Chapitre 18 - Alliés Inespérés
Scott et Liam avaient expliqué à leur amis que la carte du bar était une bonne piste. La sirène y avait été vue plusieurs fois. Malheureusement, personne ne pouvait dire d'où elle venait. Elle arrivait certains soirs, se posait devant le barman, commandait un alcool et regardait la foule. Elle rejetait plusieurs prétendants avant de se concentrer sur un homme. Elle repartait avec dans la soirée. Elle recommençait ce manège deux soirs d'affilés avant de disparaître pour trois semaines. Il fallait tomber sur le bon soir. Il semblait, cependant, qu'elle se mettait en chasse 2 semaines avant la pleine lune. L'étau se resserrait, ils avaient enfin une piste. Toutefois, envahi par un mauvais pressentiment qui ne le quittait pas, l'alpha décida d'appeler des renforts, Jackson et Ethan acceptèrent.
Deaton quant à lui avait réussi à réduire en poudre les feuilles de la Canne des muets. Il avait appelé la meute. Il fut décidé à l'unanimité de la tester sur Peter, qui avait miraculeusement réapparu. La poudre inhalée, le loup se tenait la gorge et essayait de crier, la scène était comique, chacun imaginait quelle réplique satirique il pouvait bien essayer de répliquer. Les effets ont duré 10 minutes. Il expliqua ensuite la sensation de gorge serrée et l'incapacité qu'avaient ses cordes vocales à émettre un seul bruit. Bien sûr, il fulminait contre le druide, et même Derek n'arriva pas à dissimuler un petit rire face à la situation. Son oncle qui n'avait pas entendu ce son depuis bien longtemps fut agréablement surpris et se calma immédiatement, il inspira fortement. Il reprit son air hautain habituel, puis ajouta d'un ton mystérieux qu'il avait plus d'informations sur leurs ennemis. Il quémanda l'écaille de sirène en contrepartie. Il n'eut que des refus. Finalement, c'est Malia qui arriva à lui soutirer les vers du nez. Il ne semblait pas résister longtemps à l'appel de sa fille.
-Vous vous demandiez sûrement où j'étais passé pendant tout ce temps..
- Non, pas spécialement, on était tout aussi bien sans toi. Réagit Derek.
- Merci mon cher neveu, tant d'amour de ta part me réchauffe le cœur. Bref. Je suis allé voir des amis.. Enfin amis n'est pas vraiment le terme.. Collègues peut-être ? Peu importe. En échange d'une contribution financière, j'ai pu apprendre que les sirènes qui vont arriver ont déjà sévis ailleurs.. Elles ont décimé des familles de loups importantes. La plupart du temps, les autres les fuient. Je sais bien qu'à cause de votre sens de la justice exacerbé et un peu suicidaire, on n'y coupera pas. Mais, elles sont excessivement puissantes. Je vous demande la plus grande prudence. Un de mes "amis" m'a expliqué avoir vu sa famille s'entretuer devant ses yeux.
- Super... Comme ça, ça nous rajoute encore plus de pression, souffla Stiles.
- Mon petit Stiles, tu te doutes bien que je n'arrive pas les mains vides, lui glissa Peter en passant son bras sur ses épaules. Cet "ami" est aveuglé par la vengeance et il aimerait bien participer à notre petite sauterie. Lui, et sa meute. Alors, pourquoi ne pas augmenter nos rangs et combattre notre ennemi, ensemble ?
- Dégage de là, rugit son neveu.
- Hoho, tu ne veux pas que je touche à ton précieux petit "colocataire" ? Dommage.
Il affichait un sourire espiègle. Stiles en était convaincu, Peter avait deviné. Peut-être face à la réaction un peu trop brute de Derek, ou peut-être parce qu'il était naturellement doué pour décrypter les émotions des autres. Quoi qu'il en soit, son regard parlait pour lui. Il savait.
- Peter, on se méfie tous de toi et de tes connaissances ici. On sait tous de quoi tu es capable. Interrompit l'alpha.
- Voyons, Scott, Scotty, ça me blesse ce que tu dis là. Je suis un exemple de dévouement envers les autres.
- Surtout envers toi-même.
- Il est vrai Derek. Mais ça a changé vu qu'il y a ma fille avec vous.
- Comment être sûr que tes connaissances soient dignes de confiance ? Reprit Scott.
- Je n'ai jamais dit qu'elles l'étaient, pouffa l'intéressé. Mais on peut organiser une rencontre non ? À vous de définir vos exigences.
- Qu'est ce que tu y gagnes ? Interrogea Lydia.
- Moi ? Et bien remonter dans l'estime général et aider ma merveilleuse petite meute hétéroclite.
- Tout ce que tu dis sonne faux. Murmura Derek.
- A vous de décider. Rappelez vous, que ce groupe de créatures marines est à l'origine de meurtres en masses de familles respectées chez les loups. Je sais bien que vous vous sentez immortels mais rappelez vous de l'épisode de Stiles. Et pourtant, elle était seule et, à mon avis, ce n'était pas la plus forte. Loin de là.
Stiles savait qu'il avait touché un point sensible, tout le monde avait baissé la tête. Plus personne n'osait le contredire. Il aurait aimé pouvoir les réconforter, leur dire que tout irait bien et qu'à eux tous ils allaient s'en sortir, comme d'habitude. Mais c'était leur mentir. Il avait vu la transe de son ami. Ils avaient eu de la chance que le cri de Scott ait marché. Si Peter ne se trompe pas, et le jeune homme savait que ce n'était pas le cas, peut-être que la prochaine fois, face à des sirènes plus expérimentées, ça ne serait pas suffisant.
Alors ils décidèrent de rencontrer cette nouvelle meute pour pouvoir en discuter avec eux. Bien sûr, ils décrétèrent de le faire dans la forêt, de nuit, pour ne pas attirer les innocents, sous la protection d'Argent, d'Isaac et de Deaton. Chacun avait conscience que Peter n'était pas un exemple de fiabilité mais avaient-ils vraiment le choix ? Ils se battaient contre un ennemi inédit qui semblait aussi insaisissable que dangereux. Par l'intermédiaire de Peter, ils ont donc convenu de poser un rendez-vous le vendredi soir.
Stiles fut le premier à partir, il allait voir son ami, Stan. Son amoureux secret le suivait des yeux, inquiet. Les deux amis avaient choisis de se faire une soirée dans un bar. La curiosité de Stiles étant trop prenante, il avait choisi le même que celui visité par Scott. Ils passèrent une bonne soirée, Stan buvait pas mal. Stiles lui avait confisqué son téléphone comme à son habitude. Ils se rappelèrent le "bon vieux temps", des souvenirs furent déterrés et une vague de nostalgie les emportèrent. Ils trinquèrent souvent à l'amitié. Puis, l'état du blond se dégradant, il était temps de rentrer. Stiles, qui n'avait presque pas bu, le déposa dans sa maison familiale. Malgré les supplications de son ami, il repartit vers le loft de Derek. Il l'avait prévenu qu'il dormirait sûrement chez son père mais, sans savoir pourquoi, il ne voulait pas s'éloigner trop longtemps. Et puis, c'était sûrement la dernière nuit qu'ils passeraient ensemble avant longtemps. Il n'arrêtait pas de revoir le regard anxieux de son amant lorsqu'il avait quitté la réunion plus tôt. Le trajet lui parut interminable. Il était enfin arrivé, il regarda l'heure et souffla.. 3h du matin. Le loup ne sera sûrement pas content d'être réveillé, mais c'était plus fort que lui, il avait envie de le voir. Non, il devait le voir. Il prit son courage à deux mains et rentra dans le bâtiment. Il sonna timidement à la porte. Cette dernière s'ouvrit presque instantanément.
- T'as vu l'heure ? Tu ne devais pas rester chez ton père ce soir ?
- Si... Je suis désolé de te déranger.. Je peux repartir si tu veux.
Derek le tira par le bras et l'entoura amoureusement des siens.
- Reste. Je suis content que tu sois là.
- Tu es encore debout toi ?
- Je n'arrivais pas à dormir.
- Ah oui ? Pourquoi ?
- Je voulais rester éveillé au cas où tu voulais rentrer à la maison… et j'ai bien fait.
- À la maison ? Tu sais que je n'habite pas ici hein.
- Je sais bien. Mmh tu sens son odeur. C'était bien ?
- Forcément… Oui, c'était sympa, ça m'a fait plaisir.
-Mmh, tant mieux.
-Je vais prendre une douche. Vas te coucher.
L'humain se détacha du loup et commença à monter les marches. Derek le prit par les jambes, le posa sur son épaule et l'emmena dans sa tanière.
- Qu'est ce que tu fous ?
- je vais te débarrasser de son odeur.
- J'allais me doucher...
- Pas besoin.
Les deux amants passèrent un moment intense avant de s'endormir épuisés mais satisfaits.
Le lendemain matin, Stiles se réveilla seul, il n'était pas inquiet. Il se leva et il trouva en bas son homme en pleine séance de musculation. Il était torse nu, le corps luisant et se concentrait sur ses tractions. Son visage avait pris sa forme de loup.
- Tu y es depuis combien de temps ?
Pas de réponses. C'est en s'approchant qu'il comprit. Derek avait, de chaque côté, disposé les sifflets à ultrasons de Chris. Sa souffrance se lisait sur son visage, mais il ne lâchait rien. Alors, tout en douceur, l'humain décida de les éteindre. Et son compagnon rugit en sa direction.
- Oh la, tout doux. Murmura Stiles. C'est moi.
- Désolé..
- Ça fait combien de temps que tu y es, mon chéri ?
Le mot était sorti avant qu'il n'ai pu le retenir. Il mit sa main à sa bouche et regarda ailleurs. C'était sûr, son amant allait réagir en conséquence. Après tout, il n'était sûrement pas adepte des petits mots doux. Il avait déjà réussi à lui faire accepter "mon petit Derek" mais là c'était trop. Il se gifla intérieurement. Il était extrêmement gêné.
- Euh, depuis 1h. Je fais des pauses toutes les 10 minutes, c'est insupportable. Euh, tu m'as appelé comment ?
- Oh, j'imagine même pas ce que tu dois endurer. Tu n'as pas faim ? Je meurs de faim.
- Si, j'ai pas mangé ce matin.
- Aller, c'est moi qui fait le repas pour une fois !
- Ça marche... "mon chéri".
- Quoi ?! Ah euh OK, c'est cool. C'est cool.
Son cœur bondissait dans sa poitrine, il n'y était décidément pas préparé. "Au moins, je suis toujours en un seul morceau", ironisa t-il mentalement. Mais, il ne pouvait pas le cacher, rien que la mention de ce surnom affectueux l'avait perturbé au plus au point. Le loup ricana.
- Bon omelette, ça te va ? Tu t'es bien dépensé alors il te faut des protéines. Tu as du bacon ?
- Dans le frigo.. "Mon cœur".
Le même électrochoc s'abattit sur les épaules de l'humain. Derek éprouvait vraisemblablement un malin plaisir à le taquiner.
- Hahaha, c'est drôle ça mon petit Derek, je me marre. Fais gaffe, c'est moi qui fais ton repas, je peux te le cramer volontairement.
- je ne vois pas de quoi tu parles. Je suis tellement fatigué, j'ai vraiment besoin d'un repas préparé par "mon amoureux".
- Rah, t'exagères. Je me suis laissé emporté dans l'ambiance du moment, c'est tout.
- Pas de soucis.. "Mon ange".
- Tu sais quoi ? J'arrête de parler.
Bien sûr, la promesse du jeune homme ne tint pas plus de quelques minutes. Il reprit son flot habituel de paroles sous le regard charmé de son amant.
Malheureusement, il était temps pour Stiles de rentrer chez lui, son ami était parti aujourd'hui. Il était triste. Il ne voulait pas partir, il ne voulait pas que leur petite bulle ne se désagrège aussi vite. Il avait l'impression de laisser une part de lui dans ce loft, de quitter son nouveau foyer pour rejoindre l'ancien. Mais il connaissait le besoin d'indépendance de Derek. Il savait que son espace personnel était très important. Il espérait, néanmoins, qu'un jour, il serait autorisé à poser ses valises ici.
C'est le cœur lourd qu'il prit le beau brun dans ses bras, il respira son odeur une dernière fois et allait briser le contact physique quand il fut retenu encore quelques instants.
- Bon.. J'y vais. De toute façon, on va se revoir bientôt hein, avec l'histoire de Peter..
- Ouais, fais attention à toi.
- Pas de soucis. Tu vas me manquer.
- Mmh, tu me dis quand tu es arrivé.
- Oui.
Ils s'embrassèrent et Stiles quitta le loft. Il se sentait tellement bête de ressentir ce poids sur le cœur. Il pensait bien être le seul à éprouver ce sentiment. Enfin il ne doutait pas que le loup l'aimait mais il savait aussi que cette sensation de solitude ne le concernait que lui. Dès qu'il entra dans sa Jeep, il sentit des larmes couler le long de ses joues. "Pff n'importe quoi Stiles. Ça va hein, tu as été séparé de Lydia des milliers de fois et tu n'en a jamais fait une maladie. Là c'est pareil et en plus, tu le revois bientôt.. Mais, il me manque déjà.". Il tapota ses joues et se mit en route.
C'est dans cet état de faiblesse qu'il fut accueilli par son père, lui, semblait heureux de retrouver son fils. Sa joie fut communicative et le jeune prodige finit par se calmer.
"Je viens d'arriver."- Envoyé à Derek.
" OK. Je t'aime."- Reçu.
"Moi aussi, on se voit demain ? Il faut que je m'entraîne un peu et ça tombe bien, je connais un loup-garou hyper fort."- Envoyé.
"Non, il faut que tu te ménages. On attend tes prochains examens."- Reçu.
"D'accord.. On se voit vendredi alors."- Envoyé.
"N'hésite pas à m'envoyer un message ou à m'appeler si jamais tu as besoin."- Reçu.
"Merci, toi aussi. Bonne journée."- Envoyé.
- À peine revenu et déjà sur ton téléphone fiston !
- Désolé p'pa !
- Vu ta tête, c'est une fille ?
- Euh.. Non ! Pas du tout. Rougit Stiles.
- Mouais, rétorqua son père incrédule. Bon.. Stan est parti et j'aimerai bien te LA présenter.
- Oh, oui, c'est vrai ! Samedi ou dimanche ?
- Dimanche soir alors !
- Ça marche papa... Je suis pressé de la rencontrer.
- Merci, Stiles.
Ils échangèrent un regard chaleureux. La journée se déroula sans encombres. Stiles, sans écouter les conseils autour de lui, alla faire un petit jogging. Il se sentait rouillé. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas dépensé. La fatigue le poussa à se coucher tôt. Il avait repoussé ce moment redoutant avec raison son lit vide et froid.
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