ENDGAME, PARTIE 2

— Cassie...

Alex me regardait, il avait les yeux remplis de larmes, mais je détournai le regard, troublée, avant de me reprendre. Il n'avait aucun pouvoir sur moi, sur Sara peut-être, mais pas sur Cassie.

— Ne m'appelle plus comme ça Alexander, il est trop tard maintenant.

— Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse après toutes ces années ? ! ! cria Eric.

Je le regardai incrédule. Même attaché sur une chaise, il restait Eric Pender...

— Ce que je veux ? Je veux des aveux Eric, surtout venant de toi. Mais laisse-moi te rappeler une chose, c'est moi qui pose les questions ici, pas toi, dis-je calmement.

Je m'installai en face d'eux, les effets de la drogue allaient s'estomper, et bientôt ils se débattraient tous sur leurs chaises, en vain. Eric s'apprêtait à parler, mais je l'en dissuadai en pointant une arme dans sa direction.

— Ne dis pas un mot Eric, j'ai assez entendu ta voix et supporté ta présence pendant tous ces mois alors ferme là ! Je n'hésiterai pas une seconde à te faire souffrir.

Il ne dit rien et ils me regardaient tous, se demandant surement ce qui les attendait.

— Très bien, on peut continuer alors. Vous avez surement des questions, et je vais y répondre, on va commencer par toi Annie. Tu te rends compte que tu es le point de départ de toute cette histoire ? Vas-y, pose-moi une question, n'importe laquelle.

— Je suis désolée... Si je pouvais retourner en arrière, je le ferais, mais c'est trop tard...

— Tu sais qu'une question est une demande faite pour obtenir une information ? Alors, pose-moi ta question, répétai-je.

— Qu'est-ce que tu vas faire de nous, nous tuer ?

Je ris surprise, je ne pensais pas qu'elle poserait directement cette question.

— Je ne suis pas une meurtrière Annie, personne ne va mourir... Enfin normalement.

Je me levai et m'approchai de son siège.

— J'ai oublié de te préciser quelque chose, à chaque question posée, il y aura une réponse orale et une réponse physique.

Je sortis la ceinture de décharge électrique et la plaçai sur une table devant elle.

— Je vais être honnête avec toi, c'est très douloureux, ajoutai-je.

— Arrête Cassie ! S'il te plait, arrête ça, tu le regretteras, ce n'est pas toi. Ce n'est pas la femme que j'ai rencontrée, appris à connaître et aimé, s'il te plait...

— Tu ne m'aimes pas Alex, tu ne me connais pas.

— Enlève tes lentilles, tu n'en as plus besoin, Sara a les yeux bleus, pas verts, je me souviens de tes yeux...

J'imbibais un tissu de chloroforme et lui plaquai sur la bouche, je ne pouvais plus l'entendre, je ne voulais pas.

— Voilà qui est mieux ! Annie, eh... Ne t'inquiète pas, tu ne mourras pas, je te le promets, c'est juste une petite vengeance, ni plus ni moins, tu comprends ?

Elle pleurait à en suffoquer, et je ne ressentis rien, ni pitié, ni compassion, rien.

— Tu te rends compte de l'état dans lequel tu es ? Imagine donc comment l'adolescente de quatorze ans que j'étais s'est sentie ! Enfin bon, je te propose quelque chose, tu as le droit de désigner une personne qui souffrira à ta place. Tu vois ? Je ne suis pas si méchante que ça.

Elle me regarda une seconde avant de dire.

— Eric, c'est lui le vrai coupable !

— Le vrai coupable ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

— La ferme Annie ! Tu crois qu'elle va nous laisser sortir d'ici ? Ne dis rien du tout ! hurla Eric.

— Elle a raison ! intervint Skyler Johnson. C'est toi qui as fait le pire ce soir-là, toi et ta famille !

Ce que je voulais arrivait beaucoup plus vite que prévu, je savais qu'ils se tireraient dans les pattes, et sans Alex, c'était beaucoup plus simple.

— Très bien Annie, je vais respecter ton choix et choisir Eric.

Je m'approchai de lui et plaçai la ceinture de contrainte sans qu'il ne puisse bouger.

— Tu es prêt ? Ça envoie des décharges pouvant aller jusqu'à quatre-vingt mille volts, mais ne t'inquiète pas, je n'irai pas jusque là, du moins, pas tout de suite.

J'activai la ceinture et ses yeux se révulsèrent en même temps qu'il hurlait de douleur. J'attendis cinq secondes et arrêtai la ceinture, il respirait difficilement.

— Ça ira mieux dans quelques minutes Eric. Tu sais, j'ai pensé à certaines choses pour toi, des choses beaucoup plus violentes et traumatisantes, mais j'ai changé d'avis, ris-je.

Je le regardai satisfaite, même si ça n'effaçait rien du tout, ça me faisait du bien. C'était le seul qui allait souffrir, j'étais sûre que les autres allaient le désigner, c'était ce que je voulais.

— Bon, passons. Skyler ? Tu es bien silencieuse, continuai-je. Tu te souviens de ce que tu m'as fait ce jour-là ?

Elle hocha la tête, mais ne dit rien.

— Bon c'est au moins ça... Alors quelle est ta question ?

— Est-ce que c'est toi qui es derrière tout ce qui est sorti sur nous et nos familles ces derniers temps ?

Je m'attendais à ce que cette question vienne de Callie Vasquez ou Annie Clarke, mais certainement pas Skyler, elle était plus futée que je ne le pensais.

— Tu penses vraiment que si je comptais juste vous retenir ici, j'aurais attendu tout ce temps ?

Elle me regarda surprise, mais ne dit rien du tout.

— Alors ta question ? Comme Annie, tu pourras choisir quelqu'un qui souffrira à ta place. Si tu ne poses pas ta question, je vous ferai tous souffrir, alors choisis bien. Ah et pour information...

Je leur montrai différentes images sur une tablette.

— Il y a quelqu'un qui surveille chacun de vos proches, si tu ne choisis pas quelqu'un ici, je donnerai l'ordre de s'en prendre à ta petite sœur par exemple ?

— Tu veux des aveux, alors j'avoue. J'avoue avoir commis des actes complètement impardonnables, j'étais une garce Sara, je regrette vraiment. Mais qu'est-ce que je peux faire pour changer ça, à part te demander pardon ? Pardon d'avoir été une adolescente complètement idiote et jalouse ? Pardon d'avoir organisé cette soirée et de t'avoir coupé les cheveux, je ne me rendais pas compte du traumatisme que ça allait engendrer. Je suis désolée d'être restée silencieuse alors que je savais qu'Eric te faisait du mal...

J'étais sûre que si elle s'était excusée juste après, j'aurais pardonné, mais malheureusement ce n'était plus possible.

— Effectivement, tu ne peux rien faire et tes excuses ne changeront rien, cependant je prends en compte le fait que tu reconnaisses ce que tu as fait, en partie...

Je m'arrêtai en attendant qu'elle me désigne quelqu'un. De tous les six, j'étais sûre que le seul qui ne désignerait personne serait Alex. Il souffrirait même à la place de quelqu'un, il fallait que je me dépêche, que je passe Callie et Clara avant qu'il ne se réveille, pour qu'il ne reste que lui et Eric.

— Eric..., dit-elle doucement. Je suis désolée, ajouta-t-elle.

Je m'approchai de lui et il récupérait tout juste de la première décharge qu'il avait reçue et ses yeux lançaient des éclairs.

— Tu m'as l'air en colère, je me trompe ? Si quelqu'un doit être en colère ici, c'est moi, Eric, pas toi. Au cas où tu n'aurais pas entendu, Skyler t'a aussi désigné, comme quoi l'amour ne fait pas tout. Il faut croire qu'on est à peu près d'accord sur quelque chose, la personne envers laquelle j'ai le plus de rancœur, c'est toi.

— C'est pour ça que tu as choisi Alex ? Tu savais qu'il était plus faible, hein ? Si tu m'avais choisi, j'aurais tout de suite compris qui tu étais ou que tu cachais quelque chose !

— Non, tu te trompes, si je ne t'ai pas choisi c'était parce que je savais que je risquais de te tuer avant d'arriver à ce moment ! Et ce n'était pas mon but, je voulais aussi te détruire, enfin bon, on pourra discuter quand ce sera ton tour, lorsque Alex sera réveillé. En attendant, on se doit de respecter le choix de Skyler.

Cette fois, j'augmentai un peu plus le temps de décharge et passai à Clara Rossi. Elle ne pleurait pas, comme Callie Vasquez qui se contentait de me regarder.

— Bonjour, Clara. Tu sais, j'ai eu du mal à trouver quelque chose te concernant... À part ton lien étroit avec la concurrence. Tu as toujours été insignifiante, la preuve, la seule chose que tu me reprochais, c'était de te rabaisser en permanence, c'est ça ?

— Tu sais que tu vas aller en prison ? Tu es en train de commettre un crime.

— Un crime ? Cassandra Morgan est en train de commettre un crime, moi en revanche, je ne fais rien du tout. Et puis, crois-moi, à la fin, personne n'ira en prison, ni moi ni vous. Alors, demande-moi ce que tu veux.

— Tu as attendu quinze ans pour ça, pourquoi ne pas être venu directement nous trouver et nous dire qui tu étais ?

— C'est beaucoup plus compliqué que ça Clara. Surtout quand j'ai appris pour la mort d'Emily Davis... Vous la connaissiez n'est-ce pas ? Elle s'est suicidée un an après ce que vous m'avez fait, vous savez peut-être ce qu'il s'est passé ?

— On a rien à voir là-dedans ! C'est Eric le responsable, s'écria Annie.

Décidément, elle tenait vraiment à sa vie.

— Encore Eric ? demandai-je.

— Il a abusé d'elle aussi, murmura Callie Vasquez.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Il l'a violée aussi, c'est pour ça qu'elle s'est suicidée, elle n'a pas été aussi forte que toi, Sara.

Eric avait violé Emily Davis ? Même si j'avais imaginé que quelque chose s'était passé, je ne savais pas qu'Eric était un violeur récidiviste, j'avais hâte d'arriver à son tour, ma haine envers lui venait encore d'augmenter.

— Et comme avec moi vous n'avez rien fait ? Vous avez fermé les yeux... Clara, ton choix ?

— Eric, dit-elle.

Je sortis une seringue, je ne comptais pas l'utiliser parce que je savais que c'était très douloureux, ça allait paralyser tous ses muscles et les contracter si fort qu'il aurait l'impression d'être broyé de l'intérieur, il allait terriblement souffrir... Je m'approchai de lui et lui injectai le produit. Sa réaction fut immédiate, il souffrait le martyre, il était livide et j'ai même cru qu'il allait mourir.

Je regardai Callie Vasquez, je savais que ça allait être intéressant. Elle était la plus intelligente de toutes et celle qui m'avait donné le plus de fil à retordre.

— Sara, je comprends pourquoi tu fais tout ça, pourquoi tu as fait tout ça, commença-t-elle avant que je ne lui donne la parole.

— Tu comprends ? répétai-je. Je t'en prie, explique moi ce que tu penses.

— Tu as été à une soirée et ta vie entière a changé. Ton père est mort, ta mère te l'a reproché et t'a rejetée, et tu t'es retrouvée seule, livrée à toi-même après une soirée pendant laquelle on a soit été des oppresseurs, soit des témoins silencieux. C'est mon cas, j'ai été témoin silencieuse de ce que tu as vécu cette nuit-là, de ce qu'Eric t'a fait et je n'ai rien dit. Je me suis laissée emporter par le mensonge qui a été mis en scène, j'en avais conscience à l'époque et c'est toujours le cas.

— Et la roue a tourné pour toi que ce soit avec Alex ou avec ton mari.

— Pourtant tu m'as aidé à m'en sortir, dit-elle. Tu n'es pas une mauvaise personne.

— Je t'ai aidé à t'en sortir ? dis-je en riant. Mais comment est-ce que tu crois que ton mari t'a retrouvé ? Je me suis débarrassée de toi lorsque tu as commencé à être trop envahissante et je t'ai fait revenir lorsque j'avais besoin de toi. Mais bon, j'admets que je n'aime pas les hommes qui battent leur femme alors ça ne m'a pas dérangé de te sortir de ta situation Callie.

Skyler, Annie et Clara la regardaient surprises.

— Je ne peux pas croire qu'il n'y a rien eu de sincère dans tout ce que tu as fait. Avec Alex, tu n'étais pas sincère ?

— Tu sais que ton obsession pour lui est inquiétante ? Il t'a quand même battu, tu aimes retourner dans les bras de tes bourreaux ? Au moins, je t'ai libéré du dernier, tu devrais être reconnaissante Calliope.

Alex commençait à se réveiller et Eric allait bientôt pouvoir sentir ses muscles à nouveau.

— Bon, Callie, je vais t'épargner le passage où tu désignes quelqu'un, le moment le plus important arrive.

Normalement, ma mère et Carl Pender n'allaient pas tarder à arriver et tout le monde serait présent.

— Cassie, qu'est-ce que tu as fait ? me demanda Alex.

— Tu es réveillé ? Comment tu vas ? Ne t'inquiète pas pour Eric, il ira bien, après tout ce qu'il a fait subir, il peut bien souffrir un peu, tu ne crois pas ? Tu as loupé pas mal de révélations, mais le plus important arrive.

À ce moment, j'entendis sonner à la porte d'entrée, je regardai sur mon ordinateur qui était là et c'était Carl Pender, mais il était seul.

— Eric, c'est ton papa, ça va devenir intéressant. Je vais tourner l'écran vers toi pour que tu voies ce qu'il va se passer, tu veux bien ?

Je pris deux matraques électriques et les mis dans ma poche avant de monter. Un second coup d'œil sur la vidéo surveillance me montra que ma mère était arrivée. J'ouvris la porte et me mis sur le côté pour les laisser entrer en les invitant à s'installer dans le salon.

— Mlle Morgan, lorsque Victoria m'a dit que vous saviez qui était derrière tout ce qui arrivait à ma famille j'ai été très surpris, dit Carl Pender.

Je regardai ma mère incrédule, elle avait menti à Carl Pender et je ne savais pas pourquoi, mais j'aurai tout le temps d'y penser. Ils étaient devant moi et avançaient vers le canapé, j'en profitai pour sortir les deux matraques et les shocker tous les deux, ils s'écroulèrent instantanément. Je me dépêchais de les faire descendre et les attacher sur les deux fauteuils vides sous le regard choqué des autres. J'avais peu de temps étant donné qu'ils allaient très vite reprendre connaissance, mais j'avais enfin tout le monde. J'ignorai ce qu'ils pouvaient dire et préparai les preuves que j'avais sur la liaison de Carl et ma mère juste au moment où ils ouvrirent les yeux.

— Mais qu'est-ce que... ? Eric ? Mais qu'est-ce qu'il se passe ? ! cria Carl Pender.

Ma mère elle me regardait, silencieuse.

— Carl, Victoria ne vous a pas tout dit, commençai-je. Je suis sa fille, Sara Parker.

Il regarda ma mère les yeux sortant presque de leurs orbites.

— Eh oui, Carl, vous vous doutez donc de la raison de ma présence ici et de la votre, à vous tous ?

Il se débattait sur son fauteuil et hurlait des paroles incompréhensibles.

— Vous devriez vous calmer Carl, avec tout ce que vous allez subir, ça ne sert à rien de commencer à se blesser.

— Sara..., murmura ma mère.

— Toi tu la fermes ! J'aurais dû te laisser pourrir en Australie !

— C'était toi ? s'écria-t-elle.

— Oui, c'était moi maman, tu crois vraiment que si tante Sara avait été en vie elle aurait cherché à te contacter ? Que j'allai croire tous tes mensonges, tu me prends pour la dernière des imbéciles ? Enfin bon ce n'est pas la question, j'ai quelque chose à annoncer à Eric d'abord.

— Ne fais pas ça..., implora-t-elle.

— Eric ? Tu veux connaître la dernière ? Nous sommes de la même famille ! Enfin presque, ton frère Alan est le fils de ma mère et de ton père ? Tu te rends compte ? On est presque demi-frère et sœur.

Eric regarda son père et ma mère à tour de rôle. J'allai enfin pouvoir passer aux choses sérieuses, ils allaient tout avouer, meurtre harcèlement, violence, et viol, et j'aurais enfin ce que j'étais venue chercher ici.

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