effet de le mettre en rogne, surtout que les mots du roux semblaient fonctionner pour rassurer la blonde. Elsa venait de relever la tête, un sourire timide sur le visage ; elle remit même une mèche de ses cheveux derrière l'oreille à laquelle Hans avait murmurer. Le pire était que cet enfoiré le regardait droit dans les yeux lorsque Elsa s'était concentrée à nouveau sur la bouteille et il souriait avec cet air de vainqueur que Jack n'allait pas supporter longtemps.

Moana plissa les yeux. Elle semblait être la seule à avoir remarquer cet échange, car tout le monde regardait la bouteille ou ailleurs ; l'étrangère aurait voulu partager cela avec celle qui comptait le plus, mais la rousse était trop occupée avec Raiponce pour le moment.

Elsa souriait légèrement, elle était soulagée car elle ne voulait pas causer plus de trouble encore, ni une nouvelle guerre. Les mots de Hans l'avaient vraiment rassurée et elle chercha le regard d'Anna ; la petite rousse semblait attendre le jugement final pour protester au cas où elle ne le trouverait pas juste. Cette dévotion et cet amour que lui portait Anna la mettait parfois mal à l'aise, elle ne doutait jamais d'elle, la choisirait toujours, même si elle était le mauvais choix. Un regard vers Harold et elle du contenir sa bile qui lui brula la gorge. Sans attendre de réponses, elle fit tourner la bouteille, ignorant les regards autour d'elle. Hans arqua un sourcil, il voulait faire sentir à Jack qu'il avait plus de pouvoir sur Elsa que lui, qu'elle ne serait pas pour lui. Jack soutient son regard, mais le roux reprit contenance.

- On dirait bien qu'Elsa vient de choisir ! commenta Hans. Personne n'est contre je suppose, il donna un petit coup de coude à Elsa qui détourna le regard de l'autre côté, les yeux dans le vide.

Que pouvait-elle avoir ? se demanda Jack en fronçant les sourcils alors qu'Anna recommencer à faire l'éloge de sa sœur, loin de ses oreilles. Il la détailla et se demanda si c'était à cause de Hans, de ce qu'il lui avait murmurer, mais elle avait souri, donc ça ne pouvait être ça. Est-ce que c'était lui qui venait de faire ou de dire quelque chose qui lui avait déplu ? Bordel il se prenait trop la tête... et avec Hans qui faisait le malin, il ne voulait pas faire n'importe quoi !

- Et puis elle est super intelligente alors Flynn, je t'interdirais pour toujours de lui faire du mal, même par les mots ! le prévient-elle, menaçante.

- C'est bon Anna, lui répondit-il, lasse.

- Je crois que tu peux te calmer, maintenant, il a compris, intervient Raiponce délicatement. Et il ne le fera plus, n'est-ce pas Flynn ? voyant qu'il ne répondait pas, la blonde fit le tour du cercle et elle s'approcha de lui pour lui murmure. Flynn, je sais que tu voulais me défendre, mais Anna et Elsa sont des filles bien. Le brun n'avait toujours aucune réaction. Et ce sont mes cousines... termina-t-elle d'un ton un peu plus pressant, mais avec toujours son sourire innocent et enchanteur. Elles sont de ma famille.

Le brun sembla enfin réagir à ce que disait la blonde et plus que ce que tout le monde attendait, il s'excusa auprès d'Anna en la regardant dans les yeux, mais s'arrêta là. Pour Elsa, ils pouvaient tous aller se faire voir, il n'avait pas à s'excuser auprès de cette intello qui avait tout et qui réussissait partout. Ses yeux revinrent sur Raiponce, toujours dans sa somptueuse robe qui retournait à sa place, sa joie revenue ; son sourire valait tous les efforts du monde.

Elsa avait écouté les conversations d'une oreille distraite, ce sur quoi s'était posé ses yeux lui paraissait très étrange ; sur la commode à côté de laquelle elle était assise, Elsa avait découvert une photo de groupe. Elle crut d'abord à une photo de famille avec dix personnes aux cheveux roux, mais certains visages étaient dissimulés par du marqueur noir, comme lorsque des amis se disputent. Avant qu'elle n'ait pu plus réfléchir sur la question, elle remarqua que la bouteille s'était arrêtée. Elle eut du mal à déglutir.

Flynn, c'était Flynn Rider qui venait d'être désigné.

Il fallait quelque chose qui le dérange, elle devait se dépêcher de trouver quelque chose d'affreux, de dérangeant, de honteux. Les mots de Hans résonnaient dans sa tête, elle pouvait jouer là-dessus, elle savait qu'elle en était capable, quelques mots simples alignés. Que lui avait dit Hans déjà ? « Il fait le malin, mais tu devrais lui demander avec combien de personne il a couché ». C'était si facile, elle savait qu'elle pouvait le faire. Un semblant plus confiante, Elsa releva la tête et interrogea le brun, Ses yeux dans les siens pour une seconde avant de les baisser rapidement.

- Action ou vérité ?

- On va garder action pour quelqu'un qui saura en donna une vraie, répondit-il sur le ton de la plaisanterie, ce qui fit pouffer Mérida, avant qu'elle ne se reprenne à la suite du regard dur d'Anna. Je choisi vérité.

Cette remarqua déstabilisa Elsa, sa poitrine se serra et elle baissa la tête pour regarder le sol et lui posa la première question qui lui vient à l'esprit, quelque chose de tout bête pour que ça passe vite, que ça se finisse, qu'elle ne reçoive pas d'autre remarque comme celle-ci qui lui faisait se serrer son cœur et sa poitrine à lui en faire mal, presque comme des aiguilles chauffées à rouge qu'on lui enfonçait sans hésitation dans le corps. Elle parla vite, et bas, sans particulièrement articuler.

- Quelle est ta date d'anniversaire ?

Une fois sa phrase prononcée, son cœur ralentit, c'était passé, on ne ferait plus attention à elle ; c'est alors qu'elle revint sur ce qui venait de se passer. Pourquoi avait-elle dit ça ? pourquoi n'avait-elle pas put garder ce qu'elle avait prévu ? Elsa serra les points : il gagnait, encore une fois et elle était lamentable. Elle ne voulait même pas écouter sa réponse, elle s'en fichait, elle se détestait. Elsa aurait voulu aller se cacher dans les toilettes et ne plus en sortir. Il lui semblait que malgré les deux tours passés, elle n'avait pas changé d'un pouce, malgré l'alcool, pas plus d'assurance ou de lâcher prise. Ils avaient raison, elle était bien une intello coincée. Cette réalité la démoralisa plus que tout le reste et elle reprit une bière.

Flynn ne fut pas surpris, cette intello ne pouvait pas faire autre chose que des actions et vérités de bas niveaux de toute façon. Il ne resta pas plus longtemps sur sa présence et regarda à tour de rôle Hans, Jack puis Harold, les bras croisés sur la poitrine, un air impérieux sur le visage. Bientôt il pourrait affirmer sa position de plus âgé et ils lui devraient tous respect et obéissance ; même si pour cette dernière il savait qu'il aurait du boulot.

- C'est dans un mois tout pile et vous n'avez pas intérêt à l'oublier cette fois bande de con !

- Tu peux parler, on est là pour le mien et ta même pas amené de cadeau ! lui reprocha Hans.

Le visage de Flynn passa par le blanc avant de retrouver une certaine contenance, un coup d'œil sur la droite et il savait qu'il ne devait pas se rater ; il devait même la jouer très, très fine pour ne pas trop perdre la face. Jack s'imagina transparent, car il avait acheté le premier truc qu'il avait trouvé. C'était pour Hans après tout, ce n'est pas comme si ça avait été pour Elsa ; cette pensée le surpris lui-même, mais lui plu en même temps. Il jeta un regard à la blonde à côté de lui qui n'écoutait pas et semblait perdue dans ses pensées ; Jack aurait voulu lui demander quand était le sien, mais il dû se reconcentrer sur ce qu'il se passait.

- Ton cadeau je pouvais pas l'amener, Il est trop gros tu vois ? Et en tant que super pote, je t'en ai offert un trop bien pour toi toute façon. Tu ne le mérite pas, retorqua Flynn en buvant une bière.

- Avoue juste que tu l'as oublié ! s'amusa Jack en riant alors qu'Astrid inclina sa bière pour finir ce qu'il restait, tout en s'appuyant contre le torse de son copain.

Tout le monde se ficha de la gueule de Flynn. Bien sur qu'il avait oublié, il oubliait toujours, mais ce qui faisait son charme... pensa Raiponce, les joues rougies. Alors que le brun protestait contre les autres qui ne le croyaient pas, il croisa des yeux verts désolés, mais légèrement rieur dans un même temps. Il se détendit et laissa tomber cette bataille inutile.

- Qui est le suivant au fait ? demanda Moana, en regardait chaque personne. Parce que j'adore les fêtes, mais je ne vous connais pas vraiment je vous rappelle.

- C'est celui d'Astrid, répondit Harold, bientôt majeur en plus !

- Tu connais mieux sa date d'anniversaire que la mienne ! se plaint Anna en croisant les bras, boudeuse.

- Mais non... c'est jusqu'on en a parler avec Jack il n'y a pas longtemps c'est pour ça...

Jack paniqua. Pourquoi Harold l'avait mentionné ? Il lui avait bien dit de ne pas en parler et que faisait cet abrutit de meilleur ami, il le criait haut et fort. Il regarda Harold dans les yeux et celui-ci se ratatina sur lui-même, semblant se rappeler du secret que ça représentait. Pour la première fois, il fut heureux que Mérida soit rancunière, très rancunière.

- Au fait mon chaton... se rappela Mérida. Tu ne m'as jamais donné ce cadeau d'anniversaire que tu m'avais promis !

- Je ne t'avais rien promis du tout ! se défendit Harold.

- Dis surtout que tu m'as trompée le jour de mon anniversaire ! Mérida se leva et s'apprêta à gifler Harold, mais Kristoff fut plus rapide et lui attrapa la main.

La rousse regarda celui qui avait osé l'arrêter avec un regard meurtrier et plein de colère. Kristoff hésita un instant à la relâcher, mais il avait peur qu'elle ne s'en prenne pas seulement à Harold, parce qu'il devait avouer que le brun méritait cette colère et qu'il n'avait pas envie d'en subir le contre coup.

- C'est bon, t'es calmée ? lui demanda-t-il, sa poigne toujours serrée.

- C'est bon blondinet, tu peux me lâcher.

Mérida n'attendit pas d'être tout à fait libre pour tirer sur son bras et retourner s'asseoir. Harold eut du mal à déglutir ; il savait que s'était mérité, mais la rousse pouvait faire tellement peur lorsqu'elle s'énervait. Un nouveau regard de celle-ci et le brun baissa la tête, blanc comme un linge tandis que sa main se portait, sans qu'il ne s'en rende compte, à son oreille, dissimulée sous quelques mèches. Jack avait préféré ne rien dire, ne pas se faire remarquer en espérant plus que tout qu'Astrid n'est pas relevé la remarque de son meilleur ami, mais il savait que ce n'était pas le cas. Il savait que sa tête était remplie de beaucoup trop de choses pour que de nouvelles informations y entrent.

Il tourna alors la tête sur la droite, vers cette petite tête blonde qu'il s'attendait à voir déprimer. Pourtant, elle riait, elle riait avec le roux qui lui avait remarqué que Jack les observait. Hans détaillait chaque geste, chaque mouvement de visage et chaque lueur dans les yeux du garçon en face de lui. Il se rapprocha plus d'Elsa, au point de pouvoir sentir son parfum ; avec n'importe qu'elle autre fille, il aurait passé un bras autour de ses épaules et touché son nez dans un geste de complicité, mais il savait que la blonde n'apprécierait pas. C'était trop tôt, mais il voulait tester la limite de Jack Frost et cette soirée était parfaite ; elle venait seulement de commencer après tout.

Elsa trouvait Hans vraiment sympathique, il la faisait rire lorsqu'il remarquait qu'elle n'était pas très bien ; surtout lorsque ça concernait sa timidité maladive. Elle l'en remerciait, cette soirée était plus facile à vivre grâce à lui ; il n'était évidemment pas le seul, mais il était devenu important pour Elsa, dans cette pièce où les seules qu'elle connaissait étaient sa sœur, sa cousine et Jack, sans que ce ne soit particulier. Jack... elle était si heureuse d'avoir pu lui parler aussi simplement et dans un sens, facilement ; elle s'était assise au hasard et s'était retrouvée à côté de lui, elle n'avait rien prémédité, Elsa pouvait le jurer. Il lui semblait même qu'il l'appréciait ; l'amoureuse ne voulait pas trop s'avancer, mais c'était se qui transparaissait de son comportement. Il était attentionné, la complimentait et lui donnait confiance en elle. Hans avait essayé, à l'instant, mais Jack avait réussi en tout début de partie à la faire parler devant tout le monde. S'il n'avait pas été en couple, Elsa se serait fait des idées ; de toute façon, elle était certaine qu'elle ne pouvait pas l'intéresser. Elle n'avait plu qu'à un imbécile qui...

Les larmes montèrent si violemment qu'Elsa cru perdre le contrôle de ses pouvoirs. La panique fit s'accélérer son cœur et elle regarda des visages ; mais en quête d'aide ou de peur que quelqu'un ne comprenne ? Elle n'avait pas le loisir d'y penser, elle se levait déjà pour s'enfuir, mais où ? Ses yeux couraient d'un meuble à l'autre, d'un mur à l'autre, d'une porte à une autre. Enfin elle se souvient de la salle de bain, mais est-ce qu'elle était occupée ? elle s'en fichait, il fallait qu'elle entre, il fallait qu'elle protège les autres, il fallait qu'elle ne les blesse pas. Elle devait se cacher, elle devait cacher ses pouvoir, en pas en parler, elle devait s'enfermer seule pour ne pas blesser, encore. Lorsqu'elle posa la main sur la poignée, elle crut entendre son nom, mais s'était trop loin ; elle devait entrer, maintenant ! Elle sentit son gant coller légèrement au métal mais n'y préta pas attention avant de s'engouffrer dans la petite pièce à l'écart seule et de fermer la porte en la claquant. Il n'y avait plu de bruit, il n'y avait plus rien, elle était seule, ils étaient sauvés. C'est à cet instant qu'Elsa se rendit compte que les larmes dévalaient ses joues comme deux cascades.

Elle était presque redevenue un monstre.

La blonde se laissa glisser contre la porte jusqu'à s'asseoir sur le sol, elle replia les genoux pour y poser sa tête et laissa sa peur déferler à travers ses larmes silencieuses, comme toujours sans bruit.

Jack s'était inquiété immédiatement, qu'avait Elsa ? Elle semblait paniquée alors qu'elle riait il y avait une seconde. Était-ce Hans qui lui avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? La rage, plus forte que la colère s'empara de lui, mais il ne pouvait pas se lever ; il avait pourtant une envie folle de mettre son point dans la gueule du roux. Le fait de devoir déplacer Astrid sur le tapis lui permis de prendre une inspiration, de réfléchir et de se calmer suffisamment pour ne pas user de violence.

- Je vais voir comment elle va, se justifia-t-il.

Anna s'était également levée sans trainer, abandonnant sa discussion en cours. Elsa l'inquiétait, c'était rare qu'elle fasse des crises de panique comme celle-ci, où elle doive s'enfermer quelque part, mais lorsque c'était le cas, cela durait plusieurs jours. Le problème était qu'elle ne pouvait pas rester enfermée dans des toilettes et encore moins dans ceux de Hans. Elle regrettait d'avoir obligeait sa sœur à venir à présent et elle la ramènerait chez eux, peu importe l'avis des autres. Elle toqua doucement à la porte, Jack derrière elle, sans qu'aucune réponse ne lui soit donnée.

- Elsa ? insista Anna

- Laisse-la ! lui conseilla Flynn. Elle est en train de décuver ! On a de la chance, elle n'a plus besoin de jouer, on peut continuer

- C'est vrai qu'elle ne doit pas avoir l'habitude de boire... souligna Mérida, prononçant tout haut ce que beaucoup pensaient.

Les poings partirent tout seul. Jack s'était retourné vers Flynn, presque trop rapidement pour que ce soit humain, tandis qu'Anna l'avait suivi sans le vouloir dans son mouvement. En s'en rendant compte de leur geste, chacune des joues du brun agressées, les deux acolytes échangèrent un regard reconnaissant avant de rapidement retourner contre la porte pour essayer de savoir ce qu'il se passait.

- Putain c'est toi qui t'es pris le coup, mdr ! se moqua Mérida en se tenant le ventre, trop hilare pour continuer sur sa lancé.

- T'en mériterais une rouquine. Ou même plusieurs... commenta Flynn en se massant la mâchoire, Raiponce déjà à ses côtés pour vérifier sa santé.

Le brun n'ajouta toutefois rien, il ne voulait pas blesser Raiponce qui était en train de le soigner, il ne voulait pas qu'à cause d'une mauvaise remarque elle s'éloigne. Pourtant, une fois qu'elle eut tester l'articulation, elle lui mit un taquet et alla se coller à la porte sans rien dire. Le rire de Mérida redoubla alors que se joignait Moana et Kristoff.

Hans s'était lui aussi approché de la porte, demandant aux autres s'ils avaient entendu quelque chose. La réponse fut négative ; Anna toqua une nouvelle fois et Jack proposa d'enfoncer la porte.

Elsa avait réussi à se calmer légèrement. Le poing sur la poitrine, les yeux vers le ciel invisible, elle contrôlait sa respiration pour faire passer ses derniers tremblements ; la blonde avait peur, en baissant le regard, de tomber sur une salle de bain complétement gelée, détruite par sa malédiction. Des voix passaient à travers le battant de bois et en entendant qu'ils étaient tentés d'enfoncer la porte, Elsa paniqua et fut bien obligée de baisser les yeux. Ce qu'elle trouva la choqua plus que ce qu'elle pensait.

- Jack, tu ne vas pas casser ma porte ! protesta Hans.

- J'ai pas le temps de te convaincre, Elsa a peut-être perdu connaissance et a besoin d'aide. Alors écarte toi. Hans ne bougea pas. Je ne te le répéterais pas. Si elle est en train de se noyer dans son vomi, Elsa risque de mourir.

- Noooon Elsa ! paniqua Anna avant de donner un énorme coup de pied dans le battant.

Toute la force que la rousse venait de déployer n'avait rencontrer que le vide ; Elsa avait ouvert la porte et se cachait derrière le pan pour éviter le pied de sa sœur.

- Je... je vais bien... commença-t-elle hésitante. Je vais juste me changer, alors continuez sans moi pour l'instant...

- Attends, je t'aide pour la fermeture ! proposa avec enthousiasme Raiponce.

- Non ! Elsa se reprit, son doigt grattant sa joue et ses yeux regardant sur la droite. Je vais me débrouiller... jurer... ça va aller.

Hans et Raiponce retournèrent s'asseoir et Flynn fit tourner la bouteille sans attendre les deux autres. S'il avait pu, il les aurait balancés par la fenêtre pour choisir cette blonde intello inutile plutôt que le grand Flynn, populaire, indispensable, et adorable. Pourquoi devaient-ils choisir Elsa et le frapper lui ? La bouteille tournait à toute vitesse à cause de la force de sa colère. Il voulait tomber sur Harold ou Kristoff pour se défouler. Ce serait amusant comme ça !

Elsa réussit à rassurer Anna d'un regard. Elle la questionna sur la condition de sa jambe et sa sœur blagua sur l'état de la porte après ce coup si la blonde n'avait pas ouvert ; Anna l'embrassa sur la joue et retourna s'asseoir avec un clin d'œil pour Jack et une petite tape dans l'épaule de celui-ci. Le jeune homme resta un instant silencieux, Elsa attendant qu'il parle ou qu'il parte pour pouvoir rapidement fermer la porte.

- Elsa, tu es sûre que ça va ? tu reste cachée derrière la porte comme si tu cachais un truc.

Si Elsa était blanche de nature, elle devient neige après cette remarque. Jack remarqua qu'il avait visé juste, mais à cause de son malaise, compris qu'il valait mieux ne pas insister. Toutefois, son regard se posa sur le miroir derrière la blonde en train d'inventer une excuse. Perplexe, il ne l'écoutait plus, mais une fois l'énigme distinguée, sourit à Elsa et posa sa main sur sa tête.

- Ça ne me regarde pas, ne t'inquiète pas. Il approcha sa tête de la sienne, un air de chat prédateur sur la figure. Mais si tu cache quoi que ce soit d'important, je t'emmènerai moi-même chez les trolls pour qu'ils te fassent extraire du minerai.

Elsa était déconcertée, mais un rire sincère, sans mensonge, brisa la tension qui commençait à monter et Jack en fut rassuré. Ce qui se cachait derrière cette porte n'était pas un secret anodin, il s'en rendait compte ; c'était trop important et un terrain trop glissant pour qu'il s'y aventure pour le moment. Toutefois, il voulait connaitre Elsa, il voulait la découvrir petit à petit, jusqu'à arriver à ce secret si elle le laissait approcher. Jack lui donna une petite pichenette sur le front avec un regard amusé.

- En tout cas, si tu as besoin d'aide pour enlever ta robe, n'hésite pas. Tu as déjà eu un aperçu de mes abdos, si ça pouvait être l'inverse, ça ne me dérangerait pas.

Les joues d'Elsa devinrent très rouges, adorable, elle le frappa dans l'épaule avant de le pousser à retourner dans le cercle pour jouer. Jack rit à gorge déployer alors qu'Elsa refermait la porte. Dans le cercle, la nouvelle victime venait d'être désignée ; c'était Hans.

A vrai dire, Jack s'en fichait, il écoutait d'une oreille distraite, jetant de nombreux coup d'œil vers la porte de la salle de bain derrière laquelle se dissimulait Elsa. Ce qu'il avait vue dans le miroir l'avait troublé, des objets transparents qui renvoyaient la lumière d'une manière particulière, mais le plus troublant était cette attirance qu'il avait ressentit pour ces objets non-identifiés. Jack essaya de se reconcentrer sur les paroles de tout le monde.

- Action ou vérité ? Flynn l'avait demandé, sans grande conviction, encore dégouté des trois coups non mérités qu'il avait reçus.

Il n'y parvenait pas. Ça l'intriguait beaucoup trop, sa curiosité était piquée à vif et le fait que ça touchait Elsa rendait la chose plus interdite et inatteignable encore, mais plus séduisant que tout.

- Ça va vieux ? tu veux un remontant ? s'inquiéta Hans, alors que Flynn lui assurait par un geste vague que tout allait bien. Action alors.

Elsa était restée dans la salle de bain, essayant de casser les blocs de glace qui avaient poussé dans la baignoire à cause sa panique. Elle avait de la chance, il n'y en avait pas beaucoup et ils étaient fragiles, il suffisait de les faire fondre un peu. Le problème était qu'il fallait qu'elle se change, alors qu'elle avait laissé ses affaires dans son sac. Il ne lui restait qu'une chose à faire, utiliser son don pour s'aider elle-même. Si elle se blessait par erreur, ce n'était pas si grave, ce ne serait pas la première fois et une blessure se soigne. Toutefois, si quelqu'un découvrait sa glace, elle perdrait sa confiance et celle-ci ne pouvait pas être réparée, il fallait que jamais Anna ne découvre quoi que ce soit. Elsa allait s'y mettre, mais on vient une nouvelle fois toquer à la porte.

- Elsa, grouille on a besoin de toi pour l'action de Hans.

Ne pourrait-elle jamais être en dehors des actions des autres ? fallait-il toujours qu'ils l'utilisent comme bon leur semblait ? sa colère s'évanouit vite. Elle n'avait pas le temps d'essayer de se faire une tenue comme elle avait déjà réussit car il lui fallait du temps et de la concentration ; ce qui semblait inatteignable à cet instant.

- Bah t'es pas changée ? l'interrogea Anna.

- J'ai cru comprendre que c'était urgent, se justifia-t-elle.

- 'tain, si j'avais su j'aurais pas dit ça... se reprocha Flynn.

- Trop tard ! et ta mémoire est pire que celle d'Harold, s'amusa Moana.

- Ils se complètent bien, ajouta Mérida. Anna, tu devrais laisser ce gros naze pour qu'il se mette avec Flynn. Leur connerie s'équivaut assez...

- Pour qu'il se supportent ? tenta Moana.

- C'est ça !

- Je ne suis pas sur que quelqu'un puisse un jour supporter « Flynn », grogna Kristoff, les yeux dans ceux de Flynn avant de les détourner.

Elsa était perdue, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire ni pourquoi elle avait été requise. Astrid avait remarqué son mal, elle hésita avant d'utiliser son mauvais caractère pour éclairer Elsa sans que personne ne s'en rende compte.

- Vous pouvez pas vous y mettre ? Prends-la ta photo avec Elsa et Jack, Hans, qu'on en finisse.

Une photo ? pourquoi faire ? Elle n'avait pas envie de le faire... pourtant, une photo avec Jack ? il faudrait être près de lui, ses joues en rougir. Elle n'était pas tout à fait sereine quand aux traces laissées dans la salle de bain, mais elle n'avait pas pu faire mieux. Et puis, personne ne pouvait penser que ses pouvoirs étaient réels ; il fallait qu'elle se rassure avec cela, tout irait bien. Comparé à cette épreuve, une autre photographie n'était rien. En détaillant Hans, elle saurait que ce n'était pas elle qui retiendrait l'attention de toute façon ; et puis Jack savait attirer les regards, personne ne la remarquerait.

- Aller, Elsa au milieu de la photo ! lança Hans en l'attrapant par l'épaule, l'entourant dans son bras et la collant à son torse. Jack, tu viens ?

Le jeune homme s'approcha, il était concentré sur le bras de Hans ; il voulait qu'il l'enlève, mais ne dit rien et passa sa main autour de la taille d'Elsa pour la ramener plus vers lui que vers le roux. Elsa au milieu, ne se rendait compte de rien, stressée à l'idée d'être en plein milieu. Jack approcha sa bouche de son oreille.

- Tu es vraiment magnifique, déstresse et souris naturellement.

Un frisson parcouru tout le corps d'Elsa alors que le souffle chaud de Jack caressait son oreille et son coup, que sa main la tenait contre lui, que son visage était proche du sien. Surtout que son ensemble permettait à la main de Jack de toucher directement sa peau. Elle représentait une douce chaleur qui aurait pu devenir indispensable. A cette pensée, un sourire timide et serein monta à ses lèvres. Ses joues rosées par l'alcool, la gène et l'idéal lui allait bien.

Hans leva son téléphone, sourit comme il savait si bien le faire.

- Vous être prêt ? ouistiti !

La photo était prise, Hans s'écarta rapidement pour voir le résultat et mettre la phrase imposée par Flynn, « avec les plus sexy, futur trouple les gars ! » alors que Jack sembla s'attarder un peu plus. Elsa ne dit rien, elle ne voulait pas qu'il s'écarte. Pourtant, la réalité la frappa lorsqu'il retourna s'asseoir derrière Astrid, l'enlaçant dans ses bras et posant sa tête sur son épaule. Il ne la regardait pas, comme si elle n'avait pas existé, comme s'il l'avait oubliée. Elsa se sentait idiote ; qu'avait-elle imaginait ? Il était gentil avec tout le monde, c'était normal qu'il le soit avec elle aussi. Hans l'avait entourée de son bras, c'était normal que Jack la prenne par la taille supposait-elle. Tu n'es rien Elsa, rappelle-t'en. La blonde retourna s'asseoir alors que Hans se pencha vers elle, lui montrant et commentant la photo qu'ils venaient de prendre ensemble. Elle ne l'écoutait pas vraiment, pas du tout même. Son cœur lui faisait mal à cause de l'espoir qu'elle s'était imaginait. Jack ne pouvait pas s'intéressait à elle, tout le monde après cette soirée l'oublierait, sauf Anna et Raiponce, enchainée à elle par les liens du sang. Mais penser à après lui faisait trop mal, penser à maintenant la torturait, penser à avant la tuait, elle voulait arrêter de penser et Elsa se mit à enchainer les verres sans que personne ne s'en rende compte.

Hans fit à nouveau tourner la bouteille, tout le monde attendait la prochaine victime.

Rendez-vous au prochain tour...

***

Coucou tout le monde ! je suis de retour après une longue absence ! vous devez avoir l'habitude, même si c'est dérangeant...

Je vous adore ! j'avais besoin de le dire ahah.

J'espère que vous allez tous bien et que vous ne faites pas n'importe quoi !

Que pensez-vous de ce chapitre ! j'ai tout donné ahah et ça en fait quelque chose de long, mais rempli de plein de choses intéressantes ahah.

Le prochain arrive quand je pourrais, je préféré ne rien vous dire par rapport à la date, vous me connaissez :p

Une musique vous inspire pour ce chapitre ? J'aimerai en mettre une sur chaque chapitre, mais là je n'ai pas d'idée. n'hésitez pas à me dire, il ne faut pas avoir honte de ses gouts musicaux !

sur ce, rendez-vous au prochain tour.