Les voix du passé se joignent au présent

J'ouvrai la porte de mon appartement à Natsu, le laissai entrer avant de la refermer. Enlevant mes chaussures et posant mon sac, je l'invitai à me suivre et je découvris une nouvelle fois cette pièce qui désormais était mon chez moi. C'était une simple pièce qui avait tout de même une assez large surface pour pouvoir caser mon lit, une armoire, une table, un bureau, une petite bibliothèque et dans un coin le nécessaire pour la cuisine. Les meubles ne m'appartenaient pas, ils étaient à la propriétaire. Au milieu de la pièce, 5 cartons, autrement dit la moitié de ce que j'ai amené. J'avais déjà rangé mes vêtements, les draps, les serviettes de bain et tout ce qui touche à la salle de bain. Dans les boîtes empilées méthodiquement se trouvaient tous mes livres et tout mon matériel d'écriture, de dessin. Ce n'était pas le plus compliqué à déballer, mais c'était la seule chose qui m'était venue à l'esprit sur le chemin de la maison, alors...


« Bon bah... Fais comme chez-toi, hein ? » souris-je à Natsu, qui détaillait la salle à l'aide de ses yeux onyx.


Il acquiesça d'un "Mmhmh" et posa son sac et ses chaussures près des miens, dans l'entrée. Puis il se tourna vers les carton : il se demandait sûrement ce qu'il y avait dedans. J'en profitai pour détailler son visage, pendant qu'il faisait un combat de regard avec ces boîtes et que dans ma tête s'installait un air de western qui caractérisait si bien les duels de l'Ouest. Ses yeux étaient plissés, un air drôlement sérieux s'affichait sur sa figure, ses lèvres légèrement en avant et resserrées. Il fallait avouer que cette moue qui se voulait très sérieuse était adorable.

Adorable ? Pourquoi est-ce que je le trouve adorable ? Le peu que j'ai vu de lui c'est qu'il est certes très mignon mais il peut être carrément con. Je chassai donc cette pensée étrange, me dirigeai vers le coin cuisine et l'interpellai d'une voix qui - je l'espérais - ne trahissait pas mes pensées :


« Tu veux quelque chose à boire ? Si tu veux j'ai du.. » commençai-je tout en réfléchissant à ce que j'avais de comestible dans ma cuisine.

« Non merci, occupons-nous plutôt de ça ! » me coupa-t-il, motivé par... l'envie de lutter contre 5 pauvres cartons ?


Je pouffai un instant avant de prendre un couteau dans un tiroir et de revenir auprès du monticule de boîtes. Je saisis l'un des cartons et m'assis sur le sol tout en l'invitant à en faire de même. Tout en ouvrant, je lui expliquais :


« On va essayer de faire une pile de chaque chose, genre les papiers vierges d'un côté et d'un autre les livres. Si tu vois des feuilles avec des trucs écrits dessus évite de les mélanger avec les feuilles blanches. Et tout ce qui est stylo tout ça on les mettra dans un des cartons comme ça ça fera moins de bazar. » 


Il acquiesça d'un hochement de tête. On s'occupait du premier carton, classait méthodiquement les différents objets, il parlait de tout et de rien, je ne m'en préoccupais pas vraiment, absorbée à la fois par le rangement mais aussi, et surtout, par son visage. Ses cheveux couleur de cerisier - qui me semblaient toujours aussi irréels - retombaient légèrement sur son front et s'arrêtant juste au niveau de ses sourcils, fins mais eux aussi roses, qui se fronçaient, se haussaient pendant qu'il parlait. Plus bas, sa bouche bougeait sans cesse, affichant un sourire constant tout en laissant sortir une voix suave teintée d'une note enfantine. Et puis je m'attardai sur ses yeux... d'un vert sombre, ils étaient attirants, captaient la lumière et... étaient rivés sur moi.

Il me regardait le détailler. Il avait cesser de parler. Je sentis très vite l'embarras me gagner, mes joues me picoter, et je n'avais aucun mal à imaginer ma tête en cet instant. Je baissai les yeux sur mes mains qui avaient cessé de s'activer depuis un bon moment. Complètement gênée, j'alignai quelques mots pour m'échapper.


« Euh... C'est pas...Je veux dire... Je reviens ! » balbutiai-je, honteuse, tout en m'enfuyant dans les toilettes.


S'enfuir dans les toilettes. Pas malin du tout. Mais alors pas du tout du tout. Dans le classement du truc qu'il ne faut absolument pas faire dans ce type de situation, celle-là doit bien être dans le top 5... Non mais sérieux. Je suis chez moi, j'ai dépassé les limites de la gêne il y a des lustres, comment je sors de mes toilettes ?! Je peux pas lui faire face comme si de rien était ! Pourquoi je le regardais aussi ? Il n'a rien de bien spécial pourtant... je crois. Aller Lucy, on respire, on se calme. Tout ira bien. Maintenant, tourne cette poignée et sors. Comme si de rien était.

Je me rassis à côté des cartons qu'il vidait toujours et m'excusai. Il secoua la tête et sourit avant de lancer innocemment :


« T'inquiète ! C'est que ça arrive à tout le monde d'avoir une envie très pressante et soudaine. » 


Je le regardais sans comprendre avant de fixer le sol les yeux écarquillés et la bouche entre-ouverte. Attends, quoi ? Mais il me sort quoi ? Oh merde je suis pommée, il est con ou il le fait exprès ? Je dis quoi, je fais quoi ? J'ai juste envie de m'enterrer dans un trou et de plus jamais en ressortir tellement je suis embarrassée ! Aller, on respire. On évite d'exploser de rire ou de se mettre à pleurer. Décidément, s'il est incontestablement très mignon physiquement parlant, pour ce qui est du caractère c'est pas gagné gagné... Je décidai enfin de lever les yeux vers lui. Il ne me regardait pas : il avait les yeux braqués sur un petit papier rectangulaire qu'il tenait dans ses mains. J'allais me pencher pour voir qu'il le retourna vers moi, tout sourire.


« C'est toi, là ? T'es adorable ! J'peux la garder ? » 

« Rends-la-moi ! » m'écriai-je en essayant de la lui prendre des mains, en vain.


 On se battait - même si battre être un grand mot -, lui pour garder sa trouvaille, moi pour la reprendre. Absorbés par notre petit jeu, on finit par s'écrouler par terre, l'un contre l'autre, nos tête à peine à quelques centimètres chacune, mes yeux plongés dans les siens. Je l'ai rencontré - cogné - ce matin, et pourtant, j'en suis déjà extrêmement proche. N'osant plus respirer, je restai au-dessus de lui pendant qu'il me fixait d'un air indéfinissable.




BONSOIR ! ♥

Avant tout, je m'excuse de ne pas avoir posté plus tôt ! Vraiment désolée de vous avoir fait attendre, mais les soucis de santé ont eu raison de moi ces derniers temps, en plus de la flemme, des devoirs, de la fatigue et du manque d'inspiration. J'espère que ce chapitre vous aura plus, j'espère que cette relation n'avance pas trop vite, que ce n'est pas bizarre à lire.. Encore désolée de vous avoir fait attendre, et je vous fais des bisous. ♥




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