16. LE JEU DU POUVOIR

ALAN

Les petites taches jaunes et blanches qui scintillent dans la nuit puis se mouvent au grès de l'eau tiennent de la magie. Les lumières urbaines se projettent sur le lac noir et donnent une impression de continuité avec ce ciel de printemps parsemé d'étoiles. Tel un miroir, à l'image inversée entre l'infini et la terre.

Devant moi, Nora se tient debout enveloppée dans un drap, elle contemple ce magnifique tableau aux multiples contrastes que nous présente le lac Léman. Couverte de ce tissu blanc dont une partie traîne au sol, elle me fait penser une fois de plus à une déesse.

Nora dégagera toujours cette aura sensuelle et mystérieuse. Dans mes délires je viens à me demander si par moment elle est réelle. Où étais-tu tout ce temps ? Certainement dans un monde parallèle, dans un univers différent du mien.

Lorsqu'elle croise mon regard qui se reflète contre cette baie vitrée, elle perd de sa contenance puis serre en poings la couverture contre sa poitrine faisant bondir d'avantage ses seins. Sa réaction me sort de mes chimères et me rappelle qu'elle fait partie du commun des mortels.

Elle est accessible, à portée de main et ce soir elle est toute à moi. Son attitude qui pourrait faire penser à une envie de protection n'en est pas une. Au contraire ce simple geste la trahie et je devine ô combien, elle attend que je prenne les devants.

Au fil de nos rencontres, j'ai appris à déchiffrer toutes ses mimiques et ses expressions et là je devine clairement à la façon dont elle plisse ses yeux qu'il s'agit d'anticipation sexuelle. Sans la quitter du regard, je m'approche d'elle et repousse ses cheveux pour embrasser sa nuque.

Elle incline la tête, dégage sa gorge pour mieux me l'offrir et je souris avant de poser mes lèvres sur sa peau douce et chaude. C'est une autre femme qui les yeux mi-clos, les lèvres gonflées par nos précédents baisés passe une main dans mes cheveux pour m'encourager à intensifier mon étreinte.

Oui, Nora a plusieurs facettes et c'est pour cette raison que j'ai eu tant de mal à décoder sa personnalité. En cet instant, elle est très différente de la femme qu'elle était lorsqu'elle a franchit le seuil de cette porte. A chaque fois qu'elle arrive, elle se montre renfermée et pudique, ne sachant pas comment m'approcher.

Je pensais qu'à force de nos retrouvailles, cette barrière finirait par s'estomper mais il n'en est rien. Elle devient de plus en plus distante m'obligeant ainsi à devoir jouer de patience ou de ruse, jusqu'à ce que cette barricade tombe pour qu'elle se dévoile telle qu'elle est maintenant.

Celle qui se languit de mes caresses, qui assume sa sauvagerie, qui se montre aventurière et passionnée. La fois où avant qu'elle n'entre, je lui ai sauté dessus était un leurre destiné à calmer toutes ses appréhensions. Mais laquelle de ces femmes est la vrai Nora ? Aurait-elle un trouble de la personnalité ? Non impossible ! C'est de la réserve, elle me l'a déjà dit à plusieurs reprises, elle a peur. Pourquoi a-t-elle autant de méfiance à mon égard ?

Un gémissement s'échappe de ses lèvres entrouvertes et je décide d'arrêter avant que ça n'aille plus loin. Tout à coup, contrariée, elle écarquille ses yeux dorés et me lance un regard sévère. Ce soir, je veux des réponses et je les obtiendrai.

— Il faut qu'on discute Nora.

A ces mots, elle cligne plusieurs fois des cils prise de panique à l'idée d'affronter tout ce qu'on ne se dit pas. Il est grand temps.

— Ah bon ? Je n'ai pas très envie de parler figure-toi !

Oui, comme toutes les autres fois où tu as tout fais pour limiter le dialogue... Je lui prends une main pour la guider sur le lit mais cette fois-ci je sais comment y parvenir. Une fois assis en face d'elle, je pose mon pouce sur ses lèvres pulpeuses.

La faisant taire avant qu'elle ne prenne à nouveau la parole. Elle a compris et se laisse faire docilement. Je contemple sa beauté, m'égare sur le renflement de ses seins laissant mon doigt descendre à la naissance de sa poitrine. Je l'incite à défaire ce poing qu'elle tient serré fermement depuis tout à l'heure.

Elle finit par capituler. Le voile blanc s'ouvre, dégageant un sein ainsi qu'une partie de son ventre. Le piercing sur son nombril qui brille appelle au toucher. La voir ainsi à moitié nue m'envoie immédiatement une décharge électrique jusqu'à ma verge. Tout en caressant ce sein visible je l'embrasse voracement. Elle passe ses mains autour de mon cou puis se laisse glisser contre les coussins m'entrainant à sa suite.

— La semaine prochaine je n'aurai pas le temps de venir à Lausanne alors j'aimerais que tu viennes à Genève, chez moi.

— D'accord, me répond-elle du tac au tac comme hypnotisée puis m'embrasse avidement à son tour.

Voyant qu'elle n'a visiblement rien écouté de ce que je viens de lui dire, je lui pince fort le mamelon.

—   Aie !

— As-tu entendu ce que je t'ai dit ?

— Oui, oui ! La semaine prochaine tu ne pourras pas venir.

— Et ?

Elle me fait un sourire espiègle et se mord la lèvre inférieur pour contenir un fou rire. Je feins de lever les yeux aux ciels faussement exaspéré. En réalité mon ego d'homme est plus que flatté. Je lui fais de l'effet c'est certain mais il faut qu'elle reste un minimum concentrée.

— J'aimerais que tu viennes à Genève, passer la nuit chez moi, plus précisément.

Je n'attends pas sa réponse et plonge ma main pour dégager complètement la couverture. Ensuite, je pose ma tête contre son buste d'où j'entends battre follement son cœur. Ma langue vient happer un de ses tétons pendant que mon autre main malaxe le deuxième. Entre deux gémissements, elle me murmure tout bas :

— Je préfère qu'on se voie ailleurs que chez toi.

Je me redresse puis embrasse son nombril brillant.

— Pourquoi ?

Devenant très sérieuse tout à coup, elle prend appui sur ses coudes et me répond timidement.

— Parce que c'est intime.

Encore et encore des peurs et des blocages. Je me lève, prend ma verge luisante entre mes mains et me frotte contre sa vulve bouillante. Elle sursaute et hoquette avant de basculer la tête en arrière.

— Nora, il n'y a pas un seul grain de beauté sur ta peau que je n'ai pas déjà embrassé. Ce qu'on fait dans cette chambre est plus qu'intime.

Afin d'appuyer au mieux mes propos, j'enfonce mon gland à l'orée de son intimité.

— Alan ! crie-t-elle gémissante et suppliante.

— De toute façon tu es déjà venue chez moi donc ce n'est pas une nouveauté.

Tout en parlant, je dessine de petits cercles tout autour de son clitoris. Elle soulève son bassin pour m'inciter à m'introduire en elle. D'une pression ferme je l'arrête en appuyant de ma main sur son ventre et ainsi la contraint à rester plaquée au lit.

— Pas tout de suite.

Je me penche par-dessus son corps et elle en profite pour enrouler ses jambes autour de ma taille, voulant à tout prix que je la comble. La vilaine! Je ne cède pas malgré la tension extrême de mon sexe tendu à m'en faire mal. Je lui mords l'oreille avant de demander calmement.  

— Est-ce pour cette raison que tu ne m'as jamais invité à dormir chez toi ?

— Oui ! Oui ! Oui ! dit-elle en se frottant sans aucune retenue contre mon pénis érigé.

Je glisse mes mains sous ses fesses et la soulève maintenant ses jambes autour de ma taille. Ses bras sont autour de mon cou, ses yeux dorés brillent d'excitation, ses joues sont légèrement rougies et ses lèvres restent entrouvertes en attente... Nous nous regardons telles deux affamés, nos respirations deviennent lourdes. Ma virilité contre mon nombril est prise au piège par son intimité que je sens pulser.

— Alors quand penses-tu m'inviter chez toi ?

— Jamais ! souffle-t-elle haletante.

— Tu es sûre de ce que tu dis ? Dis-je en imprégnant du bassin un mouvement de haut en bas contre son sexe glissant et luisant.

— La semaine d'après ! couine-t-elle en se tortillant pour essayer de me guider en elle.

— Vendredi ? Finis-je par proposer sans céder.

—  Oui, vendredi ! Je t'en prie Alan !

—  Aurais-tu des questions en suspens, dis-je taquin alors que je sens ma sueur couler le long de mon dos.

— J'en ai des tonnes mais pas maintenant !

— Quand alors ? Tu sais que je suis capable de rester comme ça jusqu'à ce que tu parles !

— Je parlerai mais d'abord fais-moi... l'amour s'il te plait, me dit-elle tremblante.

J'ai gagné, un pan de son mur vient de se briser. Conscient que dans l'immédiat je ne parviendrai pas à en obtenir davantage, je la jette sur le lit satisfait de cette petite bataille et m'exécute. Un râle bestial et incontrôlable quitte le fond de mes entrailles lorsqu'elle m'accueille brûlante en elle. Tous mes muscles se tendent en attente de la délivrance. Putain je vais éjaculer plus vite que prévu ! Elle se met à onduler et crie :

— Plus fort ! Plus fort !

Alors je cède et la pilonne sans vergogne. Cette nuit, en symbiose parfaite, elle finira par crier mon nom en même temps que moi le sien.

***

Publié le 19.06.2018

1. Devinette : Alan a-t-il réellement gagné une bataille ? Vos avis ?

2. Auteure : je vous présente hypnotxque pour celles qui ne connaissent pas encore son talent, je vous laisse découvrir son magnifique roman
« AMNÉSIA »

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