Chapitre 17.
17.
«Il y a une longue route devant nous. Nous devons apprendre à oublier la douleur, ignorer les regrets et continuer à avancer.»
Nathan
- Dit moi ce que tu veux savoir, je demande à Eli.
- Ton plus lointain souvenir...
Je la regarde tout en réfléchissant. Elle est couchée sur le dos et elle enroule une mèche de ses longs cheveux autour de son doigt. Ce simple geste, si naturelle, la fait resplendir dans la pièce pourtant légèrement sombre.
- J'était chez ma grand-mère, Antoinette. Je crois que je t'en ai déjà parlé. Je devais avoir environ cinq ans. Et elle me racontait son enfance. Toutes les épreuves qu'elle a vécu. C'était vraiment une personne forte. Je l'admire énormément. Elle a vécu la seconde guerre mondiale, durant laquelle elle a dû se cacher. Et elle a perdu une grande partie de sa famille à cette période là. Donc bref, je me souviens qu'elle m'avait raconté tout ça et j'avais pleuré. Elle m'avait ensuite prise dans ses bras pour me consoler, comme si j'avais besoin de plus de réconfort qu'elle a ce moment là.
- Waouw...
- Ouais comme tu dis. C'était la personne la plus courageuse que j'ai connu.
- Ok... Je sais que c'est un sujet sensible mais apparement, tu étais vraiment instable a une certaine période. Tu voudrais bien me raconter ?
Je prends une grande inspiration. Repenser à tout ça me fait le même effet qu'un énorme coup de poing dans le ventre. Mes mains tremblent sans que je puisse les contrôler, et j'ai l'impression que des larmes vont couler le long de mes yeux au moindre instant. Repenser à elle est apparement toujours autant douloureux, malgré le fait que je me mente à moi-même la plupart du temps.
- Je l'avais rencontré pour la première fois dans un café en ville. J'avais été comme attiré vers elle comme un aimant. Sa beauté naturelle et sa gentillesse m'avait touché dès les premiers instants de notre conversation. Tout était allé vite entre nous deux, si bien que nous nous étions mis en couple quelques semaines plus tard. C'était mon premier amour, tout était nouveau pour moi. J'ai appris à l'aimer petit à petit, avec le temps. Jusqu'au moment où tout a été détruit. La fin d'un rêve éveillé. On était à une soirée, on avait tous les deux un peu trop bu. Et une dispute, parmi tant d'autres, nous a détruits tous les deux. Je sais même plus pourquoi nous nous sommes disputés, mais j'étais fou de rage contre elle. J'ai noyé cette rage et mon chagrin dans l'alcool. Et j'ai fini par embrasser une autre fille, devant elle. Comme pour lui faire payer, et pour lui montrer à quel point je la détestais à ce moment. Alors que je l'aimais de tous mon coeur. Tellement. Mais l'alcool m'a transformé cette nuit là. Quelques jours plus tard, j'ai trouvé devant la porte de ma maison les quelques affaires que j'avais laissé chez elle ou que je lui avais offert. Et une lettre, avec seulement quelques mots. J'espère que tu le regretteras. Je veux juste t'oublier. Ce sont les dernières nouvelles que j'ai eu d'elle. Elle était partie de la ville, et je n'ai jamais réussi à retrouver sa trace. Et je suis devenu une épave, sans elle.
J'arrête de parler, et seul le silence, marqué par le léger bruit de nos soufflés réguliers, nous entoure. Je ferme les yeux pour tenter d'oublier cette période. Je n'étais plus moi-même, j'avais l'impression que sans elle, rien n'étais plus pareil.
- Et comment tu t'en ai sorti ? Me demande Eli au bout de quelques minutes.
- Grâce à Flavia et Théo. Ils ont été la pour moi, ils m'ont soutenu même si je les détestais à cette période. Je leur en voulait d'essayer de me faire croire à l'espoir, j'en voulais au monde entier de continuer à vivre, j'en voulais à la planète de continuer à tourner. Car pour moi tout c'était arrêté. Tout le lycée me jugeait, mais je m'en fouttait. Car elle n'était plus là, et tout était de ma faute.
Ma voix se brise une nouvelle fois lorsque je prononce ces derniers mots, comme pour montrer que je suis toujours autant touché par sa disparition.
Eli se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Mes mains tremblent toujours autant, mais je la rapproche de moi pour lui rendre son étreinte. Le nez dans se cheveux, je tente de revenir à moi. Reprendre le contrôle de mes sentiments. Repousser le passé aussi loin que l'on peut. Son parfum naturel à la vanille m'envenime.
Elle lève lentement la tête vers moi. Nos visages sont prêts l'un de l'autre. Aucun de nous deux ne bouge.
Les secondes passent.
Lentement.
Similaires à des heures.
Ou peut-être bien plus.
Puis nos lèvres se trouvent sans même se chercher.
Eli
Nos soufflés se mêlent l'un à l'autre. Le baiser que nous échangeons est chargé d'émotions. J'ai l'impression que le temps d'arrête, que tout disparaît autour de moi, que Nathan est le centre du monde. Un monde magique et merveilleux, qui resplendit de milles feux.
Nathan.
Flavia.
Retour à la réalité.
Je m'écarte brusquement. Mes yeux sont écarquillés de panique. Mon souffle s'accélère sans que je puisse contrôler ma respiration.
- Nathan je suis désolé je...
Je ne trouve pas les mots pour m'exprimer. Je relève les yeux vers son visage. Il semble tout autant perdu que moi.
- On... On oublie okay ? Rien n'est arrivé. Je suis désolé aussi.
Sa voix vacille. Ma tête tourne. Je lui tourne le dos et sors de sa chambre sans même lui répondre. J'ai besoin d'être seule, de réfléchir à ce qui vient de se passer.
***
Les étoiles brillent de plus en plus au dessus de moi, au fur et à mesure que l'obscurité enveloppe mon environnement. Comme des milliards de petites lumières que quelqu'un allume pour remplacer le soleil, elles scintillent comme pour marquer leur présence dans ce vaste infini qui nous surplombe.
Le léger vent renforce l'impression de fraîcheur de la saison, et me fait légèrement trembler. Mais allongée dans l'herbe, je tente d'oublier cette température déplaisante et me concentrer sur les astres. Mon carnet de dessin dans les mains, je tente une fois de plus de représenter cette réalité si belle et majestueuse dans le futur.
Je ne veux pas penser à lui. Le dessin me permet de fermer totalement mon esprit à toutes pensées indésirables. Mais malgré tout, son regard me revient sans cesse en mémoire.
Tout comme sa longue chevelure blonde se balançant dans son dos au rythme de ses pas. Flavia. Mon amie. Que j'ai trahi.
Trahir quelqu'un crée une douleur presque insoutenable, surtout lorsque l'on tient à cette personne. Et je tiens à Flavia. Presque comme une sœur, elle m'a accueillie quelques mois plus tôt. Sa bonne humeur, sa gentillesse et ses conseils me permettent de percevoir mes journées sous un jour meilleur. Grâce à elle, j'ai pu réduire mon obsession pour le passé.
Elle est importante pour moi.
Mais je l'ai trahie, et je ne me le pardonnerai jamais.
Je me lève d'un coup, et, abandonnant mon carnet de croquis au milieu du jardin, je sors de la propriété. Je me dirige vers une maison qui m'est maintenant familière. Chez Théo.
-------.
Salut tout le monde !
J'espère que ce chapitre vous a plu. J'attends en tous cas vos réactions ! 😏😛
Les vacances sont enfin arrivées ! Je crois que je ne les ai jamais attendues avec autant d'impatience 😂
Mais je pars malheureusement pendant deux mois, et je vais avoir très peu accès à internet. J'écrirai donc la suite et je posterai des chapitres dès que possible, mais à intervalle pas du tout réguliers. Excusez moi 💗
Bref... N'hésitez pas à commenter ou à voter si mon histoire vous plaît, car ça m'encourage vraiment beaucoup à continuer ! 💙
So.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top