Chapitre 14 - Incompréhensions

La vie à l'hôpital était devenue lassante. Les seuls moments de joie pour Stiles étaient les visites de ses amis. Il se retrouvait rarement seul avec Derek. Il y avait toujours quelqu'un pour les accompagner, que ce soit Scott, Lydia ou Stan. Liam n'osait pas s'approcher du loup aux yeux bleus, il l'évitait le plus possible.

La guérison continuait tranquillement de s'opérer. Les aides des loups lui permettaient d'étonner le médecin sur les capacités physiques de son corps. C'est donc en trois jours qu'il put sortir. Il avait compris que le retour chez lui s'annonçait festif. Des regards et des sous entendus avaient rendu la réflexion facile, mais il allait jouer les étonnés.

Son père le ramena chez eux, il avait cet air fier. Stiles se laissa porter par le trajet. Il souriait amusé et heureux de voir le shérif dans cet état. La maison était vide. Ses amis l'attendaient dans le jardin. Ils ont crié le fameux "surprise" et le blessé eut l'air abasourdi. Il avait une impression de déjà vu. Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas Lydia qui l'accueillit mais Scott. Il s'était rajouté Stan, Chris, Isaac et Deaton. Derek était là, posé contre un arbre. Son regard avait aussi changé, il était doux et chaleureux, le sourire maussade de la dernière fois laissait place à un sourire plus franc. Il les remercia tous d'une accolade légère. Il avait encore des douleurs qui le rappelaient à l'ordre, cependant, dès qu'il faisait une grimace, un de ses amis venait le soulager. Liam était un peu en retrait, il ne se risquait pas à bouger. Personne n'avait tenté de contester la décision de l'alpha, le père de Stiles semblait s'être calmé, bien qu'il restait sur ses gardes et Derek était prêt à bondir dès que Stiles s'approchait de lui.
Durant la fin d'après-midi, le jeune estropié profita que les gens étaient occupés pour monter dans sa chambre. Les marches étaient pénibles. Il prit en photo son mur qu'il réservait aux affaires mystérieuses et commença à le défaire. Il savait que Stan l'avait déjà vu mais il ne voulait pas le laisser se mêler de tout ça. C'était dangereux. Le shérif avait réussi à détourner son attention avec la préparation de la fête d'aujourd'hui.

- Tu l'enlèves ? Demanda subitement une voix derrière lui.

- Oh putain ! Tu m'as fait peur Derek, j'ai quasiment fait une crise cardiaque ! Oui, Stan reste encore quelques jours, je ne veux pas qu'il retombe dessus..

- Maintenant que tu es de retour, comment ça va se passer ?

- Pour ?

- La nuit.

- Oh et bien, j'imagine que je vais récupérer mon lit, avantage d'avoir des côtes facturées et lui, il dormira soit à côté, soit par terre.

- Je n'aime pas ça.

- Oui, ben tu veux que je dise quoi ? Mon copain, dont je tairais le nom, ne veut pas que je dorme avec un autre homme ? Paye ta crédibilité.

- C'est malin.

- On verra bien ce soir.

Derek ferma la porte, s'approcha de Stiles, planta ses beaux yeux gris dans les siens, lui entoura le visage de ses mains et lui donna un baiser passionné. Stiles sentit son cœur s'accélérer et il enroula ses bras dans le dos du loup. Ce dernier devint plus entreprenant et doucement, il inséra sa langue dans la bouche de l'humain qui laissa échapper un petit cri. La chaleur montait en lui. Il répondait au baiser avec ardeur. Son corps entier était brûlant. Le désir le submergea. Derek mit fin à l'étreinte, les deux se séparèrent essoufflés.

- Ou alors..

- Oui ?

- Tu peux venir passer les trois nuits au loft. Et tu pourras leur dire que c'est plus simple pour moi d'absorber ta douleur et en plus, ça te laissera plus libre pour réfléchir aux sirènes. Il ne reste que 3 semaines.

- Tu as réponse à tout hein ?

- Il faut bien que je rivalise avec toi. Mais, c'est une proposition, tu es en droit de refuser.

- Je vais voir, je crois que Stan voulait profiter d'une soirée avant qu'il ne reparte.

Derek sembla un peu contrarié mais hocha la tête.

- En fait, tu voulais pas me dire quelque chose à la sortie de l'hôpital ? Demanda Stiles.

- Si, si, mais pas ici. Pas comme ça, pas maintenant.

- D'accord...

- Stiles, je te raconterai tout. Mais là, on risque d'être interrompu.

- Si je viens au loft, tu me diras ?

- Peut-être...

- Sadique.

En bas, on appelait le héros de la journée. Les deux hommes décidèrent donc, à contre-cœur, de descendre. Stan se montrait très sociable, son charme naturel avait éveillé la curiosité de Malia qui se rapprochait de lui. Stiles alla voir son père pour lui parler du plan élaboré par le loup. Plan qui fut accepté en échange d'une rencontre avec sa nouvelle femme, après le départ de Stan. Celui-ci se trouva un peu déçu de ne retrouver son ami que pour un temps plutôt restreint. Stiles lui proposa donc de passer la dernière soirée tous les deux. Les invités commençaient à fatiguer, certains parlaient avec une mine grave, sûrement de l'histoire des meurtres. Scott passait pour demander aux personnes concernées de le retrouver le lendemain à  17h, à la clinique vétérinaire. Il fallait élaborer un plan d'urgence. Tout le monde acquiesça. Ils rentrèrent tous chez eux. Stiles prit ses affaires, dit au revoir à son père et à Stan. Il se dirigea vers la voiture de Derek. Une fois installé, le loup arborait un sourire satisfait sur le visage.

- T'es content hein ? Interrogea suspicieusement le passager.

- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, répondit le conducteur en levant les sourcils.

Ils roulèrent 30 minutes dans un silence joyeux. Aucun des deux n'avait envie de rompre ce moment.
La porte du loft passé, les deux hommes prirent une boisson. Stiles avait le droit à un jus de fruit, Derek se servit un verre de Whisky. La discussion était facile et légère. Une fois les verres finis, le loup prit la décision de les laver. En voyant le dos de ce dernier, l'humain se glissa doucement derrière lui et lui embrassa l'épaule. Derek posa ce qu'il était entrain de faire, le prit par la taille et l'embrassa aussi intensément que plus tôt dans la journée. Stiles sentait de nouveau l'excitation montée, il avait envie de lui sauter dessus, maintenant. Mais il fut stoppé par l'objet de ses désirs qui lui fit un bisou sur le front et qui retourna à ses occupations.

- On regarde une série après ? Et on va se coucher ? C'était une journée intense.

- Euh d'accord...

- Demain matin, je vais aller courir un peu, tu n'auras qu'à faire comme chez toi.

- Mmh.

Ils allaient s'asseoir devant l'écran. Le brun ténébreux prit la main de Stiles. A ce contact, ce dernier frémit. Il ne comprenait pas pourquoi son voisin était si distant. Il était donc le seul à ressentir cette tension sexuelle ? Il était le seul à vouloir plus ? Il en vint à se dire que la réponse à ses questions était peu réjouissante. Il était sûr que le loup n'était pas attiré physiquement par son corps. Toutes ses anciennes relations intimes étaient avec des femmes plus belles les unes que les autres. Comment pouvait-il rivaliser ?

- Ça ne va pas ?

- Si, je suis juste un peu fatigué..

- Ah, je t'amène à ta chambre alors.

- Ah oui... Ma chambre, merci.

-Ça va aller dans les escaliers ?

- Oui.

- Tu es sûr que ça va ?

- Oui. Je suis vraiment vidé. Comme tu l'as dis, journée intense.

- Bon d'accord. Grimpe sur mon dos.

- Ça va aller.

- C'est bon je te dis, il faut te ménager.

- OK.

Stiles grimpa sur ce dos si large, si musclé et si chaud. Il sentait l'odeur de Derek, il posa sa tête contre son épaule et se laissa porter. Cette chaleur lui faisait mal au cœur. Sa tristesse avait pris le pas sur l'excitation. Une fois arrivé dans la chambre, le loup le déposa tout doucement à terre.

- Bon et bien, je vais te laisser dormir.

- Oui bonne nuit.

-.. Bonne nuit, l'hyperactif. Dors bien.

- Toi aussi.

Le regard de Stiles était perdu dans le vague. Derek lui embrassa le front et le laissa prendre possession de sa chambre. L'humain se coucha dans le grand lit glacial, encore tout habillé. Il ne comprenait pas la froideur de son voisin de palier.

Son téléphone vibra et le sortit de sa torpeur.

"Salut mon pote, dis moi, demain on se voit ?"- Reçu de Stan.

"Avec plaisir ! J'ai juste un rendez vous à 17h."- Envoyé.

"14h ça te va ?"- Reçu.

"Parfait ! A demain Stan."- Envoyé.

"À demain, p'tit génie. J'ai hâte"- Reçu.

"Moi aussi."- Envoyé.

Il joua sur son téléphone et décida de s'endormir vu que la fatigue commençait à l'envahir.

C'est tôt le lendemain matin qu'il ouvrit les yeux. Il était 7h. Curieux de voir Derek partir se dépenser, il se leva en douceur. Il descendit les marches avec prudence et prit un café. La porte s'ouvrit et le sportif entra dans le loft. Il avait un débardeur vert et un pantalon lâche.

- Oh, salut Stiles !

- Salut. C'était bien ?

- Oui.. Ça va, tu as bien dormi ?

- Mouais, c'était un peu trop calme.

- Ah ça doit te changer de chez ton père c'est sûr. J'arrive, je vais me doucher.

- Mmh.

Encore seul, Stiles se perdit sur son téléphone, il regardait les réseaux sociaux, les vidéos. Tout ce qu'il pouvait pour lui faire passer le temps. Il ne remarqua donc pas le loup lui prendre doucement la main pour absorber sa douleur qui était devenue bien plus légère qu'avant. À ce contact, il frissonna.

- Ah, ce matin, il va falloir que tu m'aides.

- Pourquoi ?

- Il faut que je change mes bandages au torse. Et j'ai besoin de quelqu'un.

- Ah..

- Tu sera mon petit infirmier.

- OK.

Sans lâcher la main, Derek regarda vers la fenêtre.

- Il fait beau aujourd'hui. Tu voudras aller faire un tour avant d'aller voir Scott ?

- J'ai rendez vous avec un ami à 14h.

- Qui ?

- Stan.

-... Mmh.

La main du loup se resserra un peu bien que son toucher resta doux. Après avoir mangé un petit déjeuner léger, il était temps de changer les pansements du blessé. Il s'asseya sur une chaise dans la salle de bain, et enleva prudemment son t-shirt pour ne pas réveiller la douleur. Il enleva le bandage et découvrit des entailles presque cicatrisées sur son torse. Derek le regarda et ferma les yeux.

- Ouais, je sais, ce n'est pas beau.

- Toi aussi, tu as des cicatrices de "Badboy" sexy maintenant.

- Sur moi, ça fait tout sauf sexy.

-Je ne suis pas d'accord.

- Ah bon ?

- Oui.

- Alors.. Pourquoi tu fuis tous les contacts avec moi ?

- Il ne me semble pas avoir fuit quand on s'est embrassé..

- Je.. Est-ce que mon corps te dégoûte tant que ça ? Je sais que toutes tes anciennes aventures étaient des femmes. Alors peut-être que je ne te donne pas envie. Je comprendrais hein, t'en fais pas. Mais dis le moi.

- C'était ça ? Le pourquoi tu étais si distant hier ?

- Mmh.

- Je me retiens. Beaucoup. Énormément. Tu viens de sortir de l'hôpital, j'ai pas envie que ta guérison soit plus lente à cause de moi. Tu crois que ça ne me fait rien quand je sais que tu es dans la chambre d'à côté ? Quand je sens ton corps contre le mien ? Quand je te vois comme ça à moitié nu dans ma salle de bain ? Quand j'entends tes battements de cœur s'accélérer ? Quand je te touche ? J'ai qu'une envie, c'est...

Il s'arrêta là, souffla et se retourna pour prendre les bandes.

- Derek.

- Oui ?

- Regarde moi.

- Non, je dois te soigner.

- S'il te plaît, j'ai besoin de te regarder.

L'infirmier du jour se retourna, ses yeux gris le fixaient avec intensité.

- Tu veux bien me prendre dans tes bras ?

- Stiles. Je... J'ai du mal à me contrôler.

- S'il te plaît, j'ai un peu froid.

Derek se rapprocha, releva Stiles et l'entoura de ses bras chaleureux. Il respira son odeur et lui murmura proche de l'oreille :

- Tu sais qu'à ce rythme là, je ne vais pas tenir longtemps.. J'ai envie de toi.

- Moi aussi.

À bout de patience, le loup se décolla un peu, passa sa main sur la joue du jeune homme et l'embrassa. Son souffle devient rapide. Il le porta et l'emmena dans sa chambre.

- Tu es si léger, Mr Stilinski.

- Tu es si fort Mr Hale.

Les deux hommes se regardèrent et s'enlaçèrent encore et encore. La matinée s'annonçait sportive.

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