Chapitre 9 - Derniers mots


En état de choc, il mit quelques instants avant de relever la tête...
Peter était à ses côtés. Ce dernier posa une main sur son épaule. C'était l'un des rares moments où sa mine était grave, des larmes coulaient le long de ses joues.

- Je suis désolé. Je suis arrivé trop tard.

- Il...

- Oui, je sais... Je n'entends plus son cœur battre.

- Fais quelque chose. Je ne sais pas moi, un truc de loup-garou. Aide le à cicatriser.

- Ce n'est pas possible, Stiles. Il est déjà parti.

- Je.. J'aurais dû le sauver. J'aurais dû être là pour l'aider. Je..

- Ce n'est pas de ta faute.

Les oreilles de Stiles sifflèrent. Il n'entendait que des bribes de ce que l'oncle du mort racontait. Il n'y prêta pas attention.
Le reste de la meute arriva et essaya de le séparer du cadavre. Mais il s'y accrochait avec toute l'énergie du désespoir.

Peter se pencha, le regarda dans les yeux et lui dit tout bas :

- Il faut que je te dise quelque chose de très important au sujet de..

D'un coup de tête, il montra le corps de son neveu.

- Sérieusement ? Maintenant ?

- Oui.

Sans lâcher le corps inanimé, l'humain le regarda avec la plus grande des attentions.

- Il m'a beaucoup parlé de toi, ces dernières semaines. Tu étais son ami le plus proche. Il m'a dit qu'il voulait te laisser l'appartement..

- Mais il vient juste de... ! Sa voix s'étouffa.

- C'est important.. Pour lui. Tu sais, il joue au dur mais en fait... Il est.. Il était rempli d'admiration pour chacun d'entre vous... Je ne peux que répondre à sa dernière volonté. Je reviens.

Le froid lui glaçait les os. Ses mains tremblaient. Tout ça, semblait irréel. Il n'aurait jamais pensé voir, un jour, la mort du descendant des Hale. Il paraissait si.. Invulnérable.
Peter revint avec une enveloppe. Stiles dû s'y reprendre à 2 fois pour l'ouvrir. Il y découvrit un jeu de clés et une feuille avec quelque chose de griffonné dessus. Sa vision trouble l'empêchait de décrypter les mots. Il supplia Peter du regard, ce dernier comprit aussitôt la situation et commença à lire les derniers mots de Derek.

"Salut l'hyperactif.

Si tu lis ça, c'est que je ne suis plus là... Je sais que nos débuts ne furent pas faciles. On avait du mal à se comprendre, à se supporter même et puis, avec le temps, on a commencé à s'apprivoiser. On en a vécu des choses, je vous en serais toujours reconnaissant à toi et à Scott, grâce à vous, j'ai redécouvert le plaisir d'être avec les personnes qui me sont proches.

On ne s'est, malheureusement, pas parlé pendant 5 longues années, que de temps perdu ! Mais tu es finalement réapparu.

Depuis ton retour, je veux que tu saches que j'ai passé des moments merveilleux.. Ça faisait longtemps. Grâce à toi, je me sens moins seul. J'ai repris confiance. Tu m'apportes beaucoup au quotidien. Je n'ai pas ris comme ça depuis... Très longtemps.

Merci.

Alors je te le demande, reste, reste ici. Tout le monde a besoin de toi. Je ne serais plus là pour t'écouter te plaindre, il va falloir que tu sois fort. Et, sois heureux avec Lydia. Tu le mérites.

Prends soin du loft, il y règne une énergie particulière, l'énergie de ma meute. L'énergie de ma deuxième famille.
Au plus tard possible, j'espère.

Derek."

L'émotion le submergea. Un raz de marée de tristesse s'abattit sur lui. Il pleura jusqu'à ne plus en pouvoir.

- Je ne veux pas rester ici, si c'est pour que tout me rappelle toi. Je ne veux pas. S'il te plaît, reste avec moi. Je veux encore me plaindre, pars pas.

C'est avec une douceur infinie que Lydia le prit dans ses bras et qu'elle essaya de le rassurer.

- Stiles, écoute.. Tout va bien.

Elle lui toucha les cheveux. Ce contact était étrangement chaud.

- Comment ça, tout va bien ? Tu te fous de moi ? Il est mort Lydia, MORT !

- Écoute ma voix. Et calme toi. Il faut que tu reprennes tes esprits.

- Quoi ?

- Tu es en train de faire un cauchemar. Réveille toi.

Le cadavre disparut et tout devint flou. Il essaya d'ouvrir les yeux mais une morsure lumineuse le fit abandonner tout espoir de vision.

- Ça y est ? Tu te réveilles ? Je ne voulais pas le faire mais tu semblais si mal..

La voix fluette de Lydia avait laissé place à une voix plus lourde, plus masculine. Il la reconnut tout de suite.
Dans un demi sommeil, il murmura "Ne pars pas, reste avec moi.".

- Je ne compte pas partir, on est chez moi ici après tout. S'amusa gentiment son interlocuteur.

Stiles papillonna des yeux et mit une fraction de secondes avant de retrouver une vue nette. Derek se tenait près de lui, il avait une main posée sur ses cheveux et l'autre lui tenait la sienne. Il souriait. Sans réfléchir, Stiles lui sauta au cou.

- Tu es vivant.

Le loup hésita et se dégagea de l'emprise du jeune homme.

- Oui. Je suis tenace tu sais. On ne me tue pas aussi facilement.

- Qui peut tuer le grand Derek Hale, hein ? Souria Stiles.

- Tu veux me raconter ?

Stiles le regarda dans les yeux, il y vit de l'inquiétude sincère. Il lui raconta son faux réveil, le loft vide, la créature, sa mort et Peter. Il ne lui decrivit pas le flot d'émotions qu'il avait ressenti. Il n'en était pas sûr lui-même alors comment l'exprimer avec des mots ? Il omit aussi volontairement la lettre d'adieu.

- Tu avais l'air paniqué dans ton sommeil.

- Ouais... Tu fais partie de la meute.. Si tu disparaissais, on serait triste.

- Tu as peur pour moi ?

- J'aurais eu peur pour n'importe qui.. Dit il un peu embarrassé.

Il réussit à calmer ses battements de cœur grâce à l'apprentissage effectué des années en arrière avec Scott.

- Merci, ça me fait plaisir d'être important pour toi. Murmura le lycan avec la commissure des lèvres légèrement relevée.

- Quoi ?! Je suis désolé, je n'ai pas tout entendu. J'ai l'esprit encore un peu brumeux.

- Rien. Ça t'arrive souvent ce genre de cauchemars j'ai l'impression..

- J'ai peur de revivre la même chose qu'avec Allison, Aiden, Erica ou Boyd. Il y a déjà eu tellement de décès. J'ai toujours été impuissant. Je me sens si faible par rapport à vous tous. Je ne suis qu'un humain baignant dans un océan de surnaturel.

- Tu te trompes Stiles. Tu n'es pas faible, tu es peut-être la personne la plus forte que je connaisse. À la différence de nous, tu n'as pas besoin de pouvoirs pour te démarquer. Crois en toi. Moi je... Je suis là si tu as besoin de partager tes doutes. Ne garde plus ça pour toi, OK ? Bien... Il faut que tu manges, j'ai préparé des steaks et des frites, histoire que tu reprennes des forces.

- Autant de gentillesse, je vais finir par m'y habituer Mr Hale.

- Rêve pas trop non plus, Stilinski. Je ne propose pas ce service tout le temps.

- Dommage !

Ils mangèrent avec appétit tout en discutant. Le temps défila très vite.

- Je n'avais pas vu l'heure.. Bon, je vais devoir y aller..

- D'accord.

- Euh merci pour tout..

- C'est normal.

- Aller.. J'y vais..

- Attends Stiles.

- Oui ?!

- Tu as oublié ta veste.

- Ah oui.. Merci. Une pointe de déception se fit sentir dans la voix du jeune homme. J'y vais cette fois.

- Ouais.. Vas y, fais attention à toi. Et.. On essaye de se voir bientôt.

Sur le pas de la porte, Stiles prit un air de défi et lui lança en le regardant droit dans les yeux :

- Faut bien que je m'assure que tu restes en vie, MON PETIT DEREK.

Il ferma la porte en vitesse et entendit le loup cogner contre celle-ci. Il rentra chez lui, encore une fois, tard, et s'allongea dans son lit les bras écartés. Son téléphone s'alluma.

"Tu es bien rentré ?"- Reçu

"Oui Derek, ta porte va bien ? Je t'ai entendu la frapper quand je suis parti."- Envoyé.

"Ouais, je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça."- Reçu

"T'appeler comment ?"- Envoyé.

"Stiles.."- Reçu.

"Mon petit Derek ? Mais c'est mignon."- Envoyé.

"Justement ! Appelle la personne que tu aimes comme ça, pas moi."- Reçu.

"Comme tu peux être rigide avec ça, ça correspond bien à ta personnalité acariâtre. Tiens, en parlant d'amour, parle moi de la vendeuse, Molly ?" - Envoyé.

"Pourquoi tu veux savoir ça ?"- Reçu.

"Je m'intéresse à ta vie sentimentale."- Envoyé.

"Et je peux savoir en quel honneur ?"- Reçu.

"Et bien, parce que je suis curieux. Je te rappelle qu'en plus, pour moi, tu es mort pendant plusieurs minutes. Je ne veux plus avoir de regrets, je veux en savoir plus sur toi."- Envoyé.

"On se côtoie, rien de sérieux pour le moment."- Reçu.

"Comment ça se fait ?"- Envoyé.

"Je ne vois pas encore, en elle, ce que je recherche. Mais ça changera peut-être. Qui sait."- Reçu.

"Ah ? Et tu cherches quoi ?"- Envoyé.

"Tu en poses des questions ce soir !"- Reçu.

"Tu en esquives des questions ce soir !"- Envoyé.

"Tu ferais mieux de dormir, tu as eu une dure journée."- Reçu.

"Je n'y arrive pas.."- Envoyé.

"À cause du rêve ?"- Reçu

"Oui et non, je réfléchis trop."- Envoyé.

"Tu veux en parler ? Tu penses à quoi ?"- Reçu.

"À beaucoup trop de choses..."- Envoyé.

"C'est toi qui esquive maintenant."- Reçu.

"Oui, tu as raison. Je ferais mieux d'aller dormir. Bonne nuit Sourwolf."- Envoyé.

"Dors bien l'hyperactif."- Reçu.

Stiles n'avait pas envie de dormir. Il avait trop de questions en tête. Aujourd'hui, son cœur s'était emballé au rapprochement de Derek. Dans ses rêves, il crut mourir en le pensant parti pour toujours.
Mais pourquoi ? Plus il y pensait, moins il comprenait. En revivant mentalement ces dernières 24h, son cœur rata un battement. Encore. C'était une sensation étrange, grisante mais aussi douloureuse. Décidément, ces derniers temps, il n'arrivait pas à trouver les réponses qu'il cherchait. Las d'avoir le cerveau en ébullition, il s'endormit brutalement.

Le lendemain, le Shérif avait été appelé pour un 3ème homicide semblable aux deux autres. Mais, cette fois-ci, il y avait un message. Un dernier mot de la victime. "Je ne peux rien y faire. Je ne me contrôle plus. Désolé.".
Le papier avait été chiffonné et rangé dans la doublure de sa veste.

Stiles, de son côté, faisait des recherches sur les sirènes. Il essayait, tant bien que mal, de noyer ses pensées dans le travail.

Ils devaient également, bientôt, recevoir les analyses du labo pour la voiture.
La fin de cette histoire se rapprochait petit à petit. Mais il y avait toujours ce quelque chose qui ne laissait pas tranquille le détective bénévole. Pourquoi si loin de la mer ? Pourquoi 3 meurtres si éloignés les uns des autres...? Il passa toute la journée, assis, devant son mur.

La porte de sa chambre s'ouvrit.

- Fiston. Petite pause ? J'ai commandé chinois.

- Avec plaisir papa ! J'ai faim !

Ils s'installèrent dans la cuisine.

- Fiston, tu n'as pas encore postulé au poste.

- Oui, je sais papa. Je le ferai bientôt.

- Tu peux encore te laisser un peu de temps. Je sais que ce n'est pas facile. Avec tes capacités intellectuelles, tu as la possibilité de faire de bien plus grandes choses que de veiller sur cette petite ville. Bien sûr, je préférerais te garder près de moi mais, fais moi plaisir. Choisis la place qui te plaît vraiment, pas celle que les gens attendent de toi. Pense à toi avant tout. Nous, on saura se débrouiller.

-.. Merci papa.

- Stiles... J'ai encore une petite annonce à te faire.. Je ne sais pas trop comment te le dire...

- Oui ?

- J'ai.. Rencontré quelqu'un et j'aimerai te la présenter.

Noah avait un regard inquiet, ses mains étaient jointes et elles trituraient un petit bout de papier ramassé sur la table. Il avait toujours été assez réservé dans ses sentiments. Ne pas arriver à les dissimuler traduisait une grande anxiété.
Le jeune homme faillit s'étouffer avec son eau, il resta silencieux un moment avant de répondre :

- D'accord.. Si tu es heureux, ça me va. On oubliera pas maman de toute façon.. Tu sais, je voudrais bien aussi la rencontrer mais pour le moment, je suis encore un peu trop submergé pour classer toutes les infos.. Je te promets d'y réfléchir.

- Stiles.. Jamais je n'oublierai ta mère, c'était mon premier amour et grâce à elle, j'ai un fils prodigieux qui grandit à une vitesse folle.. Mais je te comprends et je t'attendrai. Je tiens quand même à préciser, avant que tu ne te fasses des films, que ça ne changera rien entre toi et moi. Tu passeras éternellement en premier. Tu seras toujours mon petit gars qui cherche les problèmes.

- En fait, c'est plutôt le contraire...

- Mouais, ça reste à vérifier hein... Bon ! Maintenant qu'on a fermé tous les sujets familiaux un peu sensibles. On a eu les résultats du labo, quelques empreintes.. Mais surtout, ils ont retrouvé ça dans la voiture de la 1ère victime.

Le père tendit à son fils un sachet contenant une écaille de la taille d'un pouce d'une couleur enivrante. Elle était bleue marine avec des reflets verts.

- Woah c'est...

- Ouais, je l'ai prise, pas sûr qu'il arrive à identifier l'espèce..

- Je peux la montrer à la meute ? Peut-être qu'avec leur flaire de chien sur développé, ils arriveront à trouver quelque chose...

- Ça marche.

La soirée se termina calmement et, une fois dans sa chambre, Stiles prévint ses amis.

"Réunion demain, urgent"- Envoyé.

Scott "Demain soir ?"

Liam "Je ne peux pas, j'ai un rancard."

Lydia "Demain pause de midi ?"

Liam "C'est OK pour moi."

Malia "Où ça ?"

Stiles "Aucune idée.. Scott ?"

Scott "Je ne préfère pas chez moi, avec Kira qui doit se reposer.."

Derek "Au loft. Demain 12h. Soyez pas en retard."

Stiles "Parfait, merci Derek.".

Beaucoup trop d'informations circulaient dans le crâne du petit génie. Il tenta de les clarifier une par une.

L'écaille, c'était top, ça rajoutait une piste. Mais, de sa vie, il n'avait jamais vu quelque chose d'aussi hypnotisant. Il pourrait la regarder toute la nuit. Il jouait avec les reflets que provoquait la lumière. C'était vraiment magnifique. Quand il revint à lui, l'horloge montrait déjà minuit.

- Ça fait 2h que je la regarde...

Il décida de la ranger au fond de son sac. Il se força à trouver une autre source d'intérêt bien que ses yeux restaient rivés sur l'objet de ses désirs.
Il repensa à ce qu'il s'était passé avec Derek. Il essaya de se convaincre que ses battements cardiaques n'étaient liés qu'à la peur que pouvait lui inspirer son ami et à celle insufflée lors de son décès imaginaire. Mais, bien sûr, il savait pertinemment qu'il se voilait la face.

Son cerveau divagua sur les aveux de son père. Il espérait que la femme que ce dernier avait rencontrée était animée par de bonnes intentions. Le shérif avait déjà suffisamment souffert.

Puis, vint la question de son avenir. "Choisis la place qui te plaît vraiment, pas celle que les gens attendent de toi.". Ses rêves sur la mort de son père et celle de Derek lui rappelèrent à quel point il était attaché à Beacon Hills. Il se dit que finalement, ça ne serait pas une mauvaise idée de rester ici, près d'eux.

Il se laissa glisser vers le sommeil, la tête pleine de pensées réconfortantes.

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