02 ⎟ 𝐏𝐀𝐑𝐈𝐒 𝐑𝐀𝐈𝐍
𝐏𝐀𝐑𝐈𝐒 𝐑𝐀𝐈𝐍
▷ Pluie de Paris.
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RIHANNA – Umbrella ( cover by MVTCHES )
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On a beau dire tout ce qu'on veut, Paris est vraiment une très belle ville. Toutes ces lumières, c'est fantastique. Il y a beaucoup de monde dans les rues, et même si les nombreuses voitures empêchent une circulation normale, ça n'enlève rien à cette atmosphère reposante qui plane.
C'est donc ça le vrai visage de la Capitale de l'Amour.
J'ai aimé sentir la légère brise hivernale revitaliser chaque atome de mon corps. Et, comme pour goûter à cet air iodé qui se posait sur mes lèvres, je baladais ma langue dehors, la glissant sur ces bouts de chair. Assis à l'arrière de cette voiture que nous avions louée, je passais mon temps à remettre en place les quelques mèches blondes rebelles qui s'échappaient de mon bonnet en laine, envoyées valser par le vent. L'air effleurait ma peau sans que celle-ci ne soit indignée des frissons que ces caresses lui procuraient.
Don't think I fit in at this party
Everyone's got so much to say
I always feel like I'm nobody,
Who wants to fit in anyway ?
Alors que le chauffeur s'époumonait au volant, je battais la musique de mon index. Je suivais le mouvement dans lequel m'emportait la mélodie frénétique de la chanson qui résonnait dans la voiture.
I'm crippled with anxiety
But I'm told it's where we're s'posed to be
You know what? It's kinda crazy 'cause I really don't mind
When you make it better like that.
Le chemin vers l'entreprise ne s'est pas fait très long. Néanmoins, il a été quelque peu reposant puisque Kamie a eu l'opportunité de fermer les yeux cinq minutes. C'est déjà assez en attendant de rentrer à la maison.
Nous sommes maintenant devant l'édifice en question, et j'essaie tant bien que mal de joindre mon père. Mais aucune réponse. La colère me fait trembler, mes poings se serrent. C'est une blague ?
— Putain, mais à quoi il joue, m'impatienté-je.
Kamie à mes côtés essaie désespérément d'empêcher sa valise de tomber. Me voyant défiler de la sorte, elle s'approche de quelques pas, inquiète de savoir ce qui se passe.
— Il ne répond pas ?
— À ton avis ?
Elle roule des yeux.
— Attends, je vais essayer.
— Pas la peine, il ne répondra pas non plus.
— Qu'est-ce qu'on va faire alors ?
Très bonne question.
— On va entrer.
J'empoigne les valises et m'avance vers l'entrée du bâtiment sans lui laisser le temps d'en placer une. La pluie commence à tomber et je n'ai aucune envie de rester en dessous juste parce que mon père ne décroche pas au téléphone. Il ne montre pas le bout de son nez ? Très bien. Nous allons aller le chercher par nous-même.
Cette situation me met hors de moi. Non seulement parce qu'il pourrait au moins prendre la peine de garder son portable à proximité, sachant pertinemment qu'il a deux enfants en villégiature dans la capitale. Mais aussi parce que, les autres fois, il nous envoyait toujours un chauffeur qui s'occupait de nous conduire à la maison. Pourquoi n'a-t-il pas fait pareil, cette fois ? Ça m'intrigue tout autant que ça m'énerve.
Kamie sur mes pas, je me dirige vers l'accueil et, sans tenir compte des gens qui se bousculent pour sortir, entame la conversation avec la jeune dame qui s'y tient. Une belle trentenaire, bien qu'aux cheveux visiblement abîmés par la teinture. Mais je ne m'attarde pas plus sur son visage. Je n'ai pas que ça à faire, après tout.
— Bonjour.
— Bonjour, que puis-je faire pour vous aider ?
— J'aimerais savoir où se trouve le bureau de monsieur Durand, s'il vous plaît.
— Monsieur Durand ? Michèle Durand ?
A croire qu'il y en a plusieurs dans cette entreprise.
— Oui, c'est ça.
— Je suis désolée mais il est actuellement en réunion avec le Directeur général et tout le comité de production.
Je ne peux empêcher un grognement de s'échapper de ma gorge. Je savais que tout ne serait pas aussi facile que ce que je pensais.
— Il n'y aucun moyen de l'attendre ici ? demandé-je, optimiste à l'idée de ne pas avoir à sortir sous la pluie.
— Il n'y a eu aucun signalement de la part de monsieur Durand sur de potentielles visites, alors non.. vous devez l'attendre à l'extérieur de l'établissement, je suis désolée.
— Mais il pleut dehors, vous voyez bien.
— Je ne peux rien faire pour vous, jeunes gens. Je suis sincèrement désolée.
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne tiens plus en place. Et le fait que cette femme s'excuse sans cesse me met encore plus sur les nerfs. Non, mais c'est quoi ce foutoir ? C'est une blague, hein ? Dites-moi que c'en est une.
Je murmure des injures, mais bien tout bas pour éviter que quiconque ne m'entende. Mes pieds claquent sans arrêt contre le sol tandis que mes doigts se perdent nerveusement dans ma touffe blonde.
Kamie, qui jusque-là était restée en retrait, s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule, comme pour essayer de me calmer.
— Viens, Kayon, me chuchote-t-elle, on va chercher un endroit où s'abriter en attendant d'avoir un appel de papa.
J'essaie de reprendre mon calme, bien que ce soit peine perdue, puis analyse sa proposition.
Avec le temps qu'il fait, c'est peu probable de trouver un abri. Mais il n'y a aucune autre alternative qui se présente à nous, alors je suis bien obligé d'acquiescer. Je lance un regard mauvais à l'hôtesse qui s'excuse encore une fois et empoigne ma valise.
— Nathalie, tu pourrais me passer les documents que monsieur Durand t'a laissés, s'il te plaît ? Mon père les demande.
Néanmoins, une voix féminine me fait tourner la tête à l'entente de mon nom de famille, qui est logiquement celui de mon père, également.
Et lorsque mes pupilles tombent sur ce visage angélique, je crois tomber à genoux. Une blonde. Comme moi. Et je suis immédiatement admiratif de la brillance de sa chevelure.
Son regard émeraude m'attire. Et pour je ne sais quelle raison, j'en viens à la reluquer de haut en bas.
Des cheveux flamboyants, une peau pâle comme la neige, des vêtements simples tout en restant classes. Sa légère robe lui donne un air assez innocent et mignon, tout en restant sexy. Bien qu'elle soit volante, j'arrive à apercevoir la courbe de ses seins à travers le tissu voltigeant dans l'air. Mes yeux s'y attardent un instant.
Jusqu'à ce que nos regards se croisent.
Elle m'observe un moment, se doutant bien que je me suis permis de la déshabiller des yeux, avant de chuchoter quelques mots à l'oreille de l'hôtesse. Mais ce ne fut pas très discret puisque je réussis à percevoir ses dires.
— Qui sont-ils ?
— Ils demandent à voir monsieur Durand. Mais vu qu'il est en réunion...
La blonde se retourne précipitamment vers nous, si soudainement que même ma sœur en sursaute. En tant que frère, et surtout par réflexe, je tend mon bras devant elle comme pour la protéger d'une quelconque action de la part de l'inconnue. On ne sait jamais, et surtout, on ne la connaît pas.
— Vous êtes les enfants de Michèle ?
Ses mots me surprennent. Elle connaît donc mon père.
J'opine simplement sans la lâcher des yeux.
— Venez avec moi, je vais vous conduire dans un endroit où vous pourrez l'attendre, et bien au sec.
Elle rit sur ses derniers mots, sûrement une allusion à la pluie qui tombe à l'extérieur. Et moi, je ne peux m'empêcher de sourire devant son enthousiasme.
Ce fut léger, presqu'invisible, mais ce fut.
— Mais, mademoiselle, les règles...
— Ne t'inquiètes pas, Michèle m'a signalé leur venue. Il a dû oublier de le faire auprès de toi. Tu sais comme papa peut se montrer stressant, parfois, explique-t-elle à l'hôtesse, roulant des yeux sur sa dernière phrase.
Nathalie ne réplique plus rien. Puis c'est au tour de la demoiselle de nous conduire.
— Suivez-moi.
J'empoigne donc ma valise, suivie de près par Kamie, puis nous lui obéissons.
C'est bien parce qu'elle nous sauve la mise, sinon ses ordres elle pouvait les garder.
L'intérieur de l'édifice est immense. Tellement immense que je n'arrive même pas à entièrement le visiter de mes yeux. Ça peut paraître bizarre, mais c'est bel et bien la première fois que je pose les pieds dans ces locaux. Je sais que mon père bosse ici depuis longtemps et qu'il est bon ami avec le patron, mais ça s'arrête là. La seule chose qui m'était familière jusqu'ici, c'était la façade puisque le chauffeur qu'il nous envoyait nous le pointait toujours du doigt lorsque nous passions devant en allant à la maison.
Une montagne de monde s'y trouve, certains courant dans tous les sens et d'autres assis calmement dans un recoin à siroter un café tout en feuilletant des documents. Le monde du travail, je suppose.
Bientôt, nous sommes déjà sur l'escalator, à attendre d'arriver à l'étage supérieur.
— Michèle m'a parlé de vous, mais je ne m'attendais pas à ce que vous arriviez aujourd'hui, nous adresse la demoiselle.
C'est Kamie qui répond.
— Mais tu as dit à l'hôtesse que...
— Disons que j'ai un peu menti, rit-elle.
Et son rire cristallin ravit mes tympans. Je ne la lâche pas des yeux, même si cela pourrait paraître quelque peu psychopathe. J'observe son visage, ses cheveux, sa peau, et ses émeraudes qui ont su m'attirer dès le premier instant. Je suis le métal, ils sont l'aimant.
Elle est belle. D'une beauté qui n'a rien à voir avec celle d'une vulgaire poupée barbie, non. Elle est belle, sans artifices ni accessoires.
Sa peau fluide et pâle semble tellement douce que j'ai presqu'envie d'y faire glisser mon index. Ce blanc-là est ce que l'on pourrait comparer à la neige, comme un flocon. Son visage ovale aux airs italiens n'est pas de ceux qui laissent indifférents : la demoiselle a de belles joues bouffies, de grands yeux verts, un nez aquilin et une petite bouche charnue. On dirait une actrice.
Et mes yeux se perdent sur les motifs fleuris de sa robe d'été. Elle lui arrive aux genoux, et même sans être près du corps, j'arrive à apercevoir la forme de ses hanches. Elle se tient droite comme un piquet, la poitrine bombée et en tant qu'homme, je ne me retiens pas de me rincer les yeux tant que je peux.
Malheureusement, mon moment d'observation se voit interrompu lorsqu'elle me donne dos. Je retiens un grognement de frustration et détourne le regard.
Zen, Kayon. Tu fais un peu trop pervers, là.
— Nous sommes arrivés il y a un peu plus d'une heure. On a essayé de l'appeler mais aucune réponse, dévoile ma sœur.
— C'est normal, il est en réunion avec le comité de production depuis environ une quarantaine de minutes.
— Ah...
— Mais il ne devrait pas tarder, je te rassure.
—Donc..tu travailles ici ?
— On peut dire ça.
J'hésite un instant à mettre mes écouteurs, n'ayant aucune envie de me retrouver embarqué dans une discussion entre filles. Mais ça serait sûrement impoli, sachant qu'elle vient de nous sauver d'un séjour sous la pluie de Paris. Alors je m'abstiens.
L'escalator arrive à sa fin, puis nous continuons notre marche. Jusqu'à arriver à un hall. Encore.
La demoiselle nous montre, du doigt, les nombreux sièges installés en nous disant que nous pouvons attendre là. Elle nous rassure sur le fait que la réunion devrait bientôt se terminer, et que nous pourrons voir notre père juste après. Après un petit moment de blabla auquel Kamie ne faisait qu'opiner, elle se décide à s'en aller.
— Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, il y a une hôtesse juste là-bas, vous pouvez lui demander.
— D'accord, et merci beaucoup de nous avoir menés jusqu'ici. Sans toi, nous serions sûrement sous la pluie à l'heure qu'il est.
— Pas de quoi. Au revoir !
Et c'est la fin de cette compagnie qu'elle nous offrait. Je la regarde partir, saluant tout le monde sur son passage, avant de disparaître derrière une porte.
Son parfum flotte encore dans l'air. Un doux mélange de roses et d'hibiscus. Délicieuse odeur.
Je reste stoïque un instant, fixant encore la direction qu'elle a prise quelques minutes plus tôt. J'ai l'impression d'avoir, une fois de plus, son blond étincelant sous les yeux. Mon nez est chatouillé d'une brise chaleureuse, venant d'elle. Et je me surprends à sourire en repensant à son rire exagérément enthousiaste. Elle m'amuse.
Je secoue la tête, enfonce immédiatement mes écouteurs dans les oreilles puis ferme les yeux, espérant effacer cette soirée ignoble de mon esprit. Kamie est fatiguée, tout autant que moi. Après un si long voyage, nous devrions être à la maison, au lit, nous reposant. Nous n'avons même pas mangé. La faute à qui ? Papa.
Et sachant que nous allons désormais vivre avec lui, c'est mal parti. Ça va donc toujours être comme ça ? On va devoir supporter ça tout le long de notre vie à ses côtés ?
Alors, c'est de ça que maman avait peur lorsqu'elle nous disait ne pas être rassurée à l'idée de nous laisser vivre avec lui. Je comprends mieux.
Et elle avait raison.
Ah papa... Crois-moi, lorsque tu sortiras de cette putain de réunion, tu me devras un bon paquet explications, pensé-je, sur les nerfs.
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Hello Guys ! J'espère que vous allez bien :)
Deuxième chapitre de cette histoire, enfin ! J'avoue que j'étais vraiment angoissée à l'idée de le publier, parce qu'il s'agit du résultat de plusieurs et plusieurs modifications. J'y ai passé des heures tellement je n'étais pas sûre du rendu, et même là encore je ne le suis pas. J'aimerais donc vous demander,
⇢ Qu'en avez-vous pensé ?
⇢ Un nouveau personnage a donc fait son entrée, quelles sont vos impressions ? L'avez-vous aimé ?
⇢ Le père de nos jumeaux préférés fait des siennes, quelles sont vos avis à son propos ?
⇢ Avez-vous des corrections ou de potentielles suggestions à me faire sur ce chapitre ? Je serai enchantée de recevoir vos conseils et avis. !
⇢ Avez-vous des idées sur la suite ?
Et voilà ! Merci à vous d'avoir lu, et on se retrouve en commentaires ou dans le chapitre suivant :)
Kisses, Mira❤️
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