Chapitre 21 - Douloureuse Confession
Le réveil sonna. Stiles grinça des dents et l'éteignit d'une main lourde. Il grimaça, la fatigue ne l'avait pas quitté. Il regarda à côté de lui et ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire en voyant le bel homme à ses côtés entrain de lutter pour ne pas se rendormir.
- Bonjour, beau brun ténèbreux.
- Mmh Salut.
- Il est l'heure de se réveiller.
- Il va falloir être plus convainquant que ça...
- Il faut que tu partes avant que mon père ne soit réveillé.
- Trop tard, il est déjà dans la cuisine, grogna le lycan.
- C'est pratique ça. Allez, Monsieur le Sourwolf.
- On est quand même plus tranquille au loft.
- Quand j'aurais un appart, ça sera le cas aussi.
- Un appartement ? S'étonna Derek en s'étirant.
- Ben ouais, je vais pas rester toute ma vie ici. J'avais mes habitudes quand je vivais seul à la fac.
- Mmh. Aide moi à me motiver à bouger.
- T'es pas croyable.. Tu veux quoi ?... Ah non hein, on est pas tout seuls ici.
- Tu penses encore à des choses bizarres, l'hyperactif.
Le loup érigeait un sourire satisfait, avant de reprendre avec des yeux de chien battu :
- Un petit bisou...?
L'humain leva les yeux au ciel et s'exécuta. Décidément, il ne pouvait vraiment rien lui refuser. Son amant, reboosté, prit le même chemin que la veille. Stiles ferma la fenêtre et descendit prendre le petit déjeuner avec son père. Celui-ci était tout excité, ce dimanche était un jour spécial. C'était le jour où son fils rencontrait enfin la femme qui le faisait vibrer. Il lui expliqua qu'elle serait là vers 17h et qu'il allait faire son fameux Chili Cone Carné. La joie de son père réchauffa encore un peu plus le jeune homme. Ces derniers temps, il avait délaissé leur relation. Il repoussa au lendemain ses exercices physiques pour passer sa journée avec lui. Ils commencèrent par faire un peu de ménage, mangèrent, traînèrent devant la télé et ils finirent par se mettre aux fourneaux. Le plus âgé sifflotait en expliquant la marche à suivre au plus jeune. Un climat apaisant et léger s'était installé. Ils reprirent leur complicité passée et les éclats de rire inondaient la maison.
Finalement, l'heure de la rencontre arriva et quelqu'un sonna à la porte. Noah se pricipita pour aller ouvrir. Stiles entendit des voix s'élever.
- Bonjour Lana, tu es resplendissante.
- Bonjour ! Merci Noah, tu es très beau aussi. Ah, je suis stressée. Tiens, je t'ai apporté une bouteille de vin blanc et un petit dessert.
- Oh merci ! Il ne fallait pas... Il est dans la cuisine. STILES ! Lana est arrivée!
- Oui papa ! J'arrive.
Stiles remit en place son t-shirt, passa une main dans ses cheveux et se dirigea vers l'entrée. Il y découvrit une femme superbe. Son visage était ovale. Il s'y dessinait un sourire franc et rayonnant laissant apparaître une dentition parfaite. Ses yeux verts foncés le fixaient avec intelligence. Ils s'alliaient parfaitement avec sa chevelure blonde qui lui tombait sur les épaules. Malgré sa cinquantaine, elle gardait un petit air de jeunesse finissant avec brio son portrait. Elle dégageait un parfum enivrant.
- Tu es Stiles ! Enchantée je suis Lana, je suis tellement heureuse de te rencontrer. J'ai beaucoup entendu parlé de toi.
- Ah oui ! Merci beaucoup d'accepter de me rencontrer.
- Oh mais non, merci à toi.
Une fois les présentations effectuées, ils se dirigèrent vers la cuisine et commencèrent à grignoter des biscuits apéritifs.
- Du coup Stiles, tu as fais des études en criminologie ?
- Ouep ! J'aimerai bien suivre les traces de mon père et protéger cette ville !
- Oh tu as fait ton choix finalement ? Demanda le Shérif sans dissimuler sa joie.
- Oui ! Et je me sens bien ici.
- Ça ne serait pas à cause des messages de la dernière fois ? Interrogea suspicieusement le plus âgé.
- Oh? Quelqu'un dans ta vie Stiles ? S'amusa la nouvelle conquête de son père.
- A peine arrivée et vous vous y mettez déjà à deux ? Je vais me sentir seul moi !
Tous les trois se mirent à rire.
- Alors Lana, vous...
- Oh non, tutoies moi !
- Tu fais quoi dans la vie ?
- Je suis employée de banque ! Je fais ce métier long et ennuyant qui consiste à regarder des chiffres défiler devant moi. Des comptes qui sont souvent dix fois plus fournis que le mien !
- Ah. Mais on a tous besoin de toi ! Imagine si je veux prendre un crédit un jour..
- Ça sera avec plaisir !
- Et vous vous êtes rencontrés comment ?
- Oh Noah, je te laisse lui expliquer, tu racontes mieux que moi !
- Et bien, il y a un mois, peu après ton retour, j'étais sur une enquête, plutôt banale, concernant des nuisances sonores. C'était le matin, j'avais ce mal de crâne qui ne voulait pas passer.. Pour ne pas arranger les choses, les plaignants et les accusés se tiraient dans les pattes. J'ai réussi tant bien que mal à recueillir leurs témoignages. Mais leurs vociférations m'avaient épuisé. Je rentrais au poste quand j'ai aperçu l'enseigne du café à côté de la pharmacie, je me suis arrêté, j'avais besoin d'un peu d'énergie. Et, c'est à ce moment que je l'ai vu. Elle a débarqué toute paniquée. Elle est tombée et je l'ai aidée à se relever... J'ai immédiatement été conquis par son charme. On a fini par partager notre boisson et on s'est revu plusieurs fois..
- On dirait un film !
- Oui hein ?! J'ai eu beaucoup de chance de rencontrer ton père. J'ai tiré le gros lot. J'étais toute décoiffée, pas maquillée, je me dépêchais pour le boulot. Et il m'a quand même trouvé jolie. C'était inespéré... Depuis mon divorce, je n'ai pas eu beaucoup de chance.
- Tu as des enfants ?
- Non aucun... Les yeux de Lana s'assombrirent quelques secondes. Mais j'ai une vie bien remplie et puis, je suis heureuse maintenant.
Elle serra fort la main du shérif. Ils échangèrent un regard complice. Stiles n'avait pas l'habitude d'observer son père amoureux. Il avait les joues légèrement rouges, les yeux pétillants et il parlait beaucoup. C'était une vue attendrissante qu'il appréciait énormément.
La faim finit par les tirailler. Ils passèrent à table. Tous les sujets de conversation furent abordés. C'était comme s'ils se connaissent tous depuis longtemps. "Comme une famille" pensa le jeune homme. Il se sentait bien lui aussi. Ça faisait déjà plusieurs années qu'il avait abandonné l'idée que sa maison expose ce genre de tableau. Il vivait bien, seul avec son père, mais au fond de lui, il avait toujours envié les autres jeunes dont les parents étaient vivants et unis. Il profita donc un maximum de l'ambiance chaleureuse de cette soirée. Lana lui semblait très respectable. Peut-être que son père touchait enfin au bonheur.
Malheureusement, la fin du repas arriva plus vite que prévu. Elle les salua tendrement, fit un clin d'œil à Noah et partit.
Une fois tous les deux, le shérif regarda intensément son fils.
- Merci Stiles... Ça m'a fait vraiment plaisir.
- Papa, tu es heureux, je le vois. Elle change ta vie. Je suis très content pour vous.
- Woh.. Je me demande qui t'a si bien élevé ?
- Mmh, je ne sais pas ?! Peut-être quelqu'un accro aux burgers ?
- Je fais des efforts je te signale ! J'ai même cuisiné aujourd'hui !
- Haha ! Il fallait bien une Lana pour que ça arrive !
- j'espère que tu trouveras quelqu'un qui te fera avancer aussi.
Stiles sentit ses joues brûler. Il avait envie de tout lui raconter. L'entrevue de la vieille avec son meilleur ami l'avait remplie de courage et de confiance. Après tout, son père avait toujours été très compréhensif avec lui. Et de toute façon, la nouvelle de leur relation allait finir par l'atteindre et il ne voulait pas que le shérif l'apprenne par une autre personne. Il hésita quelques instants et il se jetta à l'eau.
- En fait... J'ai déjà trouvé une personne qui me correspond, je crois ?
- Oh, j'en étais sûr ! Je suis content pour toi. J'étais un peu inquiet après ta rupture avec Lydia. Tu tenais tellement à elle... Elle s'appelle comment ?
- C'est compliqué papa. Si je dois t'expliquer, ça va prendre beaucoup de temps.. Et je ne sais pas comment tu vas réagir...
-J'ai tout le temps, si c'est pour t'écouter fiston.
- J'arrive.
Stiles fit bouillir de l'eau et la versa dans deux tasses pour faire infuser des tisanes. Puis il s'assit en face de son père. Il prit une grande respiration et souffla. Il y était. C'était le moment. Il tremblait de tout son long.
- Je dois te dire quelque chose.. Sa voix se cassa.
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu me fais peur.
- Qu'est ce que tu dirais si cette femme...
- Oui ?
- C'était un homme..?
- Quoi ? Tu veux dire que...?
Le visage de Noah changea. Ses yeux étaient écarquillés, son visage se durcit et il resta silencieux.
- Oui.. Cette personne est un homme..
Le père se leva et commença à faire les cent pas dans la maison sans dire un mot. Encore ce même vide ressentit la veille. Encore ce silence qui était plus lourd que ce que Stiles imaginait.
- Papa...
-Mmh...
-Parle moi, je t'en prie.
- Qui... ?
- C'est pas important.
-Ça l'est.
-Mais non, je viens de t'avouer quelque chose qui me pèse et tu ne veux savoir qu'une chose c'est l'identité de cette personne...
- Qui c'est Stiles Stilinski ? Le coupa sèchement Noah.
Il sursauta. C'était rare que son père utilise son nom complet. Durant ces moments-là, il savait que le shérif était sérieux. Il n'arrivait plus à réfléchir.
- Derek..
- DEREK HALE?
- Oui...
- STILES...!
- Papa..
- Je... Je sais plus quoi dire.. Tu... Il... Depuis combien de temps ?
- On a commencé à bien s'entendre en tant qu'amis. Mais j'ai vraiment réalisé ce que je ressentais durant mon séjour à l'hôpital...
-QUOI ?! Donc quand tu dormais chez lui...?! Stiles!
- Je voulais te le dire mais..
-Mais quoi ?
-Je ne savais pas comment tu allais le prendre..
-Je ne sais pas, franchement, je ne sais pas. Je.. J'ai besoin de réfléchir..
- Papa.
- Non Stiles ! Si je m'écoutais, j'irais le voir directement ce soir et je le....
Il ne finit pas sa phrase. Il s'arrêta, fit demi-tour et claqua la porte de sa chambre. L'ambiance, qui était joyeuse et légère il y a quelques minutes, semblait, maintenant, vouloir écraser Stiles. Il resta assis sur sa chaise, perdu dans le vague. Il avait l'impression que sa maison d'enfance le rejetait. Pour la première fois, il doutait de l'amour que son père lui portait. Et si, il ne l'acceptait jamais ? Et si, il ne voulait plus de lui comme fils ? Et si, c'en était fini de ses souvenirs si joyeux auprès de son père ? Son corps entier était douloureux. Il s'en voulait d'être tombé amoureux. Il s'en voulait d'être lui. Il aurait préféré être dans la "norme". Peut-être qu'il serait resté avec Lydia. Peut-être que céder à ses sentiments n'était pas la bonne réponse. Pourtant, il ne comprenait pas où était le mal. Lui, il se sentait heureux avec son homme. Alors oui, ce n'était pas ce qui était dicté par la société mais est ce que c'était vraiment ça l'important ? Au lieu d'être celui qui devait changer, pourquoi ce n'était pas les autres qui devaient s'adapter ? Tout ce qu'il faisait, c'était aimer. Ce n'était pas quelque chose de mal. Qui pourrait le blâmer de ressentir ce sentiment ?
Il avait versé toutes les larmes de son corps, il sanglotait seul dans sa cuisine glaciale. Ses yeux et sa gorge étaient secs, il chercha désespérément du réconfort mais la seule image qui lui venait, là tout de suite, c'était le visage colérique de son père. Lui, qui avait l'habitude d'être si doux révélait une autre facette, que Stiles aurait préféré ne jamais découvrir. Dans son flot de pensées accablantes, une petite voix vint lui sussurer à l'oreille "et si jamais il retombait dans l'alcool par ta faute, tu ne crois pas que tu aurais mieux fait de disparaître avant ?". Il tenta avec difficulté de la faire taire mais, elle revenait toujours plus fort. Il se débattait désespérément contre elle, malheureusement, il finit par abandonner, il était vaincu. Au final, c'est elle qui devait avoir raison. Si sa vie était synonyme d'une retombée aux enfers pour son père, il aurait mieux valu qu'il meurt cette nuit-là, ou qu'il n'ait tout simplement jamais existé. Rien que l'idée d'être la personne qui pourrait détruire la vie de son père lui écorchait l'âme. Il avait déjà gâché cette journée si parfaite avec ses sentiments déplorables. Une haine dévorante grandissait au fond de son estomac, une rage sourde contre lui-même. Épuisé, il se laissa submerger par ses idées noires, il se dit que c'était sûrement la moindre des punitions, que c'était amplement mérité.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top