Chapitre 8 - Ennemi Identifié

- Stiles, Stiles, réveille toi, il est 9h30.

Son père toquait à la porte.

- Mmh quoi ?

- Tu ne devais pas aller voir Deaton ce matin ?

- Ah si... Merci papa.

Le réveil fut difficile. En effet, en raison de son énervement, le jeune homme s'était endormi il y a peu de temps, devant son ordinateur.

- Outch, mes épaules..

Il se leva tant bien que mal et chercha son téléphone.

- Et merde.. Ça commence bien.

Il était hors d'usage. Plusieurs rayures profondes fissuraient l'écran.
Stiles s'habilla rapidement et se dirigea vers la clinique vétérinaire. Il entra et fit face à Scott.

- Woah Stiles, ça va ?

- Ouais pourquoi ?

- Bah... Tu fais peur à voir...

- J'ai pas hyper bien dormi.

- Ah pourquoi ? Vous avez trop parlé avec Derek hier ?

- Me parle pas de cet asocial mal rasé.

- Euh qu'est ce qu'il se passe ? Vous étiez proches non ?

- C'est un con.

- Mmh d'accord. Si tu as besoin de parler, je suis là hein. Tu veux voir Deaton ? Il est dans le bureau au fond..

- Merci... Ah, au fait, j'ai plus de téléphone.

- Pourquoi ?

- Il s'est suicidé, je n'ai rien pu faire pour le sauver. Je vais aller acheter son petit frère dans la journée.

-... Tu es bien énervé.

- C'est rien, t'en fait pas. J'y vais, à plus Scotty !

Stilinski avança jusqu'au bureau du druide, il frappa et fut invité à y entrer.

- Bonjour Stiles, ça fait longtemps.

L'émissaire se tenait devant lui avec un sourire sincère. Sa barbe avait blanchie et des rides creusaient son visage.

- Bonjour Deaton. Je suis content de vous revoir.

- Moi aussi, malgré les circonstances.

Ils s'assirent l'un en face de l'autre.

- J'ai vu les cadavres.. Et Scott m'a expliqué les détails. J'ai déjà vu ce genre de choses. Je ne vois qu'une espèce qui correspondrait. Et ça soulève encore plein de questions... Stiles, il faut que tu comprennes, vous allez avoir à faire à des créatures très puissantes. Leur attaques ne seront pas frontales comme avec les autres..

- Des ?

- Oui. Si je ne me trompe pas, elles se déplacent rarement seules.

- Qui ?

- Les sirènes.

-... Comme dans les dessins animés ? Pouffa Stiles.

- Méfies toi. Ne les sous-estime pas, expliqua t-il avec la mine grave. D'autres ont fait cette erreur. Un de mes amis qui s'occupait d'une meute.. Ils ont tous été anéantis... Ça fait plusieurs années que je les poursuis, sans que j'arrive, ne serait-ce qu'à les effleurer.

- Je suis désolé Deaton... Ça doit être affreux.. Je ne savais pas.

Il marqua un temps de pause avant de reprendre :

- Mais.. Les sirènes c'est dans l'eau non ?

- Je... Je n'ai pas plus de réponses à te donner pour le moment.

- D'accord, merci Doc.

- Je vais me renseigner. Dès que j'ai des nouvelles, je vous tiens au courant.

Le jeune homme sortit de la clinique. Il réfléchissait à ce que le vétérinaire lui avait expliqué. Bien qu'il savait qu'ici tout était possible, il restait perplexe sur la nature des meurtriers. Il y avait encore des zones d'ombre. Comment des créatures marines pouvaient se retrouver ici et comment elles s'y prenaient pour tuer ? À force de réfléchir, la fatigue commença à peser. Il se souvint de la remarque de son meilleur ami et s'observa dans le rétroviseur. Ses yeux étaient rouges, son regard éteint et des cernes noires lui maquillaient les yeux. Elles contrastaient d'ailleurs, très bien avec sa pâleur naturelle. Comme si, il n'avait pas croisé un rayon de soleil depuis des mois. Ses cheveux étaient en bataille, il tenta, en vain, de les recoiffer. "Effectivement, t'as une sale tronche Stiles Stilinski, faut dormir la nuit." se réprimenda t-il intérieurement.
Tout en ruminant, il décida d'aller acheter un nouveau portable, au cas où Lydia lui aurait écrit. Lydia ou quelqu'un d'autre.
Il entra dans la boutique.

- Bonjour, marmonna t-il en regardant à terre.

- Bonjour monsieur. Lui répondit une voix douce.

- Stiles..?

Il releva la tête et vit Derek Hale face à la vendeuse.

- Tu le connais ? Le monde est petit, sourit-elle.

- Oui, c'est..

- Une connaissance, ami d'un ami. C'est bien ma veine tiens. Je vous dérange pas trop, j'aimerais racheter ce modèle s'il vous plaît.

- Avec plaisir monsieur ! Oh, que s'est il passé ? C'est rare de voir un téléphone dans cet état.. Même l'arrière est abîmé.

- Un chien avec un sale caractère a essayé de me mordre, je me suis défendu et mon portable s'est accidentellement fracassé contre le sol.

- Un chien ? Grogna l'intéressé.

- Ouais. Du coup, vous l'avez en stock ?

- Je vérifie ça monsieur. Vous voulez vous joindre à nous après ? On allait déjeuner.

- Non merci, ça va, j'ai eu ma dose. Je suis un peu fatigué.

- Comme vous voulez, je reviens, je vais voir dans la réserve.

- Stiles..

- Quoi ?

- Regarde moi.

- Non, j'ai pas envie de mourir en croisant ton regard. Jolie vendeuse au passage, bien joué.

- Stiles...

- Voilà voilà ! Vous avez de la chance, il m'en restait un. Ça vous fera 200 dollars.

- Je vais payer, s'avança le loup.

- Non. Pas besoin de toi. Par carte s'il vous plaît.

- Très bien.... Tenez monsieur et repassez quand vous voulez.

- Merci mademoiselle, j'espère pas de sitôt, je ne pense pas recroiser ce chien avant un long moment. Bonne journée.

Stiles partit de la boutique en rogne, un violent mal de crâne lui soutira un petit couinement. De tous les magasins de téléphonie, il fallait qu'il tombe sur celui où Hale s'était entiché de l'employée. "Ironie du sort" chuchota t-il. Il se dirigea vers Roscoe quand on lui attrapa le bras.

- Stiles..

- Quoi Derek ?

- On peut parler ?

- J'ai rien à te dire. Va manger avec cette sympathique vendeuse et laisse moi tranquille.

- Mais... Tu n'as pas l'air bien.

- Je vais bien, TRÈS bien même. Tu sais quoi ? Je n'ai jamais été aussi bien de toute ma vie.

Son corps le trahit, il eut une faiblesse l'obligeant à s'appuyer contre sa Jeep.

- Je vais te ramener. J'ai dit à Molly qu'on reportait notre déjeuner.

- Non. Elle doit t'attendre et puis, je vais déjà mieux. D'ailleurs, tu n'as pas ta Camaro toi ?

- Je suis venu à pied. Si tu as un accident et que tu dois te racheter une voiture, ça ne sera pas 200 dollars..

-... OK mais tu la conduis doucement, elle est vieille.

- D'accord.

Une fois installés, un silence pesant remplit l'espace.

- Tu as une mine affreuse, commença Derek.

- Super, les compliments arrivent ! Ouais, je n'ai pas beaucoup dormi. J'ai joué avec des potes cette nuit. Et ce matin, je n'ai pas énormément mangé.

- Pas énormément ?

- Pas du tout, en fait. J'étais en retard.

- OK.. Tu veux qu'on mange ensemble ?

- Non, je n'ai pas faim.

- Écoute..

- Elle a l'air sympa Molly. Vous vous fréquentez depuis longtemps ?

- J'ai acheté un téléphone il y a deux semaines et on s'est vu 2 ou 3 fois. Mais on a pas de réelle relation.

- Mmh, c'est cool.

- Pour hier..

- "Désolé Stiles de m'être comporté comme une ordure"?

- Tu y vas fort.

- Moins que toi quand tu décides de plaquer tes amis, si tant est qu'on en soit, au mur pour un simple petit mot. Je ne me laisserai plus faire. Je suis plus le lycéen frêle qu'on peut martyriser.

- Je suis désolé.

- Quoi ? Tu peux répéter ?

- Je... Je suis désolé Stiles, dit-il en levant les yeux au ciel. Tu comptes pour moi, je n'aurais pas dû faire ça.

- OK..

- Maintenant, tu veux bien qu'on mange ensemble, pour me faire pardonner ?

Le loup fit une mine triste avec des yeux de chien battu. Le passager qui n'avait pas la force de s'opposer à ce regard, le félicita pour son talent d'acteur et les deux se mirent à rire.

La porte du loft se ferma derrière eux. Soudain, Stiles eut la tête qui lui tournait, il chancela. "et ce foutu mal de crâne qui ne passe pas.." bougonna t-il.

Derek le souleva en douceur, une main sous les genoux et l'autre dans le dos.

- Wow wow, qu'est ce que tu fais ?

- Tais toi et laisse moi faire.

- Mmh. D'accord. Lâcha le jeune homme faiblement en s'appuyant contre le torse de son porteur.

Il le déposa délicatement sur le canapé, s'abaissa, lui prit les mains et ses veines devinrent noires.

- Euh pourquoi ?

- C'est le moindre que je puisse faire pour réparer la faute du "chien".

La douleur disparut et l'humain reprit quelques forces. Il se rendit alors compte que le visage de son ami était très proche. Trop proche. Il pouvait voir distinctement ses yeux gris posés sur les mains jointes et le sourire triste qui possédait ses lèvres.
Son cœur s'emballa, sans qu'il ne comprenne pourquoi et le rouge s'empara de ses joues. Il tourna la tête pour se calmer.

- Voilà, murmura Derek. Repose toi, je vais faire à manger.

Il se retourna pour montrer un dos immense, il amorça le mouvement pour s'éloigner en douceur mais fut arrêté par une main lui saisissant le t-shirt.

-... Merci... Beaucoup.

- C'est normal, je.. Repose toi. Souffla l'hôte sans se retourner.

Stiles se repositionna dans le canapé et finit par s'endormir très rapidement malgré la cacophonie de son cœur et des casseroles.

Il se réveilla dans un loft vide et très sombre. Il chercha du regard le loup mais, il était seul. Un sentiment de peur l'envahit. Il se releva et décida timidement de faire le tour de l'appartement, les oreilles aux aguets. Il entendit du bruit venant d'en haut.
C'est sur ses gardes qu'il monta les marches une par une, il avait cette petite voix qui lui criait de faire attention, que la situation n'était pas normale. Il adopta une posture de combat apprise à l'école. Les sons provenaient de la salle de bain. Il arriva à y identifier un gémissement faible.
En s'approchant, il aperçut une ombre fondre sur lui. A cause de la luminosité basse, il ne distingua pas clairement son ennemi mais il réussit à se défendre. Grâce à son entraînement quotidien, il avait gagné en agilité et en force.
Il arriva à rester concentré, esquiva des attaques rapides et asséna quelques coups bien placés. La créature recula, marqua un temps d'arrêt et s'enfuit par la fenêtre ouverte de la salle d'eau.
Après quelques secondes, Stiles alluma la lumière et découvrit une scène terrifiante.
Les murs précédemment sombres avaient pris une couleur rouge vif. Sur le sol, de l'eau mélangé à du sang noir entourait ses chaussures. Au milieu de la pièce gisait un corps inerte. Celui de son ami.

Il se précipita mort d'inquiétude et le visage de Derek s'anima.

- Hey, salut l'hyperactif, murmura t-il avant de tousser un liquide noir.

- Derek... Tais toi.. Il faut que tu cicatrises..

- Impossible, cette chose... Elle m'a prise par surprise... Et elle m'a... Avec de l'aconite tue loup. Il me reste peu de temps à vivre.

En soulevant doucement le t-shirt du blessé, il découvrit une plaie béante déversant le fluide noir qui colorait le sol.

- Je refuse que tu meurs, tu m'entends ?! Tu as intérêt à vivre et à encore me menacer !

Les larmes s'invitèrent et sa vision se troubla.

-Stiles.. C'est terminé.. Merci pour tout. Le.. Loft est à toi.

- Non ! Je refuse, j'en veux pas de ton loft pourris. J'arrive, je vais appeler Scott ou Deaton.

- Stiles....

Avec les dernières forces qui lui restait, le mourant leva la main et ébouriffa les cheveux de l'hyperactif.

- P'tit génie.. Tu va me manquer..

- Non. Non. Non.

Derek lâcha sa prise et la vie quitta son corps. Ses yeux gris se voilèrent.

- Non, non, tu as pas le droit. Me laisse pas.. T'as pas le droit, tu m'entends ?! SCOTT RABOULE TES FESSES D'ALPHA ET VIENT LE SAUVER.

C'est un long silence froid qui lui répondit. Il passa de longues minutes assis dans le sang à côté du cadavre de son ancien hôte. La tristesse était tellement forte qu'il crut y laisser la vie lui aussi.

- Non.. Me laisse pas, t'as pas le droit. Juste quand je commençais à tenir à toi, vraiment. Je veux pas que tu partes.. Je fais quoi sans toi ? Tu étais devenu important pour moi. Je crois que... C'est pas juste.

Il aurait préféré s'arracher le cœur pour ne plus rien ressentir. Au lieu de ça, toujours ce silence pesant. Il se recroquevilla sur le corps froid et lui toucha le visage. La fameuse cicatrice qui faisait "Badboy" avait perdue de son éclat.

- Stiles.. C'est fini.

Une voix étrangement familière s'éleva au-dessus de lui. En état de choc, il mit quelques instants avant de relever la tête...

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