Chapitre 12 - Le salut est dans la fuite
[Chapitre @LaurenceBlotDelorme]
J'ouvre de nouveau les yeux et me réveille en sursaut, désorientée. Les yeux bouffis, le nez bouché et les cheveux en bataille, je me redresse dans mon lit cherchant frénétiquement des yeux le Tupperware... mais rien à l'horizon. Mon dieu, cette partie-là aussi était un rêve. Voilà que je les imbriquais maintenant ! Cela venait sûrement de ma crève et de la fièvre qui s'était apparemment réinviter à la fête durant mon sommeil.
Combien de temps avais-je dormis d'ailleurs ?! me demande-je en tentant de faire le point sur mon radio-réveil de mon regard flou. 9H00 du matin ! Ah oui, quand même ! je gémis en me levant précautionneusement. Mon cœur tambourine à mes oreilles et tous mes muscles me font mal, super ! Comme un zombi, je fais les quelques pas me séparant de mon bureau et farfouille dans le sac en papier donné la veille par l'infirmière. J'avale rapidement un cachet de paracétamol avec un peu d'eau et traîne mon corps fourbu et courbaturé sous la douche.
Trente minutes plus tard, lavée, habillée et légèrement dopée par l'effet du comprimé, je me sens déjà beaucoup mieux. Prise d'un accés de sérieux, je décide d'aller frapper à la porte d'une de mes camarades de classe pour tenter de récupérer les autres cours que j'ai pu manquer. Je me résigne dans un soupir frustré au terme du troisième essai infructueux et regagne ma chambre à pas lents. Arrivée au bout du couloir, je vois que quelqu'un est en train de frapper à ma porte.
— Je suis là ! dis-je de ma nouvelle voix essoufflée.
— Tu t'es bien reposée ? me demande Johana en se retournant, un grand sourire aux lèvres.
— Oui, ça peut aller, je lui réponds en la rejoignant.
— Alors, tu as revu monsieur jaloux depuis hier ? me demande-t-elle le sourire en coin, tandis que j'ouvre ma porte.
Hormis en rêve, tu veux dire ? Mais ma pensée ne dépasse pas mes lèvres et au lieu de lui répondre je me contente de m'assoir lourdement sur mon lit dans un soupir éloquent.
— Ok, j'ai compris, changeons de sujet, reprend-t-elle aussitôt dans un petit rire de gorge. Je suis passée te voir, car l'infirmière à oublier de te faire signer la feuille de sortie, hier. Il faudrait que tu repasses la voir aujourd'hui.
— Ok, je vais y aller tout de suite alors. Pendant que j'ai encore un peu d'énergie.
— Super ! Quant à moi, je file à notre prochain cours. T'inquiètes, je t'apporterai les photocopies de tout ce que tu as raté dans la soirée. Essaye de te reposer, me dit-elle en sortant de ma chambre comme une tornade.
C'est fou ce que les gens semblent déborder d'énergie lorsque l'on en est soi-même momentanément dépourvu ! Cette remarque spirituelle achevée, je me lève avec le tempo d'une petite vieille et traîne ma carcasse de nouveau frissonnante vers l'infirmerie.
— Entrez ! me crie l'infirmière, à peine ai-je effleurer la porte de mes doigts. Ah, mademoiselle Jane ! Vous tombez bien, j'ai besoin de votre signature sur ce formulaire, sinon vous risquez d'avoir des problèmes avec vos professeurs, reprend-elle aussitôt, se renfrognant dès qu'elle aperçoit ma tête de déterrée. Ouh la, ça n'a pas l'air d'aller mieux, on dirait ?!
— Si, un peu. Mais le comprimé que j'ai pris ce matin commence déjà à ne plus faire effet, je lui explique, tout en apposant mon paraphe tremblotant sur la feuille d'émargement.
— Je vais vous donner quelque chose d'un peu plus fort, mais uniquement pour aujourd'hui ! me dit-elle en me tendant une plaquette de deux comprimés. C'est du paracétamol codéiné, cela devrait faire tomber votre fièvre plus durablement. Un comprimé toutes les six heures. Demain, cela devrait déjà aller mieux.
— Merci, lui dis-je sincèrement avant de tourner les talons, son attention de nouveau accaparée par les documents étalés devant elle.
Une fois dans le couloir, je prends une grande inspiration et décide de me rendre aux toilettes où j'avale l'un des comprimés avec une gorgée d'eau tirée de l'un des robinets. Ne me sentant pas au mieux de ma forme, je décide de retourner dans ma chambre, même si l'idée de devoir y passer toute la journée, ne m'enchante guère.
— Tu vas mieux ?
La voix qui résonne subitement dans le couloir désert me fait stopper net. Je me retourne lentement, pas surprise de découvrir Ethan, debout devant la porte des toilettes pour homme.
— Un peu, oui, merci, je me contente de lui répondre d'un ton neutre.
— Les coup de froid te font toujours cet effet-là ? me demande-t-il avec un demi-sourire en s'approchant de moi.
— Non, c'est la fièvre et la fatigue... mauvais cocktail. D'ailleurs, je retournai me reposer.
— Tu veux que je t'accompagne ?
— Hein ?! Tu veux dire, jusqu'à ma chambre ?
— Ben... oui ! me répond-t-il d'un ton moqueur.
— Écoute, c'est gentil de ta part mais je pense pouvoir retrouver mon chemin toute seule, lui dis-je, légèrement agacée, en commençant à me détourner pour rejoindre l'escalier le plus proche.
— Attend ! me retient-il. Plutôt que d'aller t'enfermer dans ton cagibi avec une soupe instantané et une boite de mouchoir, tu ne préfèrerais pas venir faire un tour avec moi ? Si ça te tente, ma voiture nous attend.
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