Chapitre 51
( /!\ Attention moussaillons, ceci est le chapitre 51 et non du 50 qui s'est déplacé deux chaps après. Wattou ne veut pas enregistrer mes modifications quant à ce déplacement [j'essaie depuis déjà plusieurs mois] donc je vous invite à passer celui-ci ainsi que le 52 afin de poursuive votre voyage au 50. Bonne lecture et pardon ;-;; )
Alexandre s’apprêtait à dégainer son sabre pour se défendre, mais Marie l’arrêta net dans son geste.
- Ne leur fait pas de mal je t’en prie.
Il ne comprenait pas pourquoi elle les défendait de la sorte, surtout après ce que venait de dire ce noble William. Un prénom qu’il ne voulait même pas prononcer de peur d’en avoir la nausée. Cet homme le dégoûtait, comme tous les nobles en soit. Il n’y avait que son joli cœur qui avait visiblement réussi à faire exception.
Marie ne voulait pas qu’ils se battent. Elle savait que cela pourrait être une idée complètement stupide mais la jeune voulait tout de même croire que William pouvait être bon.
Les quelques hommes qui s’étaient déplacés grâce à une planche de bois reliant les navires, sur le bâtiment adverse, attrapèrent Marie par les bras. Les mouvements furent bien plus agressifs qu’elle ne le pensait. Mais elle se laissa faire, menant même le pas jusqu’à William. Elle avait beau se débattre légèrement pour qu’ils la lâchent, les hommes ne comptaient visiblement pas la laisser libre.
- Je fais ce que bon me semble William et il va falloir t’y faire. Tu ne peux m’empêcher de vouloir enfin la liberté dont j’ai toujours rêvé.
Le noble eut un sourire narquois avant de rétorquer en croisant les bras.
- Oh que si j’ai le droit, car vous allez être ma femme. Et encore mieux, le pirate vient avec nous.
- Comment ça ? demanda-t-elle avec un visage d’incompréhension.
- Je ne sais pas qui il est exactement, mais un pirate a toujours une tête mise à prix. Celui-ci risque de me rapporter gros, surtout si j’amène son équipage et son navire au port.
- Quoi ? murmura-t-elle en réfléchissant à ce qu’il venait de dire.
Il était simplement hors de question qu’il fasse cela ! Il n’avait pas le droit ! Il ne pouvait pas… Elle ne voulait pas que le Red Edan ferme ses voiles pour de bon. Si William réquisitionnait le bâtiment, cela voulait dire qu’il avait pour but de rendre les pirates aux autorités. Par conséquent, les résigner à la potence. Un corps mort pendu devant une foule en joie.
Elle sentait son cœur se serrer douloureusement rien que d’imaginer tous ces hommes inertes au milieu de la ville. Ces souvenirs qu’elle avait d’eux. Tout ces bons moments… elle ne tenait pas à ce que ce soit finit.
- Non ! Tu ne peux pas faire ça ! se débattait-elle en bougeant de toutes ses forces pour que les soldats la lâchent.
Pourtant, malgré toute son énergie mise à la tâche, elle n’arriva pas à se débarrasser des deux gardes. Leur mains puissantes étaient comme encrées sur ses bras, elle en avait même mal.
- Je viens avec toi, fit-elle le visage vers le sol encore surprise de ce qu’elle venait de dire.
Sa gorge se serrait. Sa voix tremblait. Tout cela n’était donc qu’une belle illusion ? La réalité l’avait rattrapé tellement vite… elle ne voulait pas que cette histoire se finisse de cette façon.
- Mais je t’en prie, se redressa-t-elle pour fixer avec haine l’homme qui était devant elle. Laisse les partir.
Alors qu’elle croyait y voir une étincelle dans les yeux du noble, celle-ci s’éteignit très vite, bien trop vite à son goût. Il était odieux. Alexandre avait raison. Elle n’y voyait plus l’homme qu’elle aurait pu aimer avec le temps. Mais bien un monstre, tout comme lui avait décrit le pirate écarlate.
- Pourquoi lâcher une si belle prise ? Et puis, que vous le vouliez ou non, je vous embarque. Je n’ai rien à gagner si je vous écoute, avait-il dit en se penchant vers elle avant de se redresser. Enfermez la.
- Comment ?
Elle n’avait pas eu le temps de comprendre et analyser la situation qu’elle se voyait déjà quitter le pont à contre cœur. Ils la menèrent vers les cachots du Snap Grail. Les deux hommes la lâchèrent, ou la poussèrent - ce qui serait plus exacte -, dans la cellule où la porte fut calquée avant d’être fermée à clef. Ses genoux avaient frotté le sol et ses bras s’étaient égratignés contre le bois. Mais ce n’était pas cette petite douleur qui la dérangeait le plus. Elle venait d’être enfermée par l’homme qu’elle pensait ne jamais revoir. Celui qui venait tout juste de décider qu’il allait faire pendre le pirate dont elle était éprise. Tous ces mois passés sur le Red Edan venaient d’être détruits comme un simple passage de l’océan sur le sable chaud. Dans un élan d’espoir elle se précipita sur la porte pour tenter d’arrêter les hommes d’une quelconque manière. Mais c’était trop tard et elle le savait.
Ils étaient partis. Elle était face aux barreaux de fer noir, froids et humides. Marie recula et cogna son dos contre le bois à l’opposé. Elle espérait que tout cela ne soit qu’un mauvais rêve, qu’elle se réveillerait bientôt dans les bras de celui qu’elle aimait. Détruite, elle se laissa glisser jusqu’au sol où elle ne fit que regarder le vide en attendant son sort.
C’était calme, mis à part les bruits de pas lointain, le craquement du bois et l’eau qui venait frapper la coque. Elle n’entendait que sa respiration et sentait son cœur battre en elle doucement. Le sol était mouillé. Elle n’avait d’ailleurs pas remarqué cela avant de se retrouver à détailler la pièce entière. Tout avait l’air vieux, que ce soit le plancher, le bois victime du temps et des algues, que ce soit le fer qui avait commencé à rouiller là où l’eau pénétrait… et les quelques trous, très léger, qui venait parsemer la coque et laisser entrer le liquide salé de temps en temps.
Tout était sombre. Plaçant ses genoux à hauteur de ses épaules, elle les enroba de ses bras et posa y sa tête essayant tant bien que mal d’oublier tout cela.
Alexandre fixait William d’un air mauvais.
- Est-ce digne d’un noble que de traiter sa fiancé de la sorte ? rétorqua-t-il sans faire quoi que ce soit.
- Mes histoires ne regardent en aucun cas un forban dans votre genre.
- Cela fait longtemps que tu as ce bateau, noble ? demanda-t-il en commençant à comprendre pourquoi il lui semblait familier tout à coup.
William grimaça, il ne comprenait pas pourquoi ce pirate écarlate parlait de ce navire. Alors celui-ci ne répondit rien attendant qu’Alexandre continu.
- Snap Grail, c’était un bâtiment de la marine. Son capitaine était un bon gars. Je ne comprends en revanche pas pourquoi ce rafiot est maintenant en ta possession, argua le capitaine pirate en croisant les bras. L’as-tu volé ?
- Volé ? répondît William comme si cela paraissait être une insulte. Je ne suis pas comme vous.
- Alors comment se fait-il qu’un navire pareil appartienne maintenant à un noble dans ton genre ? continua Alexandre qui commençait à énerver le brun.
L’homme au veston violet grimaça sans donner de réponse à cette question qu’il trouvait stupide et dont il ne voulait pas répondre. Après tout cela n’était que du passé.
Le pirate écarlate avait bien vu que ce sujet le dérangeait, alors d’un sourire il continua son récit. Le Red Edan en avait vu des navires, le Snap Grail ne faisait pas partie des exceptions.
- Il appartenait à un corsaire. Je ne l’ai vu qu’une fois, mais je dois avouer qu’il s’est bien battu. Il a visiblement réussi à rénover le navire de sorte à ce que chaque trou fait par l’Edan devienne invisible ! Je le félicite.
William ne voyait pas où il voulait en venir. Ces marins derrière lui n’attendaient que ses ordres pour agir, mais le noble était comme figé écoutant ce que ce pirate disait.
- Oh ! Je crois avoir entendu dire qu’il avait eu une fille. Une jeune femme que chaque noble rêve d’avoir. Belle, calme, et tout ce qu’il y a de plus ennuyeux si tu veux mon avis. Enfin, celle-ci s’est mariée, n’est-ce pas ? On racontait que c’était lui aussi un homme bon. Et comme cadeau de mariage, le corsaire lui offrit ce bâtiment, celui-ci ne pouvait plus l’utiliser ayant prit sa retraite. Mais, le plus étrange dans l’histoire, c’est la partie où la jeune femme disparue soudainement. Je n’ai jamais compris pourquoi. Et plus curieux encore, elle a disparu seulement quelques jours après leur mariage. N’était-ce pas étrange ? continua Alexandre qui commençait à se jouer de la situation.
Malgré le visage neutre que William affichait, le capitaine écarlate arrivait à y décrypter l’incompréhension, la colère… après tout, c’était lui le mari de cette femme. En tout cas, avant qu’elle ne disparaisse sans laisser de trace. Le Snap Grail n’avait plus jamais était aperçu sur l’océan. Et était visiblement très mal conservé. La coque était abîmée, les voiles déchirées à certains endroits et le bois craquait sous les pieds des marins.
Le visage de William changea étrangement, un air triste et mélancolique traversa ses yeux. Alexandre avait presque l’impression d’assister à une comédie faite par un imposteur. Pourtant, il ne pouvait nier que celui-ci avait l’air d’être bon dans son rôle.
- J’aimais cette femme, elle était ce que j’avais de plus cher. Je ne sais comment elle a disparu.
- Et j’imagine aussi que tu la traitais comme Marie ?
- Qu’insinuez-vous par là ?
- À vous de me le dire.
Sans même qu’il ne s’en rende compte, plusieurs gardes du noble vinrent sur son bâtiment. Ils avaient tous leur armes pointées sur les pirates, ceux-ci même qui attendaient les ordres de leur capitaine. Alexandre, pirate qu’il était, voulait leur faire ravaler leur fierté. Mais les mots de son joli cœur ne faisaient que résonner en son esprit. Son visage qui essayait de voir le bon en ces marins d’eau douce. Il ne s’arma donc pas, les fusils pointés sur lui, il ne faisait que fixer William avec un regard des plus noir.
- Enfermez les dans leur navire, nous rentrons, ordonna le noble en prenant la route vers sa cabine.
Il avait la tête haute, fière de lui.
- Les nobles sont tous aussi lâches que toi ? prononça Alexandre qui venait de se faire menotter.
William ne se tourna pas vers le pirate, continuant sa route. Le capitaine écarlate et l’équipage furent emmener vers les prisons du Red Edan. Enfermé dans leur propre bâtiment, ils virent les gardes repartirent tranquillement.
- Qu’allons-nous faire ? demanda Rick qui était aux côtés du capitaine.
Personne ne savait ce qui allait se passer par la suite. En revanche, ils avaient tous en tête une image des plus affreuse. Là où ils allaient, la mort les retrouverait. La pendaison. Un cou enroulé d’une corde. Le souffle coupé à jamais. Les pieds ballants dans le vide. Et tout cela, entouré par des rires de joie et de haine envers eux.
Alexandre se tourna vers eux, il fit quelques pas et cogna son dos sur le bois.
- Peut-être que c’est l’heure de prendre notre retraite, murmura-t-il le regard dans le vide.
Jamais de sa vie il n’avait été capturé. Il réussissait chaque fois ses abordages, ses fuites, ses pillages… C’était la première fois qu’il était coincé dans une cage en sachant que la potence les attendait patiemment. Avait-il était trop faible ? Mais il n’y pouvait rien, il n’arrivait pas à se sortir joli cœur de la tête. Elle lui avait demandé de ne rien faire, et c’est ce qu’il avait fait, payant donc le prix de leur vie. Il le savait. Il savait qu’en ouvrant son cœur à cette jeune femme il allait devenir atteignable. Il savait que tomber amoureux d’elle allait le rendre faible. Pourtant il l’avait fait. Et à cause de cela, ils allaient tous mourir.
- Donc on abandonne ? intervient Scott en s’asseyant au sol. C’est terminé ? Le Red Edan est vaincu ?
Alexandre ne savait que dire. Tout son équipage était enfermé dans leur propre prison. Chacun le regardait se demandant ce qu’il allait faire. Ils attendaient surtout ses fameuses phrases qui leur donneraient la force de tous les vaincre. Mais il n’en fit rien. Gardant ses yeux vers le sol, il ne faisait que repenser à tout ce qu’il avait vécu à bord de ce bâtiment.
Rick savait qu’Alexandre était perdu. Jamais il n’avait fait face à un questionnement aussi important qu’en ce jour. Il faisait face à la mort qui les attendait au bout de ce voyage. Alors, en dernier espoir, il se redressa pour honorer les pirates avant l’heure fatidique. Cette heure où ils passeront les pieds à terre, sans jamais pouvoir retoucher l’océan.
- Les pirates, les forbans… commença-t-il en chantant.
Chaque mathurin décala leur regard vers lui. Ils connaissaient tous cette chanson. Celle qui parlait des hommes qu’ils étaient, invincibles et puissants. C’était cette chanson qu’ils chantaient lorsqu’ils étaient heureux avec une chope dans les mains. Ils la chantaient maintenant en leur mémoire. Elle qui était normalement heureuse et joyeuse, sonnait dorénavant comme un son mélancolique.
Puis, suivant Rick dans sa chanson, tout l’équipage se mit à chanter en cœur avec lui dans ce refrain. Ce refrain qui offrait une vie éternelle au pirate. Celui qui faisait en sorte que même après la mort chaque forban restaient en vie. Alexandre avait fermé les yeux, chantonnant à son tour, sa voix cachée par le reste de l’équipage. Tout le Red Edan était emplie de cette mélodie pirate.
L’équipage de William les laissait chanter pour la dernière fois avant le moment fatidique. Chacun écoutait cette chanson.
Les pirates éternels, dont la mort n’était qu’un passage vers d’autres horizons. Ce navire indomptable voguant sur les flots infinis. De leurs lames tranchantes comme le vent, ils restaient tête haute. Jusqu’à ce que l’autre vie les mène vers ce monde éternel.
Yo oh ! Un pirate ne mourrait jamais.
Yo oh ! Ils ouvraient les voiles direction l’horizon.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top