Prologue (2) : Faithful encounters
Ce couloir parsemé de pièces se révèle être long, très long, au final. Même si les zones ne font pas plus de quelques dizaines, une ou deux centaines de mètres tout au plus, je sens mon propre silence peser sur mon dos. Entre Michi la dragueuse et le couple formé par Haruko et Sora, j'avoue volontiers que moi, je ne sais plus du tout où me mettre... Et le fait que je ne parle pas renvoie mon esprit vers mes cours d'histoire, ceux que j'ai eu pendant ma première année à Hope's Peak. Des cours d'histoire dont je n'ai vraiment, vraiment pas envie de me souvenir...
Michi essaie bien de me faire la conversation, mais une phrase sur deux est ponctuée de surnoms genre « ma chérie » ou « ma puce », et cela me met horriblement mal à l'aise. Quant à Haruko et Sora, ils ne parlent quasiment pas ; Elle me fixe avec curiosité tandis que lui, fidèle au cliché des auteurs sans doute, écrit sur ses bras tout en marchant. C'est une situation plutôt gênante ma foi.
Le couloir s'est poursuivi sur trois pièces, toutes vides. L'une d'entre elles est sans doute celle d'où vient Sora, tandis que les deux autres doivent appartenir à deux autres Ultimes, qui ont pris les devants pour explorer ce couloir... Cela fait six pièces que nous avons franchies. Je me demande à quoi ressembleront les autres.
« —Reina ? Excuse-moi, tu sembles ailleurs... A quoi penses-tu ? »
La voix d'Haruko me fait sursauter, et je me tourne vers elle d'un mouvement bref, encore surprise par l'éjection brutale de mes pensées. Je dois faire un drôle de spectacle, sursautant au moindre bruit et à la moindre parole... Je m'attendrais presque à ce qu'elle se moque de moi, mais elle n'en fait rien, se contentant de me fixer avec cette même curiosité qui habite son visage depuis tout à l'heure. Me voilà rassurée, me dis-je. J'esquisse un faible sourire à son adresse, et lui réponds :
« —A rien, à rien ! Je me demande juste ce que nous allions croiser dans ce tunnel...
—On se le demande tous, sourit Haruko. Cette situation est très inhabituelle pour un enlèvement.
—Même un auteur n'aurait pas imaginé un truc pareil, pouffe Sora, et je suis bien placé pour le savoir. »
Je souris un peu plus. En effet, il est très bien placé pour le savoir... J'aurais presque pu renchérir sur le sujet si Michi ne nous avait pas interrompus, les yeux plissés et en position de garde.
« —Hey les gens, stop stop stop ! Ecoutez-moi ça... C'est pas des éclats de voix ? »
Des éclats de voix ? Après deux salles, on croiserait donc de nouveaux Ultimes ? Je tends l'oreille. Oui, ce sont bien des éclats de voix... Un peu plus loin dans le couloir, deux personnes se disputent de manière bien violente, visiblement. Je vois Sora se recroqueviller.
« —Par tous les Elus de la Déchéance, je déteste les disputes... »
Compatissante, Haruko lui serre l'épaule avant de se tourner vers nous.
« —On devrait aller voir. »
Ah ça, elle a bien raison. De toute façon, ce n'est pas comme si on avait pas vraiment le choix dans cette situation... Il faut continuer tout droit pour espérer tomber sur une sortie, donc, fatalement, on aurait passé les terribles gens en dispute. Désolée, Sora.
Ce dernier a un léger gémissement, mais se laisse diriger vers la nouvelle porte, accroché au bras d'Haruko. Michi, de son côté, semble prête à nous défendre contre une horde de robots... Ou d'insectes, vu l'insalubrité notoire de ce couloir-ci. Je crois que je n'ai jamais vu autant de cafards. Comme quoi, ce donjon n'est pas parfait... Je souris. Un peu de sel ne leur ferait sûrement pas de mal dans cette situation, mais je dois d'abord voir qui est en train de se disputer.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche, les éclats de voix s'intensifient, et je peux discerner des mots dans les hurlements de nos deux futurs camarades. C'est une voix de garçon et... Une fille ? On dirait, du moins. Je sais que je ne devrais pas juger le genre au travers de la voix mais je ne peux m'empêcher d'avoir ce réflexe... Enfin, on verra bien. Je me concentre pour écouter ce qu'ils disent, curieuse.
« —... Puisque je vous dis que ce que vous prêchez est un culte, rien de plus rien de moins, et que votre titre est usurpé en prenant acte de la médiocrité de vos enseignements !
—On ne t'a jamais enseigné à ne pas faire de blasphème dans ta petite école du gros richard, Tamura ? Surtout que je vois pas ce qu'on prêche de mal, mis à part des trucs qui blessent ta précieuse b- »
.......... Je ferais mieux de m'arrêter là. « Tamura » ... C'est à la voix grave qu'est attribué ce nom, donc ça ne peut pas être Saki. J'en déduis que c'est son frère jumeau Kichiro ? Mais alors, que fait Kichiro Tamura dans un endroit pareil ? Ce doit être l'étudiant le moins capturable de tout Hope's Peak, vu la sécurité qui l'entoure en permanence... Il a même l'Ultime Garde du Corps sur le dos, c'est dire. Le fait qu'il soit ici ne me rassure pas du tout.
Quant à l'autre... Je ne le (ou la, vu que c'est celuel dont je n'ai pu identifier la voix) connais pas, mais visiblement, Sora s'est crispé en l'entendant râler. Je me tourne vers lui, inquiète. Il le connaît ? Il est dangereux ? Qu'est-ce que je dois redouter ? Et pour lui, est-ce que ça va aller, déjà qu'il ne semble pas aimer ce genre d'altercations ?
« —Est-ce que tout va bien ? »
Il secoue la tête, toujours accroché au bras d'Haruko.
« —Mouaif. C'est juste que... Je connais ce type, et j'ai vraiment pas envie de le voir maintenant. Haruko, tu veux bien me planquer ?
—Bien sûr, sourit cette dernière. Reste derrière moi. »
Il s'exécute, sa tête dépassant à peine du crâne de sa petite amie, et je laisse Michi ouvrir de nouveau la porte. Cette dernière, bien évidemment, ne peut se priver d'un coup de pied à la Bruce Lee tout en hurlant d'une voix de stentor que je n'aurais jamais imaginé venant de quelqu'un de sa taille :
« —Eh bah alors, du con, il se passe quoi dans vos petites têtes pour que vous vous gueuliez dessus dans un couloir glauque pareil ? »
De quoi aisément faire sursauter n'importe qui. Michi est décidément une force de la nature.
Je rentre derrière elle, pour voir... Ah, eh bien, il s'agit au final de deux hommes. L'un d'entre eux est bien Kichiro, toujours aussi élégant dans son costume trois pièces, qui remet en place ses mèches blanches derrière ses oreilles avec une expression on ne peut davantage dénuée d'émotions ; par contre, l'autre, son visage ne me dit rien. Il est presque de la même taille que Michi, c'est quelque chose d'assez incongru pour être souligné ; ses cheveux sont roses, ses yeux bleu turquoise, et d'innombrables tatouages représentant nombre motifs abstraits marbrent sa peau bronzée. Et vu sa position, il tenait Kichiro par le col de son vêtement.
Je hausse un sourcil.
« —Tout... Va bien, Kichiro ? »
L'autre remet sa cravate en bon ordre, avant de se tourner vers moi et de me saluer.
« —Bonsoir à toi, Reina. Oui, je peux aisément t'annoncer que tout s'accorde selon mes désirs. Ou presque. Je m'apprêtais à me mettre à la recherche de Saki, lorsque j'ai croisé ce rustre en tunique du culte de l'Accession, qui a décidé de remettre en cause une vérité générale. »
Vérité générale, vérité générale, c'est vite dit, maintenant qu'il en parle. Le culte de l'Accession, comme il dit, est désigné par le gouvernement japonais comme une vraie religion, et non un culte, malgré son caractère récent. Tout ça grâce à l'Ultime Prêtre de notre promotion d'ailleurs, qui se tient sans aucun doute devant nous. Quel était son nom déjà... Okumata... Okinawa ?
Mais je suppose que j'aurais ma réponse très vite, vu que le concerné vient de s'étrangler de colère.
« —Ma religion n'est pas un « culte » ! Tu réfléchis avant de parler des fois ? Au fait salut les gens, moi je suis Taichi Okumura, l'Ultime prêtre comme vous vous en doutiez ! Et vous, vous êtes qui ? »
......... Il a changé de ton dans sa phrase avec une telle brusquerie que c'en est déroutant... Et si l'instant d'avant il hurlait sur Kichiro, il affiche désormais un large sourire à notre approche, l'air on ne peut plus accueillant... je ne sais trop quoi penser de lui, et de son attitude. Déjà que je fais rarement confiance aux hommes, si en plus lesdits hommes peuvent avoir de telles sautes d'humeur, ça en rajoute dans la méfiance.
C'est Michi qui nous présente, l'un après l'autre, sans oublier encore une fois le petit nom pour moi. Mais quand elle prononce le nom de Sora, ce dernier se crispe, et je vois très distinctement le visage de Taichi s'éclairer.
« —Sora ! T'es là aussi ? Ah ben ça, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus ! »
La grimace sur le visage du pauvre Ecrivain Fantasy n'échapperait pas même à un aveugle. Le pauvre balbutie des paroles que je ne comprends pas, et se cramponne à Haruko comme si elle était sa bouée de sauvetage. Je m'apprête à intervenir, vu le malaise de mon nouveau camarade, mais sa petite amie croise les bras dans la mesure de ses possibilités, et fixe Taichi avec une froideur que je n'imaginais pas sur son visage.
« —Laisse-le tranquille, Okumura, sauf si tu veux que je te fasse comprendre les limites des gens d'une manière que tu comprendras ? »
Le Prêtre recule d'un bond. Et à vrai dire, je crois que j'ai sursauté aussi. Sora a vraiment de la chance de l'avoir, me dis-je alors qu'elle lui caresse les cheveux pour me calmer. Dans les rangs de mes amies, c'est moi qui dois éloigner les lourdauds. Et ne pensons même pas à avoir un partenaire. Je refuse de me remettre en couple avec une fille, et les hommes sont trop dangereux. J'aurais plus peur pour ma survie et mon intégrité qu'autre chose en étant en relation. Même les non-binaires me paraissent exclus... La société les accepte bien trop mal, et j'ai un très mauvais passif avec la société.
Michi a sans doute remarqué mon trouble, vu qu'elle me tapote l'épaule avec une douceur étonnante. Je me tourne vers elle, pour lui parler sans doute ; en tout cas je n'en saurais jamais rien, elle est bien trop près pour que je puisse formuler une pensée cohérente ! Bon sang, l'espace vital, ça lui dit quelque chose ? Par chance, ça ne dure pas longtemps, vu qu'elle aussi semble gênée par notre soudaine proximité. Ou elle a vu ma grimace. Au choix.
« —Ca va ma puce ?
—Excuse moi mais.... Est-ce que tu pourrais éviter les surnoms ? Ça me met très mal à l'aise. »
Elle hausse un sourcil.
« — Bah écoute, moi je veux bien hein, te fais pas d'idées, mais j'y fais pas forcément gaffe. Tu m'en voudras pas si je te donne encore des petits noms sans faire exprès ? »
Je hausse les épaules. Je suppose que c'est mieux que rien.
Kichiro, sans doute voyant que je ne suis plus dans la conversation principale de cette pièce, se dirige vers moi.
« —Tu as une idée d'où est-ce que l'on se trouve, Reina ?
—Pas plus que toi. Tu disais chercher Saki ?
—Oui. Je ne l'ai pas quittée de la soirée où nous avons tous été enlevés, j'en déduis qu'ils l'ont prise avec moi. Peut-être la retiennent-ils pour me faire chanter, non pas que cela fonctionnerait. »
Sa dernière phrase est dégoulinante de cynisme. Je sais que les jumeaux Tamura n'ont pas de très bonnes relations mais quand même... Surtout que le comportement de Kichiro envers sa sœur est des plus étranges pour quelqu'un qui paraît se foutre totalement de son sort. La preuve en étant qu'il ne l'a pas quittée d'une semelle pendant la soirée d'intégration, du moins selon ses dires car il n'était pas avec nous. Mais je ne vais pas lui demander maintenant, vu que Saki n'est même pas là.
A côté de moi, Michi fait la grimace.
« —Je sais que les bourges dans ton genre c'est profondément malpoli, mais l'élémentaire courtoisie comme vous dites c'est de se présenter quand on parle à des inconnus. »
Vu sa tête, Kichiro vient de remarquer sa présence... Il ne changera jamais. En tout cas, après l'avoir balayée du regard de haut en bas, son regard se fait tellement empreint de mépris que je n'ai plus aucun doute sur le peu de considération qu'il lui accorde. Et la première impression qu'elle a dû lui donner.
« —Je ne parle habituellement pas à la plèbe, mais soit. Je me nomme Kichiro Tamura, Ultime Ambassadeur. »
Ma camarade écarquille les yeux. Oui, Kichiro a un Ultime aussi prestigieux, et oui, ça ne l'empêche pas de se comporter comme le dernier des abrutis. Il est issu du même milieu que moi, mais contrairement à ce qu'on me dit, lui, il concentre en lui les purs clichés du gosse de riche. Enfin. Au moins, il est cohérent et doué dans son travail, sinon, il n'aurait pas eu son Ultime. Et pour ceux m'accusant de me voiler la face, je l'ai déjà vu plusieurs fois à l'œuvre, je sais de quoi je parle.
En tout cas, je n'ai pas envie de m'attarder. Taichi semble toujours en pleine conversation avec Haruko, et cette dernière semble sur le point d'étouffer le Prêtre avec les pans de son espèce de tunique ; inutile donc d'espérer qu'ils ne nous accompagnent. Kichiro est déjà parti, sans même nous saluer ; mais ça, ça ne change pas de l'habitude, et j'imagine que je vais le retrouver plus loin. Michi semble toujours m'attendre, et Sora s'est éloigné de la dispute Haruko-Taichi : je leur fais un signe à tous les deux, et c'est un Sora rassénéré d'avoir une distraction qui se précipite vers moi.
« —Tu veux quelque chose, Reina ?
—On... Devrait peut-être y aller, non ? »
Michi acquiesce vigoureusement. Sora, de son côté, jette un rapide regard à sa petite amie avant de hocher la tête, l'air profondément soulagé de pouvoir s'éloigner de Taichi.
« —Elle s'en sortira, ce n'est pas la première fois qu'elle et Okumura se mettent sur la gueule... Et je me sentirai plus rassuré une fois loin de tout ce monde. »
Un sourire déforme mon visage. Je n'ai jamais été aussi d'accord avec lui.
C'est donc un groupe composé de Michi, Sora et moi qui quittons les lieux en traversant le couloir suivant. Et maintenant qu'Haruko n'est pas là, disons que j'ai plus de facilité à l'aborder sans me donner l'impression de gêner... Il répond d'ailleurs à la plupart de mes tentatives très poliment, même si il ne s'étend pas spécialement sur les mots.
J'apprends donc ainsi qu'il connaît Taichi depuis sa rentrée à Hope's Peak en tant qu'Ultime Ecrivain Fantasy. Visiblement, ce dernier se révèle très collant quand il le veut, ce qui ne m'étonne presque pas d'un phénomène pareil... Mais quelque chose que je constate, c'est qu'on se connaît tous, d'une manière où d'une autre. Moi avec Kichiro, Haruko et Sora, le couple et Taichi... Il n'y a que Michi, pour l'instant, qui n'a de liens antérieurs avec personne ici. Etrange. Je me demande quel lien nous rassemble tous, mis à part notre statut d'étudiants à Hope's Peak.
Nous continuons dans le couloir sur fond de badinage lorsque je tombe sur une porte grande ouverte, qui mène à une pièce... Étonnamment sombre. Je ne vois cette fois ni canapés ni lumière, et mon champ de vision peine à s'habituer à l'obscurité. Inutile de dire que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de rentrer dans cette pièce... Mais elle est sur notre chemin, et il n'y a pas d'autre issue possible. Je réprime un mouvement de déglutition. Allez, Reina, ce n'est que du noir, tu en as vu d'autres, et bien pires que ça...
J'avance dans la pièce à tâtons, suivie par Michi qui de nouveau se prend pour Bruce Lee, et Sora, qui lui semble bien plus à l'aise que moi. Mais je n'ai pas longtemps à parcourir dans le noir. La lumière s'allume dans un flash, m'éblouissant pendant une fraction de seconde. Et je n'ai pas le temps de m'habituer à la soudaine recrudescence de luminosité qu'un bruit se fait entendre de JUSTE devant moi, et que je sens des mèches de cheveux effleurer mon bras.
Il ne m'en faut pas plus pour me faire reculer d'un bond, un hurlement étranglé coincé entre mes lèvres. J'entends derrière moi Michi qui crie à son tour, et Sora qui m'attrape le bras et commence à me masser doucement l'épaule, sans doute dans le but de me calmer. Charmante attention, mais le contact des hommes... Il y a des limites. De toute façon, mes yeux sont maintenant habitués à la lumière, et j'ai en visuel la personne qui m'a fait sursauter.
Elle a des cheveux très, très longs attachés en queue de cheval, d'un blond presque blanc, qui expliquent sans doute la proximité de ces derniers avec mon bras. Ses yeux bleus me fixent avec froideur derrière ses lunettes, et elle a les bras croisés sur une blouse tachée, un haut et un pantalon. Son apparence lui donne un air d'apparition fantomatique, pourtant, sa moue agacée est bien réelle. De même que le bruit que produisent ses escarpins sur le carrelage au sol.
« —Je peux savoir ce que tu fais ici, petite fille ? »
Petite fille ? Elle ne manque pas d'air, celle-là ! J'ai envie de râler, mais ce serait sans doute plus crédible si je n'avais pas manqué de m'étouffer sur mes propres cris avant. D'ailleurs, on est où, ici ? Un regard rapide autour de moi m'apprend que la pièce ressemble à un laboratoire. Il y a deux portes bien visibles dans le fond, mais l'une d'elles est barrée par des volets mécaniques, tandis que l'autre est grande ouverte, et je discerne une trace de pas juste devant cette dernière, marquée dans la poussière. Visiblement, quelqu'un est passé avant moi. Kichiro ? Ou un autre ?
« —Ce qu'on fait ici ? Grogne Michi. On cherche à s'échapper, pardi ! Y'a pas d'autres chemins, pétasse, tu peux calmer ton freeze intégré. »
Elle exagère, franchement ! Tout ce que cette fille a fait, c'est me parler froidement ! Surtout que c'était un peu justifié, même si le surnom l'était moins... Mais visiblement, son interlocutrice s'en fiche pas mal, vu qu'elle hoche la tête.
« —c'est ce que ces deux hommes disaient aussi, avant de traverser le laboratoire. Mais vu le manque de secrets qui s'y cachent, je veux bien vous croire. Pour votre information, je me nomme Shizuka Mizutani, Ultime Généticien.ne. Et je vous prierais de ne pas me désigner en tant que fille. Ni en tant que garçon, par ailleurs. »
Effectivement, j'ai remarqué l'accord. Cette f- cette personne, pardon, est donc non-binaire. Je ne vais pas lui demander son genre, c'est très, très impoli de ma part vu qu'iel nous a déjà donné ses directives en matière de genrage ; et j'avoue que ce qui m'intéresse le plus, c'est ce qu'iel fait ici. Iel n'a pas l'air d'avoir été enlevé.e comme nous tous, vu son comportement et sa manière de désigner la pièce dans laquelle on est.
« —Reina Satou, me présenté-je, Ultime Gynécologue. Désolée de la question indiscrète, mais que fais-tu ici ?
—J'ai été enlevé.e à Hope's Peak et me suis retrouvé.e ici. Le laboratoire me semblait intéressant, donc je n'en ai pas bougé pour le moment. C'est tout. »
Ah, donc si finalement, iel aussi a été enlevé.e à Hope's Peak. Je hoche la tête pendant que les autres se présentent, et en profite pour lae balayer du regard. Iel semble très fermé à la discussion, vu sa posture et ses bras croisés, et j'irais même jusqu'à dire qu'iel est très mécontent.e de nous trouver là. Mais ce n'est pas seulement ça qui m'intrigue. Tout son être dégage une sorte d'impression de... De danger, de répulsion. Ses bandages tachés autour des bras me donnent l'impression qu'iel s'est blessé.e, mais cela ne semble pas être une blessure ordinaire.... Pas alors que le sang dessine de si étranges traces dans le tissu blanc. Enfin, je me fais sans doute des idées, pour ça. Des fois, après une césarienne, lorsque quelques points sautent et que je dois recoudre, le sang sur le bandage a une forme de papillon.
En tout cas, iel semble beaucoup jouer sur cette aura de danger. Sans doute qu'iel veut nous voir partir rapidement... Et malgré le ton de Michi qui monte, je crois qu'on est tous d'accord pour lae laisser tranquille. Et ellui pour ne pas nous suivre, cela va de soi.
Je salue rapidement Shizuka avant de faire signe aux deux autres de continuer dans le couloir. Iel a parlé de deux garçons, donc j'imagine que quelqu'un d'autre est dans ce couloir, en plus de Kichiro... Cela fait donc huit Ultimes réunis en un seul endroit.
Huit... Sur combien ?
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Nouveau petit aparté ! (oui y'en a qui aiment pas les notes d'auteur je sais désolée. XD)
Comme vous avez pu le constater, un des membres de ma Tuerie (même deux, à vrai dire) se genrent au neutre. Seulement moi, je suis une novice complète en matière de neutre, il m'arrive de louper un accord sur trois !
Donc si vous voyez Shizuka genré.e au féminin, dites-le moi, parce que c'est clairement une erreur !
Autre petit aparté, non, je ne sais pas combien de parties va faire ce prologue. Je table sur cinq pour le moment, voire six, histoire de bien présenter tous les Ultimes et le contexte pas très engageant dans lequel on les a balancés, mais je peux très bien me tromper et en faire moins... Ou plus XD
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