03 | 𝐈 𝐇𝐀𝐓𝐄 𝐔
𝐈 𝐇𝐀𝐓𝐄 𝐔.
▷ Je te déteste.
♫︎
ALAN WALKER - Darkside
02:00 ⎯⎯⎯⎯⎯⎯〇⎯⎯⎯ 04:00
♫︎
Je n'ai jamais vécu de soirée aussi pénible que celle-ci.
Je reste silencieux mais mon irritation, elle, est bien palpable. Les bras croisés contre ma poitrine, je ne peux que garder ma bouche close, par crainte de sortir un juron. L'horloge du hall, déjà presque vide, affiche dix-neuf heures et vingt-deux minutes. Déjà pas moins d'une heure que nous patientons sur ces sièges en métal bien loin d'être confortables.
Kamie s'est endormie il y a environ vingt minutes sur le son de son estomac grognant. Elle a faim. Et c'est pareil pour moi.
Nous avons bien-sûr essayé de retourner dans le hall principal, à la recherche d'un quelconque distributeur, mais il n'y avait rien de bien consistant. Cette situation m'énerve. Et seul le ciel sait à quel point je suis en colère. J'ai envie de tout casser.
Mon père m'énerve. Mais je sais aussi qu'il en joue. Ça l'amuse de me pousser à bout. Parce qu'il sait pertinemment que je lui ressemble, et donc il me connaît par cœur.
Du haut de sa quarantaine d'années, Michèle Durand est l'homme le plus énervant et joueur que je connaisse, un adulte avec une âme d'enfant. Du jamais vu.
Il sait que lorsqu'il sortira de cette réunion, Kamie ne lui fera aucun commentaire à propos de cette soirée. Au contraire même. Elle se jettera dans ses bras comme si elle venait tout juste de descendre du train et qu'elle voyait son père sur le quai. Il sait.
Tout comme il sait qu'avec moi, ce ne sera pas le cas.
Il connaît ce regard furieux que je lui lance quand je suis en colère contre lui. Il connaît aussi la façon que j'ai de lui parler lorsqu'il me met en rogne. Il me connaît. Mais il sait surtout que quelque soit mon niveau de colère, quelque soit sa faute, je ne me permettrai jamais de lui manquer de respect. Parce qu'il a beau être en tort, il reste mon père.
Je ne m'énerverai pas contre lui. Ça ne me ressemble pas. Mais putain qu'il me pousse à bout.
L'hôtesse d'accueil de cet étage passe, pour la énième fois, sous mes yeux. Sa chemise est tachée de café et son visage creusé par les cernes est témoin d'une grande fatigue et un manque de sommeil apparents qu'elle ne prend même pas la peine de cacher. Ses lunettes baissées jusque sur son nez, elle avance presque robotiquement, comme si elle était machinalement programmée. Ses talons claquent sur le sol en marbre au rythme de ses pas. Un faible sourire en ma direction, remarquant mon regard insistant sur elle, et elle s'éclipse derrière une porte à ma droite. J'ose espérer qu'elle se dirige vers la salle de réunion dans laquelle se trouve mon père.
Les écouteurs encore et toujours vissés dans mes oreilles, je sursaute légèrement lorsque je sens mon téléphone vibrer entre mes doigts. Je soupire avant tout. Puis, au moment de lever la tête pour apercevoir mon écran, une douleur au cou me fait grimacer. Je suppose que rester assis avec la tête rejetée en arrière pendant de longues minutes n'a pas été une formidable idée.
— Maman ?
— Kayon, chéri ! Tu vas bien ? Où est ta sœur ? J'ai essayé de l'appeler plusieurs fois mais aucune réponse. Où êtes-vous ?
— Calme-toi, je ne peux pas répondre à toutes tes questions en même temps.
D'une manière théâtrale, ma mère laisse échapper un soupir digne d'un film dramatique. Elle s'excuse brièvement mais reprend bien aussi tôt.
— Vous êtes rentrés ?
— Non, on est encore au bureau de papa. Il est en réunion.
— Quoi ? hurle-t-elle, il n'est pas passé pour récupérer à la gare ?
— Non.
— Mais quel genre de père est-il ? Je savais que je n'aurais pas dû vous laisser partir vivre avec lui, bon sang ! Il faisait bien la grande gueule lorsqu'il me rappelait que vous êtes aussi ses enfants, mais quand il s'agit de se comporter comme un père, monsieur perd toute sa crédibilité !
— Maman, calme-toi.
— Vous devez avoir faim, mes pauvres chéris...
Elle crie tellement que je me vois obligé d'éloigner le combiné de mon oreille.
Ma mère a toujours été comme ça, envahissante. Elle exagère un peu trop souvent, même si là, je dois avouer que son inquiétude est fondée.
Elle a raison de s'énerver contre mon père cette fois.
Sa voix continue de résonner à travers le téléphone, objet que je garde toujours éloigné de moi. Elle me hurle à quel point elle regrette de nous avoir laissés partir, et que si elle le pouvait, elle viendrait nous chercher pour nous ramener à la maison. Mais les choses sont déjà ce qu'elles sont, et je dois agir pour la calmer sinon la situation risque de dégénérer. Leur relation est déjà assez tendue comme ça pour que cette histoire vienne s'y mêler.
Je connais ma mère, elle est d'un tempérament très nerveux. Et si ça continue comme ça, elle risque de joindre ce quiproquo à sa rancune déjà accumulée contre mon père. Je n'ai pas envie d'assister à une querelle de plus entre eux deux.
— Maman, reste tranquille. Nous avons mangé quelque chose tout à l'heure, ne t'inquiètes pas. Tout va super.
Parfois, les mensonges sont nécessaires pour calmer les tensions.
Elle se tait un moment. Je n'entends plus que sa respiration saccadée. Je sais qu'elle ne me croit pas.
— Vraiment ? questionne-t-elle, visiblement pas convaincue.
— Mais oui, puisque je te le dis.
— D'accord... mais je n'oublie pas toutefois ! Un autre faux-pas de sa part et vous revenez à la maison !
Je souris. J'imagine déjà comment elle doit être en ce moment même : le visage tout rouge du fait de la colère. Et cette vision m'arrache un rire.
Nous continuons à parler un petit moment. Elle me raconte comment elle se sent seule et trouve la maison beaucoup trop calme depuis notre départ. Je la vois déjà défiler dans nos chambres en soupirant comme elle sait si bien le faire. Nous lui manquons, ça se voit. Et elle nous manque à nous aussi.
J'ai envie de la prendre dans mes bras comme à chaque fois que je le faisais à la descente des cours. J'ai envie qu'elle remette en place mes mèches rebelles avant que je ne quitte la maison et qu'elle me crie de ne pas rentrer trop tard. J'ai envie d'enfouir mon visage dans son cou et de sentir à nouveau son parfum fruité. Elle me manque déjà alors que je n'ai pas encore passé une seule nuit loin d'elle.
Mais ça, je ne lui dirai jamais. Parce que ce n'est pas moi. Ça ne me ressemble pas de parler de ce que je ressens. Tout ce qu'elle a besoin d'entendre de ma bouche, c'est que ça va. Pour ce qui en est des démonstrations affectives et des mots d'amour, Kamie en fait déjà assez.
Après onze longues minutes de conversation téléphonique, j'entends sa collègue lui crier après. Ma mère s'excuse brièvement auprès de moi, me promet de me rappeler plus tard et raccroche. En sa qualité de médecin, elle doit sûrement être de garde ce soir.
Je remets directement ma musique en route. Mais mon portable n'est visiblement pas du même avis, puisqu'il me signale instantanément que la batterie est presqu'à plat.
— Putain, grogné-je sans retenue cette fois.
J'ai laissé mon chargeur dans ma valise, quel idiot. De toute façon, il n'y aucune prise sur les murs de ces couloirs. Je vais donc devoir oublier la musique pour ce soir.
Alors que je m'apitoie sur mon sort, une porte s'ouvrant dans un fracas infernal me fait tourner la tête vers le couloir de droite. Kamie en a sursauté tellement le bruit nous a surpris.
J'aperçois plusieurs hommes en sortir avec un grand sourire sur le visage, chacun serrant la main ou adressant des mots à son voisin.
Et puis, mon attention se voit attirée par ce monsieur en costume bleu nuit, couleur assortie à la cravate, aux cheveux d'un magnifique blond et dont la montre CASIO argentée orne le poignet.
Il s'agit de mon père, le seul et unique Michèle Durand.
Il se tient aux côtés d'un autre homme, tous les deux riant aux éclats. Et bientôt, c'est sur lui que se dirigent mes yeux.
Même si je le veux, je n'arrive pas à détourner mon regard de ce monsieur. Ce qu'il dégage est incroyable. Sa prestance imposante nous oblige à le détailler de haut en bas. Mais il n'y a pas que ça. Je crois que c'est dû à ses vêtements qui ôteraient les mots à n'importe qui. Il est beau.
Mais non, il y a quelque chose d'autre. Quelque chose qui m'est familier chez lui.
Mon père ne me remarque pas tout de suite. Il continue d'avancer aux côtés de cet homme-là tout en riant. Et son attitude aussi détendue m'énerve. Il fait comme si de rien n'était, ça m'énerve.
Je n'aurais pas cru que de l'avoir devant moi me mettrait autant en colère. Ce n'était pas prévu. Mais voilà, quoi. J'ai envie de le frapper. De tout casser. Cependant, compte tenu de l'endroit où nous sommes, ce ne serait pas une bonne idée.
Alors qu'il s'approche de nos sièges en métal, il me remarque enfin. Il cesse de rire, mais son expression faciale demeure la même. Son regard alterne entre ma sœur endormie et moi, puis il sourit. Et ce sourire a le don de me faire serrer les poings.
Il le fait exprès, en plus.
Son regard toujours plongé dans le mien, je le vois susurrer des mots à son compagnon, puis celui-ci tourne la tête vers moi. Il sourit et les deux s'approchent.
À mesure que je vois mon père avancer, la rage monte. Je suis à la fois exaspéré et énervé. Et de savoir que je ne peux rien contre lui me donne encore plus envie de tout casser.
— Monsieur, laissez-moi vous présenter mes jumeaux. Kayon et Kamie.
Je ferme brièvement les yeux lorsque j'entends sa voix rocailleuse. Qu'il m'énerve.
Monsieur, s'agirait-il de son patron ?
Kamie étant endormie, je me vois obligé de me lever et répondre à la poignée de main que me présente le monsieur. J'ai beau être furieux contre mon père, je ne désire en aucun cas qu'un quelconque comportement exécrable de ma part ait des conséquences sur son travail.
Je glisse ma main dans la sienne, et une émotion assez étrange me gagne. Sa peau, contrairement à ce qu'on pourrait croire en le voyant, est étonnamment douce. Mais ça n'enlève rien à cette aura envahissante qui émane de lui. C'est comme si sa présence écrasait toutes les autres, on ne voyait que lui. À ses côtés, je me sens pire qu'un insecte. Ça ne doit pas être évident de travailler tous les jours avec lui.
— Kayon, c'est ça ?
Je hoche la tête.
— Enchanté, petit. Tu ressembles beaucoup à ton père.
— C'est déjà bien qu'il ait pris ma beauté, vous ne croyez pas ?
Il me regarde et suit mon père dans son fou rire. J'en profite donc pour retirer ma main de la sienne et reculer d'un pas. Pour je ne sais quelle raison, je perds toute mon assurance. Cet homme m'intimide.
Puis soudainement, il arrête de rire. Son regard vert aux reflets miroir passe brièvement de moi, à Kamie. Il s'attarde sur elle, et je l'observe entre-temps.
Sa mâchoire carrée se contracte alors qu'il la regarde d'un air sérieux. Son teint mâte laisse penser à un bronzage mexicain, et ses cheveux ondulés lui vont tellement bien que j'en suis presque jaloux. Avec sa barbe naissante, je ne peux nier sa beauté. Il a les traits typiquement italiens.
Et étrangement, ses airs-là me semblent familiers.
— Michèle, vos enfants sont fatigués. Rentrez chez vous, on se verra lundi.
— Oui, monsieur. Rentrez bien.
Celui qui semble être le patron de mon père nous tourne le dos et s'éclipse dans le couloir à gauche, encore une fois derrière une porte. Il ne reste que mon père et moi dans ce hall.
— Fiou, souffle-t-il, je suis épuisé. Kamie s'est endormie, la pauvre. Tu peux la prendre sur ton dos ? Je me charge des valises. Allez.
Je ne dis rien. Il sait très bien que je ne répondrai pas. Alors, sans attendre plus longtemps, il retire sa veste, la jette sur son épaule droite et prend les valises chacune à leur tour. Son dos se contracte quand il se baisse, et je reste debout à observer sa démarche lorsqu'il part vers les ascenseurs.
Ma mère m'a répété plusieurs fois que j'avais la même démarche que lui, et que cela lui rappelait leur rencontre. Selon elle, c'est ce qui l'a charmée en premier. Et maintenant que j'ai l'occasion de voir ça de plus près, je me rends compte qu'elle a raison. Non seulement je marche effectivement de la même manière, mais c'est carrément canon. Je comprends pourquoi papa a autant de succès auprès des femmes. Dommage que ça n'enlève rien à son comportement dégueulasse.
Comme convenu, je porte ma sœur sur mon dos et le rejoins dans l'ascenseur avant que les portes ne se ferment.
— Alors, ça va ?
Sincèrement ? Il me le demande vraiment ? Mais quelle blague.
Je préfère me taire, par peur de sortir des mots qu'il ne faut pas. Je m'efforce de préserver le respect que je lui voue, alors pitié, faites qu'il se taise. Qu'il arrête de me parler.
Me retrouver dans la même pièce que lui me rend lourd. Je ne suis pas à l'aise. Je me sens étouffé. Il le fait exprès ou quoi ? C'est vraiment la cerise sur le gâteau de me demander si ça va après m'avoir fait vivre une soirée aussi horrible que celle-ci.
Il peut me remercier d'avoir menti à maman pour le défendre, sinon je n'ose même pas imaginer les mots qu'il se serait pris.
— Quoi, tu es énervé ?
Le petit grain d'amusement dans sa voix a le don de m'énerver au plus haut point. Mais c'est que ça l'amuse, en fait.
Je ferme les yeux, comme pour apaiser mon âme qui se démène pour hurler sa colère.
— Je te déteste.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je n'attends pas une seconde de plus pour m'élancer en dehors. Mes poumons que je sentais lourds jusque là aspirent tout l'air dont ils ont manqué pendant la descente.
Rien de le voir m'exaspère. Il ne fait aucun effort.
Lorsque je passe les grandes portes de l'édifice, je manque de tomber du fait du sol glissant. La pluie a cessé depuis près de quarante minutes, mais l'eau est encore présente. Elle a stagné. Moins un et je m'éclatais ridiculement par terre. Kamie en aurait payé cher.
Mon géniteur passe en flèche à mes côtés et je le suis jusqu'à sa voiture. J'installe ma sœur à l'arrière après que monsieur ait déverrouillé les portières et fais de même en prenant place devant.
— Mais c'est qu'il ne mâche pas ses mots, mon garçon, rit-il en prenant le volant.
— Ne te moque pas, c'est dégueulasse.
— Parle comme il faut.
Je me retiens déjà de te cracher tous ces sales mots que me dicte ma conscience à la figure, soit reconnaissant.
Néanmoins, je fais ce qu'il dit et me tais, les poings serrés. Je ne peux rien faire, rien dire. Même si cette colère en moi me consume, et que je meurs d'envie de hurler, je ne dois pas oublier qui il est et qui je suis, moi. Cette frustration que je ressens me donne la nausée. Ma main me gratte, je veux casser quelque chose. Il faut que je casse quelque chose.
Et comme pour ne plus le sentir, je tourne la tête du côté de la vitre, les muscles tendus. Il n'y a rien de pire que ce sentiment d'impuissance. Se sentir faible, misérable face à une situation qu'on ne peut pas gérer. Je me sens plus petit qu'une fourmie à cet instant.
Je sens son regard pesant sur moi. Et comme pour lui montrer à quel point sa présence m'est dérangeante et insignifiante, je remets en route la musique en prenant soin de mettre tout le volume. Tout ce que je veux, c'est qu'il l'entende et qu'il comprenne qu'il ne vaut pas mieux que HotlineBlind de Drake. En ce moment même, je n'en ai rien à faire de lui.
Rester dans cette voiture à ses côtés me fait suffoquer. Si je le pouvais, je me jetterais en dehors pour quitter cet endroit. Je pourrais même ouvrir la portière et dévaler cette voie bitumée. N'importe quoi, mais pourvu que je sois loin de lui.
Voilà pourquoi je déteste me mettre en colère. Je ne me reconnais pas moi-même quand je suis dans cet état-là.
Alors que la musique bat son plein dans mes oreilles, nous atteignons une file d'embouteillages. Et c'est ce moment peu propice que choisit mon portable pour rendre l'âme.
Merde. J'avais oublié la batterie faible.
Je grogne dans ma barbe et tourne colériquement la tête de mon côté droit. Mon père a pris la peine de baisser les vitres, alors je profite de l'air frais qui se faufile en dessous de mon bonnet.
J'ai hâte d'arriver à la maison. Une envie irréversible de m'isoler me tiraille l'esprit depuis tout à l'heure.
— Qu'est-ce qu'il y a ? résonne sa voix rocailleuse, brisant le silence.
— Mon téléphone est éteint.
— Ah. Branche-le là.
— J'ai laissé mon chargeur dans ma valise.
— Tu veux que je te prête le mien ?
— Non, ce n'est pas nécessaire. Je le mettrai à charger à la maison, avec mon propre chargeur.
Je fais déjà un effort surhumain pour lui répondre respectueusement, mais je ne veux rien de lui. Je n'ai pas besoin qu'il me prête son câble, ce n'est pas nécessaire.
Je suis beaucoup trop énervé pour accepter quoi que ce soit venant de lui. Je veux juste qu'il ne me parle pas, ne me regarde pas, rien du tout. Qu'il fasse abstraction de ma présence.
Mais il ne le fera pas.
— Je sais que tu es énervé, fiston. Et à ta place je le serais aussi. Je n'ai pas d'excuse, je suis totalement fautif. Juste, pardonne-moi. Ça ne se répètera plus.
__________
Hello everybody !! Comment allez-vous ?
Tout d'abord, C'EST MON ANNIVERSAIRE AUJOURD'HUI !!! Je suis tellement heureuse >< J'ai enfin 15 ans, c'est fou comme le temps passe vite !
Enfin bref, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
On fait ENFIN la rencontre de Michèle, le père de notre Kayon adoré :0
⇢ Qu'avez-vous pensé de lui ?
⇢ Pensez-vous que Kayon a eu raison de s'énerver comme ça après lui ?
⇢ À sa place, qu'auriez-vous fait ?
Je dois avouer que la scène où il met le volume à fond pour ignorer son père est inspirée de moi, je fais tout le temps ça quand je suis énervée contre mes parents x))
Allez, kiss kiss❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top