Chapitre 6 - Rendez-vous atypique

Aujourd'hui, il faisait beau. Stiles attendait Lydia devant sa grande maison. Il avait acheté des fleurs pour l'occasion. Il se félicitait d'avoir réussi à avoir de la place dans le meilleur restaurant de Brunch de la ville. Surtout un dimanche midi.
Et puis, elle apparut. Elle portait une robe légère blanche à fleurs et des lunettes de soleil rosées rondes. Ses cheveux tombaient avec élégance sur ses épaules. Les rayons de soleil ne faisaient que rendre encore plus éblouissante sa chevelure de feu. Elle avançait d'un pas assuré.

- Woah Lydia, tu es sublime.

- Mmh, merci, tu n'es pas mal non plus. C'est pour moi ?

- Hein ?! Ah ouais..

- Elles sont superbes. J'aime beaucoup, merci.

Elle se pencha pour l'embrasser. À bord de Roscoe, ils se dirigèrent vers le restaurant. Il eut un long silence. Puis, ils parlèrent de la ville et de la meute. La question du rapprochement entre elle et Jordan brûlait les lèvres de Stiles mais il ne voulait pas gâcher ce moment.

Le restaurant était bondé. Stilinski était fier d'être l'heureux élu qui partageait la vie de la Banshee. Le repas se déroulait bien. Mais bientôt, la discussion s'orienta vers l'enquête des policiers. Il lui raconta tout ce qu'il avait appris. Elle écoutait attentivement mais vers la fin du repas, elle baissa la tête et se frotta les oreilles.

- Ça va ?

- Depuis quelques minutes, j'ai un espèce de bourdonnement dans les oreilles..

- Un bourdonnement normal ou un bourdonnement.. Pas normal ?

- Tu veux être plus clair ?

- J'essaye de savoir si tes bourdonnements sont dûs à tes pouvoirs de Banshee ou pas.

- Tu sais que je peux aussi juste avoir les oreilles qui sifflent hein ?

- Ouais mais, tu as un don !

- Là, ça commence à être très fort.... Je crois que j'ai besoin de sortir. Assez vite.

Elle se leva mais eut une petite faiblesse.
Stiles mit de l'argent liquide sur la table et aida sa copine à marcher jusqu'à la Jeep. Elle lui demanda de rouler vers un endroit isolé. Il pensa au parking du lycée qui n'était pas très loin, il serait sûrement vide un dimanche. Une fois sur place, elle sortit de la voiture, se plia en deux en tremblant. Elle eut le temps de dire à son accompagnateur de boucher ses oreilles et elle cria. Pas n'importe quel cris... Celui qu'on lui connaissait bien. Le cris de la Banshee. Celui qui annonçait la mort. Puis, un silence pesant s'installa. Stiles resta bouche bée quelques secondes et se rapprocha d'elle pour la prendre dans ses bras. Elle était en larme.
Dans les minutes qui suivirent, Malia, Liam, Corey, Jackson, Ethan, Peter, Derek, Parrish arrivèrent. Ils l'avaient tous reconnu. Scott et le shérif les rejoignirent un peu plus tard.

- Il se passe quoi ? Demanda Liam affolé.

- Ça recommence. Gémit Lydia.

- Quoi qui recommence ?

- À ton avis ? La mort. Quelqu'un est en train de mourir. Grogna Peter. Tu sais où ?

- Non, j'ai juste encore ce bourdonnement qui ne s'arrête pas.

- Lydia, décris moi précisément ce que tu entends.

- Que veux-tu que je te dise Stiles ? Ça bourdonne comme...

- Comme si tu étais sous l'eau ?

- Oui.

- La noyade.

Le jeune homme se retourna vers son père.

- Le même mode opératoire et la cause du décès est surnaturelle.

- Et on peut rien faire parce qu'on ne sait rien. Couina Malia.

- Les bourdonnements se sont arrêtés...

Après un temps de silence, Scott prit la parole.

- Écoutez tous. Je vais vous demander d'être attentifs. Au travail, quand vous sortez, guettez la moindre bizarrerie. On se fait une réunion dès qu'on a du nouveau, même si ça doit être tous les jours. Quelqu'un... Ou quelque chose sévit encore ici. On va devoir protéger cette ville.

Il laissa l'adjoint donner les détails du premier meurtre et appela la future mère de son enfant pour lui expliquer la situation.
Chacun accepta l'idée de Scott. Ils n'avaient rien d'autre. Personne n'avait envie de partir. Ils attendaient. Sauf Jackson et Ethan qui devaient rentrer chez eux dès le lendemain.
Le futur policier sentit encore le même malaise qu'il y a quelques jours s'installer en lui. C'était un sentiment d'impuissance qui avait élu domicile au plus profond de son cœur. Il se sentait incapable de les aider.
Puis, le portable du shérif sonna et Lydia ferma les yeux. Après quelques échanges, il se tourna vers le petit groupe et leur annonça que leur crainte était fondée, un cadavre avait été retrouvé. Lydia était épuisée et désirait rentrer. Malia se proposa de la ramener. Stiles accepta volontiers parce qu'il voulait voir la scène de crime. Il serra la Banshee contre lui, l'embrassa doucement et lui donna les fleurs. Peter ne voyait pas l'intérêt de rester si sa fille n'était pas là, et repartit donc. Scott souhaitait retourner auprès de sa femme et missionna Derek, le loup le plus expérimenté, pour accompagner le shérif. Les autres rentrèrent chez eux pour éviter de faire foule.

- C'est où ? Demanda Stiles.

- Assez loin. Vous n'avez qu'à me suivre.

- Ça marche.

Il retourna dans sa Jeep et la porte côté passager s'ouvrit. Le sourwolf s'installa à côté de lui.

- Me regarde pas comme ça, je suis venu en courant ici, c'était plus rapide. Je n'ai pas ma voiture.

- Ça va tes chevilles Usain Bolt ? Sinon, il y a deux autres voitures hein. Et puis, demander la permission ne te ferait pas de mal.

- Scott m'envoie et tu es plus amusant à tourmenter que les deux autres.

- C'est censé être un compliment ? Parce que ça en a pas l'air.

- Démarre, on va les perdre.

- OK, seulement parce que c'est Scott qui l'a demandé et aussi parce que j'ai un peu peur de finir égorgé.

- Moi qui pensais qu'on était devenu proche, je suis déçu.

- Toi ? Déçu ? Mais bien sûr.

- Tu ne vois pas mon air tout triste ?

- Range ce sourire et descend ce sourcil si tu veux que je te prenne au sérieux.

- T'es pas drôle.

- Et toi, t'es un mauvais acteur.

Les deux hommes se regardèrent et éclatèrent de rire.

- Ça a l'air de s'être arrangé avec Lydia.

- Oui.

- Woah, c'est rare d'avoir une réponse si courte venant de toi.

- Je ne sais pas quoi dire. On a passé la plupart du temps à parler de l'enquête.

- Je vois.

Le loup tourna son visage vers la fenêtre et parut se perdre dans ses pensées.

- Je crois qu'on est arrivé. Dit Stiles en se garant.

Le lieu était totalement différent. Il s'agissait d'une petite ruelle entre deux grands immeubles.

- Ça sent la mer.. Murmura Derek.

Ils s'approchèrent du cadavre. Un homme, plus jeune, une vingtaine d'années. Les yeux révulsés, la bouche violette et remplie d'eau.

- On a tout retrouvé sur lui cette fois.. Papier, clés.. Même son téléphone est toujours là. On envoie ça au labo.

Ils fouillèrent tout de même dans le portable pour y trouver une multitude de contacts "plan cul".

- A l'opposé de l'ancienne victime, il enchaîne les conquêtes. Souffla le futur policier. Derek, tu sens quelque chose ?

- Mmh, l'odeur de la mer est omniprésente. Elle est partout sur son corps.

- D'accord..

- Je ressens encore un peu de ses émotions, pas de la peur, plus... Une espèce d'attirance ou d'amour, je suppose ?

- Donc on a un tueur en série qui tue ses victimes à coup de noyades séductrices. Super.

- C'est ce que je sens. Mais si je ne sers à rien, je peux rentrer chez moi hein. Ça me va.

- Toute aide est bonne à prendre..

- On va prendre la suite en main et on vous tient au courant. Derek, merci pour ton aide.

Le shérif fit une poignée de main à ce dernier.

C'est un peu perdu que les deux comparses prirent la route.

- Je te dépose chez toi ?

- Oui. J'irais voir Scott dans la soirée pour lui en parler. Je ne veux pas le déranger pour le moment.

- Mmh..

- Stiles...

- Mmh.

- Stiles, le feu est vert !

- ah oui désolé.

- Tu es sûr que ça va aller pour rentrer chez toi ?

- Pas de soucis, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui relie les deux hommes. Ils sont totalement différents.

- Peut-être la solitude ? Le premier était manifestement isolé.

- Et le deuxième était un coureur de jupon.

- Qui te dit qu'au fond, il ne se sentait pas seul ? Certaines personnes ne se dévoilent pas aussi facilement.

Stiles avait l'impression que les paroles de son ami ne concernaient pas uniquement l'enquête. Ça sonnait plus comme une confidence. Il sentit une profonde tristesse envahir le loup.
Malheureusement, il ne rebondit pas dessus parce que son esprit avait déjà changé de sujet, il réfléchissait à la série de meurtres. Il n'arrivait pas à s'y décrocher.

Il déposa le loup et reprit la route en direction de la maison familiale. Il appela son père pour avoir tout le dossier. Il put, ainsi, imprimer les photos et autres rapports. Il décora le mur de sa chambre de ces bouts de papier et se fixa devant. Au bout de quelques heures, il finit par souffler. Il n'arrivait pas à rassembler les pièces du puzzle. Il était loin du dénouement. Il fallait qu'il se change les idées.

Il était temps de penser à son avenir. Il fit une liste de pour. Il essayait de déterminer quelle voie était la plus intéressante pour lui, entre rester coincer au poste de police de Beacon Hills ou faire une carrière prestigieuse dans une grande ville.
Il énuméra d'abord les aspects positifs pour sa ville natale : la facilité, ses amis, sa famille, la possibilité d'un avenir avec Lydia.
Puis ceux de sa deuxième option : un choix de carrière idéal, une possibilité d'évolution extraordinaire dans sa carrière et des enquêtes plus intéressantes les unes que les autres. En résumé, préférait-il ses relations humaines ou son avenir professionnel ?
Le choix n'était pas simple. D'ailleurs, pourquoi était-ce si dur ? Il y avait la probabilité de vivre avec Lydia dans l'équation. Il ne devrait même pas hésiter. Mais pourtant si, il doutait. Il se demandait si ses rêves n'en étaient pas la cause.

Cette sensation de mal-être, qui l'avait pris à la gorge dès son retour, commençait à le hanter. Peut-être aurait-il mieux fallut qu'il ne rentre pas. Peut être que se retrouver face à ses anciens démons était trop difficile pour lui. Peut-être était-il encore trop faible ?

Toutefois, une phrase raisonna dans son esprit "Stiles, tu n'as pas besoin de surnaturel pour faire partie de la meute". Il se sentit instantanément apaiser, ses doutes s'amenuisèrent. Il rigola et se dit que c'était quand même un comble de se faire réconforter par Derek Hale, le loup aigri. Il alla se coucher.

C'est la tête pleine d'interrogations que Stiles fut emporté par un sommeil réparateur.

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