Monde Imaginaire
Assis contre le vent,
Les cheveux s'enfuyant,
Tu étais prêt à tout.
La porte s'est ouverte,
La vague s'y est jetée,
Le monde t'a inondé.
À travers le courant,
Les milliers de poissons,
Ont su trouver leur place.
Mais toi tu t'es laissé porter.
Tu n'as su résister.
Personne ne t'a aidé.
Tu étais ce poisson
Qui se perd trop souvent,
Légèrement différent.
La porte a claqué,
Il est entré.
Timothé.
Alors,
De tout là-haut,
Dans le fin fond de ta tête,
La bascule a hurlé.
Les rouages rouillés
Ont sursauté de peur
Ton cœur s'est évadé.
Et tes rêves ont dansé.
L'oasis flouté
Au milieu du désert,
A laissé le mirage
Rependre sa puissance.
Sa voix a résonné
Ses lèvres se sont collées.
Et tu n'as pas bougé.
La mélodie des mots
Timidement est sortie
Tu as souri bêtement.
Noire était sa peau,
Noirs étaient ses yeux,
Noires étaient ses lèvres.
« C'est moi, Timothé. »
Du contour de son corps,
Tu es redescendu.
Tu étais
le peintre,
l'artiste.
Tu
pouvais
décider
de
rêver.
Les couleurs des étoiles,
Des abysses et des plaines,
Dansaient pour tes beaux yeux.
Jamais tu n'avais vu plus belle symphonie.
Ses mots
dansaient
sur les courbes
de ses lèvres
Son rire
jouait
sur le bord
de tes
oreilles.
Et ses yeux
s'illuminaient
dans chaque coin,
chaque parcelle,
du monde environnant
dessiné
sous
tes ailes.
Tu as souri,
Tu l'as regardé.
Il était beau tapi dans le noir,
Il était beau dans l'air du soir.
Tu
ne
vois
rien.
Tu
ne
sais
rien.
Le monde est toi.
Artiste peintre.
Ingénieur des nuits noires.
Tisseur de grandes histoires.
« Je sais que c'est toi. »
Tu n'as jamais pu l'oublier.
Durant les mois qui se sont échappés.
Timothé.
Il était Timothé,
Sans le reste à côté.
Juste Timothé.
Il n'était pas brun,
Blond,
Grand,
Gros.
Il n'était pas
Beau,
Souriant,
Attirant
Ou même musclé.
Il était juste Timothé.
Le garçon qui toujours vient sonner à ta porte.
Qui débarque chaque samedi.
S'assoie sur ton lit
Et commence ses récits.
Les récits de sa vie,
Les récits des mondes parallèles
qui s'excitent sous tes yeux
Mais que tu ne peux voir.
Il te décrit le monde,
Et l'artiste accompli,
Au
fin
Fond
de
ta
Tête
Le redessine encore,
e
n
c
o
r
e
,
e
n
c
o
r
e.
Et le monde t'appartient,
Même si tu ne vois rien.
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