Chapitre 13 - Envies
Le matin, Stiles resta les yeux fermés, il avait peur de les ouvrir, peur de découvrir qu'il avait inventé la scène de la veille. Au bout d'une minute, il se força à le faire. Sa chambre était vide. C'était sa plus grande crainte. Encore un de ses rêves ? Encore son imagination fertile ? Il sentit monter un flot de tristesse en lui et se mit à sangloter. En temps normal, il était content de se raccrocher à la réalité, mais là, c'était comme si on lui avait piétiné le cœur. "Forcément, que c'était ton imagination, tu pensais vraiment que ça allait arriver ? Tu es le pire." se réprimanda-il intérieurement en séchant ses larmes. Pourtant toutes les sensations lui paraissaient tellement réelles. Il sentait encore le contact des lèvres de Derek sur les siennes et revivait avec ardeur cette chaleur qui l'avait rempli. Tout ça ne s'était donc pas déroulé ?
- Ça va ?? Tu vas bien ? J'étais parti chercher le petit déjeuner et je te retrouve à moitié en train de pleurer.
- Tu... Tu es là ? Tu te rappelles de cette nuit hein ?
- Bien sûr, et pas qu'un peu, sourit le loup à pleine dents.
- Ah, ok... Oh le flippe que je me suis fait.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- J'ai cru que... Toi et moi, on ne s'était pas.. Enfin tu vois..
- Embrassés ?
- Oui..
- Même si tu voulais l'effacer, je ne te laisserai pas faire. Faut prendre tes responsabilités Stilinski.
- Pourquoi es-tu parti du coup ?
- Je te l'ai dit, non ? Maintenant, c'est moi qui t'apporte à manger.
- Merci... Mon petit Derek.
Le loup l'embrassa sur le front et déballa ce qu'il avait acheté. Un chocolat chaud pour Stiles, un café noir pour lui et des viennoiseries françaises pour les accompagner.
- Woah et ben...
- Je voulais marquer le coup avec les événements de la veille...
- Qu'est ce qu'il s'est passé hier ? Scott et Kira débarquèrent dans la chambre, tout sourire.
- Rien, on s'est un peu chamaillé. Rougit Derek.
- Comme d'hab' quoi. Rigola l'alpha.
- Oh Stiles.. Kira le prit dans ses bras. Tu m'as fait peur. Désolé de ne pas t'avoir rendu visite avant. Ta filleul fait des siennes. Tu veux sentir ses petits coups ?
- Je peux ?
-Oui, vas-y.
Le parrain posa délicatement sa main sur le ventre de la future maman et se concentra. Après quelques secondes, il sentit un petit coup timide dans le creux de sa main.
- C'est merveilleux. Je suis pressée de la voir. Vous vous êtes finalement décidés pour un prénom ?
- Oui. Mais on le garde secret pour le jour de sa venue au monde ! Dit-elle avec un clin d'œil.
Les 4 amis discutèrent un moment et le couple s'en alla en promettant de revenir le plus rapidement possible.
- Chamailler hein ?
- J'avoue que je ne savais pas trop quoi répondre.
- Oh. Et bien par exemple : tiens, Scotty, on t'a pas dit ? On est plus ou moins ensemble.
- Tiens, bonne idée ! La prochaine fois, je mettrais un panneau marqué "alerte info, on vient de s'embrasser" pour que tout le monde soit bien au courant.
- C'est un secret ?
- Bien sûr que non. Mais tu sais, j'ai mis du temps à accepter mes sentiments envers toi et donc, il va m'en falloir encore un peu pour que je puisse parler de nous aux autres.
- Je comprends. J'attendrais, c'est déjà plus que ce que je n'espérais. Mais, du coup.. Je suis... La personne.. Dont parlait... La sirène ?
Stiles regardait ses mains jointes. Il avait peur d'entendre la réponse. Son manque de confiance en lui le poussait à se dire qu'il n'était que le remplaçant. Que finalement, ce n'était peut-être pas lui l'heureux élu. Après tout, Derek n'avait pas exprimé clairement ses sentiments.
- Je te dirais tout quand tu sortiras d'ici, je te le promets.
Il regarda vers la porte fermée. Il posa sa main sur la joue de Stiles, caressa sa bouche avec son pouce et lui déposa un léger baiser.
- Vivement que tu sortes. Le médecin passe aujourd'hui ?
- Ouep, avec vos super pouvoirs loup-garouphiques ça va aider.
- Hey ! Salut toi ! Je t'ai apporté tes donuts préférés, ne me remercie pas, je sais, tu m'aimes. S'écria une voix joyeuse derrière eux.
Stan, une boîte à la main, était entré sans demander la permission. Le loup campa à côté du lit.
- Décidément, c'est un moulin ici, maugréa ce dernier. Il vient de manger, comme c'est dommage.
- Salut Stan! Comment tu vas ? Merci, je les mangerai tout à l'heure. Tu en veux un ?
- Bonjour, euh, Derek, c'est ça? Sourit le blond. Est ce que tu m'as déjà entendu refuser un Donuts mon pote ? Jamais. Ton père te passe le bonjour, il va passer tout à l'heure.
- 'Lut. Oui, c'est moi.
- Ça va, ça te plaît la maison ? Stiles essayait de calmer le jeu.
- Mais tellement ! Super la déco.
- Une piaule d'ado ouais.
- Ça change de celle d'avant hein. Mais je parlais de ton mur d'enquête la.
"Et merde, j'avais oublié" pensa Stiles.
- C'est fou cette série de meurtre. Tu veux qu'on y réfléchisse ensemble ?
- Je ne suis pas en état actuellement, tu vas rester jusqu'à quand ?
- Je fais des heures et des heures de route et tu veux déjà me mettre dehors ? Tu es si cruel, mon pote. Je pleure intérieurement là, tu sais ?
- Mais non roh.
- Je pense que d'ici une semaine je partirai. C'est la fin de mes vacances.
- Ça marche.
- Bon.. Je vais aller me promener. Je reviens à 4h pour manger les Donuts. Si tu as une petite faim. Tu dois me laisser...
- Celui avec du caramel, je sais !
- Comme toujours p'tit génie ! Allez, salut Derek, j'ai l'impression qu'on ne fait que se croiser.
- C'est parce que tu viens souvent, répondit froidement l'intéressé.
- C'est normal c'est mon petit Stiles après tout !
Il lui caressa les cheveux, sous les yeux assassin du canidé. Une fois parti, il passa à son tour la main dans la coiffure de Stiles.
- Vous êtes très proches, "mon petit Stiles".
- Arrête un peu, c'est un mec sympa comme tout. Il est juste un peu tactile mais c'est avec tout le monde tu sais.
- Je ne l'aime pas.
- Faudrait que tu me fasses un récapitulatif des gens que tu aimes. Ça devient urgent.
Derek allait répondre mais il fut coupé par le médecin qui embarqua le blessé pour un scanner. Il décida d'aller au loft pour un souci d'hygiène. Il déroba, en souriant, le gâteau troué au caramel avant de partir.
Quand il fut de retour dans sa chambre, Stiles trouva son père assis devant le lit vide. Il lui semblait étrangement perdu dans ses pensées.
- Mr Stilinski père! Ça tombe bien, j'ai les résultats du scanner, je vais vous parler à tous les deux. Dit le médecin en lisant le compte rendu. Et bien ça alors.. Votre corps se remet très bien ! La rate cicatrise parfaitement bien, plus que ce qu'on espérait, les côtes sont encore fêlées malheureusement, mais ce n'est pas comparable à ce que c'était. Bien sûr, il faudra changer les pansements du torse et de l'opération d'ici ce soir. Vous avez une santé de fer !
- C'est génétique, j'ai toujours très bien cicatrisé.
- L'infirmière viendra vous tenir au courant quant aux suites des cicatrices... Je pense que vous pourrez sortir d'ici fin de semaine si jamais ça continue comme ça.
- Merci Doc'.
- Avec plaisir.
Le médecin sortit visiblement heureux de l'avancée des choses. Le shérif et son fils parlèrent de beaucoup de choses, de la vie à la maison, du nouveau colocataire très sympathique et de l'enquête. Le policier était pris en grippe à cause de ses difficultés à résoudre cette affaire. Il avait déjà eu ce genre de problèmes précédemment, alors il n'était pas si inquiet que ça. Seulement, avec l'ami de son fils qui avait élu domicile chez eux, il redoutait le retour du FBI dans leur ville. Noah essayait de positiver un maximum devant son fils pour ne pas l'inquiéter plus que ça, cependant, c'était sans compter les talents d'observation de ce dernier. Le plus jeune sourit affectueusement et rappela à son père qu'il était là pour lui et qu'il n'avait pas à affronter ça tout seul. C'est requinqué que le plus âgé répartit.
À 16h précise, Stan était de retour. Il fut surpris de ne pas trouver la fameuse pâtisserie au caramel. Personne ne comprit ce qu'il en était advenu. Mais il se rabattit sur celui à la fraise. Le blond décida, malgré les supplications de son ami, d'accompagner le shérif pour mettre son nez dans l'affaire qui bouleversait Beacon Hills. Une fois seul, Stiles s'endormit. Il était épuisé. Les idées dans sa tête étaient trop nombreuses. Comment faire face au nouvel ennemi ? Il allait enfin pouvoir sortir et reprendre du service au sein de la meute. Comment éloigner gentiment Stan des mystérieuses séries de meurtre ?
Qu'est ce que voulait lui dire Derek ? Qu'en était il de leur relation ?
Combien de temps ça allait durer ? Si un jour, il était prêt, comment l'annoncer aux autres ?
Ce flot de pensées déferlait encore et encore.
Il fut réveillé par Mme McCall qui venait refaire ses bandages. Elle s'était portée volontaire pour des raisons évidentes. Elle tenait à lui comme à son propre fils. Ils discutèrent, il se fit disputer à cause de son état. Les plaies étaient en train de se refermer. Hélas, elle annonça qu'effectivement, ça allait laisser des traces. La cicatrisation étant rapide, elle pensait que d'ici une semaine, tout serait terminé. En discutant, elle comprit que Stiles était soucieux. Elle lui demanda plus d'explications.
- J'ai l'impression d'être mis de côté pour la suite des événements.. Je ne suis pas aussi faible qu'on le pense.
- Ce n'est pas le cas, tout le monde s'inquiète pour toi tu sais. Ils ont tous eu peur de te perdre. Malia, Corey ne sont pas venus parce que Scott leur a demandé d'attendre ta sortie. Pour que tu puisses te reposer. Il donne le change, mais je sais qu'il s'en veut beaucoup. Et tu connais Scott quand il est comme ça... Il a tendance à foncer tête baissée.
- Oui, c'est sûr...
Elle lui fit un câlin réconfortant et du repartir s'occuper d'autres patients.
Par la suite, le Sourwolf apparut. Il avait commandé des pizzas et ramené de quoi combler leur soirée film. Le repas fut mangé très rapidement et pendant le reste du temps, ils regardèrent l'écran en se prenant la main. Le cœur de Stiles n'était pas loin d'exploser. Le simple contact de la main chaude du loup le brûlait intérieurement. Il avait envie de passer plus de temps comme ça, plus de temps avec lui. Mais son appétit de contact physique n'était pas assouvi. Son bas ventre commençait à vouloir imposer sa loi.
Il commença donc à penser à leurs futures relations intimes. Il n'était pas expert en la matière. S'il savait comment s'y prendre avec les femmes, il ignorait tout des hommes. Enfin, il avait quelques notions. Il imaginait bien que ce n'était pas lui qui allait mener la danse et ça le stressait un peu. Il avait peur de la douleur, de ne pas savoir gérer les choses et de ne pas plaire à son futur amant. Bien que la scène qu'il était en train de visualiser était plutôt agréable.
Il fut tiré de ses rêveries par son compagnon du soir. Encore une fois, son esprit était parti loin, beaucoup trop loin. Au lieu d'avoir les caresses espérées, il ne reçut qu'un baiser fugace et un au revoir chaleureux.
Seul, il décida de se renseigner sur les techniques utilisées pour que ça se passe au mieux entre eux. Il passa une partie de la nuit à visualiser des vidéos et à lire des astuces sur des forums. Il se demandait si Derek avait déjà pensé à faire toutes ces choses avec lui ou s'il était trop pressé. Il espérait, néanmoins, que son impatience était partagée. Après avoir visualisé plus d'images qu'il n'en fallait, l'idée d'avoir ce genre de contact avec Derek lui créa une réaction physiologique rapide.
Après s'être débarrassé de ses envies, il ferma les yeux pour mieux en rêver. Les réveils furent nombreux et ponctués de désirs intenses.
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