Le bruit de fond et les cris étaient insupportables. La température aussi, les gens trop proches l'étaient également, l'odeur d'alcool plus encore, mais pourquoi était-elle là si tout lui était insupportable ? Les cheveux tressés, les yeux légèrement maquillés et une tenue trop couverte pour pouvoir se fondre parfaitement dans le décor, Elsa attendait assis devant le bar, un diabolo menthe entre ses mains gantées.

- Mais qu'est-ce que je fais ici... se demanda-t-elle en sirotant sa boisson.

Elle se posait la question pour la trois cent vingt huitièmes fois de la soirée, assise à la même place depuis qu'elle était arrivée. Le bar man lui avait offert plusieurs fois des verres sans alcool, prit de pitié pour cette jeune femme qui n'avait pas sa place ici. Tout le monde l'avait ignoré, personne ne lui avait adressé un regard, un sourire, une parole, Elsa était seule, comme toujours. Elle posa sa joue contre sa paume et ferma les yeux. Elle aurait aimé s'allonger, mais elle avait trop peur de ce qu'elle pouvait trouver derrière les portes de chambre de cette maison pleine d'adolescents soulent, alors elle attendit, jouant avec sa paille dans son verre vide. Elle se faisait un blind test contre elle-même avec les chansons qui passaient, mais même seule, elle perdait. À part quelque classique, elle ne connaissait rien,et cen'était pas de la musique qui allait passer... Elle regarda son vieux téléphone - encore à clapet -, plus à la mode depuis au moins cinq ans, et joua avec l'autocollant en forme de flocon collé sur la partie supérieur ; une fois ouvert, une photo de deux jeunes femmes apparaissait. Elsa la contempla, observant le visage souriant de sa sœur et le sien, malgré sa réserve apparente. Elle était en noir et blanc et la blonde avait dû se battre pour réussir à changer le fond d'écran de base, mais c'était une fierté.

Elsa referma son téléphone dans un claquement et remercia une nouvelle fois le barman qui avait rempli son verre dans liquide vert dont les bulles remontaient lentement, portées par leur légèreté avant d'éclater au contact de l'air. Les glaçons manquaient, mais elle n'osait demander ; celui qui l'avait servie était reparti, trop occupé avec les autres. Alors que personne ne la regardait, elle ôta l'un de ses gants et ses doigts effleurèrent la surface transparente, à peine, d'un contact léger alors soudain deux glaçons verts, de la couleur de sa boisson, fleurirent à la surface. Elsa eut un petit sourire et tira sur le bas de sa chemise avant de touiller avec sa paille - elle avait remis par réflexe son gant. Elle mit celle-ci dans sa bouche et recommença à boire seule, encore. Enfin, elle le pensait. Anna l'avait cherchée dans toute la salle sans la trouver. Elle ne s'était pas encore rendue au bar, mais son accès est tellement compliqué à cause de tous ces alcoolos qu'elle avait espéré trouver Elsa entrain de danser, même s'il y avait peu de chance malgré la passion de sa grande sœur.

- Mais laissez-moi passer ! Hurla la jeune rousse pour couvrir le son de la musique.

Après un jeu de coude qu'il lui sembla durer des heures et de nombreux pieds écrasés par ses talons, elle l'aperçut. De dos, sa tresse flottante entre ses épaules sur sa chemise blanche, Elsa était bien reconnaissable. Sa tenue était plus qu'acceptable.... pour un entretien d'embauche. Son pantalon noir et ses manches longues étaient tout le contraire des jupes courtes et débardeurs de celles qui l'entouraient. Anna avait bien vue que sa sœur s'apprêtait à boire, mais elle se glissa dans son dos et lui pinça le ventre. Elle atteint son but et se mit à rire tandis qu'Elsa tentait de respirer, chose impossible lorsqu'un liquide était avalé de travers. Elle toussait à s'en décrocher les poumons, mais personne ne faisait attention à elle et Anna était trop occupée à rire. Anna... si ç'avait elle, presque tous ceux dans le bar se seraient rapprochés pour l'aider. La blonde put enfin respirer et cette pensée tournait dans sa tête alors qu'elle se redressait. Anna se tenait le ventre tandis que ses deux tresses ondulaient au rythme de ses éclats et que sa franche ne cessait d'aller de droite à gauche. Elle était tellement mignonne, ses yeux bleus étaient rieurs, enfantins et curieux, ses vêtements ne pouvaient la rendre plus âgée ou plus mûr, mais ils lui allaient à la perfection. Son copain avait de la chance se disait Elsa... Enfin, Il en aurait plus si la rousse lui revenait vivant.

- Anna...

Elsa avait relevé la tête et s'était rapprochée d'elle. Elle s'empara de l'une de ses tresses et tira dessus, arrachant une grimace à sa petite sœur qui se pencha vers le bas, genoux pliés, tête en avant pour réduire la pression. Il n'y paraissait pas, mais sa tortionnaire avait de la force... Elle supplia la blonde de la relâcher, ce qu'elle finit par faire après des excuses obligatoires et forcées. Anna se recoiffa rapidement et un sourire étira ses lèvres, ce qui donna à Elsa un frisson. Elle connaissait plus que personne sa sœur et cela n'avait rien de bon alors elle tenta de s'enfuir à travers la foule, mais comme par magie, la foule s'était écartée et Elsa ne put échapper à la poigne de la plus petite qui la tirait déjà à travers la grande maison.

- Il nous manque quelqu'un pour jouer ! T'es d'accord, t'es d'accord hein ? Ça va être géniale avec toi ! Tu vas voir ! Heureusement que tu viens avec moi, je ne voulais pas me sentir seule.... Même s'il y a Harold, Kristoff, Mérida et Raiponce, mais t'es quand même Elsa alors... avec une Elsa c'est toujours mieux ! Tu vas adorer tout le monde et tu vas te faire de nouveaux amis ! Parce que t'es toujours toute seule, c'est pas cool... Et dis, si c'est par équipe, on va tout gagner ! Parce qu'on se met ensemble on est d'accord ? T'es d'accord, t'es d'accord hein ? On va tout défoncer Elsounette !

Elsa, qui avait déjà eudu mal à suivre tout le monologue de sa sœur, retira vivement son bras à son dernier mot. Elle n'avait pas l'habitude des surnoms, ni des grosses preuves d'amour et les seules aussi grosses que sa sœur lui offrait, c'était lorsqu'elle n'était pas normale, est en l'occurrence, sa sœur semblait soule euphorique, mais pas encore dans l'excès et cela rassura Elsa. La blonde croisa néanmoins les bras et regarda Anna. Son regard était implacable, elle ne changerait pas d'avis, pourtant, elle allait céder. Sa petite sœur était plus convaincante qu'elle en avait l'air et une autre aide allait arriver...

- Anna, je n'ai envie d'aller nulle part, sauf à la maison. Je t'avais dit une heure du matin, il faudra que tu commences à te préparer, OK ? Je t'ai accompagné, mais je n'aime pas être ici et...

- Aller ! S'il te plait ! On va s'amuser et il reste une demi-heure ! J'ai encore le temps ! Et puis... Y a quelqu'un d'intéressant là-haut ! Tu t'amuserais si tu venais et tu t'ennuierais plus ! Aller... viens... s'il te plait...

La petite rousse s'était emparée des deux mains de son aînée et ses yeux la fixaient. "Arrête cela !" Lui avait demandé Elsa sans succès. Les larmes perlaient aux yeux de la petite, quelques cheveux frottaient juste sur ses paupières maquillées et sa lèvre inférieure se retroussa lentement. Elsa lui interdit à plusieurs reprises, lui ordonna d'arrêter, essaya d'enlever ses mains de la prise d'Anna, mais celle-ci ne bougea pas et la grande finit par céder. Elle soupira et retrouva enfin ses mains prisonnières jusqu'à présent alors qu'elle était déjà entrainée dans les escaliers par Anna. Elle n'en avait pourtant pas la moindre envie et un dernier espoir traversa son esprit.

- Anna, j'ai oublié mon téléphone, je te rejoins tout...

La rousse allait répliquer, la traiter de menteuse parce que son téléphone ressortait clairement de sa poche, mais elles furent toutes les deux arrêtées par son arrivée. Grand, bien habillés, il les surplombait d'une tête si on ne comptait pas ses cheveux blancs en bataille qui le grandissait encore. Ses yeux bleus glacés n'avaient rien de froid, mais plutôt quelque chose d'enfantin et d'amusé. Elsa se tue et regarda ailleurs, mais elle ne pouvait ignorer le cœur qui battait fort dans sa poitrine ; elle l'avait toujours regardé de loin, ne lui avait jamais parlé, mais elle espérait secrètement avoir droit un jour à l'un de ses sourires qui faisaient tomber toutes les filles, mais c'était toujours dans son imaginaire que cela se passait et à cet instant, il ne savait pas qu'elle existait et discutait un peu avec Anna. Elsa ne les écoutait pas, mais tirait sur le bas de sa chemise et chassa quelques mèches de son front sans s'en rendre compte. Pauvre victime ordinaire de ces garçons populaires qui font rêver même les plus insensibles. La blonde releva enfin les yeux, mais il était déjà parti et la petite rousse arqua un sourcil en la regardant, elle savait, enfin peut être qu'elle ne voyait que la première couche, comme la glace d'un lac gelé. Elle fit un pas vers sa sœur dont les lèvres s'étaient étirées en un sourire avant qu'elle ne prenne le bras de son aînée pour grimper les escaliers. Elsa crut comprendre dans le monologue d'Anna que Jack était allé chercher des boissons avant de commencer le jeu et qu'il voulait s'assurer de l'arrivée d'une dernière participante, ce dont sa cadette s'était occupée avec succès.

Grimper les escaliers s'était montrer plus difficile que prévu entre les duos qui s'embrassent et ceux endormis un peu partout, les marches se retrouvaient minuscules. Les deux adolescentes réussirent néanmoins jusqu'à une porte qui paraissait comme toutes les autres, enfin qui semblait seulement. Ce qui se trouve derrière... Personne ne pouvait l'imaginer, pas même l'organisateur, mais Anna la poussa confiante et joyeuse. "C'est moi ! Avec Elsa, vous savez ma sœur" commença-t-elle avant de parler beaucoup trop au goût de la concernée. Elle exagérait toujours, mais Elsa ne l'arrêta pas, elle n'osait pas vraiment. Elle détailla d'abord la pièce, restant debout près de la porte ; Une grande chambre, lit en hauteur, bureau rangé (ou plutôt vide), des étagères remplies de livres aux titres.... Indécents et un tapis sur le sol où dix personnes étaient déjà assises. Elsa les regarda chacune leur tour en essayant de se souvenir ce que lui avait dit la rousse à leur sujet.

Celle-ci se trouvait contre une commode, à côté d'une fenêtre qui semblait donner sur un balcon. Elle se trouvait sur les genoux de Harold qui la serrait contre son torse. En couple depuis presque un an, ils étaient presque toujours ensemble. À leur droite était installé Kristoff, blond, il était certainement le plus vieux de la troupe. Ensuite venait Raiponce - cheveux blonds également toujours en longue tresse - puis Moana, nouvelle dans le lycée, elle venait des îles. Assis à côté d'elle se trouvait Flynn, brun, grande gueule et ensuite Astrid, copine de Jack, elle est blonde avec un caractère de meneuse selon Anna. Elle était proche de la porte et un grand espace restait à côté d'elle. Elsa s'y assis doucement et discrètement, mais au regard de sa voisine, elle s'éloigna, devinant que la place était déjà prise. Elle se retrouvait ainsi à côté de Hans, roux, il était le populaire des populaires selon ses souvenirs. Lui tenait sur ses genoux une brune aux nombreuses mèches colorées et à côté d'eux, la dernière de la pièce, une rousse aux cheveux volumineux, Mérida lui semblait-il. Alors qu'elle avait parcouru l'assemblée du regard, ses yeux avaient croisés ceux de Hans et elle observa rapidement un poster accroché au mur. Elle n'avait pas rêvé, il la fixait...

La blonde n'eut pas le temps de plus réfléchir sur la question que la porte s'ouvrit une dernière fois et Jack entra en la refermant d'un coup de pied. Il souleva plusieurs pâques de bières que le groupe accueillit avec des applaudissements et des sifflements. Le dernier arrivant semblait être un héros et Hans se leva pour l'aider à poser tout ça au bon endroit. La porte avait claqué et la musique, les chants, les cris du reste de la maison semblait avoir diminué jusqu'à disparaître, mais personne n'y fait attention et tous se préparaient à jouer à ce jeu encore mystérieux.

- Bon, on joue maintenant ? Lança Tiana à côté d'Elsa, surexcitée.

Elle accueillit Hans à grand bras et l'embrassa sans gêne alors qu'il se rasseyait. Ils finirent par se lâcher et il regarda toute l'assistance. Lui savait, mais pas eux, il allait pouvoir se retrouver plus encore au centre de l'attention, il les tenait en haleine, il les contrôlait. Passant de pair d'yeux en paire d'yeux, il finit par lâche un nom.

- Action ou Vérité.

Les applaudissements apparurent dans une vague avant d'éclater contre le rocher de la réalisation. Des interrogations apparurent mais restèrent enfermées dans les esprits, seuls les yeux parlaient. Peut-être parce qu'ils sentaient que quelque chose était bizarre, ou alors ils trouvaient simplement cela démodé, mais aucune contestation et Hans finit une bouteille avant de la déposer sur le tapis. Il regarda une nouvelle fois tout le monde, chacun leur tour.

- Tout le monde est sûr de vouloir rester ? Lorsque ça aura commencé, vous serez obligé de rester jusqu'à la fin....

Personne ne contesta et les regards se croisèrent ou s'évitèrent, mais l'accord était dans chaque être.
Hans fit jurer à tous de dire la vérité et d'effectuer chaque action, sinon un gage serait donné, pire que l'action. Tout le monde acquiesça une nouvelle fois. Ce fut fait et il s'empara de la bouteille pour la faire tourner sur le tapis.

***

Ta-daaaa !

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Je sais, c'est très long mais les autres chapitres le seront beaucoup moins. Celui-ci doit faire deux mille cent mots sans l'ajout que je suis en train de faire alors oups... mais c'est pour que mes chapitres aillent tout bien correctement !

Pour ceux qui auraient du mal avec l'espace, cadeau !

Des idées de musiques ? J'espère !

Rendez-vous au prochain tour...