Tout Doit Se Terminer De Cette Façon

- POURQUOI TU AS FAIT ÇA ? CE N'ÉTAIT PAS ENCORE LE MOMENT, hurla Wonho en agrippant le col de Jooheon.

- TU SAIS AUSSI BIEN QUE MOI QUE SI, C'ÉTAIT LE BON MOMENT, lui répondit le garçon, sans paraître le moins du monde intimidé.

Shownu observait la confrontation sans réellement savoir si il devait agir ou non. Bien sûr Jooheon était grand et savait se défendre seul, mais un certain instinct le poussait à désirer s'immiscer dans la dispute, afin de le protéger de cette menace que représentait leur camarade. Toujours, depuis que Jooheon avait commencé à le surnommer « papa », il ressentait l'envie maladive de perdurer à ses cotés tel un vigile encombrant, de s'assurer de sa sécurité et de son bien-être permanent. C'était plus fort que lui, son jeune ami demeurait la seule et unique personne qu'il chérissait, pour qui il s'inquiétait et serait prêt à donner sa vie si on le lui demandait.

Mais cette situation le perturbait car, dans le fonds, il comprenait parfaitement la colère de Wonho. Plus tôt, alors qu'ils prenaient pas vers le réfectoire, une alarme avait soudainement retentit au-dessus de leur tête, les assourdissant à un point douloureux. Lorsque les lumières s'étaient coupé et qu'ils avaient remarqué l'absence de Jooheon et IM à leur coté, ils ne perdirent pas de temps à essayer de comprendre ce qui leur parut évident.
Les deux garçons avaient enclenché la machine, ils avaient coupé les installation électrique de la prison par un habile hacking, créant ainsi le début de la bataille.
Et Wonho tremblait d'inquiétude et de colère, car Kihyun demeurait absent alors que le moment était venue de fuir.

- C'est moi qui est allumé la machine... pas lui, pleurait IM en essayant de séparer les deux garçons.

Le pauvre petit semblait rongé par la culpabilité et la peur, il tremblait sans retenu, son visage se noyait sous les larmes et sa paire de lunette glissait sur l'arrête de son nez. Depuis que Wonho s'était jeté sur Jooheon, fou de rage, il ne cessait de se placer entre les deux pour les dissuader de toute bagarre.

- Je sais très bien que tu ne l'aurais pas fait si il n'était pas intervenu.

Wonho parlait calmement au plus jeune, mais pourtant ses yeux continuaient d'envoyer de virulents éclairs en direction de Jooheon, qu'il maintenait toujours férocement par le col.

Shownu lança un regard à Baekhyun.
Il fut étonné de voir que le petit mutant n'avait toujours pas chercher à fuir, puisque plus rien ne le retenait auprès d'eux. Surtout que l'absence de collier à son cou, ainsi que ses cheveux s'étant vêtu d'une teinte blanche lumineuse, prouvaient qu'il était désormais maître de ses pouvoirs. Et pourtant, Baekhyun demeurait immobile, observant la scène d'un œil un peu intimidé.

Bizarrement, cette vision provoqua comme un déclic dans le cerveau de Shownu. Il se dirigea vers les garçons et les séparèrent d'un mouvement brusque.

- Ça ne sert à rien de se disputer maintenant, on devrait déjà être en train d'exécuter notre plan d'action !

Les deux bagarreurs restèrent silencieux un moment, se confrontant toujours du regard, avant de s'excuser tout bas et en grinçant quelque peu des dents.

- Sauf que le plan d'action change, on devait trouver Hyungwon et Minhyuk puis se barrer, sauf que maintenant on doit aussi allez chercher Kihyun, grogna Wonho.

- On doit se séparer alors, certain vont vers les prisons pour trouver les deux disparus et les autres vont chercher notre camarade.

Le noiraud sembla réfléchir sérieusement à sa proposition, il abordait désormais un calme étrange alors que le sérieux se lisait sur ses traits. Shownu s'étonna de voir un changement si rapide d'émotion sur le visage de Wonho et jugea rapidement que le garçon n'en était pas à sa première situation périlleuse et stressante. Il semblait effectivement bien plus intelligent qu'il n'y paraissait, habile dans le contrôle de ses émotions et de la vision qu'il renvoyait de lui, puisque tout ces faux airs de beau garçon un peu stupide et taquin disparurent en un instant et paraissaient désormais insoupçonné. Sûrement gardait-il sa colère pour plus tard, après avoir compris que le temps était crucial.

Après une brève réflexion, durant laquelle Shownu avait prit soin de l'observer curieusement, Wonho s'empara d'un marteau dans la boîte à outils et le dépoussiéra grossièrement.

- Vous allez chercher Hyungwon et Minhyuk, et vous vous barrez dès que vous les avez trouvé. Moi je m'occupe de Kihyun, dit-il en commençant déjà à s'éloigner.

- Attend, c'est bien trop dangereux d'y allez seul... et puis on arrivera pas à se retrouver si on se sépare, gémit IM en lui attrapant le bras.

Wonho avisa un instant le plus jeune, affrontant ses yeux implorant, puis soupirant en venant lui murmurer quelque-chose. Même s'il tendit l'oreille, Shownu ne parvient pas à entendre de quoi il s'agissait.

- Il ne sera pas seul, j'irai avec lui, Intervient Baekhyun.

Leur jeune mutant s'exprimait pour la première fois depuis le début de ce chaos et, encore une fois, Shownu jugea cela comme plutôt étrange. Mais Wonho semblait d'accord, alors il ne fit aucune remarque. Ils n'avaient plus réellement le temps de discuter, la situation était grave, trop grave.

- Faisons donc ça, tachez de rester en vie, clama-t-il alors en agrippant les bras de Jooheon et IM, afin de les entraîner à sa suite.

- Vous aussi, ne mourrez pas bêtement, répliqua Wonho, qui faisait de même avec Baekhyun.

Ainsi, à la sortie de cette pièce qu'ils avaient si longuement fréquenté tous ensemble, ils se séparèrent sans un dernier regard.























(...)
















Kihyun courait presque à l'aveugle, au milieu de couloirs inconnus baignés dans le noir.
Est-ce qu'il se dirigeait vraiment vers ses camarades prisonniers ? Il n'en savait rien, mais il lui était impossible de s'arrêter pour réfléchir à sa trajectoire, puisqu'il courait essentiellement pour sa vie.

Même si il ne les voyait pas, il savait parfaitement que Hanbin et son pote soldat le suivaient de près. Il entendait leur pas derrière, leur course effréné pour ne pas le perdre, leur fureur effrayante. Si ils l'attrapaient, sûrement ne survivrait-il pas à l'affrontement qui s'en découlerait.

Plusieurs fois il manqua de tomber, surtout quand il prenait des virages serrés. Ses pieds glissaient sur le sol serti d'un lisse carrelage, au point même qu'a chaque mouvement trop brusque vers la droite ou la gauche il se sentait faire du sur-place l'espace d'une brève seconde. Des secondes qui, dans une course poursuite comme celle-ci, devenait cruciales.
La prison était si grande qu'il ne savait pas où il se trouvait exactement, mais bien vite il se rendit compte qu'il n'avait pas prit le bon chemin. Les lieux ne lui rappelait rien, il n'avait ni rejoint les dehors, ni même le couloir qui pourrait le mener à ses camarades. Or, dans le cas où il aurait pris la bonne direction, la distance parcouru l'aurait déjà mené à des lieux plus familiers.
Il jura silencieusement en comprenant son erreur.

Mais il lui était impossible de faire demi-tour, puisque les deux autres le poursuivaient toujours. De plus l'un d'eux était armé, ne lui laissant ainsi aucune chance de leur échapper si il tentait de se faufiler à travers leurs bras.

Le manque de pratique sportive se faisait durement ressentir à travers ses muscles qui se resserraient, et s'enveloppaient dans une profonde et épuisante douleur. Il avait parfaitement conscience que son corps ne supporterait plus ce rythme bien longtemps, il lui fallait donc trouver une solution et rapidement.

Plusieurs portes s'offraient à lui, mais il avait bien trop peur de pénétrer l'une d'elle et de se retrouver bloqué dans un cul de sac. Dans un environnement aussi inconnu que celui-ci il ne pouvait pas deviner laquelle mènerait possiblement à une sortie. Pourtant continuer une course ainsi restait une option plus dangereuse encore. Les pas se rapprochaient derrière lui et comblaient petit à petit une distance qu'il ne tenait plus. Ils la rattraperait d'une seconde à l'autre, ils la tuerait d'une seconde à l'autre...
Alors que son souffle se faisait de plus en plus souffrant, il aperçut de la lumière percer depuis le bas d'une porte. Une vive lueur instinctive passa dans son esprit, lui apportant l'impression que si il passait devant, s'en était fini. Il s'y engouffra donc sans réfléchir.

Mais à peine avait-il claqué la porte derrière qu'il se figea en avisant ce qu'il y avait en face. Les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, il détailla avec surprise le parterre de fleur qui se développait sous son regard.

Un arc-en-ciel d'une teinte violette, à des nuances diverses mais semblable, toute sans exception, et si nombreuse qu'il lui faudrait des heures pour toute les compter. De formes parfois variées mais forgées sur un modèle similaire, elles se vétissaient de frêle pétales violacés, parfois s'étendant sur du rouge, parfois du bleu, ou encore diverses autres couleurs. De fines tiges aux couleurs verdoyante soutenaient ces têtes aux allures d'ardentes couronnes, et il ne percevait pas la présence de la moindre feuille. Par endroit quelque plantation infantile perçait tout juste la terre, mais une grande majorité se présentait à la fin d'une vile croissance, dans des éclosions parfaites. Kihyun les observa, les lèvres écartés dans un fébrile sourire, et se sentit ébloui par la beauté des lieux. Tout était parfaitement organisé, un grand espace maintenu à bonne température, de petites lampes imitant le soleil qui caressaient les pétales humides, et un nombre incroyable de parterre, tous monté sur ce qui semblait de grandes tables sans pied, surement des récipient suffisamment grand pour contenir un nombre important de terre. De petites allées permettaient de slalomer parmi les fleurs, et on trouvait, aux extrémité de la pièce, divers ustensile de jardinage, des tables remplis de papier ou de matériels scientifiques, et même de grands tableaux gribouillés de craie.

Bien rapidement, Kihyun compris d'où venait ces plantes, quel était leur rôle dans une prison où elles semblaient faire tache, et un drôle de sentiment s'immisça à travers son être.

Un mélange d'effroi et de fierté.

Il n'eut malheureusement pas le temps de réellement s'attarder sur une réflexion analytique, puisque l'ébahissement laissa place un un frisson de panique lorsque les pas résonnèrent à une proximité alarmante. Poussé par une peur vive qui éclata dans ses poumons, il se jeta derrière un parterre et se mit à avancer à quatre pattes, dans l'espoir de quitter cet endroit avec un discrétion mesuré.
La porte s'ouvrit comme un gong, et une voix s'éleva dans la pièce :

- Yoo Kihyun ! On sait que tu es là, alors épargnes-nous une stupide partie de cache cache et montres-toi !

Il coupa, avec une douleur lascive, sa respiration saccadé, et égratigna ses genoux et ses paumes plus rapidement encore sur le sol. Toute ses pensées se terrèrent au plus profond de son crâne, ne laissant place qu'a cette alarme assourdissante de son esprit qui lui hurlait de quitter cet endroit au plus vite pour leur échapper. Mais le son de leur bottines non loin, ainsi que cette peur d'émettre l'écho d'un bruit, l'empêchait d'avancer à la vitesse souhaité.

- Je l'ai trouvé ! cria le soldat en apparaissant juste derrière lui.

Kihyun se redressa d'une coup et se mit à courir les larmes au yeux. Kim Hanbin émergea juste en face de lui, une arme tendu vers son visage. Mais sûrement n'avait-il pas eut pour objectif de le tuer, juste de l'effrayer, puisqu'il ne tira pas tout de suite. Malheureusement pour lui, Kihyun se trouvait dans un état bien trop second pour réfléchir correctement et, avec un stupide courage née du désespoir, il lui sauta dessus sans hésitation. Surpris, le chercheur perdit l'équilibre et n'eut pas le réflexe de presser la détente, le prisonnier lui arracha le revolver des mains et repris sa course.

Une idée germa soudainement dans son esprit.
Un idée qui risquait de lui coûter la vie, mais qui valait le coup.

"le liquide que l'on obtient avec les fleurs est extrêmement inflammable" avait-il fait remarquer un jour, alors qu'il discutait de ses recherches avec les autres. Comme d'habitude aucun de ses camarades n'avaient été bien attentif à ses paroles, n'étant jamais vraiment intéressé par les recherches. Mais Kihyun trouvait un plaisir certain dans cette analyse de la Mutation, ainsi chaque petit détail qu'il en ressortait devenait une fascination sans nom. Savoir que le liquide obtenu par la dissolution des fleurs prendrait rapidement et furtivement feu ne présentait pas d'intérêt réel pour ce qu'on lui demandait de faire, mais aujourd'hui ça allait lui sauver la mise.

Dans un coin de la pièce, il repéra des bidons entier de ce liquide violâtre, surement destiné à être jeté suite à ce qu'on estimait un échec. Les chercheurs avaient tellement essayé de le reproduire qu'ils se retrouvaient avec des litres et des litres a ne plus savoir qu'en faire. Des litres et des litres d'une potion qu'ils croyaient bercé d'inefficacité.

Une potion qui pourtant ne présentait pas tant de raté que ça, puisque Kihyun leur avait, contre toute attente, fourni la véritable recette de ses recherches.

Ce qu'il omettait restait le plus important, la vérité pure et dure sur une Mutation que lui-même ne comprenait pas encore si bien.

Il conservait en lui l'information qui leur manquait, celle qui les empêchait de comprendre en quoi les fleurs semblaient encore incompétente.

Kihyun devait détruite tout ça.

Les fleurs, les graines, les jeunes pouces, les potions obtenus, ses recherches... Tout devait disparaître.
Maintenant que les chercheurs savaient qu'il leur mentait, ils n'auraient pas de mal à reprendre ses recherches et, avec un dur labeur, surement obtiendrait-il la vérité.

Mais il ne fallait pas que cela arrive, il ignorait pourquoi mais en était persuadé. Quelque-chose résonnait en lui, brûlait en lui, lui conférant le rôle de celui qui devait à tout prix préserver la vérité.

Il attrapa, difficilement, l'un des barils et le vida au sol. Il fit de même avec les suivants, laissant le liquide inflammable se reprendre sur le sol pourtant si blanc. L'efficacité serait plus grande si il en déversait dans toute la pièce, mais le temps lui manquait. Les deux hommes approchaient de nouveaux, des regards curieux porté sur ses agissements.

A l'aide du revolver qu'il tenait entre ses doigts, il tira dans leur direction afin de les dissuader de l'approcher. Le chercheur et le soldat se protégèrent comme il purent derrière les imposants parterres, mais n'engagèrent pas la moindre riposte.
Il le savait désormais, Ils avaient besoin de lui vivant.

Alors que les tirs s'enchaînaient et qu'il s'efforçait de taper du pied dans les barils pour qu'ils se rependent au sol, il repéra du coin de l'œil un petit amas de fiole vide sur une table en bois.
La tentation se fit intense, il s'arrêta un instant et attrapa l'une d'elle pour la remplir de jus de fleur. Puis il détala rapidement vers le coté opposé par lequel il avait pénétré la pièce, ayant repéré une petite porte au loin. Plus qu'a espérer que ça mènerait à une sortie, dans le cas contraire il accepterait tristement sa fin.

- DONGHYUK ARRÊTE-LA, hurla Hanbin.

Le jeune gardien s'empressa d'exécuter l'ordre et se redressa subitement, avant de tirer plusieurs coup de feu en direction du prisonnier.

Kihyun hurla de douleur quand une balle lui traversa la cuisse, avant de s'écraser lourdement sur le sol.
S'était-il suffisamment éloigné des bidons ? Ça il n'en savait rien, il imaginait sans mal que non. Il ne voulait pas mourir, cette idée la terrorisait, mais dans la précipitation il accepta le risque à contre cœur. Avec difficulté il se redressa, se retourna, et tira une dernière balle sur le liquide rependu au sol. Ce dernier s'enflamma dans un éclat soudain, des flammes grimpantes et rapidement envahissantes, qui bloquèrent le passage aux deux poursuivants.

Le jeune prisonnier tenta de se relever, de faire abstraction de cette vive déchirure que procurait la balle coincé dans sa cuisse. Puis il se remit à courir, toujours vers cette porte qu'il espérait un passage vers le dehors. Sa jambes pendant derrière son corps le ralentissait, mais l'adrénaline contenu dans le peu d'énergie qui lui restait poussa ses muscles à une performance que jamais autrement il n'aurait été capable de produire. La main tendu vers la poigné, ses doigts effleurèrent tout juste la sortie lorsque l'explosion retentit derrière lui. Une explosion vive qui perça le creux de ses tympans et l'étreignit dans des bras d'une chaleur trop intense. Si vorace et puissante qu'elle emportant avec elle la serre, les fleurs, mais également le chercheur et le soldat sûrement toujours à proximité.

Kihyun, lui, se trouvait de nouveau couché au sol, après avoir été projeté, parmi les débris du bâtiment que l'explosion avait soufflé en un instant. Une rivière de sang s'échappait de sa cuisse et diverses brûlures calcinaient l'étendu de son dos, l'agressant au point de douleur le plus dense qu'il n'avait jamais ressentit. Il était dans un état déplorable, presque mort.

Mais, malgré tout, encore en vie.

Difficilement, il se releva, le visage crispé de souffrance et des larmes de sang se répandant à l'étendu de son corps. Sa jambes glissait derrière, presque arraché, et il n'y voyait pas grand chose à cause de la fumée qui brûlait ses rétines. Mais cela ne l'empêcha pas de se traîner au milieu des cendres et des pétales violettes, telle une âme vacillant au centre d'un étendu mort.

Il marchait, dans ce qui semblait un rampement debout, et tenait toujours le fruit de ses recherches précieusement pressé contre son cœur.

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