Chapitre 5 : Une étrange journée


Isa

C'était la quatrième fois que je voyais un 0 s'afficher sur l'écran. Sérieusement, j'étais si nulle que ça ??? Je soupirai de désespoir. Mattéo s'en aperçut et s'approcha de moi.

- Regarde, dit-il.

Il me prit le bras et me montra le bon geste. Un frisson me parcourut le dos. Mon cœur battait de plus en plus vite.

- À toi ! Vas - y, fais ce que je t'ai dit. Tu vas voir, ce n'est pas si compliqué !

Je lui souris, et jouai. J'obtins trois points. J'étais fière de moi, même si ce n'était pas beaucoup. Mattéo me félicita. Il me dit en riant que j'arriverai peut-être à dépasser le score de sa petite sœur (qui elle, avait droit à des barrières sur le côté et à une sorte de toboggan pour viser droit). Je rougis, gênée. Il posa sa main sur mon épaule et me dit que ce n'était pas grave, que j'avais d'autres qualités, de nombreuses qualités, et que le bowling n'était, en soi, pas si facile. À présent, j'avais peur d'être aussi rouge qu'une tomate.

C'était au tour de Mattéo de jouer. Bien sûr, il fit un strike, pour la troisième fois depuis le début de la partie, et nous n'étions qu'à la moitié.

Le bowling m'avait fait oublier mon étrange rêve, ainsi que la mystérieuse soirée d'hier. Je n'y pensais plus, quand je sentis mon pendentif me brûler. Affolée, je le saisis, mais me brûlai la main. Alors, un réflex me fit le jeter au sol. Mattéo et quelques-uns de ses amis se retournèrent pour voir ce qui m'arrivait. Je me rendis alors compte que je venais de jeter un rubis par terre. Je me précipitai pour le ramasser. Il était à présent froid. Comment pourrai-je expliquer la raison de mon geste ?

- Il... Il y avait une araignée dessus.

Sérieux ? Je n'avais trouvé que cela comme excuse ? Je n'avais même pas peur des araignées !!! Tout le monde se mit à rire. Nina, la petite sœur de Mattéo, croisa les bras.

- Ce n'est pas gentil de se moquer. Moi aussi j'ai peur des araignées.

Mattéo sourit tendrement à sa petite sœur. Puis il s'adressa aux autres.

- C'est bon, les gars, arrêtez. Vous n'avez plus dix ans pour vous moquer comme ça. Ça l'a sûrement surprise, c'est tout. Allez, continuons.

Je posai ma main sur l'endroit de ma brûlure. Mattéo me demanda ce que j'avais.

- Rien. Merci, fis-je.

Puis je retirai ma main. Il écarquilla les yeux. Inquiète, je sortis mon portable pour voir ce que j'avais. Ma brûlure était apparente, comme si je m'étais brûlée au quatrième degré. Mattéo allait hurler, mais je vis dans mon reflet la brûlure disparaître aussi brusquement qu'elle était apparue.

- Qu'y a-t-il ? dis-je hypocritement.

- N... Non rien.

J'étais aussi troublée que lui, mais j'essayai de ne pas le faire ressentir. Et je n'étais pas au bout de mes peines.

Quand ma brûlure disparut totalement, Mattéo se frotta les yeux, comme si rien ne s'était passé.

Il s'approcha de moi, et me tendit un bout de papier.

- Tiens, dit-il. J'espère que tu pourras venir.

Je dépliai précautionneusement le bout de papier. Dessus, je lis "Samedi prochain, plage de Pallombaggia, 15h." Je levai la tête, troublée. Ce fut à son tour de rougir. Je compris qu'il venait de m'inviter à moi et à moi seule. Il me sourit. A ce moment là, mon cœur battit si fort qu'il faillit exploser. Dans mes mains, le papier que m'avait donné Mattéo prit feu. Comme ça, sans aucune raison. Comme si le feu avait besoin d'une raison pour brûler. Je le lâchai brusquement. J'avais l'étrange impression d'être à l'origine de ce feu. Alors, je m'enfuis, lâchement, en courant.


Chris

J'arrivai devant mon université. Mes parents posèrent leurs mains sur mes épaules.

- Allez, ne t'inquiète pas, ça va bien se passer.

Aujourd'hui, mes parents et moi avions un rendez vous avec le directeur de l'université de Corte, pour mon inscription.

Le directeur avança vers nous, et nous serra la main tour à tour. Il se présenta brièvement, échangea quelques mots avec moi, puis nous fit signe de le suivre. En traversant la cour, je remarquai la splendeur de mon futur établissement. Il était immense, et vraiment moderne, malgré sa construction il y avait plus de deux siècles. Le directeur entra dans l'un des bâtiments, et monta des escaliers en colimaçon, tout en nous donnant des informations sur l'université. Le bâtiment accueillait 4700 étudiants, dont 330 étudiants internationaux représentant 60 nationalités. C'était impressionnant.

Le directeur poussa enfin la porte de son bureau, et nous pria de nous asseoir. Je pris la chaise la plus proche de la fenêtre et m'assis. Le directeur commença à me parler, à me poser des questions, et j'y répondis presque automatiquement, sans prêter vraiment attention à ce qu'il disait. Non, ce que je regardais, c'était sa cravate. Elle était bleue claire, avec des fleurs roses fluo et des triangles jaunes de partout. Originale. A moment donné, j'eus peur qu'il ne remarque mon sourire moqueur, mais il n'en fut rien. Enfin, il s'adressa à mes parents pour finaliser l'inscription. Je regardai par la fenêtre. Le ciel était bleu, sans nuage, comme hier... Hier. Je n'y avais pas réfléchi, mais je n'avais aucun souvenir de hier soir. Une seule chose occupait mon esprit : un étrange rêve. Je secouai la tête. Ce n'était pas le moment de divaguer. Aujourd'hui était une journée très importante pour moi. Je me replongeai dans la contemplation de l'extérieur. De hautes montagnes bordaient l'université, on se sentait seuls au monde.

Mes parents partirent, et je me retrouvai seul. Le directeur m'avait proposé de faire un tour dans l'université pour avoir des repères Lundi. J'avais accepté. A présent j'errais dans l'établissement, croisant parfois des personnes que je connaissais de vue.

- Eh, mais c'est Chris Mariani !

Je me retournai. La personne qui m'avait interpellé me regardait fièrement. C'était un garçon, qui faisait à peu près ma taille. Il était adossé à un arbre, et avait un sourire moqueur. Je le connaissais. Il avait été mon ami en primaire, puis quand Raphaël était arrivé, il ne l'avait pas accepté, et nous étions devenus ennemis. Au collège, une fois, il avait jeté une pierre sur mon frère. Je m'en souvenais encore.

Comme si il avait lu dans mes pensées, il ramassa une pierre et me défia du regard. A ce moment précis, je sentis une brûlure au niveau de mon pendentif. Mon visage se crispa. Mais j'essayai de ne pas le lui montrer. Ne pas faiblir. Je le regardai dans les yeux. Il jeta la pierre sur moi. Je ne bougeai pas. La pierre, lancée avec beaucoup de puissance, s'arrêta à quelques centimètres de mon visage, et tomba au sol, comme si elle venait de rencontrer un obstacle. Mais il n'y avait rien. La brûlure cessa. Devant mes yeux, mon ennemi devint pâle.


Raphaël

Je m'allongeai sur le sable. Ellena m'avait raconté son étrange rêve, puis elle avait sorti la pierre de lune. Étant donné qu'elle était comme dans notre rêve, et que la soirée de la veille était comme inexistante, nous nous étions demandé si notre rêve n'avait pas sa part de réalité. Puis nous avions parlé de Paris, et je lui avais raconté ma vie là bas.

A présent, elle était en train de se baigner. Elle était courageuse, car l'eau était froide en ce mois d'octobre. Je la vis plonger au loin. Je sortis mon portable et écrivis à mon frère.

" Alors ça se passe comment ?"

Il me répondit presque simultanément.

"C'est super grand"

Je regardai la photo qu'il m'avait envoyé. C'est vrai que c'était très grand. Ma rentrée à moi était Lundi. J'étais stressé, mais une chose me rassurait: Ellena était dans ma classe. Elle ne le savait pas encore, elle ne le saurait que Lundi. Moi je le savais, et je comptais lui faire une surprise.

Mon téléphone vibra.

"Tu devineras jamais ce qui m'est arrivé"

"Dis !"

"Un truc dingue. Je t'expliquerai c'est compliqué. Mais on aurait dit que j'avais une sorte de bulle de protection autour de moi..."

Voilà, maintenant j'étais impatient qu'il arrive.

"🤔 OK tu pourras nous rejoindre sur la plage"

Il se passait vraiment beaucoup de choses étranges aujourd'hui.

Je regardai au loin. Je ne vis pas Ellena. La mer était calme, et si elle avait eu la tête hors de l'eau, je l'aurais vue. Je continuai à fixer l'océan. Je ne m'inquiétais pas trop car Ellena était une très bonne nageuse, mais j'étais un peu intrigué. Et puis les minutes passèrent, et l'angoisse me saisit. Enfin, Ellena apparut à la surface. Elle replongea. Le même phénomène se produisit. Au bout de deux ou trois minutes, je la vis sortir de l'eau et s'avancer sur la plage. Elle saisit sa serviette et s'assit à coté de moi.

- Raphaël, je crois que j'ai amélioré mon apnée.

Je la regardai, interdit.

- Quoi ? demanda-t-elle.

- J'ai eu super peur, je croyais que tu t'étais noyée !!! Je ne te voyais plus ressortir de l'eau.

Elle plissa les yeux.

- Attends, je vais essayer. Chronomètre moi.

Et elle plongea dans l'eau. L'attente fut longue pour moi, et au bout de trois minutes je recommençai à m'inquiéter. Je me levai et m'approchai de la mer très claire de la plage. Je vis Ellena sous l'eau, les yeux ouverts. Elle me vit à son tour et me fit un geste de la main. Elle effectuait des cercles avec ses bras pour rester sous l'eau. Je ne vis aucune bulle d'air sortir de sa bouche. Pourtant, j'avais l'impression qu'elle respirait sous l'eau. Au bout d'un certain temps, elle ressortit. J'étais blanc. Que ce passait il donc aujourd'hui ?!

- J'aurais pu rester encore longtemps, mais j'en avais marre, me dit-elle. Combien de temps j'ai tenu ?

- Qua... Quatorze minutes et quarante huit secondes, bégayai-je.


Tom

- A plus tard maman !!!

Je sortis de la voiture, suivi de Manon. Ma mère s'éloigna. Le LaserGame était devant nous. Manon souriait.

- Merci, murmura-t-elle.

Je lui souris, et je rentrai dans le bâtiment. Je vis Landvic au fond de la salle. Il riait avec Laura.

Il nous aperçut et s'avança vers nous.

- Joyeux anniversaire ! fis-je en lui tapant sur l'épaule.

Manon le remercia de l'avoir invitée, et lui souhaita à son tour un joyeux anniversaire. Les personnes arrivaient peu à peu. Quand tout le monde fut là, Landvic nous demanda de nous diriger vers la salle d'équipement. Un animateur nous donna nos gilets, et une sorte de pistolet à laser. Il nous dit de nous départager en deux groupes. L'un de nous proposa de faire une équipe de filles et une équipe de garçons, mais Landvic voulait être avec Laura, et il y avait beaucoup plus de garçons que de filles. Je me mis avec Manon, car elle était de loin la meilleure d'entre tous. Et puis aussi parce qu'elle ne connaissait pas grand monde mis à part Landvic, Laura et moi.

L'animateur ouvrit les portes de la salle. Manon me fit signe de la suivre. Elle avait déjà un plan pour battre son record. Je la suivis. En moins de 5 minutes elle avait plus de 2000 points sans avoir perdu une seule fois. Je continuai à avancer.

Soudain, je ne la vis plus. Je l'appelai. Elle ne répondit pas. J'entendis des pas. Quelqu'un approchait. La personne tira, puis s'enfuit en courant. Devant moi, je ne reconnus plus rien. J'entendis à nouveau des pas.

- Je suis là, Tom !

Manon avança, Puis elle s'arrêta net. Elle leva la tête, écarquilla les yeux.

Mes pieds ne touchaient plus le sol, et je flottais, sans pouvoir redescendre.


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Fin du chapitre 5 !!!

Comme d'habitude, le chapitre 6 sera publié Samedi.

Allez, un petit indice : il sera une parenthèse dans l'histoire.

De ce fait, il comportera plusieurs sous-chapitres explicatifs qui seront publiés matins et soirs durant 2 jours...

Je ne vous en dit pas plus. À Samedi !

Ps: En attendant, donnez moi votre avis !!

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