Chapitre 16 - Derek

Stiles ouvrit les yeux en souriant. A côté de lui, encore endormi, se trouvait Derek Hale. La lumière du jour transperçait les lames du volet et venait éclairer son visage. Il le regardait attentivement. Ses pommettes saillantes, sa bouche fermée, ses sourcils fournis, sa barbe parfaitement entretenue, sa cicatrice, tout lui paraissait magnifique. Sa main bougea toute seule et lui caressa la joue.

- Continue de me regarder comme ça et on repart pour un tour.

Les yeux de Derek s'étaient ouverts et il le regardait assez amusé.

- J'ai plus la force, et j'ai du mal à bouger... J'ai une meilleure idée. Je peux te poser la question maintenant ? Ça me paraît le meilleur moment. Qu'est ce que tu voulais me raconter à la sortie de l'hôpital ? 

- Ça risque d'être long.

- C'est pas grave, j'ai tout mon temps.

- Non, tu vas voir l'autre.

- Ah, il est quelle heure ?

- Bientôt midi.

- Tu sais quoi ? Je lui dis que je suis un peu patraque, qu'on reporte et tu me racontes tout.

- C'est un bon deal.

Stilles chercha son pantalon, tira son téléphone et envoya le message.

- C'est bon, je t'écoute.

Le loup passa une main sur son visage, regarda devant lui inspira et posa sa tête sur l'oreiller. Il fixa son invité avec une mine abattue. 

- Par où commencer.. Quand Braeden et moi on s'est séparé, je n'avais pas le cœur de revenir ici. Affronter le regard rempli de pitié de Peter et son éternel "je te l'avais bien dit" ce n'était pas envisageable. J'ai donc préféré rejoindre Chris et Isaac. On était trois âmes solitaires. Aucun ne m'a posé de questions. Isaac fuyait les souvenirs d'Allison, Chris échappait à ses sentiments et moi.. J'étais un peu perdu. On a protégé pas mal de monde là bas, c'était revigorant.. Mais, on a aussi perdu beaucoup. Une famille qu'on essayait de sauver.. Ils se sont tous fait tuer. On y a pourtant mit toute notre énergie.. Encore un désastre que je... que nous n'avions pas pu éviter. Je retrouvais cette sensation, déjà trop bien connue, de solitude devant ma propre impuissance. 

J'ai été, de nouveau, attiré ici, à Beacon Hills. J'ai été bien accueilli par Scott. Toujours à tendre la main. Il m'a réintégré dans sa meute. Mais je ne me sentais pas à ma place. Je ne parlais pas à grand monde. Sauf à Scott lui-même et à Malia. C'est les deux seules personnes dont j'acceptais la présence. Pour le reste, je ne participais qu'à la défense de la ville.

Je suis allé plusieurs fois me recueillir dans les bois là où se dressait le manoir. Je ressassai inexorablement toutes mes erreurs, tous mes mauvais choix. J'étais de retour dans ma peau de Derek Hale, l'ancien alpha raté. Celui qu'on approche quand on a besoin d'un pion ou d'un passe temps. Celui qui n'a besoin de personne pour avancer, enfin, c'est ce que je voulais bien me faire croire. Même quand la meute se réunissait j'avais ce sentiment d'isolement. J'étais peut être parti trop longtemps mais, ils avaient tous une certaine complicité et je n'arrivais pas à trouver ma place. J'étais vide à l'intérieur. Je me suis noyé dans les travaux du loft pour éviter de réfléchir.

La veille de ton retour, Scott m'a rendu visite, il était tout content. Il voulait absolument que je vienne. Malgré mes nombreuses objections, il a fini par avoir gain de cause. Il sentait bien que je m'excluais volontairement et il voulait que je m'ouvre un peu, que je me sente entouré.. Je n'en avais aucune envie mais, Scott quand il a une idée derrière la tête…

Le jour j, je me suis retrouvé au milieu de tout le petit groupe. Comme à mon habitude, je me sentais de trop, il faut dire qu'ils sont vraiment très bruyants. Trop bruyants. Peter m'envoyait ses pics condescendants sur mon caractère peu avenant. Il testait ma patience, à sa plus grande frustration, j'ai gardé mon calme. J'avais envie de te revoir. Je voulais savoir ce que tu étais devenu. Toi le petit hyperactif à l'humour sarcastique. Je ne sais pas ce qui me poussait à faire tous ces efforts là.. Parce qu'avec Scott vous aviez déjà réussi à percer ma carapace une fois, que j'avais besoin que vous le refassiez une deuxième fois ? J'en sais trop rien. 

Puis, tu es arrivé tout sourire, ça m'a rendu un peu nostalgique. Tu avais changé mais, tu avais gardé ce petit quelque chose qui fait qu'on se sent bien à tes côtés. Naturellement, les gens l'apprécient.

La soirée a continué et j'observais tout le monde de loin. Comme dans un film. Puis, sans que personne ne le remarque, je t'ai vu t'éclipser. Je t'ai suivi pour en comprendre la raison et je t'ai entendu au téléphone avec "Stan". Je n'ai pas pu résister à la tentation d'écouter votre conversation.

- Les pouvoirs loup-garouphiques c'est pratique.

- On dirait un slogan. Enfin, j'ai donc appris que ce "Stan" avait des sentiments pour toi. À l'époque, j'étais curieux de la situation. Et ta réaction ne m'a pas déçu. Je me suis dit que ça pourrait être intéressant de te taquiner, je m'amusais. C'était une bouffée d'air frais. Et ton enthousiasme a laissé place à ton mal être. J'ai voulu te réconforter. Pourquoi ? Peut être que je voyais en toi, une part de ma souffrance. Je ne voulais pas que tu ressentes ça, je ne voulais pas que tu finisses comme moi, rongé de l'intérieur. Tu ne mérites pas ça. Tu es celui qui apporte le plus de joie dans la meute. J'ai essayé de trouver les bons mots. Je t'ai entendu me remercier et, ça m'a fait du bien. Mon cœur s'est apaisé le temps d'un instant. Ma soirée s'en est trouvée plus douce. 

Le lendemain soir, j'étais un peu stressé de venir chez Scott. Encore une réunion où je n'allais pas être très utile. Et... Ça s'est passé exactement comme je le craignais. Il y eu un grand débat qui ne m'intéressait pas. Heureusement que Scott est un très bon alpha et qu'il a renversé la situation. J'aurais été bien moins souple que lui. J'étais déjà pas mal agacé quand je vous ai vu, toi et Lydia, en train de vous bécoter. Ça m'a renvoyé en pleine tête mes différents échecs sentimentaux. Ma colère a pris le dessus juste quelques secondes. Et Liam qui remet sur le tapis Braeden.. Sérieusement, il mérite des rappels à l'ordre des fois ! Je veux bien me porter volontaire.

J'étais dans ma spirale de pensées négatives et toi, tu as voulu entrer dans mon monde. Bousculer le peu d'équilibre que j'avais acquis. Quand tu m'as rattrapé, je voyais ta nervosité et j'imaginais que tu faisais ça à contre cœur, comme pour me "rendre la pareille" de la veille. Mais, tu as insisté et on décroche rarement un Stilinski de son but. Tu as su lire en moi, tu avais compris que derrière mon incapacité à dialoguer se cachait une souffrance intarissable. J'ai relâché un peu ma garde et j'ai accepté qu'on se revoit..

J'ai passé ma journée à tourner dans le loft. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas reçu quelqu'un. J'ai fini par me détendre avec une séance sportive assez poussée et une douche. Je regardais souvent par la fenêtre pour guetter ton arrivée. Dès que tu es entré dans l'immeuble, j'ai suivi tes bruits de pas et ceux de ton cœur. J'ai senti ton angoisse quand tu as sonné. Pour être honnête, j'étais plutôt heureux que tu sois troublé, toi aussi. J'ai dû te paraître bien froid, mais, c'est ma façon à moi de cacher ce que je ressens. On a commencé à bien discuter, je rigolais bien, tu n'as pas perdu ta répartie. 

Et puis, au fil du temps, on a abordé le sujet Lydia, tu avais retrouvé ton air triste. Bien que ces histoires ne m'intéressaient que très peu, je ne pouvais pas te laisser dans cet état, alors j'ai essayé de te remonter le moral. Je pensais réellement que Miss Banshee avait beaucoup de chance. Je l'enviais un peu d'avoir quelqu'un qui tenait autant à elle.

Et finalement, l'alcool a commencé à te monter à la tête. Je le voyais bien. Tu m'as fait toutes sortes de compliments bizarres. J'avais l'impression que tu me draguais. Bien sûr, je savais bien que ce n'était pas le cas, mais c'était agréable. Tu avais tellement d'enthousiasme en parlant de moi que mon égo avait pas mal gonflé. J'avais l'impression d'être accepté comme je suis, de ne pas être jugé. Peut-être qu'être moi n'était pas si mal finalement, peut-être que j'avais des choses à offrir.

Et, c'était toi qui me procurait autant de sérénité, ça me gênait au plus haut point. Je ne savais pas trop comment réagir.

Puis, arriva le moment de... La fameuse cicatrice.. Tu étais carrément torché. J'en rigole encore d'ailleurs. Tu ne me lâchais pas pour la toucher et j'avais beau te repousser tu trouvais toujours quelque chose à dire. Du Stiles tout craché. J'ai fini par accepter pour que tout ça se termine. Mais tu m'as touché le visage et j'ai senti de légers picotements. J'étais... Hum.. Embarrassé ? Je ne voulais pas que tu le ressentes et j'ai coupé court. Tu étais vraiment.. Trop mignon. C'est la première fois que je me le suis dit. Je ne voulais pas que tu rentres dans cet état, tu étais trop sans défense. Je t'ai porté sur mon dos pour t'amener en haut, ton corps était collé au miens. J'ai senti ton souffle me chatouiller la peau. Je pouvais sentir ton odeur, un mélange entre l'alcool et ton gel douche acidulé. 

Mon cœur s'est emballé.

Je t'ai déposé et je suis vite parti me coucher. Inconsciemment, j'ai écouté chaque battement de ton cœur. Ça m'apaisait de te savoir pas trop loin. Tu as murmuré avoir aimé la soirée. J'étais content, je n'étais pas si détestable. 

Cette nuit ci. Je n'ai dormi que très peu. Je n'ai pas arrêté de me retourner, je ne comprenais pas pourquoi cette seule et unique soirée me troublait autant. Le matin de bonheur, je me suis levé et j'ai couru pour me sortir toutes ces pensées de la tête. Ça m'a fait beaucoup de bien. À ce moment-là, je me suis dis que c'était parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée avec un véritable ami. J'étais heureux d'avoir enfin élucidé le mystère et j'ai machinalement fait des pancakes, je savais que tu aimais ça. 

- Tu es attentionné avec tes AMIS, mon petit Derek.

- Hey, j'étais perdu, et je te signale quand même que tu étais encore avec Lydia, hein.

- Tu marques un point.. La suite ? 

- Ah, toujours impatient hein. Bon, tu te rappelles ? Tu as pris une douche et tu as mis mes vêtements, qui étaient beaucoup trop lâches. Le t-shirt était humide et te collait à la peau. À ce moment précis, j'ai commencé à te regarder autrement. Toutes mes conclusions de la mâtiné ont volé en éclat.. Je me rappellerais toujours de cette scène. Toi, dans mes vêtements humides… ils laissaient deviner ta taille fine mais musclée, je voyais tes tétons pointés à travers le tissu. Tu étais tellement sexy. J'essayais de contrôler ma voix pour pas qu'elle me trahisse..

- C'était réussi.

- Arrête un peu de me couper, sinon, je te mange. Avec ce que je viens de te raconter, je suis de nouveau en forme, fais attention.. Je suis à deux doigts de te ressauter dessus. Oui oui, c'est bon, je continue, ne me regarde pas comme ça..

Après ce petit incident, c'est tout mon être qui se remettait en question. Je n'avais été attiré que par des femmes avant.. Je ne voyais pas comment je pouvais ressentir cette tension pour.. Un homme. 

Bon, ça faisait plus d'un an que je n'avais pas... Enfin tu vois. Donc j'ai pensé qu'il fallait vraiment que je sorte plus souvent. Arrête de rire, je sais que l'excuse était bidon, mais j'ai vraiment eu du mal à tout accepter. En rentrant chez moi, j'ai pris une douche froide, très froide. Je tentais de faire disparaître cette envie qui me brûlait le corps. je me suis perdu dans un livre. Ça m'a calmé, momentanément.

Le lendemain, on est parti ensemble pour accompagner ton père sur les lieux du 2ème homicide. Ça avait l'air de rouler avec Lydia. Mon côté envieux, c'était transformé en jalousie. Jalousie envers qui ? C'était ça la question. Je voyais tous les efforts que tu faisais pour elle et intérieurement, j'essayais de calmer ce sentiment douloureux. Je n'étais personne, je n'avais rien le droit de dire. Je me laissais doucement écraser par ma lacheté et je me confortais derrière mon bouclier de froideur.

Pendant les trois semaines sans se voir, j'ai décidé de m'acheter un téléphone, je voulais me rapprocher juste un peu plus de toi. Je suis rentré dans la boutique de.. Molly, je savais que je lui plaisait.. Elle est jolie, je me suis laissé tenté.

Peut-être que je pouvais remplacer les sentiments qui me minaient par de nouveaux. Peut-être qu'elle était LA solution. Elle a pris mon numéro et on a commencé un petit jeu de flirt. C'était sympa, mais, il lui manquait un petit truc.. Il lui manquait une part de toi... Je n'arrivais pas à lui montrer qui j'étais réellement, je n'étais pas à l'aise avec elle, pas comme avec toi.

Un soir, tu m'as envoyé un message. J'étais heureux comme un gosse. Tu voulais revenir chez moi, j'étais pressé, je voulais te revoir le plus vite possible. Le rendez vous a été fixé au lendemain, j'étais tellement nerveux que j'ai dû dépenser mon énergie très longtemps..

Tu es arrivé au milieu de ma douche. Je me suis dépêché, je ne voulais pas te faire trop attendre et, sans m'en rendre compte je t'ai ouvert torse nu. Oh, j'avoue que je me suis amusé de la situation. Tu semblais troublé pour une raison que je ne comprenais pas. Au fond de moi j'espérais. J'espérais quoi ? Que tu me regardes différemment, un peu comme moi je te voyais. Mais je me raisonnais avec Lydia. À cet instant, elle était là personne que j'enviais le plus et, en même temps, elle était ma bouée de sauvetage. Ces sentiments contradictoires me laissaient perplexes. Encore une fois, tu t'es confié à moi. Tu m'as parlé de ton choix de vie. Alors, je devais compter pour toi, ne serait-ce qu'un peu. On partageait ton secret tous les deux, je ressentais encore cette chaleur qui me brûlait le corps. Face à ton dilemme, je n'avais qu'une envie, te demander de rester... Avec moi.. Ici. J'étais triste à la simple pensée que tu ne sois plus à Beacon Hills et qu'on puisse s'éloigner de nouveau. Que mon monde redevienne sinistre. Mais encore une fois, j'essayais de rester dans le contrôle le plus total. Je te le devais, tu n'avais besoin que d'une oreille attentive, rien de plus. 

Puis.. Tu m'as appelé "mon petit Derek" là, j'ai cru que j'allais exploser.. J'ai réussi à me calmer, encore. Et tu l'as redis une deuxième fois. J'étais à deux doigts de craquer. Je t'ai plaqué contre le mur.. Je suis désolé.. Mais ça m'était insupportable. Je préférais que tu restes loin de moi et que tu ne découvres pas ce que je ressentais. J'avais du mal à m'accepter alors comment toi, tu pouvais le faire ? Tu es parti tout tremblant. J'en avais trop fait, encore.. Je croulais sous la culpabilité. Je ne servais décidément pas à grand-chose. Je n'arrivais même pas à être l'ami dont tu avais besoin.

Je n'ai pas pu m'empêcher de vérifier que tu étais bien rentré, j'étais vraiment inquiet pour toi. 

Une fois que j'ai appris que tout allait bien, j'ai passé énormément de temps à réfléchir. Je ne voulais pas comprendre. Je ne VOULAIS pas être attiré par toi. Pourquoi à ce moment précis, ce n'était pas Molly ou une autre femme ? Qu'est ce qui m'attirait au fond ? J'ai pensé à d'autres hommes pour essayer de mieux comprendre mais rien. Pas le moindre sentiment. Par contre, avec toi, Stiles, j'avais envie de beaucoup plus que notre relation. Ça m'était inconcevable... J'ai encore refoulé mes pulsions. J'ai contacté Molly. Je devais t'oublier et me concentrer sur elle. Je suis allé la voir. Le hasard a mal, ou bien, fait les choses. Tu es entré dans sa boutique. Tu semblais tellement épuisé. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas te laisser comme ça. Tu ne me regardais même plus dans les yeux. Impossible. Tu ne devais pas me détester, je ne l'aurais pas supporté. Je t'ai amené au loft. J'ai préparé à manger et tu t'étais endormi sur le canapé. Tu étais si beau, ta bouche m'appelait, je me suis repris et j'ai porté mon attention sur le repas. Seulement, au bout de plusieurs heures, ton cœur s'est emballé, tu avais un visage paniqué et tu transpirais énormément. Je t'ai réveillé. Tu m'as pris dans tes bras en me disant que tu étais soulagé que je sois en vie. J'ai lutté de toutes mes forces et je t'ai repoussé. Tu étais tellement inquiet pour moi que je me suis mis à espérer. Je n'avais pas encore compris. J'avais juste ce désir qui me prenait, je voulais tout avoir de toi, ton attention, tes pensées, ton regard, tout. C'était puéril.

Et, tu l'as ENCORE dit. Mon petit Derek. Ces trois petits mots, comme j'aimais les entendre et comme ils m'arrachaient le cœur. Ils étaient la preuve que que je comptais pour toi mais pas autant que je l'espérais. J'ai rassemblé toute ma frustration, ma rage, mon envie et j'ai frappé ma porte. Plus fort que je ne le pensais, à bout, je me suis affalé devant. Je voulais te rattraper, t'embrasser, te serrer contre moi, te désirer toute la nuit. C'était une torture de ressentir autant de choses.

Et enfin, l'épisode des sirènes... Je voulais "guérir" de toi, je voulais que tu arrêtes d'occuper toutes mes pensées. Tu restais avec Lydia toute la soirée, seul à seul. Tous mes espoirs étaient brisés. J'étais terriblement triste.. J'ai appelé Molly... Je n'en suis pas fier.. Je.. J'ai couché avec elle. Mais dès que je fermais les yeux... C'était toi, encore toi, toujours toi.. Ce soir-là, j'ai compris que ce que j'essayais de me cacher. C'était une évidence, je ne pouvais plus fuir. J'étais tombé amoureux de toi, du petit hyperactif horripilant. Je ne pouvais plus me battre contre ça.

Alors, j'ai expliqué à Molly que je n'étais pas fait pour elle, qu'elle trouverait facilement quelqu'un qui la rendrait heureuse. Elle a mal réagi.. J'ai eu le droit à une crise de colère et de larmes.. Normal. Je ne pouvais pas la blâmer. Cependant, j'étais heureux, je m'assumais, enfin.

Ce bonheur fut de courte durée. J'ai reçu l'appel de Lydia. Je n'ai pas saisi tout de suite l'importance de la situation. Mais j'ai compris "Stiles, danger". Je suis arrivé aussi vite que j'ai pu. Je suis monté avec Scott et je t'ai vu t'écraser contre le mur. J'ai affronté Liam pour le contenir et tu as fermé les yeux, je pensais que tu étais... Mon monde s'est écroulé, j'ai cru que j'allais te perdre. Ce n'était plus de la colère, mais de la fureur. Tu allais peut-être mourir à cause de lui et à cause.. De moi. De mes doutes. De mon caractère de merde, de mon incapacité à gérer mes sentiments. J'étais aveuglé, j'étais devenu une bête.. C'était contre lui et contre moi que je déversais ma rage. 

Heureusement, Scott a compris, il a rugi. Ça m'a ramené à la réalité. Liam aussi. Tu as été amené à l'hôpital. Je suis resté tout le long. Je me suis porté volontaire pour absorber ta douleur, jusqu'à épuisement. Je ne pouvais faire que ça, ma culpabilité n'avait d'égale que mon impuissance face à la situation. Tu devais vivre, même aux côtés de Lydia, peu importe, du moment que tu vivais. J'ai cru devenir fou à attendre. Je suis allé courir 2h dans les bois pour m'extirper de ma rage et de ma frustration..

Après 3 jours qui m'ont paru interminables, tu t'es réveillé. Woah ! Je me suis vidé de mes forces. J'étais tellement soulagé. Quand je suis rentré dans ta chambre, je t'ai vu, tu étais si mal en point.. Je me suis juré, à ce moment-là, que quoi qu'il en coûte, je te protégerai, toujours. Que je t'aimerai dans l'ombre. Mais forcément, avec toi, mes plans ne se déroulent jamais comme prévu. 

Tu as commencé à me poser toutes ces questions sur ma vie amoureuse. Lydia et toi, c'était fini, je n'ai, donc, pas pu résister à l'idée d'espérer. Je me sentais mal d'imaginer quelque chose entre nous alors que tu venais de frôler la mort. Mais, je n'y pouvais rien. Tout mon être te désirait. Bien sûr, tu ne m'as pas ménagé et tu as continué à dire des choses ambiguës. Mon cœur faiblissait. Ma carapace se cassait. Je devais me calmer, je devais rester à ma place. J'ai réussi à reprendre un semblant de paix intérieure. 

J'étais heureux quand je te rendais visite. J'avais le cœur léger. Je pouvais rester à tes côtés, entendre ton rire, observer tes yeux malicieux. J'ai vite déchanté. Je suis arrivé PILE au moment où il était là. "Stan". J'avais envie de le virer de ta chambre. La jalousie me découpait le cœur. En plus, toi, tu lui proposais naïvement ta chambre. Ton lit. Toute la partie la plus intime de toi. À lui. À cet homme qui est mon exact opposé.

Sociable, avenant, plutôt pas mal. Je n'ai pas pu étouffer entièrement mes sentiments. Je voulais être le plus proche de toi. Même si tu ne pouvais pas me rendre mon amour, je voulais être celui qui prend soin de toi, qui compte le plus à tes yeux. Au moins que tu m'acceptes dans ce rôle ci.

 J'ai eu un moment de faiblesse et je t'ai embrassé... Quand j'ai posé ma bouche sur la tienne, ça a été une explosion de saveurs. C'était tellement bon, depuis le temps que je me refrénai. Je me suis raccroché à ce petit moment de flottement où tu ne m'avais pas encore rejeté. Je savais que j'avais dépassé la limite, j'étais terrorisé d'affronter ta réaction.. Mais tu as réagi totalement à l'inverse de ce que je pensais. Je n'y croyais pas.. Tu avais accepté et même répondu aux sentiments que j'avais tant essayé de te dissimuler. J'avais l'impression de rêver.. 

Je t'aime tellement, Stiles. Je fais de mon mieux pour m'ouvrir à toi, mais des fois, je n'y arrive pas. Je suis désolé si je t'ai fait du mal. Je suis loin d'être parfait. Je n'aime pas grand monde et j'ai un caractère impossible. Mais je vais faire de mon mieux pour que tu te sentes bien avec moi. Alors, s'il te plaît, reste à mes côtés.

Stiles écoutait avec attention, le menton posé sur l'oreiller. Il détourna les yeux, ses joues s'empourprèrent. 

- Woah... Ça fait beaucoup d'informations.. Merci de t'être confié à moi comme ça. Ça me touche énormément.

- Mmh.

- Mon petit Derek, j'aime toutes les parties de toi. J'aime ton côté asocial, j'aime ton flegme naturel, j'aime tes moments de doutes, j'aime ton appétit sexuel vorace. Je ne peux pas me passer de toi. Mais, tu l'as dit, je lâche rien, je suis horripilant au possible et je ne pense pas que ça changera de sitôt. Est ce que toi, ça te convient ? 

Le loup, avait enfoui son visage dans l'oreiller face à la déclaration de son amant pour en ressortir un sourire qui, dans les souvenirs de Stiles, n'avait jamais été aussi radieux. Il répondit avec une voix mélodieuse, presque chantante.

- Plus que jamais.

- Alors je te le rappellerai quand tu n'en pourras plus de moi.

Stiles se rapprocha, embrassa son homme et lui caressa la cicatrice.

- Mmh, tu joues avec le feu là.. Le prévint-il avec une voix rauque remplie de désir.

-Oups, je ne voulais pas, rétorqua avec ironie l'humain.

Les deux hommes, portés par un bonheur soudain et inespéré, reprirent leurs ébats amoureux.

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