PREMIÈRE PARTIE -5.

-5.

C'est lors d'une de ses énièmes visites au cimetière qu'il entendit de nouveau parler de Lena.

C'était plus d'une semaine après son appel, et Fernando commençait à sérieusement s'inquiéter. Il était au milieu d'une grande discussion avec Valentina, en train de lui parler d'Elsa, sa petite dernière, quand son téléphone se mit à sonner.

Évidemment, la première chose qu'il pensa fut « c'est enfin elle, c'est Lena ». Puis ensuite, « tu te fais un faux espoir, Nando, c'est certainement juste un de tes amis ». Finalement, il décida d'arrêter de jouer aux devinettes, et quand il regarda l'écran, il fut surpris de voir encore un numéro inconnu.

-Allô ? il répondit, pas sûr.

-Fernando ? Fernando Torres ? demanda la voix à l'autre bout du fil.

-C'est moi. Si vous êtes une journaliste, ou une supportrice, je vais vous demand—

-Je suis la mère de Lena. Lena Alcade.

-Est-ce qu'elle va bien ? il se redressa soudainement.

Un silence accueillit sa question.

-Non, lâcha finalement madame Alcade. Non, elle ne va pas bien. Elle ne répond plus à nos appels. Elle ne veut plus nous laisser entrer dans son apparemment. Tout ce qu'elle fait, c'est te réclamer.

Fernando se mordit la lèvre. Pour que les Alcade l'appellent, c'est que Lena devait vraiment aller mal. Parce qu'ils lui avaient bien fait comprendre qu'il ne voulait plus jamais ni le voir, ni lui parler.

-Je...vous pouvez me donner son adresse ? il demanda finalement, et quelques minutes plus tard, il était déjà dans sa voiture, prêt à démarrer. En vérité, elle n'habitait qu'à quelques minutes de chez lui, ce qui le surprit. Il se gara avant de vérifier l'heure : il lui restait deux heures avant d'aller chercher les petits à l'école. Elsa, elle, était à la maison avec Reina, mais il avait prévenu cette dernière qu'il ne rentrerait pas tout de suite.

Il sortit de la voiture et, suivant les consignes que madame Alcade lui avait donné, se dirigea vers le bâtiment D. Il ne perdit pas de temps et sonna à l'interphone de l'appartement 32 : celui de Lena.

-Je veux rester seule, maman, lança la voix de Lena quand elle répondit, et Fernando soupira.

-C'est moi. C'est Nando.

-Fernando ? Qu'est-ce que tu fais ici ? elle demanda, mais sans attendre de réponse, elle appuya sur le bouton pour ouvrir la porte.

En moins d'une minute, il était devant sa porte, qu'elle avait laissée entre-ouverte. Après hésitation, il entra et referma derrière lui. Il traversa le couloir et dès qu'il entra dans le salon, son visage se décomposa.

Il ne l'avait jamais vu comme ça. En huit mois d'amitié et trois ans de relation, jamais il ne l'avait vu dans un état pareil. Elle était toute blanche, à l'exception de ses yeux, qui étaient gonflés et rougis. On pouvait très clairement voir qu'elle avait pleuré, et pas qu'un peu. Elle qui avait toujours pris soin de ses cheveux les avait attaché en un chignon qui n'avait aucun sens sur sa tête, comme si c'était devenu une corvée de les coiffer.

-Lena...il souffla, et même s'il avait peur de sa réaction, il s'approcha pour la prendre dans ses bras. À sa grande surprise—il s'attendait presque déjà se prendre une claque—, elle se laissa faire, et une fois blottit dans ses bras, elle se mit à pleurer.

-J'ai tué ma sœur, elle ouvrit enfin la bouche. Je l'ai écrasé.

-Je suis désolée, Lena, je suis tellement désolé.

-Je ne veux plus me sentir comme ça, elle gémit, je veux que quelqu'un enlève la douleur, je me sens horrible, je—

-Hey, regarde-moi, il lui demanda, ou plutôt, lui ordonna.

Il attrapa son menton et planta ses yeux dans les siens. C'était sa faute, si elle était dans cet état, c'était sa faute, si ses yeux étaient vides de joie, vide de vie.

-Tu es forte, Lena, tu es forte et tu vas réussir à te battre contre cette douleur. Tu te souviens de cette fois où tu t'es cassée le bras en tombant d'un arbre et où tu étais persuadée que ce n'était rien parce que « la douleur, c'est dans la tête » ? Tu te souviens combien de temps tu es restée à te convaincre de ça avant d'enfin aller te faire plâtrer ?

-Neuf jours, elle répondit. Mais j'avais dix ans, Fernando...

-Exactement. Et maintenant, tu en as vingt-sept, bientôt vingt-huit, et tu es encore plus forte.

Elle hocha la tête, et même si elle n'avait pas l'air convaincu, Fernando apprécia le geste.

-Je te promets que je vais t'aider, d'accord ? On va te sortir de là, Lena.

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Fin de la partie 1 ♡

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