Je Suis Trempé D'émotions

Jaemin serrait fermement la main de Renjun et sentait que son cœur éclatait de plus en plus fort dans sa poitrine. Chaque pas le rapprochait un peu plus de leur objectif, chaque seconde écrasait l'attende qui leur restait.
D'un instant à l'autre ils allaient retrouver leur Jeno, ils pourraient de nouveau le serrer contre eux, former ensemble cette entité parfaite qu'ils n'étaient qu'à trois.
Le bonheur irradiait sur sa peau, et rien au monde ne pouvait lui arracher cette joie née d'impatience. Pas même l'alarme qui s'était declanché au dessus de leurs tête, pas même la prévention de Renjun comme quoi un ennemi se tenait auprès de leur ami.

Qu'importe ce qui se mettrait au travers de sa route, Jaemin terrasserait tout ce qui pourrait entraver leurs retrouvailles. Il tuerait s'il le faut, quel que soit le nombre d'ennemi.
Cette pensée allait peut-être à l'encontre du discours moralisateur qu'il avait servit à Renjun plus tôt, mais il n'en avait que faire. Il croyait en chacune de ses paroles, parce-qu'à ses yeux il devait être celui qui se mettrait en danger pour protéger ses amis.
Ils avaient trop souffert, déjà à la prison et par la suite également. Jeno et Renjun n'avaient cessé d'être blessé, alors que lui observait impuissant. Il souffrait de les voir ainsi, il ne souffrait que par cette incapacité qu'il avait à les protéger.

Il voulait les cacher derrière son corps, il voulait les maintenir dans un cocon de sécurité, leur accorder du repos.

Jaemin voulait être un hero.
Rien que leur hero à eux, à Jeno et Renjun.

- Jaemin, ralentissons, murmura Renjun.

Il obéi alors que son ami tirait un coup violent sur son bras. Leurs pas se firent plus soutenu sur encore quelques marches, avant de s'arrêter une fois en bas de l'escalier. L'alarme hurlait toujours autour d'eux, éclairant les lieux sombres d'une lueur rougeâtre à faire froid dans le dos.
Face à eux se tenait un amas de cellule, toute présenté derrière des barreaux. De petites cellules vides et poussiéreuses qui leur rappelaient un peu celles de la prison Noire.

Mais aucun des deux amis ne perdit son temps à observer cela, puisque sous les éclats des néons et l'assourdissant hurlement de l'alarme, une forme leur apparaissait à quelques pas.
L'obscurité se faisait grande, seulement brisé par cette lumière aux teintes de sang qui appararaissait et disparaissait sans cesse. Elle éclairait furtivement le garçons qui se tenait devant eux, ainsi ils ne purent voir de lui qu'une certaine finesse de corps, une touffe noire qui cachait en partie ses yeux et un sourire éclatant sur les lèvres.

Ce garçon se tenait immobile face à eux, droit et à peine tremblant. Il souriait juste dans leur direction, une expression étrange criante d'une sympathie morbide. Il ne semblait même pas les regarder, ses yeux pendait dans le vide autour d'eux.

Jaemin se prépara à attaquer, il recula l'un de ses pieds afin d'y créer un appui suffisant quand il se mettrait à courir. Il poussa légèrement Renjun derrière lui, voulant le préserver de la moindre attaque que pourrait orchestrer ce garçons à leur égard. Mais, alors qu'il s'apprêtait à entrer en action, son ami lui saisi fermement le bras.

- Ne fais rien, il ne nous veut pas de mal.

Renjun parla sur un ton si bas qu'il failli ne pas l'entendre. Il tourna la tête vers lui, surpris de cette affirmation, et le trouva munit d'un regard jaune vif.
Il utilisait son pouvoir à plein régime, s'accordant ainsi une analyse presque complète de cet inconnu.

Ce dernier se mit soudainement en mouvement, et avança dans leur direction avec un démarche nonchalante et un sourire joyeux toujours forgé sur les traits.
Cette scène avait presque des aspects de film d'horreur, et Jaemin ressentait l'envie de plus en plus fulgurante d'éliminer cette potencielle menace. Mais Renjun le maintenait toujours entre ses doigts et, bien qu'il aurait certainement pu s'y défaire facilement, il lui faisait suffisamment confiance pour obéir.

Le garçon arrivait à proximité et ils restaient immobile, le souffle court et les cœurs tambourinant. L'alarme hurlait toujours, des cris et des ordres résonnaient depuis partout dans le bâtiment.
L'état d'alerte était lancé, et eux ils se tenaient là, dans un moment de latence étrange et frissonnant.

- 7401, c'est le code pour ouvrir la cellule de Lee Jeno.

La voix du garçon sonna presque comme un chuchotement, mais ils la perçurent parfaitement alors que cet inconnu les dépassait sans s'arrêter.

Il monta les escaliers derrière eux et disparu dans l'obscurité, les laissant figé dans une incompréhension nette.

Qui était ce type ? Que leur voulait-il ?
Allié ou ennemi ?
Ça Jaemin ne chercha pas à le comprendre, le temps lui manquait pour réfléchir. Il se remit en course dans la seconde en tirant Renjun derrière lui.

Il devait trouver Jeno.

Il devait sauver Jeno.

Voilà tour ce qui comptait à cet instant.

Le cœur battant dans les tempes, ils progressa en portant un regard attentif à chaque cellule, y cherchant une quelconque forme humaine. Cet endroit avait tout de similaire avec la prison Noir, et il soupçonnait Jiyong d'en avoir parfaitement conscience. Jungkook et Haechan leur avait expliqué que Jeno était puni à l'isolement durant quelques jours, dans cet endroit où chaque mutant se voyait enfermé si ils contrariaient leur chef. Faire correspondre ce lieu à celui de cette prison où ils avaient séjourné durant des années d'enfer faisait fleurir une torture plus grande encore.

Alors que son pas se faisait plus lent qu'ordinaire, lui qui pouvait courir à une vitesse affolante, ses pieds se stoppèrent subitement alors que les cognement de son organe vital devenait douloureux. Renjun le percuta doucement, n'étant pas prêt à s'arrêter ainsi, et poussa une exclamation étouffé en suivant son regard.
Les larmes ne tarderent pas à venir taquiner leurs yeux, un flot salé qui s'accompagnait d'un sanglot d'émotion noué dans leurs gorge.

Devant eux, reposé contre les barreaux d'une cellule humide et le visage porté vers le sol, se tenait une silhouette qui, même après 4 ans, leur était plus que familière. Une touffe noirâtre, un corps suffisamment grand et robuste, même plus encore qu'avant, et un visage plein de douceur malgré son charme viril et masculin. L'enfant dont ils avaient le visage en tête était devenu un homme, tout comme eux, un homme fraîchement adulte qui n'avait pas encore remarqué leur présence.

- Jeno...

Jaemin et Renjun murmurerent le nom de leur ami dans un même souffle ému, la voix vibrante et le visage crispé d'un chagrin qu'ils ne contenaient qu'à peine.
L'interpellé leva la tête, leur présentant des traits blanchard munit d'un sourire triste sur les lèvres. Il ne semblait pas étonné de les voir, ni même joyeux, triste, ému, énervé...

- Alors vous êtes vraiment là, chuchota-t-il, d'un air presque dépité.

Vide, c'est ainsi que Jaemin perçu son ami d'enfance.

Cette vision le figea, immobilisa les émotions qui se propulsaient en lui. Il avait l'impression de n'avoir face à lui que le fantôme de Jeno, une forme brisé de ce qui avait été l'un des deux êtres les plus précieux à ses yeux.
Une colère gronda petit à petit en lui, colère qui rugissait contre tout ceux qui avait pu être les responsables de cet état.

Sans se faire prier, il avança et se laissa tomber au sol face à lui. Jeno le regarda curieusement et sembla vouloir parler, mais Jaemin ne lui en laissa pas l'occasion puisqu'il déposa ses mains de part et d'autre de ce visage trop pale à son goût.
Sentir la peau de son ami d'enfance sous ses doigts lui procurait un réconfort plus grand que jamais, une joie intense qui vibrait dans sa poitrine. Il peinait un peu à croire que ce moment survenait réellement, il peinait à croire que tout ces rêves se réalisaient maintenant.
Jeno et Renjun étaient là tout les deux, bien que grandi et changé, ils étaient là, tout près de lui. Et cette simple idée lui donnait envie de pleurer.

- Je te l'avais dit, que je viendrais te chercher... Je te l'avais promi... Quand il s'agit de vous je ne manque jamais une promesse, souffla-t-il déposant son front contre celui de Jeno, les larmes roulant désormais sur ses joues.

Il sentit que son ami tremblait, pleurait-il lui aussi ? Les quelques reniflements qu'il entendit confirmèrent cette hypothèse.

- Je n'en ai jamais douté... Je savais que tu viendrais, répondit Jeno, d'une voix cassé sous l'émotion.

Enfin le masque vide qui semblait le recouvrir se brisait, l'émotion les envahissait avec une chaleur telle qu'ils aimeraient rester ainsi pour toujours, caché dans l'ombre d'un instant vide qui n'appartiendrait qu'à eux.
Pourtant l'alarme sonnait toujours au-dessus de leurs têtes, le Parthenon devenait sans dessus-dessous, et bientôt des mutants débarqueraient dans l'enceinte de cette prison souterraine. Ça un seul des trois garçons en avait pleinement conscience à cet instant, le seul qui pouvait percevoir tout les mouvements orchestrés dans le bâtiment.

Renjun usait de son pouvoir à une hauteur si puissante qu'il sentait son corps puiser d'une énergie incensé. Il inspectait chaque part du Parthenon, étudiait chaque corps qu'il parvenait à capter et comptait les différentes prècense qui se frottaient à sa magie. Bientôt il parvient à savoir combien exactement de mutant se trouvait en ce lieu, il parvient même à repérer les présence de Kai, Yesung, Chanyeol et Kihyun.
Il n'y a qu'une seule personne qu'il ne trouva pas, le chef ultime des lieux.

Jiyong n'était pas présent dans le Parthenon.

En poursuivant son inspection, il s'empressa d'ouvrir la cellule de Jeno. Le code donné par l'étrange garçon qu'ils avaient croisé plus tôt fonctionnait, à son plus grand soulagement. Il n'y avait pas de temps à perdre, il savait que plusieurs ennemis prévoyaient de se diriger vers ici.
Des centaines d'aura se mélangeaient sous les effluves de son pouvoir, il parvenait à capter un nombre incalculable de sentiments et d'objectifs, de colère et de mépris.

Mais aussi de la peur, énormément de peur.

Une peur qui s'infiltrait également en lui, qui lui glaçait le sang.

Il allait trop loin, il utilisait sa mutation à trop forte intensité, il le savait, s'il continuait il pourrait s'effondrer.

- Dépêchez-vous, on doit partir maintenant, clama-t-il en ouvrant la porte de la cellule.

Jaemin et Jeno tournèrent des yeux larmoyant vers lui, toujours collé l'un à l'autre. À les voir ainsi son cœur se serra davantage, il voulait pleurer aussi, beaucoup pleurer, mais se l'interdisait.

"C'est dans les moments les plus durs qu'on ne doit surtout pas se laisser eprandre par les émotions. Tu ne dois surtout pas laisser voir tes faiblesses, surtout pas quand tu sais qu'un ennemi pourrait débarquer et la constater, cette faiblesse"

Il se remémora les paroles de Wonho et deglutit. Non il ne devait surtout pas pleurer, plus tard sûrement quand il sera certain de la sécurité, mais pas avant. Il pleurerait sans s'arrêter dans les bras de Jeno, quand il se sera assurer de l'avoir réellement sortit de là.

Du moins ça c'est ce qu'il aurait aimé faire, mais son ami semblait avoir d'autres projets.
Sans même qu'il n'ait le temps de comprendre, il se fit soudainement tirer entre les bras galbés de Jeno. Ce dernier le bloqua contre sa poitrine, l'etreignant plus que de raison, tandis que Jaemin acourait pour se mêler à cet instant de proximité intime qui leur avait tant manqué.

À quand remontait la dernière fois qu'ils s'étaient enlacé ainsi tout les trois ? C'était il y a trop longtemps, mais à cet instant ils avaient l'impression de respirer à nouveau. L'oxygène ne pénétrait convenablement leurs souffles qu'en présence des deux autres, ça ils l'avaient compris il y a longtemps, et profitait sans retenu de la sensation de leurs trois corps compressés.

- Vous m'avez... Tant manquez... C'était si dur sans vous..., murmura Jeno, entre deux sanglots qui lui écrasait la gorge.

- Je vous aime tellement... Tellement, enchaîna Jaemin.

Renjun ne dit rien, mais laissa les larmes lui éclater au visage. Il fourra son visage contre le torse de Jeno et le trempa de ses pleures.
Lui aussi voudrait leur dire qu'ils lui avaient manqué et qu'il les aimait, mais il ne se sentait pas capable de parler tellement les émotions lui sciaient la gorge. Il avait cessé d'employer sa magie, sentait le poid de l'épuisement qui l'alourdissait, mais ignora cette condition pour se concentrer sur les respirations saccadé de Jaemin et Jeno, ainsi que sur le cœur battant de ce dernier qu'il sentait contre son visage.

Il était vivant, ils étaient vivant tout les trois, et enfin réuni.

Le temps avait passé et pourtant, à cet instant, ils avaient la sensation de ne jamais voir été isolé, il ne parvenait déjà plus à s'imaginer sans la présence des deux autres.

Ils s'etreignirent en pleurant, associèrent le chant de leurs sanglots et profitèrent de cet instant comme si le temps s'était figé pour eux.
Or les secondes défilaient toujours, loin de leur accorder un repis durable.

L'alarme hurlait toujours plus fort, au dessus de leurs tête ils pouvaient entendre les bruits de courses et des cris leurs parvenaient de partout. L'alerte continuait à être donné, les mutants se préparaient au combat, ou alors même combattait des intrus déniché.
Et ça les trois jeune homme purent s'en rendre rapidement compte puisque, soudainement, Jeno poussa une exclamation douloureuse en se derobant de l'étreinte.

Il tomba à genou sur le sol, la main porté à son crâne et le regard vitreux face à lui. Jaemin et Renjun restèrent un instant figé dans l'incompréhension, mais ne tardèrent pas à l'assaillir de question, inquiet de cette soudaine faiblesse.

- Chanyeol... Il a été frappé à la tête... Il perd connaissance, souffla Jeno.

Ses yeux devenaient de plus en plus embué et pendaient sur un vide flou, alors que ses forces le quittaient peu à peu.

- Comment ça ? Jeno regardes-moi, reste conscient ! S'écria Jaemin en lui prenant le visage en coupe.

- Que se passe-t-il ? Il est attaqué ? Gravement blessé ?

Renjun tenta également de maintenir leur ami droit, mais Jeno semblait pencher de plus en plus vite vers l'inconscience. Malgré son épuisement il employa de nouveau son pouvoir afin de capter l'aura. Il espérait comprendre l'étendu de la blessure infligé à leur aîné à travers le noireaud, bien qu'il ignorait le fonctionnement qui le liait à Chanyeol et Kihyun peut-être parviendrait-t-il à entrevoir quelques-choses.
Il perçu de nombreuses ondes qui s'échappaient de Jeno, bien trop d'information pour toute les analyser. Mais il repera un sentiment plus fort chez lui, si intense qu'il surplombait toute la vague. Un sentiment à propos du sous-sol du Parthenon, auquel on pouvait accéder par une porte au fond de cette prison. Il arriva également à comprendre autre-chose et s'empara d'un poing serré de son ami, il y repera une clé à l'intérieur.

Il comprit sans mal ce que Jeno voulait qu'il fasse, ou il voulait les mener, et il y pensait le plus fort possible afin de communiquer cette destination à Renjun, puisque la blessure qu'il ressentait à travers le lien le poussait dans les méandres de l'inconscience.

Un petit sourire étira les lèvres de Renjun, un mélange de tristesse, d'amertume et de soulagement.
Heureusement que pendant 4 ans il avait considérablement amélioré les capacités de son pouvoir, grâce à ça il n'avait mit que quelques secondes à comprendre ce qui autrefois lui aurait demandé de plus longues minutes d'études.
Depuis toujours Jaemin et Jeno étaient les personnes dont la "lecture de l'âme" restaient les plus faciles. Ces deux amis avaient toujours su comment s'ouvrir entièrement à son pouvoir, ils ne lui cachaient jamais rien. Déjà à la prison Noir, au moment où il récupérait à peine ses capacités, il lui était possible de les étudier sans avoir à forcer sur sa mutation.

- Portons-le Jaemin, il va perdre connaissance d'une seconde à l'autre, souffla-t-il en plaçant le bras du noireaud sur son épaule.

- Le porter ? Attend c'était pas prévu ça, Jungkook n'a pas dit qu'il perdrait connaissance !

- Il ne le savais peut-être pas lui-même, ou alors n'a pas pensé à le préciser. Qu'importe, il avait parlé du fait qu'on devrait fuir par les sous-sol tu te souviens ? Jeno à eut la même idée, il a la clé, je viens de le lire dans son aura.

- Comment a-t-il pu avoir une clé ? Demanda Jaemin, en constatant surpris le petit objet que Renjun venait de prendre dans la main de leur ami.

- J'en sais rien, on a pas le temps d'y penser, il faut partir maintenant.

Il n'eut pas à préciser quoi que ce soit de plus que Jaemin s'executa, bien qu'il devinait de lui d'importante réflexion déchaîné. Il n'avait même pas besoin de l'analyser pour le deviner extrêmement soucieux, malheureusement la situation ne leur permettrait pas un instant de réflexion et de discussion. Se diriger vers les sous-sols, c'était leur seul chance.

C'est donc en soutenant Jeno, qui s'était entre-temps complètement évanoui, qu'il avancèrent vers le fond de la prison. Renjun restait aux aguets, le pouvoir activé à plein régime, ignorant de la fatigue qui battait dans ses veines.
Il inspectait le lieu vers lequel ils progressaient, repérant une centaine d'aura. Toute étrange, similaire à celle de Yesung, de la jeune femme qu'il avait tué, ou encore de ce garçon croisé plus tôt.

Des auras mutantes, mais bien différente de celles de ses confrères habituelles.

Une mutation qui ne se mêlait pas complètement aux corps, comme un parasite plongé aux milieu d'un organisme autrefois bien humain.

Il frissonna et leva les yeux aux ciels, désireux de ne plus percevoir ces étrangetés effrayantes. Et, alors que Jaemin enfonçait la clé afin d'ouvrir la porte devant laquelle ils venaient de s'arrêter, il répéra, parmis tout les mutants présent dans le Parthenon, deux auras familière qu'il n'avait pas perçu depuis très longtemps.

Juste au-dessus de leur tête, avec la ferme intention de les rejoindre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top