ÉTAPE 9: APPLIQUER LA LOI DU TALION EN TOUTES CIRCONSTANCES.
La loi du Talion, plus communément connue sous l'expression : œil pour œil, dent pour dent. Elle date de l'époque babylonienne, ils ont trouvé intelligent de créer cette loi pour empêcher que les gens se fassent justice eux-mêmes et surtout qu'ils soient justes dans les peines. Si jamais ils voyaient l'état de la justice du 21e siècle, ils auraient réfléchi à deux fois avant de la créer. Pour ma part, je pensais que, lorsque justice n'avait pas été rendue, un petit plus dans la vengeance ne faisait pas de mal, c'était une sorte de compensation pour les dommages causés...
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J'avais quitté l'appartement d'Alex dans la nuit, égoïstement, le cœur et l'esprit apaisé. Je n'avais pas laissé de mot, de toute façon je le verrai au bureau le lendemain et je lui expliquerai que c'était une erreur.
J'avais renversé tout le contenu de la mallette trouvé chez ma mère et j'avais lu chaque lettre, chaque document, regardé chaque photo et compris que ma mère et Carl Pender avaient eu une histoire d'amour qui datait du lycée. Ils s'étaient connus bien avant qu'il ne se marie avec Olivia, et ils n'avaient pas pu se marier parce que les parents de Carl refusaient, statut social oblige, pathétique. Plusieurs fois il avait écrit que ma mère devait se débarrasser de mon père, mais l'assurance vie n'avait pas été mentionnée. Ma mère avait pourtant retiré tout l'argent qu'elle avait perçu quelques semaines après, mais je ne savais pas ce qu'elle en avait fait ni pourquoi elle l'avait fait. Je vivais encore avec elle et nos conditions de vie étaient déplorables. L'idée qu'elle avait utilisé une partie de cet argent pour se débarrasser de mon père m'avait effleuré l'esprit, mais je n'avais aucune trace, je ne comprenais pas, un détail m'échappait, mais je ne savais pas lequel.
En attendant, je ne savais pas si sa femme était au courant de la liaison qu'il avait avec ma mère, je ne pensais pas étant donné qu'elle était là lors du brunch chez les Grayson. J'envoyai juste les lettres d'amour que j'avais trouvé à Olivia, Carl et Eric Pender, je voulais que toute sa famille sache qu'il entretenait une relation avec ma mère et qu'il avait envisagé de les quitter pour elle.
En attendant de pouvoir poser la question à ma mère, il fallait que je m'occupe de Callie Vasquez. J'en avais appris plus sur son mari Jonathan Hill et il s'avérait qu'il était un ami proche de Matthew Williams, pour des avocats de renoms ils postaient énormément de photos sur les réseaux sociaux, même s'il s'agissait de vieilles photos, je n'eus même pas à chercher longtemps. Je savais ce que j'avais à faire, Williams était le meilleur moyen pour moi d'en savoir plus sur lui, sans éveiller les soupçons. J'avais des doutes sur la gravité de la situation, elle devait savoir que son mari et Matthew étaient proches, pourquoi serait-elle revenu ici ? Elle m'avait dit que les marques qu'elle avait sur le corps venaient de l'accident de voiture de ses parents, mais j'avais des doutes à présent.
Je m'étais donc apprêtée plus que d'habitude ce matin et j'étais allée travailler. Je croisais Matthew Williams à chaque pause depuis trois jours, enfin je supposais qu'il faisait en sorte de me croiser, mais aujourd'hui je tombai sur lui dès mon arrivée.
— Cassandra Morgan, je savais bien qu'on se verrait aujourd'hui, je ne vous en veux pas de m'avoir ignoré hier. Comment allez-vous ? Vous êtes resplendissante !
Je soupirai pour la forme, mais lui répondis avec un léger sourire.
— Je vais bien, merci et vous ?
— Ma journée vient de s'égayer !
— Tant mieux pour vous alors Maître.
— Appelez-moi Matthew, voyons, même si ça me plait que vous m'appeliez maître, ajouta-t-il avec un clin d'œil.
Quelle lourdeur ! C'était dans mon intérêt alors je pris sur moi.
— Bonne journée, Matthew.
— Attendez, vous êtes libre pour déjeuner ? Mon cœur ne s'en remettra pas si vous refusez pour la troisième fois Cassandra. Je suis au bord de la crise cardiaque, dites oui ! Vous mangez, je mange, mangeons ensemble !
Il fallait que je le supporte pendant plus d'une heure, mais le jeu en valait la peine. J'allai lui répondre lorsque je croisai le regard d'Alex, triste.
— Je suis déjà prise ce midi, Matthew.
Une promesse était une promesse et je ne voulais pas croiser ce regard de nouveau.
— Un dîner ce soir alors ? J'ai cru comprendre que vous étiez libre et un dîner c'est beaucoup plus sympa, vous ne trouvez pas ?
— Ma situation est compliquée, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— C'est un idiot, Cassandra, pour faire souffrir une femme comme vous il faut être complètement fou ! Acceptez, vous n'avez rien à perdre, et puis il verra à quel point la place peut être vite prise et il mettra tout en œuvre pour vous récupérer !
J'éludai ce qu'il venait de dire en me demandant s'il était complètement fou ou s'il croyait vraiment à ce qu'il était en train de dire, comme si j'étais une gamine.
— Vous voyez, vous êtes en train de peser le pour et le contre ! Dites oui, je vous promets une soirée agréable, insista-t-il.
— Très bien, vous avez gagné.
— Je gagne toujours, Mlle Morgan, j'ai déjà votre numéro alors je vous enverrai toutes les informations ! À ce soir Cassie.
Il s'en alla en me faisant un clin d'œil. Ça n'allait pas être difficile de le faire parler, et avec quelques verres je devrai avoir toutes les informations dont j'aurais besoin, ça valait bien quelques heures de supplice.
J'avais réfléchi, toute ma courte nuit, à ce que je dirai à Alexander pendant notre déjeuner, je savais qu'il allait encore me dire que je n'avais rien à craindre de Callie, mais tant qu'il ne reconnaîtrait pas que sa réaction était mauvaise, je ne le laisserai pas revenir. Il m'envoya un message pour me dire qu'il m'attendait au restaurant italien en face pour que nous puissions parler tranquillement. Je le rejoignis avec quinze minutes de retard, il m'attendait l'air nerveux ne m'ayant pas vu arriver et je m'installai en face de lui.
— Bonjour, Alex.
— Cassie, tu es venue.
— Je te l'ai promis et je tiens toujours mes promesses.
— Je t'ai commandé le risotto, je sais que tu aimes ça, dit-il.
— Merci. Tu voulais qu'on discute, je t'écoute.
— Pourquoi tu es partie hier soir ? Je sais que quelque chose ne va pas et je suis heureux d'être capable de te faire du bien, de te faire te sentir mieux, mais quand tu pars comme ça dans la nuit, je sais pas, je comprends pas.
— T'es vraiment culotté, Alex, tu as fait exactement la même chose pour aller rejoindre Callie, sauf que là c'était moi qui avais besoin de toi !
— Je sais, dit-il calmement. Je ne veux pas qu'on se dispute, je suis désolé.
Il soupira et reprit.
— Cassie, je ne me rendais pas compte de comment tu pouvais ressentir les choses par rapport à Callie. Je comprends que tu aies eu l'impression que je la faisais passer avant toi, tu ne connaissais pas notre relation passée. Comme elle me l'a dit : pour toi, c'est juste une autre femme qui prend beaucoup de place dans ma vie et que j'ai fait passer avant toi plusieurs fois. Pardonne-moi, peu importe notre passé, tu n'as pas à en pâtir, et si tu me laisses une chance, je te promets que tu seras ma priorité. Je ne veux pas te perdre, ce que je ressens pour toi c'est unique, je t'aime.
Je le regardai, incrédule, choquée et en colère. C'était Callie qui lui avait soufflé ce discours ? C'était vraiment une belle salope, elle me faisait passer pour la parano jalouse qu'il fallait ménager.
— Si c'est Callie qui te l'a dit, alors je dois te croire c'est ça ?
— Non, pas du tout, c'est pas ce que je voulais dire, je...
— Non Alex, j'ai compris ce que tu voulais dire.
— Arrête de te braquer, j'essaye de faire de mon mieux, mais dès que j'évoque Callie tu t'énerves !
— Tu veux que je te fasse confiance, alors que pas une fois, pas une fois Alex tu n'as pris ma défense !
Il me regarda, enfin il semblait percuter.
— Tu vois, tu te rends compte que j'ai raison, alors oui, peut être que je suis jalouse et possessive, c'est vrai, mais si tu m'avais rassurée je n'aurais pas eu cette réaction !
— Apprends-moi alors, c'est la première fois que je tombe amoureux d'une femme, apprends-moi Cassie, s'il te plait...
Touché. Même avec toute la volonté du monde, je ne pouvais pas être méchante alors qu'il me regardait de cette façon, comme si sa vie dépendait de la réponse que j'allais lui donner.
— Effaçons tout et recommençons, tu es d'accord ? demanda-t-il en me prenant la main. Partons un weekend, rien que tous les deux, et après ce weekend tu pourras prendre la décision que tu voudras je la respecterai, s'il te plait accepte.
— D'accord, dis-je sans réfléchir.
Son sourire ne me fit pas regretter ma réponse et me réchauffa le cœur, je pouvais accepter, Alex n'était pas dans le top de ma liste, alors je pouvais lui faire plaisir n'est-ce pas ?
— Merci, dit-il en me prenant dans ses bras.
Je passai le reste de la journée beaucoup plus sereine et c'était l'effet Alex, je ne pouvais le nier. Lorsque je reçus le message de Matthew Williams, j'eus beaucoup de remords à accepter son invitation qui, finalement, s'était transformée en dîner chez lui, sous prétexte qu'il était un excellent cuisinier et qu'il voulait absolument me faire goûter son coq au vin.
Je me préparai et passai acheter une bonne bouteille avant de le rejoindre chez lui. Il habitait un bel appartement dans le centre d'Austin, qui surplombait toute la ville avec une magnifique vue.
— Cassandra, bienvenue dans mon humble demeure.
— C'est très beau Matthew, j'adore la vue, dis-je en souriant.
— C'est la raison pour laquelle je l'ai acheté, la vue et la terrasse.
— Tenez, c'est pour vous.
— Pas mal, tu as bon goût ! Viens t'installer, je te sers un cocktail de chez moi, je suis le roi de la piña colada !
Je le regardai surprise.
— Tu es porto ricain ?
— Oui, ma mère l'est, je m'appelle Matthew Miguel Williams Lopez. Tout le monde m'appelle Matthew Williams, on est au Texas, ajouta-t-il.
— D'accord, je peux t'appeler Miguel alors ? Tu parles espagnol ?
— Oui, je suis bilingue et appelle moi comme tu veux.
Nous nous installâmes et nous discutions de tout et de rien, contrairement à ma première impression, il était plutôt sympa et très marrant. Rien à voir avec le mec lourd que j'avais croisé ce matin.
— Tu as étudié où sinon ? demandai-je.
Je connaissais la réponse, mais je voulais l'amener à parler de ses années universitaires pour qu'il évoque ses amis.
— Columbia, c'était les meilleures années de ma vie, malgré le rythme de travail.
— Columbia, pas mal, major de promo je suppose ? ajoutai-je avec un sourire.
— Ça se voit tant que ça ?
— Arrête d'être prétentieux ! Oui ça se voit, mais je suis sûre que t'as dû bosser comme un malade pour pas te faire devancer !
— Oui, mon ami Jonhatan a failli me voler la vedette, mais je me suis accroché, et surtout je voulais rendre fière ma mère.
— Je veux bien le croire, tu es plutôt déterminé...
— Oui c'est vrai, mais j'étais le boursier sorti de nulle part, alors que Jon, lui, est un gosse de riche. Son grand-père faisait partie du conseil de l'université, alors crois-moi, c'était un challenge pour moi, dit-il un sourire aux lèvres.
— Vous aviez l'air proches.
— Oui, on était comme deux frères, malheureusement on ne se parle plus vraiment, ça m'attriste beaucoup, mais tu sais quand on ne partage pas les mêmes valeurs, parfois, ce n'est plus possible.
— C'est vrai, mais ça dépend des sujets, tu peux être proche de quelqu'un qui a des valeurs différentes, ce n'est pas forcément incompatible, il faut juste que chacun mette un peu d'eau dans son vin et accepte la différence de l'autre.
— Pour moi, le respect de la femme est primordial, il y a des comportements que je ne peux pas accepter. Ma mère a vécu l'enfer avec mon père alors je ne peux pas fréquenter quelqu'un qui ressemble à mon père...
Je voyais qu'il s'énervait, sa veine frontale ressortait et j'avais eu l'information que je voulais. Jonathan Hill était un homme mauvais et surement violent.
— Dans ce cas là tu as fait le bon choix. Changeons de sujet ! Où as-tu appris à cuisiner comme ça ?
Il me sourit et se calma.
— C'est un secret, je te le dirai peut-être à notre prochain rendez-vous, si tu penses qu'il y en aura un autre ?
Je ne répondis pas tout de suite, j'appréciais la soirée que nous passions et, dans d'autres circonstances, j'aurai peut-être accepté, mais je n'étais pas là pour ça.
— Aie, ça sent la friendzone, dit-il en posant une main sur son cœur. C'est ce Grayson, c'est ça ? J'ai entendu tellement de choses sur vous deux, et la dernière c'est votre soi-disant séparation.
— C'est vrai, mais c'est compliqué entre nous, dis-je.
— Qu'est-ce qu'il a fait ?
— Son amie d'enfance qui est son ex de surcroit est revenue, et depuis il la fait toujours passer en premier. Elle m'a appelée en me disant qu'elle voulait qu'on se voie, ce qu'on a fait au Firehouse, elle m'a clairement dit qu'elle voulait le récupérer, et il m'a accusé d'avoir emmené une ancienne alcoolique dans un bar, d'après lui c'est de ma faute si elle a bu, comme si c'était une enfant ! C'était la goutte de trop pour moi, mais d'après lui je suis jalouse, elle était là avant moi. Et encore, je ne te dis pas tout...
— C'est une blague ?
— Non, je suis sérieuse. Des fois, je me demande si je n'exagère pas...
— Cassie, tu n'exagères pas ! Tu as totalement raison et s'il est incapable de comprendre ta réaction, alors il doit surement avoir des sentiments pour elle aussi. On peut pas être aveugle à ce point, si elle a autant d'influence sur lui ce n'est pas pour rien. Qu'est-ce que tu vas faire ?
— Il veut qu'on parte un weekend, et après je verrai...
— Tu dois vraiment l'apprécier et, vu comment il te regarde, je pense qu'il t'aime, mais tant qu'il ne réalisera pas que son amie est un problème, votre situation ne changera pas.
— Je sais, je nous laisse ce dernier weekend et je prendrai une décision après.
— C'est une sage décision, mais si jamais il te fait mal, appelle-moi et je lui refais le portrait !
Je ris soulagée de voir que j'avais une réaction normale avec Alex, c'était très bien, crédible surtout. Nous passâmes le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit à discuter sur la terrasse.
— Il est tard, je vais rentrer Matthew.
— J'allai faire une proposition, mais friendzone oblige, je vais m'abstenir.
— T'es bête, dis-je en riant. J'ai passé une excellente soirée, la meilleure depuis vraiment longtemps.
— Moi aussi, tu reviens quand tu veux, et je veux voir ta maison ! Madame vit à Great Hills, entourée de bourgeois texan, il faut que je voie ça !
— Arrête, regarde ton appart ! Mais oui, tu seras le premier à la voir, merci encore pour cette soirée, on se voit bientôt !
— Tu vas finir par tomber amoureuse de moi si tu me vois trop souvent, tu sais ? Alors oui, on se voit bientôt Cassandra Morgan.
Je rentrai un sourire aux lèvres, j'étais moi-même toute la soirée et ça m'avait fait du bien. Je savais quoi faire pour Callie et j'allai le faire dès le lendemain matin.
**********
Je composai le numéro de Jonathan Hill et attendis patiemment que quelqu'un réponde, avec un peu de chance il serait encore chez lui.
— Allô.
— Bonjour, Monsieur, je me présente, Julie Mayers de la société de location de voiture Carway à Austin, je souhaiterais parler à Mme Calli... Calliope Hill, s'il vous plait, dis-je en faisant semblant de buter sur le prénom.
— C'est mon épouse, que se passe-t-il, dit-il en ayant marqué un temps d'arrêt.
— Madame Hill a un impayé d'un montant de 756 dollars, le véhicule a été endommagé et le chèque de caution n'a pu être encaissé faute de crédit sur le compte. Il s'agit de la deuxième relance, le numéro de portable de votre épouse ne fonctionnant plus, nous avons effectué des recherches via l'adresse indiquée sur son permis de conduire.
— Quand est-ce que la location a été effectuée ? demanda-t-il.
— C'était il y a un peu moins de deux mois, dis-je.
— Très bien, envoyez-moi la facture, je réglerai le tout, dit-il.
— Très bien, je revérifie l'adresse... Oh pardonnez-moi Monsieur Hill, votre épouse a réglé la totalité de l'impayé, je viens de voir qu'elle était passée à l'agence hier. Excusez-moi, je n'ai pas pris la peine de revérifier le dossier, je l'avais fait hier matin, mais avec tout le...
— Ma femme est passée hier à l'agence ? me coupa-t-il.
— Oui Monsieur, tout est en ordre. Je suis désolée de vous avoir dérangé et vous remercie de votre patience.
— Oh non, Madame, c'est moi qui vous remercie, dit-il avant de raccrocher.
Voilà, il savait où elle était et avec les ressources qu'il avait, il la retrouverait très vite et soit elle s'enfuirait, soit elle retournerait avec lui, mais une chose était sûre : elle n'allait plus être dans mes pattes.
Je passai dans ma nouvelle maison pour voir l'avancée des travaux, normalement je pourrais emménager dans une semaine. J'avais reçu un message d'Annie Clarke qui voulait prendre des nouvelles de la maison et de ma situation avec Alex, je lui avais brièvement répondu en lui disant que je l'appellerai dans la soirée.
Je décidai de passer à l'improviste chez Eric, je voulais voir comment il se sentait après avoir appris une nouvelle si grave concernant son père. Je sonnai et j'entendis des éclats de voix avant qu'Eric ouvre la porte rouge de colère.
— Cassie !
— Oh je dérange, désolée je repasserai plus tard, dis-je doucement.
— Non, reste, tu me sauves la mise !
Il me prit la main et m'entraîna dans la maison. Il y avait son père et son frère Alan que j'avais déjà rencontré.
— J'ai de la visite, alors dégagez tous les deux ! lança Eric d'une voix sourde.
Son père me regarda un moment avant de sortir, il était dans un sale état. Alan lui ne bougea pas d'une semelle, se contentant de me fixer avec insistance.
— Je ne savais pas que tu fréquentais mon frère, Eric, me lança-t-il.
— Vous vous connaissez ?
— On s'est croisé une fois chez Alex. Écoute Eric, je vais y aller, c'est mieux.
Il s'approcha de son frère et l'attrapa par le col, ce dernier ne bougea pas.
— Si jamais tu l'approches, je te tus Alan, t'as compris ?
Alan avait un sourire sarcastique aux lèvres et repoussa Eric sans difficulté d'une seule main.
— Eric, tu devrais surveiller tes manières devant une aussi belle femme voyons, ce n'est pas comme ça que ta mère t'a éduqué !
Ta mère ? Ils étaient donc demi-frères.
— Au moins moi je sais qui est ma mère, contrairement à toi ! Maintenant, tu dégages de chez moi !
— Oui, bien sûr, toi et ta famille parfaite, papa n'a pas changé, il a toujours trompé ta mère, toute sa vie et elle le savait parfaitement !
— Dégages Alan ! hurla-t-il.
— OK, j'y vais, à bientôt frérot.
Il se dirigea vers la sortie et j'en profitai pour partir aussi.
— J'y vais aussi, Eric, je pense que tu as besoin d'être seul un moment. Je viendrai te voir plus tard.
Souffre tout seul, ce n'est que le début. Il hocha la tête et je sortis de chez lui.
— Cassandra !
Alan Pender était toujours là, comme s'il m'attendait. J'étais très mal à l'aise en sa présence, je ne savais pas pourquoi.
— Désolée je suis pressée, dis-je.
— Tu as peur de moi ? dit-il avec un sourire.
— Pas du tout ! J'ai juste des choses à faire.
— Si tu le dis... On se reverra bientôt de toute façon.
Je ne répondis pas et montai dans ma voiture pour rentrer chez moi. Je devais passer le weekend avec Alex dès demain et j'avais encore quelques détails à régler. Je cherchais mes clés dans mon sac comme souvent et sursautai lorsque je vis quelqu'un surgir de l'ombre.
— Callie ? Merde, mais qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je
Elle était complètement paniquée et sur ses gardes.
— Je cherche Alex, c'est urgent, dis moi où il est, je suis passée chez lui, mais je ne l'ai pas trouvé.
— J'en sais rien du tout ! Maintenant, pars d'ici tout de suite, je ne veux rien avoir à faire avec toi !
— Cassie, s'il te plait, j'ai de gros problèmes, je dois trouver Alex.
— Je sais pas où il est ! Appelle-le !
— J'ai jeté mon téléphone, je peux utiliser le tien, je t'en supplie, dit-elle en pleurant.
Je lui tendis mon téléphone et attendis.
— Alex, c'est moi Callie. Il m'a retrouvé... Oui, il est ici à Austin je l'ai vu.... Mais je sais pas putain ! Je sais pas ! Il va me tuer Alex, je ne peux pas retourner chez lui, je ne peux pas... OK, je te rejoins.
Elle me rendit mon téléphone et s'en alla sans demander son reste. Alex était toujours en ligne.
— Cassie... Je...
— Alex, aide là, ne t'inquiète pas pour notre weekend, on a le temps.
— Tu es sure ?
— Oui, vas-y, ce n'est pas grave.
— Merci, je t'aime Cassie.
Je raccrochai sans répondre. Son mari avait dû prendre un vol directement, et vu sa réaction, je savais que j'avais tapé dans le mile. Je m'en foutais de la gravité de la situation, je voulais juste lui rendre la pareille...
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