Chapitre 3 - Événement inattendu
Les jours suivants furent calmes à Beacon Hills. Stiles profitait de ses vacances pour voir ses amis et se replonger dans son univers virtuel. Il continuait, en parallèle, d'entretenir son corps d'athlète, comme il aimait l'appeler. Un Jogging tous les matins et des tractions tous les 2 jours. Grâce à cet entraînement, il avait acquis une certaine endurance. Son alimentation avait aussi changé, il mangeait plus "sainement" et avait aussi mis son père au régime. Au grand drame de ce dernier, qui, depuis le départ de son fils, s'était laissé aller, il fallait bien l'avouer. Plus aucun cauchemar ne vint troubler le jeune homme.
Vendredi arriva donc assez rapidement. Le réveil sonna à trois reprises avant que le jeune sportif ne puisse se lever. Il était 8h30. Il descendit prendre son petit déjeuner avec son père, puis enfila sa tenue de sport. Un jogging et un t-shirt large. Il partit courir avec des écouteurs dans les oreilles. Ça lui permettait aussi de limiter l'impact du stress quotidien. Aujourd'hui était un jour particulièrement stressant au vu du rendez-vous qu'il avait le soir même. Il s'en voulait profondément en se demandant bien ce qui lui était passé par la tête pour inviter le loup.
Il courut 7 km et rentra chez lui. Il prit une douche bien méritée et se posa dans son lit avec son téléphone. Il sursauta en voyant "2 appels manqués de papa". Rapidement, il rappela le numéro.
- Allo, Stiles ?
- Oui p'pa, ça va ? Tu m'as appelé ?
- Oui. Tu es libre aujourd'hui ?
- Libre comme l'air !
- Tu peux me rejoindre dans la forêt ? Je t'envoie les coordonnées GPS. C'est... Viens dès que tu peux.
- J'arrive.
Ça tombait plutôt bien. Il avait besoin de se vider la tête et tous ses amis travaillaient aujourd'hui. Ils avaient réussi à prendre des jours de congés pour passer du temps avec lui à son retour mais il fallait bien reprendre.
Il démarra sa voiture et suivit le GPS de son téléphone en remerciant la technologie.
Il arriva sur les lieux 30 minutes plus tard. Il s'agissait d'un petit sentier à l'orée du bois. 4 voitures de police étaient garées sur le bas-côté. Le shérif et l'adjoint l'attendaient devant. Stiles arrêta son véhicule et salua Parrish. Les 3 hommes s'enfoncèrent dans les bois. Au loin, le plus jeune distingua des banderoles jaunes tirées entre les arbres. Autour desquelles, une dizaine de policiers regardaient à terre. Il ne connaissait que trop bien la raison de l'agitation qui régnait.
- Un meurtre..?
- Oui, lui répondit son père.. Mais attends, tu vas voir..
Arrivé devant la scène de crime, il distingua un corps allongé sur le dos. C'était un homme d'âge mûr blanc comme la neige, les lèvres violettes et les yeux révulsés. En s'approchant encore, Stiles eut un mouvement de recul. De l'eau stagnait dans la bouche du cadavre. Il regarda son père qui acquiesça d'un mouvement de tête.
- Comme dans ton rêve. C'est peut être une coïncidence, mais je me suis dit que tu aurais voulu le savoir. Enfin..
- Il n'y a pas de coïncidences à Beacon Hills. Termina le jeune homme. Vous en savez plus sur la victime ?
- Un homme de 57 ans, précisa l'adjoint. Il s'appelle Stefan. Sans enfant et célibataire. Il a disparu depuis 2 jours, d'après une de ses collègues. Il était employé de bureau. Un promeneur accompagné de son chien l'a retrouvé ce matin vers 9h. Il a appelé directement la police. Il nous attend au commissariat. La police scientifique est déjà passée. On va emmener le corps à la morgue. On a retrouvé son portefeuille avec ses papiers, du liquide et supposément la clé de chez lui. Mais pas de téléphone ni de clés de voiture.
- Merci Jordan. Je peux vous suivre pour la journée ? Ça m'intrigue. Je serais une sorte de consultant bénévole.
- Avec plaisir fiston, quelque chose me dit que ça va être compliqué à résoudre..
Le cadavre fut emmené et ils se rejoignèrent au poste de police. Le témoin était assis, son chien à ses pieds. Il s'agissait d'un homme d'environ 30 ans, la mine grave, il caressait nerveusement son Golden Retriever crème.
- Mr Brown? Rebonjour, je suis le shérif Stilinski. Voici mon adjoint Parrish et.. Un consultant, mon fils.
Le promeneur serra la main des deux accompagnateurs. Puis ils allèrent dans le bureau de Noah.
L'entrevue ne leur en apprit pas grand chose. Comme tous les matins, il sortait son chien avant d'aller travailler. Il changeait de chemin régulièrement. C'est son chien qui avait trouvé la victime sous un tas de feuilles mortes à peine dissimulées. Il appela directement la police. Il était en état de choc et la faim commençait à se faire sentir. On le laissa partir. Le rapport du témoin finalisé, il fut décidé de prendre la pause déjeuner à 14h. Noah donna l'enquête à son adjoint, au cas où le surnaturel s'y entremêlait. Jordan et Stiles commencèrent par se rendre au domicile du défunt en attendant le rapport d'autopsie. Ils montèrent dans la même voiture.
Au début, il flottait un silence pesant. Puis le plus jeune entama la conversation :
- Je vois que les choses ne changent pas forcément ici..
- Ça va faire un petit moment qu'on a pas eu de cadavre sur le dos à vrai dire. Plusieurs mois je dirais. C'était plutôt calme. Je suis content que tu sois là, je crois que ton aide va nous être bien utile.
Le téléphone de Parrish sonna, comme il conduisait, il décrocha et mit le haut parleur.
- Salut Jordan, une voix féminine que Stiles connaissait très bien sorti de l'appareil. Je... Vous avez trouvé quelqu'un non ?
- Bonjour Lydia. Oui, on a retrouvé un corps en forêt. Ça ressemble au cauchemar de Stiles. Du coup on l'a appelé, il est à côté de moi.
- OH ! Rebonjour mon cœur. Ça va ?
- Oui et toi ? Répondit l'intéressé.
- Ça va.. J'ai un mauvais pressentiment avec cette histoire faites attention. Je ne suis pas sûre qu'on trouvera des réponses classiques. Tout à l'heure en prenant ma voiture, j'ai entendu un murmure à la radio. Quelque chose comme "elles arrivent".
- Le shérif a bien fait de me refiler l'enquête alors... Merci Lydia.. On se dirige vers le domicile de la victime. On s'appelle ce soir pour débriefer un peu ?
- Ça marche, faites attention à vous les gars.
Elle raccrocha.
- Vous êtes devenus encore plus proches qu'avant, s'etonna le jeune homme avec une pointe d'amertume.
- Elle nous aide dans les affaires.. Tu sais... Bizarres.
Mais ses joues se tintèrent légèrement en rouge, trahissant ses émotions. La suite du trajet se déroula avec un blanc gênant.
Une demi-heure plus tard, ils se retrouvèrent devant un immeuble à moitié délavé.
- Bon et bien, c'est ici, notre homme habitait au 3ème étage. Indiqua Jordan.
Ils montèrent les marches rapidement. Une compétition puérile s'installa entre les deux hommes. Celui qui montait les escaliers en premier gagnerait un prix imaginaire. L'un avait une capacité physique naturelle et l'autre s'était enhardi au fil des années. Finalement, l'humain se fit battre à quelques secondes près. Il poussa un petit grognement de mécontentement. C'est essoufflés qu'ils arrivèrent devant la porte de l'appartement. Parrish dégaina la clé d'une main et son pistolet de l'autre "au cas où". Il fit signe à Stiles de rester derrière lui.
L'endroit était plutôt propre, bien qu'un petit désordre y régnait. Il était assez grand et, qui dit plus de surface, dit plus de temps à fouiller.
- C'est mieux rangé que dans ma chambre, rigola Stilinski.
- Tu n'as pas vu mon appartement, répondit le policier avec un sourire sur le visage.
Munies de gants, ils firent le tour de l'appartement pendant 2 heures. À deux, ça aurait dû être plus rapide, si seulement les deux hommes ne repassaient pas l'un après l'autre. Ils regardèrent partout avec précaution pour éviter d'oublier le moindre petit indice. Stefan, la victime, habitait seul. Stiles se félicitait d'avoir eu des cours de profilage, lui permettant d'analyser rapidement la situation. Il réfléchit donc tout haut.
- Un homme mûr n'ayant personne dans sa vie. Des vieilles photos de lui avec une femme étalées sur le lit met en avant qu'il restait bloqué dans le passé et qu'il ne s'était pas remis de sa rupture. Un événement a dû lui faire rappeler cette époque. Une rencontre peut-être ? On a donc affaire à un homme simple, pas d'objets de grande valeur, et manipulable... Je pense qu'il serait bon d'interroger ses collègues les plus proches afin d'en savoir plus. J'imagine qu'étant seul depuis longtemps, il a dû en faire un rapport détaillé à ses amis..
Le chien de l'enfer regarda avec étonnement le "consultant" et n'osa pas le couper. A la fin de son long monologue, ce dernier se tourna vers son collègue d'un jour et dit d'un air gêné :
- Désolé, j'ai toujours tendance à expliquer à haute voix ce qui se passe dans ma tête...
- Non mais c'est super ! Franchement, tu es un atout de poids ! Bon, on a fini, c'est aux gars du labo d'intervenir maintenant.
Stiles l'entendait, dans sa voix, il était sincère. Cela toucha le jeune homme et il pensa intérieurement que ce n'était peut être pas un mauvais gars, au final.
Ils s'assirent en silence sur les sièges de la voiture et l'adjoint démarra. Chacun était perdu dans ses pensées. L'horloge afficha 18h. L'humain répéta :
- 18h... 18h... Oh merde!
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- J'ai rendez vous avec Derek !
- Avec Derek ?!
- Ouais, il a pas l'air bien et je ne lui ai pas parlé depuis longtemps. Oh c'est la merde. Si j'arrive en retard, c'est sûr, il va m'égorger cette fois ci... Surtout que j'ai insisté pour le voir..
- Tu as rendez-vous à quelle heure ?
- 19 heures mais le temps qu'on rentre au poste, que je retourne chez moi, que je me change.. Merci la boue dans la forêt.. Et que j'arrive chez lui... Il sera 19h30 et j'ai pas de moyens pour le contacter à cause de son asociabilité légendaire... Il va me tuer pour de bon. Jordan, dis à mon père que je l'aime et que c'était sympa de revenir ici.
- Je te propose un truc, rigola l'autre, je te dépose chez toi, tu te changes et je t'amène chez lui. Comme ça, pas de passage au poste pour récupérer ta Jeep, ça te fera gagner 30 minutes. J'ai rien d'autre à faire et si je peux sauver une âme en peine...
- Pas bête... Mais après pour rentrer de chez Derek...
- Tu prends un Uber.
-.... Adjugé ! Tu me sauves la vie ! Merci ! Souffla-t-il de soulagement.
La voiture de l'adjoint se depêcha pour arriver chez la famille Stilinski à 18h30. Le jeune homme courut pour atteindre sa chambre.
- Salut p'pa, pas le temps, je me dépêche !
Le shérif vu une ombre passer à toute vitesse.
- Euh d'accord...
Stiles se retrouva face à sa garde robe. Il hésitait entre plusieurs styles : chic, classique, décontracté... Au bout de quelques secondes de réflexion, il se changea pour une chemise noire et un jean. "ça devrait aller non ? Ça colle avec tout..".
Il sauta à côté de son chauffeur, qui lui lança un "élégant", et il lui indiqua la route. Plus il s'approchait du loft, plus son stress montait. Il arrivait les mains vides. "Je vais me faire trucider" se répéta t-il.
Enfin, l'immeuble de Derek se dessinait. Il était 18h50. Il descendit du véhicule.
- Ouf, merci mec, tu me sauves la vie, je t'en dois une..
- Tache de rester en vie, tu es bien trop précieux, rigola l'adjoint avant de disparaître au bout de la rue.
Stiles souffla un bon coup et se dirigea vers l'entrée du loft et frappa à la porte.
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