ÉTAPE 10:NE PAS HÉSITER À BLESSER LES AUTRES SI ÇA PEUT NOUS FAIRE DU BIEN
Trois jours.
Trois jours que j'étais chez les Grayson complètement retournée, anéantie et incapable d'agir. Je perdais du temps, je le savais, mais c'était un temps nécessaire, un temps qu'il fallait que je perde si je voulais me retrouver.
Eric m'avait envoyé et laissé des dizaines de messages, s'excusant, me suppliant de lui parler, pleurant même.
Il m'avait violé, et j'avais si longtemps enfoui ce souvenir que j'aurai voulu qu'il le reste pour toujours. Je ne voulais pas ressentir ce que je ressentais en ce moment, du dégout et de la colère envers moi-même, mais surtout ce poids énorme dans mon cœur.
Alexander.
L'homme qui m'avait soutenu et consolé durant ces derniers jours représentait tout ce que je recherchais chez une personne, tout ce que je voulais aimer, et tout ce qui m'était interdit. Tout cela n'était qu'un jeu, et pour ma propre survie je devais absolument le garder en tête. Je voulais tellement tout laisser, et si je n'avais pas eu ce souvenir, si mon subconscient n'avait pas décidé de se réveiller, j'aurais pu, j'aurais pu tout arrêter. Il ne m'avait pas posé de question sur ce que je lui avais révélé, il m'avait juste dit que lorsque je serais prête, je pourrais tout lui dire et il serait là pour moi, toujours. J'entendis de légers coups contre la porte.
— Cassie ?
— Oui ?
Il ouvrit la porte, un plateau à la main. Trois jours qu'il m'apportait tous mes repas et trois jours que j'y touchais à peine. Il n'avait pas insisté hier pour que je sorte, mais je voyais bien qu'il était toujours aussi inquiet pour moi.
— Je t'apporte le dîner, ma mère a préparé du risotto, juste pour toi, tu as faim ?
Mme Grayson était adorable, je savais qu'elle venait me voir parfois la nuit, pensant que je dormais, et elle s'installait quelques minutes, me caressant parfois les cheveux.
— Je vais prendre une douche et venir manger avec vous, si tu m'attends quelques minutes...
Il était surpris, mais me sourit après quelques secondes.
— D'accord, je t'attends dans la salle à manger.
Il était temps que je me reprenne.
Je pris une longue douche me lavant les cheveux et enfilai une robe longue qu'avait emportée Alex. Je pris une profonde inspiration et sortis de la salle de bain sans me regarder dans la glace, je ne pouvais pas encore supporter l'image de faiblesse que je verrai. J'avançais doucement vers la salle à manger, nauséeuse, et percutai quelqu'un. Je relevai la tête pensant croiser quelqu'un du personnel, mais je tombai sur un inconnu.
— Bonjour, dit-il.
— Qui êtes-vous ?
— Je devrais vous retourner la question, répondit-il en souriant. Est-ce que vous allez bien ? ajouta-t-il en s'approchant.
— Ne me touchez pas ! dis-je vivement.
— Très bien, mais vous devriez vous asseoir, on dirait que vous allez vous évanouir.
— Restez où vous êtes !
Je sentais mon rythme cardiaque s'accélérer et je tentais de me calmer, heureusement Alex arriva à ce moment-là.
— Cassie ! Tout va bien, ne t'inquiète pas, dit-il en me prenant dans ses bras. Tu n'as rien à craindre ici, je suis là d'accord ?
Il me regarda et je fus tout de suite soulagée. Quelle idiote, je n'allais pas avoir peur à chaque fois que je voyais un homme inconnu, il ne fallait pas et je savais me défendre.
— Je te présente mon frère Will. Will, voici Cassie.
Son frère Will ? Je savais qu'il avait un frère qui s'appelait Colin, mais ce Will je ne le connaissais pas.
— Bonjour Cassie, je suis désolé de vous avoir effrayé.
— Will est le fils de maman, issu de sa première union, précisa-t-il.
Je n'avais jamais entendu parler de lui, je ne savais même pas que Jessica Grayson avait été mariée avant.
— Bonjour, dis-je doucement.
Alex resserra sa main dans la mienne et m'entraîna dans la salle à manger.
— Désolé pour Will, il a débarqué sans prévenir hier soir, j'aurais dû te le dire.
— Non, tu es chez toi Alex, tu n'avais pas à me le dire. Je pense qu'il vaudrait mieux que je retourne chez moi. Oh, mon Dieu, je n'ai pas appelé Thomas !
Il s'arrêta avant que nous n'entrions dans la salle à manger.
— Ne t'inquiète pas pour Thomas, je lui ai parlé. Cassandra, je vais te demander une seule chose, je t'en prie, ne me rejette pas s'il te plait.
— Ce n'est pas ce que je fais Alex, je pense juste qu'il faut que je rentre, j'ai assez abusé de ta générosité...
Il me lança un dernier regard avant de me lâcher la main et d'entrer dans la salle à manger. Je me sentais si seule tout à coup, mais il fallait que je tienne.
— Cassie ! s'exclama sa mère. Tu es là ! Comment tu te sens ma chérie ?
Elle était si maternelle avec moi, elle m'avait tout de suite accepté alors que je comptais la blesser elle ainsi que celui qu'elle aimait le plus au monde.
— Bonjour, ça va merci, merci de m'avoir laissé rester ici quelques jours.
— Tu peux rester autant de temps que tu veux, tu seras toujours la bienvenue. Tu as croisé mon fils Will ? Il va se joindre à nous pour le repas.
— Il lui a fait peur ! lança Alex avec une colère retenue.
— Oh, je suis désolée Cassie, il est arrivé...
— Non, ne soyez pas désolée voyons. Vous êtes chez vous, et j'ai juste été surprise, ce n'est rien, coupai-je.
Will entra à ce moment-là, il n'avait rien à voir avec Alex. Ses cheveux étaient aussi blonds que ceux d'Alex étaient bruns, il avait les yeux bleus et Alex avec les yeux marrons, presque noirs, il était petit et fin contrairement à son frère. Alex ressemblait à sa mère et avait la carrure de son père, Will devait donc ressembler au sien. Il s'installa près de sa mère et lança un regard particulier à Alex.
— Alors Cassie, vous êtes la petite amie de mon frère, c'est ça ?
— Oui, c'est ça, répondis-je.
— Elle est différente de tes coups d'un soir !
— Will ! le réprimanda sa mère.
— Maman je le taquine, il le sait bien, voyons ! Enfin, Cassie, alors dites moi où est-ce que vous vous êtes rencontrés, et comment avez-vous pour dompter ce loup solitaire ?
Alex me devança et répondit à son frère.
— On s'est rencontrés au bureau, c'est tout ce que tu as à savoir !
Il était en colère, en colère contre moi et je ne pouvais pas supporter ça tout de suite, il fallait que je parte. Je posai ma fourchette un peu trop bruyamment et Jessica me regarda surprise.
— Tu ne manges plus ?
— Non, je n'ai pas faim, je vais y aller, je dois rentrer chez moi.
— Quoi ? Mais pourquoi, tu peux rester un peu plus, ça te ferait du bien et puis tu te sentiras plus en sécurité ici, ajouta-t-elle.
Je regardai Alex incrédule, c'était impossible qu'il ait dit à sa mère ce qu'il s'était passé, je ne pouvais pas le croire.
— Je dois y aller, merci beaucoup, Jessica, pour votre hospitalité.
— C'est normal, dit-elle doucement.
— Au revoir, Will.
Je me levai en essayant de me contenir et Alex se leva aussi malgré le regard que je lui avais lancé. Je ne l'attendis pas et marchai rapidement jusqu'à la chambre.
— Cassie, attends-moi ! Arrête, j'ai juste dit à ma mère qu'on t'avait cambriolé, il fallait bien que je dise quelque chose pour expliquer ton état de choc lorsque nous sommes arrivés ici ! Arrête s'il te plait !
Il m'arrêta en se mettant face à moi.
— Ne fais pas ça, ne me fais pas ça, pas après ces derniers jours. J'ai besoin de savoir que tu es en sécurité, j'ai besoin d'être avec toi...
— Alex, je vais emménager dans ma nouvelle maison, tout ira bien.
— Tu vas aller vivre à cinq minutes de chez Eric ? !
— Les travaux seront bientôt terminés et je vais y aller.
— Cassie !
— Il était ivre Alex et j'ai peut-être envoyé des signaux contradictoires, je sais pas, il était ivre et il s'en veut.
Je vis passer de la surprise sur son visage, suivie d'incompréhension et enfin de colère.
— Ne me dis pas que tu vas lui pardonner ?
Je ne répondis pas et continuai jusqu'à la chambre pour prendre mes affaires.
— Tu penses que c'est de ta faute ? Tu te sens responsable de ce qu'il t'est arrivé ?
Je ne l'écoutai plus, il avait raison, je me sentais coupable. Coupable d'avoir été aussi conne et naïve il y a quinze ans, coupable d'avoir perdu tous mes moyens et de m'être laissée submerger par les émotions, coupable de ressentir ce que je ressentais pour lui.
— Non.
— Cassie, ce n'est pas de ta faute.
— Arrête Alex, il faut que je parte.
— Je t'accompagne.
— Non ! Je vais appeler un taxi.
— N'importe quoi, je t'accompagne !
Il était tellement déterminé, sûr de lui, sûr de nous. Je ne devais pas ressentir ça, je n'avais pas le droit...
— Je ne veux pas que tu viennes.
Il haussa les sourcils et un voile de douleur recouvrit son regard.
— Pourquoi ?
— Je... je préfère être seule.
— Dis-moi la vérité Cassie.
— J'ai peur que si tu viens, je ne puisse plus contenir la colère que je ressens contre toi, que l'idée de ne pas me sentir en sécurité avec toi soit trop forte, dis-je d'une voix claire.
Je savais que je lui faisais mal en disant ça, il suffisait de voir l'expression de son visage, même s'il essayait de garder contenance.
— Tu m'en veux d'être parti...
— Je t'en veux de ne pas être arrivé le premier, ajoutai-je pour le blesser un peu plus.
Il hocha la tête doucement.
— J'étais en route pour rentrer, si j'avais été en ville...
— Laisse tomber, ça va passer, c'est juste que je... C'est difficile, mais j'ai besoin de m'éloigner de toi quelques jours, il le faut.
Il détourna le regard quelques instants et finit par se retourner pour partir.
— Je t'attends dehors, je te dépose, mais je ne monterai pas.
C'était cruel, mais nécessaire, si je voulais reprendre mes esprits, il fallait qu'il soit loin de moi. Je pris mon sac et sortis le rejoindre. Le trajet se fit dans le silence et il coupa le contact une fois devant mon immeuble.
— Tu ne veux pas que je t'accompagne au moins jusqu'à ta porte ? demanda-t-il malgré tout.
Pourquoi se torturait-il ainsi ? Parce qu'il m'aimait. Mais il devait apprendre à se protéger, pourquoi avait-il laissé tomber toutes ses défenses lorsqu'on s'était rencontrés alors qu'il avait la réputation de ne fréquenter aucune femme depuis des années ? Pourquoi devait-il être si parfait avec moi ?
— Non, ça ira merci. Merci Alex, d'avoir pris soin de moi ces trois derniers jours, je ne l'oublierai jamais, ajoutai-je sincère.
— Tu as juste besoin de quelques jours ? demanda-t-il sans me regarder.
Pourquoi je me sentais si mal de le blesser volontairement ? Parce que je devais rester Cassie et ne plus redevenir Sara, au moins jusqu'à ce que je termine ce que j'avais commencé.
— Je ne sais pas... dis-je avant de sortir de la voiture sans le regarder.
Il ne démarra pas tout de suite, il attendit que je sois entrée dans l'immeuble. Je montai le cœur lourd et les larmes aux yeux et ouvris la porte de mon appartement. Tout était comme quand nous étions partis et je me sentis presque aussitôt oppressée. J'avais tort, je ne pouvais pas rester ici, et même si les travaux dans ma nouvelle maison n'étaient pas terminés, j'allais y aller, c'était mieux que de rester ici où je pouvais sentir la présence d'Eric, me voir recroquevillée dans la salle de bain, tremblante de peur et en larmes, pathétique...
Je préparai mes valises, emportant tout ce dont j'avais besoin, et redescendis rapidement, manquant presque d'air, je rangeai mes affaires et roulai jusqu'à ma nouvelle maison. Les ouvriers reviendraient demain pour terminer la cave et la véranda, mais tous les meubles que j'avais achetés étaient installés et je pouvais y vivre. J'appelai Thomas malgré l'heure pour m'excuser, il fallait que je reprenne le travail, il fallait que je reprenne ma routine.
— Cassie, comment tu te sens ? dit-il directement.
— Ça va, je suis désolée de ne pas t'avoir appelé, j'ai...
— Ne t'en fais pas pour ça, Cassie, tout va bien. Je suis désolé pour toi, j'arrive pas à croire qu'on t'ait cambriolé, c'est fou ! Prends le temps qu'il te faut.
Alex avait sorti cette excuse à tout le monde alors, je préférai ça à la vérité.
— Oui, j'ai déménagé alors ça devrait aller, je reviens demain travailler.
— Tu es sure ? Alex dit que tu es sous le choc.
— Oui, je suis sure, merci Thomas et à demain.
— Très bien Cassie, à demain, bonne soirée.
Je raccrochai et m'installai sur le canapé, j'hésitai à prendre un somnifère pour dormir et ne plus penser, demain était un autre jour, mais ces merdes m'avaient joué de mauvais tours dans le passé et je ne voulais plus connaître ça. Alex m'appela au moment où je commençai à fermer les yeux :
— Cassie, comment tu vas ? Tu te sens bien ?
— Oui, j'allai m'endormir, mais j'ai un peu de mal.
— Tu veux que je vienne ?
— Non Alex, je t'ai dit que je voulais un peu de temps seule, je suis...
J'arrêtai de parler, on venait de sonner à ma porte, et ça ne pouvait être qu'Eric.
— Qui est-ce ? demanda Alex
— Je ne sais pas, je suis dans ma nouvelle maison.
— N'ouvre pas ! J'arrive, Cassie, c'est surement Eric, tu le sais.
J'allai ouvrir et Eric se tenait devant moi. Il était carrément amoché, les cheveux en bataille et le teint pâle.
— Cassie... Je... Est-ce qu'on peut parler ?
— Cassie ferme la porte ! hurla Alex au téléphone
— Alex, je te rappelle plus tard.
Je raccrochai et sortis sous le porche en gardant une distance de sécurité.
— Cassie, je suis désolé. Si tu savais à quel point je m'en veux, je sais pas ce qui m'a pris. J'étais ivre, j'étais en colère, ma famille part en vrille, mon père... je ne voulais pas te blesser je te promets Cassie.
Il faisait presque pitié, le seul mot qui me venait à l'esprit en le voyant était violeur, mais je mettais toutes mes forces à garder mon calme.
— Je te faisais confiance, tu as dit que tu étais mon ami.
— Je sais Cassie, je te jure que ce n'était pas moi ! J'étais ivre, pardonne moi s'il te plait, je ferai tout ce qu'il faut pour que tu me pardonnes ! Je ne voulais pas te faire de mal, je ne me souviens même pas de ce que j'ai fait, je ne sais plus, pardonne-moi.
Il s'approcha et j'eus un mouvement de recul.
— Reste où tu es Eric.
— Dis-moi ce que j'ai fait, est-ce que je t'ai blessé ?
— Oui, tu m'as blessé Eric, et le pire c'est que je viens juste de réaliser ce qui sautait pourtant aux yeux. Tu es ce genre d'homme, ceux qui te font te sentir tellement mal que tu perds tes moyens, et qui sont en plus violents, tu m'as dit que tu étais mon ami, mais c'était juste pour que je te fasse confiance.
— Qu'est-ce que j'ai fait ? Cassie, je ne voulais pas, je te jure que je ne voulais pas, pardonne-moi.
— L'alcool n'excuse pas tout Eric, tu as voulu me mettre en garde contre Alex, mais en fait c'est de toi que j'aurai dû me méfier. Tu as abusé de ma confiance et si ton frère n'était pas arrivé...
Je pleurai facilement, je voulais le faire culpabiliser, c'est vrai, qu'il s'en veuille et qu'il me supplie de lui pardonner, ce que je ferai plus tard pour ensuite le détruire complètement et définitivement.
— Je ne voulais pas, dit-il en pleurant. Je ne voulais pas te faire de mal, pardon...
La voiture d'Alex arriva en trombe et il pila devant chez moi avant de courir jusqu'à nous.
— Dégage d'ici Eric ! dit-il en se postant devant moi.
Ce dernier était complètement anéanti, il pleurait et son regard était rempli de souffrance, je pensais même qu'il regrettait vraiment son attitude envers moi et qu'il s'en voulait énormément.
Mais ce n'était pas moi, c'était Sara...
— Pardon Cassie, je suis désolé... Si tu veux porter plainte contre moi, je paierai, je paierai pour ce que je t'ai fait...
Il s'en alla en larmes, et enfin, un sentiment de satisfaction m'emplit, enfin, c'était mon premier coup, il en était à l'origine certes, mais j'étais heureuse qu'il soit aussi mal. Le voir dans cet état me faisait du bien.
— Pourquoi tu l'as laissé te parler ? s'énerva Alex.
— Il fallait que je lui parle d'accord ? Laisse-moi tranquille Alex et rentre chez toi !
Il sembla hésiter entre se mettre encore plus en colère ou s'adoucir, c'était maintenant qu'il fallait que je le blesse, si je le faisais il me laisserait du temps seule et je pourrai me ressaisir. Il n'allait pas le faire si nous n'avions pas une vraie dispute, il fallait que je le blesse, pour que j'aille mieux.
— Non ! Je t'ai laissé faire ce que tu voulais Cassie, mais là tu te mets en danger putain ! Il t'a blessé, tu m'as dit que non, mais il t'a blessé ! Qu'est-ce qu'il a fait ? !
— Écoute-moi Alex. Je n'ai pas besoin que tu me protèges, je n'ai pas besoin de toi pour la simple et unique raison que je n'ai pas assez confiance en toi ! Je pensais que c'était le cas, mais non, je ne suis pas en sécurité avec toi, c'est à cause de nous qu'il s'est passé ça avec Eric ! Le seul homme avec qui je me suis sentie en sécurité et en qui j'avais confiance est parti, avec toi je pensais pouvoir recommencer, mais tu as d'autres priorités. Tu es un ami fidèle et loyal, quand on a besoin de toi tu es présent, mais tu ne peux pas être autant disponible pour deux personnes. Je pensais que ce serait différent, mais avec toi c'est pareil, j'ai toujours aussi peur, j'ai toujours aussi mal, l'amour ne suffit pas. J'ai besoin d'être rassurée, de savoir que je peux compter sur toi, que si j'ai un problème tu seras là, mais ce n'est pas le cas, je n'ai pas cette confiance en toi. Je ne veux plus avoir peur, je ne veux plus ressentir cette douleur dans mon cœur, j'allais bien en arrivant ici, j'allais mieux. Être avec toi ça me fait du bien, c'est vrai, mais ça me fait aussi du mal et je ne veux plus de ça, Alex, je ne veux pas être avec un homme qui me fait passer en second plan et qui me fait me sentir en insécurité. Je doute de moi avec toi, Alex, j'ai l'impression de ne pas être assez bien, de ne pas être à la hauteur, de ne pas te suffire.
Mon cœur se comprima lorsque nos regards se croisèrent et il resta là, planté devant moi, sans un mot.
— C'est ce que tu ressens ? souffla-t-il.
— Oui, c'est ce que je ressens tout de suite.
— Tu m'as dit d'y aller, tu m'as dit d'aider Callie...
— Oui, je l'ai dit, elle avait l'air tellement paniquée. Je ne pouvais pas te demander de rester, je n'avais pas le droit et je n'avais pas le choix, je sais que tu l'aurais choisi et ça m'aurait brisé le cœur.
Il resta silencieux, il devait surement se demander si j'avais raison. Il me regarda un long moment et s'en alla sans rien ajouter.
Je n'allai pas mieux, c'était pire, mais au moins j'avais un peu de temps pour Cassie, Sara attendra son tour, si à la fin il restait quelque chose à prendre.
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