REVOIR SES PRIORITÉS
Après le départ d'Alex, j'avais été dans le grenier de ma maison pour installer tout mon matériel. Je n'avais rien fait pendant une semaine, je n'avais pas donné de directives par rapport à ma mère, je n'avais pas continué mes recherches concernant la mort de papa, je ne savais pas ce qu'il advenait de Callie Vasquez, je devais m'occuper d'Eric Pender et aussi remercier Alan Pender d'être venu ce jour-là, j'avais perdu un temps fou, mais j'étais de nouveau déterminée.
Il était temps que je me reprenne et je commençai par ma mère en ouvrant les deux vidéos que j'avais reçues, il y avait un message avec. J'ouvris la première et ma mère n'allait pas bien, le message disait qu'elle était malade et qu'il fallait qu'elle soit hospitalisée. Apparemment, c'était un virus et les antibiotiques n'avaient rien fait, elle allait de plus en plus mal. Peut être que c'était mon hyper sensibilité qui m'avait fait prendre cette décision, mais je donnai comme consigne de la déposer pas très loin d'un hôpital et de la libérer en lui disant que sa sœur était morte et qu'elle était inutile. Elle m'appellerait surement dès qu'elle irait mieux et je ne voulais pas qu'elle meure, du moins pas avant que je n'apprenne la vérité sur la mort de papa et son implication, parce que j'étais sûre qu'elle avait quelque chose à voir avec ça, et Carl Pender était tout aussi impliqué, je le savais.
Eric avait tenté de m'appeler, et maintenant que plusieurs jours étaient passés, il était temps que je m'occupe d'installer les caméras chez lui. Je lui envoyai un message lui demandant de me rejoindre dans mon ancien appartement pour qu'on discute, il était presque vingt-deux heures et il y avait une demi-heure de route ce qui me laisserait le temps d'installer caméra et micro dans sa maison. J'avais toujours le double de ses clés, et même s'il avait remarqué leur disparition, avec un peu de chance, il n'aurait pas eu la tête à faire changer les serrures. Je me faufilai et attendis qu'il s'en aille, il m'avait répondu presque tout de suite, et la nuit était mon amie pour cette mission. Il s'en alla et je priai pour que la porte arrière s'ouvre, mais elle n'était même pas verrouillée.
La maison était plongée dans le noir et il n'y avait aucun bruit. J'avais déjà repéré la première fois à quels endroits poser les micros et les caméras alors j'accélérai un peu. Cuisine, salon, son bureau et surtout sa chambre. Il y avait des chambres d'amis, dans lesquels je posai seulement des caméras, j'avais tout terminé et j'allai chez moi vérifier que la connexion était bonne, tout était connecté et les images étaient nettes. Pour le son, je le vérifierai à son retour. D'ailleurs, il m'appela et pour la première fois je décrochai.
— Allô.
— Cassie, bonsoir. Euh... Je suis devant ta porte, dit-il d'une voix mal assurée.
— Oui... je... Je voulais venir, mais je n'ai pas pu, Eric.
J'avais un peu exagéré, mais il fallait que je sois crédible.
— Oh, d'accord, je comprends.
Il y eut un petit silence et il reprit.
— On peut discuter au téléphone alors, si tu préfères ?
Je soupirai doucement et fis semblant d'éluder la question.
— Oui, on peut, mais écoutes, on peut se voir dans quelques jours, je préfère qu'on discute en face à face.
— Pas de problème, dis-moi où et à quelle heure et je serai là.
— OK, je t'envoie un message.
Il se tut encore quelques secondes.
— Merci Cassie, merci de me laisser une chance et encore une fois je suis tellement désolé.
— On en discutera plus tard Eric, bonne nuit.
Je raccrochai et restai dans le grenier en attendant qu'il rentre pour vérifier qu'il n'y avait pas de problème sur le son. Il rentra et je fus soulagée de voir que le son était clair, c'était parfait, il ne verrait pas venir ce qui lui arriverait.
Je n'avais pas donné de nouvelles d'Alex depuis plusieurs jours et lui non plus d'ailleurs, c'était une sorte d'accord silencieux, on savait tous les deux qu'il fallait que nous prenions nos distances. Je savais qu'il attendrait que je fasse le premier pas et je comptais le faire une fois que j'aurais rattrapé mon retard. Matthew m'avait envoyé plusieurs messages auxquels je n'avais pas répondu jusqu'à maintenant, et il fallait que je le voie, je l'appréciais sincèrement et la dernière soirée que j'avais passée avec lui m'avait fait du bien. Je devais donc le retrouver un midi pour le déjeuner, en espérant ne pas croiser Alex et son regard qui me donnait l'impression qu'il savait tout sur ce que je faisais et qu'il était atrocement déçu.
*************
— Cassandra ! J'ai cru que tu avais disparu de la circulation, que tu étais retournée te perdre dans la jungle new-yorkaise ! Comment tu vas ?
Matthew m'avait prise dans ses bras si naturellement que je ne pus m'empêcher de lui rendre son étreinte avec un sourire.
— Alors, comment tu te sens ?
— Ça va, je meure de faim, on y va ? dis-je en regardant autour de moi.
— Il y en a une qui a peur de se faire voir, allez viens ! dit-il en riant.
Nous nous installâmes et il me sonda du regard.
— Alors où étais-tu passée ? demanda-t-il.
— J'ai eu un coup de mou, j'avais besoin de repos, dis-je sans réfléchir.
Son regard ne changea pas, mais je me rendis compte de ce que je venais de lui dire, je savais que je pouvais lui faire confiance et être moi-même avec lui. Ma première impression avait été mauvaise, et il me faisait penser à Josh.
— Je me disais bien que cette histoire de cambriolage était bizarre. Et tu vas mieux ?
— Oui, je vais mieux, j'ai pris le temps dont j'avais besoin. Et toi comment tu vas ?
— Est-ce que c'est Grayson qui est responsable de ton état ?
— Non, pas du tout, on a juste un peu pris nos distances, c'était nécessaire.
Il hocha la tête sans conviction, mais je voyais bien qu'il ne me croyait qu'à moitié.
— Comment ça se passe pour toi le boulot, Mr le grand avocat ?
— Je dois aller à El Paso ce weekend, mais je n'ai aucune envie d'y aller, j'ai pas vraiment envie de revoir certaines personnes !
El Paso... Il y avait donc de grandes chances qu'il parle du mari de Callie.
— Tu restes combien de temps ?
— Juste deux jours, eh oui nous les avocats on bosse le weekend contrairement à certaines personnes.
— Tu es ridicule, je n'arrête pas de bosser si tu savais ! Est-ce que tu veux de la compagnie ?
Il haussa les sourcils surpris.
— Tu me proposes de passer le weekend avec moi ?
— Je te propose de t'accompagner à El Paso et de profiter des montagnes.
— Alors je ne peux pas refuser la compagnie d'une belle femme, mais rassure-moi, je ne risque pas d'avoir Alexander sur le dos ? J'ai pas envie de lui refaire le portrait, ajouta-t-il avec un sourire.
— Ne t'inquiète pas, dis-je en riant. C'est juste un weekend, je veux changer d'air.
— Je passe te prendre vendredi soir, le vol est à 21 h.
Nous discutâmes encore un peu et je lui promis de l'appeler plus tard pour qu'il passe dans ma nouvelle maison. J'appréciais beaucoup Matthew, il me faisait du bien et j'en avais besoin, après ce repas je me fis la promesse de ne pas faire de lui un dommage collatéral.
Je passai la soirée à visionner les images des caméras que j'avais placé chez Eric, mais il n'y avait rien d'intéressant, il semblait complètement à l'ouest, presque déprimé et je me refusais de croire que c'était à cause de l'incident. Il m'avait violé, je savais qu'ici au Texas il était trop tard pour que la justice fasse son travail, c'était carrément écœurant de donner un temps à une victime pour qu'elle décide de porter plainte, ceux qui faisaient les lois étaient inhumains dans les cas de viol, et le pire était que personne ne semblait vouloir changer les choses. Peu importait, j'allais faire justice moi-même et même s'il n'allait pas en prison, sa vie serait détruite. Mon téléphone sonna et c'était un numéro australien, surement ma mère, elle s'était vite remise.
— Allô.
— Sara, c'est moi, c'est maman, dit-elle d'une voix éraillée.
Maman ? Elle devait vraiment être sous le choc.
— Alors ? Tu as retrouvé tante Sara ? demandai-je en feignant de l'enthousiasme.
Elle pleurait au téléphone, mais je ne ressentis rien du tout, pas même une once de compassion, mon cœur était-il mort ?
— Non Sara, elle est morte, j'ai rencontré une amie à elle qui m'a dit qu'elle était morte il y a quelques jours, je n'ai pas pu la voir avant.
J'étais sous le choc, comment pouvait-elle mentir à ce point ? Elle devait se douter de quelque chose, mais ses soupçons ne devaient pas me concerner, elle me dégoutait, même dans une situation pareille elle mentait et voulait me manipuler. Peut-être qu'elle se disait que je la laisserais tranquille en sachant qu'elle venait d'apprendre la mort de sa sœur.
— Oh, mon Dieu, je suis désolée...
— C'est la vie, je vais rentrer dans quelques semaines, je voudrais rester un peu ici, dit-elle.
— Oui, je comprends.
— Je te laisse, on se croisera surement lorsque je reviendrai.
— Oui surement.
Elle raccrocha et j'eus presque un haut-le-cœur tellement j'étais dégoutée par son attitude. Je n'avais pas l'intention de remettre tout ce que j'avais pris chez elle, lorsqu'elle rentrerait elle se rendrait compte que tout avait disparu et elle saurait que c'était moi, elle saurait que je savais qu'elle avait quelque chose à voir avec la mort de papa, elle le saurait.
Je descendis à la cave pour voir le travail accompli par les ouvriers, ils avaient terminé et tout était parfait. J'avais aménagé une salle de musique, alors que je n'en jouais pas, il y avait un piano et quelques guitares, mais derrière ce qui était censé être une cloison en verre isolante, il y avait une pièce. De la salle de musique nous ne voyions rien, et il n'y avait ni porte, ni ouverture, rien, juste un système d'ouverture caché au sol. J'avais installé huit sièges fixés au sol, avec des lanières pour les bras, les jambes et le cou, au moment de la révélation, je ne pouvais rien risquer, tout se passerait ici, et personne ne verrait ni n'entendrait rien du tout.
***************
Nous arrivâmes à El Paso et Matthew m'avait appris qu'il avait une maison dans le quartier ouest de la ville, là où vivait aussi le mari de Callie Vasquez. Le quartier était peuplé de villa plus grande et bling-bling les unes que les autres, c'était typiquement Texan, le climat était doux en cette nuit de mai, et la villa de Matthew était dans le même genre que toutes les autres.
— Bienvenue chez moi, dit-il
— Tu t'es fait plaisir à ce que je vois !
— C'était la maison de mon père, on a préféré la garder. Je suis mort de fatigue, ta chambre est la première à droite au premier étage, j'ai un rendez-vous demain et après si tu veux on se fait une randonnée à Franklin Mountains, ça te va ?
— C'est parfait, merci Matt, bonne nuit.
J'avais passé une nuit paisible et nous avions fait une magnifique randonnée à la montagne, je me sentais libre, moi-même et presque entière, je m'étais surprise à penser que la présence d'Alex aurait rendu ce moment parfait. Le soir même, nous devions rejoindre certains amis de Matthew à une soirée organisée et j'avais dû me trouver une tenue sympa en ville. La soirée était organisée par un magnat du pétrole et j'aurais voulu être ailleurs qu'entourée de toutes ces personnes. Mon ennui aurait pu me tuer, mais lorsque j'aperçus Jonathan Hill mon cerveau retrouva sa vivacité, il souriait à tout le monde, avait toujours une petite blague et paraissait vraiment sympathique, d'ailleurs à voir les réactions de tout le monde, il semblait avoir la côte ici.
Il retourna à l'entrée et réapparut avec une Callie Vasquez complètement transformée, j'avais l'impression de voir la parfaite femme d'intérieur, avec sa robe fourreau blanche juste en dessous du genou, son chignon strict et sa parure de perles. J'étais choquée et lorsque son regard croisa le mien elle eut un léger sursaut qu'elle maîtrisa très vite, elle attendit que son mari lui tourne le dos pour me faire un léger signe de la tête, non, voilà ce qu'elle me disait avec un regard suppliant. Elle était terrifiée, mais elle plaqua un sourire sur son visage lorsque son mari lui dit quelque chose. Je ressentis un léger malaise, je ne savais pas dans quelle situation je l'avais envoyé, même si je savais au fond que son mari n'était pas un enfant de chœur, mais elle était censée avoir du caractère, ce qu'elle m'avait montré d'elle prouvait qu'elle était maligne, manipulatrice, que c'était une garce, alors sa situation ne pouvait pas être si catastrophique que ça.
— Viens, Cassie, on y va, j'ai pas envie de croiser certaines personnes ! me lança Matthew.
Je le regardai, détournant me regard de Callie Vasquez, et il semblait très en colère.
— Tout va bien ? demandai-je.
— Tu te souviens de mon vieil ami dont je t'ai parlé chez moi ? Eh bien, il est là et il arrive vers nous avec sa pauvre femme, on y va.
— OK.
Je le suivis alors qu'il se dirigeait vers la sortie, mais Jonathan Hill l'interpella :
— Matthew, tu me snobes ?
Il s'arrêta et inspira doucement avant de se retourner.
— Exactement, j'avais pas spécialement envie de te voir, lança Matt.
— Tu m'en veux encore ? Tu sais bien que c'était une erreur, elle le sait aussi, sinon elle ne serait pas avec moi ce soir, elle est revenue.
— Arrête ça, on sait tous les deux que c'est faux, arrêtons cette conversation, ça ne nous mènera nulle part.
Il fronça les sourcils, agacé, mais garda un sourire forcé, je vis Callie se diriger vers les toilettes et j'en profitai pour la rejoindre.
— Je te rejoins dehors Matt, je passe aux toilettes.
Je me précipitai presque vers les toilettes et retrouvai Callie Vasquez.
— Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je.
— C'est plutôt à moi de te poser cette question ! On est à 900 km d'Austin !
— J'accompagne un ami, on a passé le weekend ici, et toi ? Je me disais bien qu'Alex était beaucoup plus disponible ces derniers temps, c'est parce que tu n'es plus présente.
— Alex, Alex, Alex, qu'est-ce que tu crois ? Que ta relation est solide ? Tu as bien vu ce que j'ai pu faire en seulement quelques jours, Alex sera toujours présent pour moi, il sera toujours là pour moi si je débarque, alors ne te réjouis pas trop de mon départ, c'est temporaire.
Même dans un moment pareil, elle trouvait le moyen d'être une sale garce.
— Tu es pathétique, comme ce soir là où tu attendais comme un chien devant ma porte en pensant qu'il était avec moi, d'ailleurs qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'il sait que tu es là ?
— Tu n'as pas intérêt à lui dire ! dit-elle en s'approchant de moi.
— Fais attention à ce que tu vas faire Callie, je n'hésiterai pas à te faire mal, juste pour le plaisir. Alors je verrai lorsque je rentrerai demain si je parle à Alex de notre rencontre ou non.
— Tu n'as rien à y gagner ! Au moins, tu l'as pour toi toute seule, alors laisse-moi vivre ma vie ici et vis la tienne à Austin, y'a neuf cents putains de kilomètres qui nous séparent !
Elle n'était pas si dans une situation délicate à voir sa réaction, peut-être que je n'avais pas fait le bon choix en l'envoyant à l'autre bout du Texas.
— J'y réfléchirai, dis-je avec un sourire mauvais avant de sortir.
Je rejoignis Matthew qui était en train de faire les cent pas devant sa voiture.
— Hey, tu vas bien ?
— Non ! J'ai envie de le tuer ! Il bat sa femme depuis le début de leur mariage et j'avais pensé qu'elle était partie, mais ce soir elle était là, j'arrive pas à le croire, je comprends pas, putain ! Je comprends pas pourquoi certaines femmes reviennent dans les bras de leurs bourreaux !
Callie, une femme battue ? C'était impossible, pas la femme qui venait de me menacer il y a quelques minutes.
— Je te jure Cassie, tout le monde le sait ici, elle a été hospitalisée plusieurs fois, elle a des putains de marques sur tout le corps, mais bien sûr c'est l'avocat de tout le gratin d'El Paso alors personne ne dit rien ! J'ai essayé de lui parler une fois à sa femme, mais elle fait comme si de rien n'était ! Ça me rend malade !
Le regard terrifié qu'elle m'avait lancé était inattendu, alors peut être que c'était vrai, peut être que j'avais dit à un bourreau où retrouver sa victime. Est-ce que j'étais responsable de tout ce qu'elle vivait avec lui depuis son retour ici ? Il devait surement la forcer à avoir des relations sexuelles et j'en étais responsable. J'allais la sortir de là, lorsque j'aurais besoin de tous les réunir pour révéler ma vraie identité, quelques mois de plus n'étaient pas la mort, j'avais bien souffert pendant quinze ans à cause d'elle alors elle pourrait supporter quelques mois de plus... N'est-ce pas ?
**********
J'étais rentrée de ce weekend reposée, mais préoccupée. Que je le veuille ou non, la situation de Callie Vasquez me perturbait beaucoup, mais je me rassurais en me disant que je serais celle qui la sortirait de son enfer quotidien, après l'y avoir plongée, motivée par la jalousie et l'agacement.
J'avais lancé une recherche depuis quelques jours sur le projet de lotissement d'Alan Grayson en Amérique du Sud, il n'y avait que ça dans son ordinateur lorsque j'avais téléchargé les données. Mais quelque chose n'allait pas et j'avais enfin trouvé ce qui clochait : les financements venaient de sociétés-écrans, il devait donc être financé par des particuliers qui n'étaient pas très clairs, et ces informations lui vaudraient la fin de sa carrière et l'ouverture d'une enquête qui remettrait en cause tout ce qu'il avait construit depuis le début. Si cette information concernait Carl Pender, je n'aurais pas hésité une seule seconde, mais là, Alex risquait d'être impliqué étant donné qu'il avait travaillé avec son père avant de changer de voie, et je ne pouvais pas prendre ce risque, ce qui était important était mon objectif, et j'avais besoin qu'Alex ne soit pas inquiété par les problèmes de son père, je pourrais toujours le faire après.
Après cette découverte, il fallait que je visionne ce que j'avais manqué chez Eric ce weekend, j'avais mis les enregistrements en avance rapide jusqu'à ce que je vois une fille entrer chez lui. Vu comment elle était habillée, elle ne devait pas être là pour parler affaires. J'augmentai le volume et regardais attentivement les images.
— Claudia, tu as vraiment grandi, tu sais ! Je me souviens quand tu étais dans les jambes de ton frère Kevin, disait-il en riant.
— Ça va, j'ai dix-sept ans maintenant, je suis plus une gamine !
— Je sais et je le vois, tu veux un verre ?
— Ouais, une vodka orange et sois généreux en vodka.
Il buvait en parlant de tout et de rien, mais vu la posture d'Eric, il voulait autre chose. Il buvait beaucoup trop, et la gamine aussi, il riait et lui disait qu'elle était belle et qu'elle avait tout ce qu'une femme pouvait rêver d'avoir. Elle s'était mise à l'embrasser et ce chien n'avait pas attendu pour lui faire comprendre qu'il voulait plus.
— Eric, attend, je crois que je ne me sens pas bien, avait-elle dit.
— T'inquiètes après ce que je vais te faire, tu te sentiras mieux, beaucoup mieux, disait-il en lui déboutonnant sa chemise.
— Eric je..., non, j'ai soif.
Il lui avait tendu un verre d'eau avant de l'embrasser de nouveau et de la porter jusqu'à sa chambre. Elle ne se débattait pas, mais elle avait dit non, je l'avais entendu, elle avait dit non et elle avait dix-sept ans. Même si c'était l'âge de la majorité sexuelle au Texas, c'était une gamine et il connaissait sa famille, il devait être proche de son frère, j'étais dégoutée.
Eric avait commis l'erreur que j'attendais depuis longtemps et j'allais l'écraser comme la merde qu'il était.
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