Prologue
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C'était distrayant comme jeu. Il fallait juste agiter cet objet rouge devant ses yeux, très rapidement. Et la couleur traçait comme des traits devant ses prunelles. S'il le secouait assez vite, il pourrait dessiner dans le ciel. Cette idée lui plut au point de s'arrêter et de se relever pour aller vers l'extérieur. On l'en empêcha. Un grand entoura son petit corps d'un long bras, et ce fut plus fort que lui : il hurla. Il détestait qu'on le touche. Sa peau collait à celle de l'autre, il sentait la sueur, c'était répugnant. Alors il cria, à s'en arracher les cordes vocales, serrant son jouet rouge dans ses mains pour ne pas qu'on le lui vole.
On répéta le même son plusieurs fois. Mais il s'en fichait. Il ne voulait pas voir les autres. Il voulait juste dessiner dans le ciel avec des traits rouges. On le lâcha enfin, et il put repartir, mais eut juste le temps de voir la porte se refermer sur le ciel bleu. Encore un grand. Qui répétait ce mot dont il se fichait complètement. Il allait hurler de nouveau. Il voulait tellement dessiner et peindre le ciel de rouge. Quand son regard se posa sur le sol, il se figea. Des carrés de toutes les couleurs parsemaient la moquette grise. Il en lâcha l'objet rouge et se laissa tomber devant. Aucun grand ne l'en empêcha cette fois. Alors il commença à décorer le sol de ces couleurs amusantes.
Le monde ne l'intéressait pas, ne l'atteignait pas. Il y avait juste les couleurs, leur disposition, le mouvement. Pourtant il releva la tête quelques minutes plus tard en entendant le piano. Il n'avait jamais prêté attention aux sons. Les grands parlaient, mais il ne les écoutait jamais. Les bruits du dehors l'indifféraient. Mais ce jour-là, le son attira son oreille et il abandonna là ses carrés de couleur pour en découvrir l'origine. Sur l'estrade d'ordinaire vide, un adulte nimbé de gris se tenait devant un objet rectangulaire d'où sortait le son. Il s'en approcha.
Il hurla quand on l'empêcha de monter sur l'estrade. À son cri, on le lâcha presque aussitôt, et il put rester debout près du grand gris. Les doigts au-dessus des touches blanches et noires allaient si vite qu'elles formaient des traits beiges devant ses yeux. Le pianiste dessinait sur le blanc et noir. Et il en ressortait une mélodie qui le fascina.
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