Chapitre 5 (6) : The plan
Nous voilà de retour dans la salle informatique, devenue notre point de ralliement, de toute évidence.
Une semaine s'est écoulée depuis le procès. En mettant en place notre plan, nous avons réussi à nous occuper l'esprit suffisamment pour que la Tuerie passe au second plan. Du moins je l'espère. Impossible de savoir ce qu'il se passe dans la tête des autres, après tout.
Mais ce travail d'équipe entre nous cinq n'aurait sûrement pas été possible sans l'urgence et l'espoir diffus de pouvoir, peut-être, s'en sortir.
Nous avons passé les derniers jours à appliquer nos propres consignes. Le matin, Junko mange quelque chose en quatrième vitesse avant de se précipiter dans le souterrain. Je ne la vois pas en ressortir avant le soir. Visiblement, elle semble faire des progrès conséquents, puisque son expression à chaque fois que je la vois me paraît satisfaite. Mais je n'ose pas trop la questionner. Trop peur qu'elle parte dans des détails qui me sont actuellement inutiles.
Saki, Daisuke et Soma semblent avoir décidé d'organiser des tours de garde pour surveiller Monokuma. Soma prend souvent les tours de jour, mais en règle générale, ils sont deux devant la porte que Saki nous a indiqués comme sa chambre. L'air de rien parfois, ils jouent aux cartes avec les robots, à la console, font comme s'ils étaient là par hasard, mais jamais les lieux sont laissés sans surveillance.
Quant à moi, je fais ce que je fais le mieux, à savoir surveiller les malades. L'état de Yuuki semble s'être stabilisé, ce qui me rassure ; Mais elle est toujours entre la vie et la mort et nécessite des soins réguliers. Quant à Michi, son organisme ne tient plus aussi bien le choc qu'au début. Elle a de plus en plus de périodes d'absence et des fois, je la trouve en train de se blesser sans même s'en rendre compte, les joues griffées, comme pour s'arracher sa propre douleur.
Je doute qu'elle tienne beaucoup plus longtemps.
Je balaie la pièce du regard. Junko pianote sur son ordinateur, Saki trifouille le boîtier vidéo arraché à un kumarobot, Soma dessine encore sur son Monopad, et Daisuke quant à lui me fixe avec un regard indéchiffrable. Nous sommes tous là.
Ce n'était pas arrivé depuis une semaine.
Et cela ne veut dire qu'une seule chose.
« Vous avez du nouveau. »
Ce n'est pas une question.
Saki hoche lentement la tête. C'est Soma qui embraye.
« Ouais, on a du nouveau. Saki et moi, on a surpris une discussion téléphonique de Monokuma qu'on a enregistré sur le kumarobot. Tu devrais écouter ça. »
Je grimace. Le fait que Monokuma soit en mesure de donner des appels téléphoniques ne devrait pas me rassurer autant. Mais j'imagine que quelque part, c'est le signe qu'on dispose d'un répit. Notre maître de cérémonie n'a pas encore passé l'arme à gauche.
Saki me tend le boîtier. Il me faut un peu de temps avant de trouver les commandes, mais finalement, j'arrive à l'allumer et trouver la fonction de lectures de vidéos.
Une voix horriblement discordante jaillit alors de la boîte.
« ... Je te dis de m'envoyer ça, et tout de suite ! »
Junko sursaute, et même Daisuke fait la grimace. Moi-même, je me penche sur le boîtier avec une expression concentrée, alors que Saki et Soma échangent un regard.
C'est la voix de Monokuma, pas de doute là-dessus. Encore pleine de vitalité, presque trop pour une femme qu'on a vue cracher du sang il y a une semaine. Mais je ne peux que capter, dans sa voix, une sensation de panique consumante.
Elle est poussée dans ses derniers retranchements.
Je jette un œil à Saki qui hoche la tête pendant une pause de la vidéo. Qui ne montre qu'une porte, d'ailleurs, rien de bien intéressant. Monokuma doit défiler de sa chambre.
« Il ne s'agit pas seulement de mon état, elle siffle entre les grésillements du boîtier. Les jeunes aussi sont malades. Cette foutue Mizutani a réussi à nous précipiter dans un cul-de-sac, tu peux comprendre ça ? Je ne peux pas achever ma Tuerie sur un match nul ! et je n'ai pas assez de doses de remèdes et de vaccin pour tout le monde ! »
Junko pince les lèvres, avant d'articuler silencieusement « elle en a pour elles ? » du bout des lèvres. Mais je lui fais signe de garder ses questions pour plus tard. Je ne peux pas pauser la vidéo sans risquer de faire une bêtise.
De nouveau, un silence. Puis, j'entends une toux, et la voix de Monokuma, bien plus calme qu'avant, est à nouveau émise du boîtier.
« Comme tu viens de l'entendre, non, je ne suis pas guérie. Tu crois qu'une ampoule conçue pour les éventuelles contagions mineures au contact du vecteur de propagation suffirait face au vecteur lui-même ? Sans compter cette salope de Satou... »
Une nouvelle quinte de toux l'interrompt dans ses paroles alors que tout le monde se tourne vers moi. Je grimace. Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans, moi ?
Et mine de rien, c'est assez étonnant d'entendre Monokuma, qui ne m'a jamais appelée autrement que par des petits surnoms, passer à l'autre extrême des noms d'oiseaux. À se demander ce qui a bien pu se passer, à part que j'ai failli la gifler.
En tout cas, elle n'est pas guérie. Notre avantage est donc bien présent. Mais dans ce cas, pourquoi appeler maintenant ?
« Je n'ai plus d'antiviral, reprend une Monokuma agacée. C'est la cinquième fois que je te le dis. Et ce produit-là ne suffira pas contre la bio-arme. Je veux les vaccins originels, et le plus tôt possible, avant que ça ne dégénère ! »
Nouveau silence. Nouvelle quinte de toux. Un soupir agacé de Monokuma.
« Oui, je sais qu'il y a des protocoles, merci, c'est moi qui les ai créés, mais au cas où tu n'aurais pas remarqué, nous sommes en situation d'urgence, stupide tas de ferraille. Et je n'ai aucune envie de me laisser crever ou de tous les buter aussi facilement. Le gouvernement me tomberait dessus... Comment ça « non » ? Ah non, pitié, ne fais pas ton caprice parce que je t'ai traité de stupide tas de ferraille ou je te désactive ! Et tu sais que je peux le faire à distance ! »
Sa voix a pris une intonation bien plus féroce. Bien plus meurtrière. Exactement le genre d'intonation qu'elle prend lorsqu'elle annonce qu'elle va nous tuer.
Je n'ai aucun mal à la croire quand elle dit être capable d'un tel acte. Et plus encore sur ce qui semble être un de ses collègues.
Un profond soupir retentit dans les haut-parleurs du boîtier.
« ... Huit jours ? Tu ne peux vraiment pas faire mieux ? ... Peu importe. L'hélico dans huit jours, à vingt-trois heures, avec assez de doses pour que je sois certaine de faire vacciner tout le monde. Tu n'as qu'à te poser près du belvédère, c'est du désert c'est plat. Toi, ou n'importe qui sachant piloter un hélico... Nan, envoie les sbires, c'est mieux. Moins risqué. Prends-en un grand, avec des renforts robotiques... Oui, je pense que c'est nécessaire. Ils ont des armes. Évidemment qu'ils ont des armes. »
Silence. Moment de pause. Nous sommes tous suspendus aux haut-parleurs.
« ... Nous en reparlerons à mon retour. De toute façon, il y a beaucoup de choses dont nous devrons parler. »
Le boîtier s'éteint sous mes yeux.
Avec un soupir, Saki le reprend, et Soma ferme les yeux.
« On a pas pu en apprendre plus. Monokuma a sûrement coupé le téléphone. En tout cas, c'est à peu près toute la conversation avec ce type, là. Même si je sais pas qui c'est. Elle a pas prononcé son nom.
— ... Édifiant, sourit Junko. C'est qu'on en apprend un paquet. »
Soma hausse un sourcil, mais je ne lui laisse pas le temps de répliquer.
« Premièrement, elle est en mesure de téléphoner à l'extérieur. Quel que soit le moyen qu'elle a employé pour la communication avec le reste des Monokuma, puisque ça ne peut être qu'eux, elle peut l'utiliser pour passer des appels à un autre endroit que le donjon. Ce qui nous est impossible. Donc, on peut très bien mettre la main dessus, si on trouve un moyen.
— Deuxièmement, continue Junko, son interlocuteur semble être un robot. Ce n'est pas important dans l'instant présent, mais le fait qu'il y ait un robot parmi les Monokuma, capable de communiquer comme un humain... Disons que ça donne quelques infos sympa. »
Je hoche la tête, repensant aux mots d'Haruko. Deux Tueries dirigées par des robots. À quel point exactement ? À quel point sont-ils capables de sentience ? de conscience ?
Même si pour le coup, ce sont des questions pour plus tard.
Saki lève la main, avant d'appuyer sur sa tablette.
« Troisièmement. Hélico dans huit jours à vingt-trois heures. Avec les doses. Assez grand, peut-être, pour s'échapper. »
Silence général.
S'échapper.
Une possibilité tellement évidente qu'on l'eût presque oubliée. Mais c'est vrai. La venue d'un hélico nous permettrait tellement aisément de nous échapper. Surtout un hélico assez grand pour caser sept personnes.
Et nous avons, en effet, des armes. Avec trois personnes au moins capables de s'en servir.
L'option semble avoir fait son chemin dans l'esprit des autres. Je vois le regard de Soma s'éclairer. Même Daisuke a un léger sourire. Et Saki, fière de son idée, rayonne de l'intérieur, dégageant une impression de confiance absolue.
S'échapper...
... Est-ce encore possible ?
« ... On pourrait partir, chuchote Soma. Mettre fin à la Tuerie. Maintenant. Comme ça. Tout ce qu'on a à faire, c'est monter dans cet hélico... »
Junko pousse un profond soupir.
« Je suis vraiment désolée, Soma. Mais ça ne va pas être possible. »
L'Illustrateur se tourne vers elle. Je vois l'expression de la douleur sur son visage. Une douleur abyssale.
« Pourquoi ?!? pourquoi on pourrait pas ? Bordel on attend que ça, une fin, et personne ici ne sait comment en créer une ! Pourquoi on ne pourrait pas profiter de l'occasion ?!?
— Du calme, soupire Junko. On ne peut pas pour plusieurs raisons différentes. La première, la plus évidente, étant qu'on a des malades. »
La réplique de Soma s'étrangle dans sa gorge.
« On a des malades, Soma, reprend Junko, les yeux dans le vague. Je comprends très bien ton désir de vouloir partir. J'aurais aussi aimé que ce soit possible, crois-moi. Mais les malades... Ils ne pourront pas nous suivre. Sauf si Reina a des nouvelles encourageantes... »
Je secoue la tête au regard qu'elle me lance. Ne pouvant qu'accepter qu'elle ait raison.
Elle ferme doucement les yeux.
« On sera obligés de les laisser derrière. Ce qui nous amène au problème suivant. »
Elle rouvre les yeux. Avant de balayer, chacun d'entre nous, de son regard violet.
« Nous sommes trop importants. Je ne veux pas avoir à vous le rappeler, mais parmi nous sept se cache l'instigateur. La personne que les Monokuma veulent absolument tuer. Si on part à sept, sans savoir qui c'est, la Tuerie ne sera pas considérée terminée. Ils nous poursuivront. Et réussir à s'échapper dans un hélicoptère n'aura pas grande importance si cet hélicoptère appartient aux Monokuma, Monokuma qui pourront faire ce qu'ils veulent de nos malades laissés derrière. »
Au fur et à mesure qu'elle parle, je vois le visage de l'Ultime Illustrateur se décomposer.
La douleur qui l'anime se fait de plus en plus forte, de plus en plus violente, lui montant les larmes aux yeux. Jusqu'au moment où il ne tient plus, et finit par incliner, de nouveau, la tête sur son Monopad. Tourné dans une direction opposée à nous.
Ce n'est pas ça qui nous empêche d'entendre ses sanglots.
Daisuke tend la main, et tapote maladroitement la tête de Soma. J'entends ce dernier renifler dans le silence, sous le regard désolé de Junko, qui a l'air sincèrement peinée de devoir annoncer ça.
Finalement, elle se tourne vers nous.
« Sans compter qu'il ne faut pas négliger la possibilité que ce soit un piège.
— ça pourrait, je marmonne. Même paniquée par la maladie, Monokuma pourrait très bien nous avoir tendu un piège. Elle doit s'attendre à ce qu'on tente de la renverser. »
Saki secoue la tête.
« Peut-être. Mais Monokuma a besoin du vaccin. Pas seulement pour elle. Si l'épidémie se maintient, on va tous mourir. Et ce n'est pas comme ça qu'elle veut nous tuer. »
Pause. Le temps qu'elle marque de nouveau quelque chose sur sa tablette.
« Je l'ai écoutée pendant une semaine. Elle est paniquée. Même si l'hélicoptère est un leurre, on pourra toujours tenter de lui arracher le vaccin d'une manière où d'une autre. Des gens malades sont toujours, toujours un moyen de pression. Au point où on en est, elle sait qu'on peut très bien choisir de tous mourir. »
Junko hoche la tête.
« Il y a autre chose qui pourrait être intéressant. »
Soma relève la tête, les paupières rougies, alors que nous nous penchons sur Junko qui a un léger sourire.
« Ce que j'ai dit plus tôt ne s'applique pas aux douze personnes enfermées en bas. »
Daisuke écarquille les yeux.
« Tu crois que... Que c'est le moment de les faire sortir ?
— Je crois, soupire Junko, qu'on aura pas d'autres occasions. Évidemment, il faudra monter un plan bien plus solide que notre potentielle évasion. Essayer de retomber sur nos pattes si ça s'avère bel et bien être un piège. Mais si on arrive à faire sortir les gens qu'on aime de là, eux seront en sécurité. La plupart sont des adultes ou des adolescents normaux, ou des gens de la Réserve. Il n'y a qu'un seul autre Ultime, et c'est ton ami Scott.
— Monokuma a moins de chances de les poursuivre, donc, » j'interviens, jetant un regard à un Daisuke abasourdi.
Junko hoche la tête.
« Surtout maintenant que sa cible principale, Kazumi, est morte. »
Je grimace. Ce serait en effet un plan de secours idéal, mais il va falloir sacrément s'organiser. Surtout si l'hélico se révèle au final être un leurre. Et surtout, il faudra être sûr qu'aucun d'eux n'est contaminé ou dans l'impossibilité de bouger avant de partir.
Si l'hélico est un leurre, il faudra aussi s'assurer de pouvoir les faire rentrer.
« Il faut qu'on mette au point un maximum de détails, grimace Daisuke. C'est mort, j'expose pas Scott au danger comme ça. »
Soma grimace sur son dessin, et de son côté Junko se renfonce dans son siège.
« Tu as raison. J'aimerais autant que ce plan ne se retourne pas contre nous, surtout qu'on risque de sacrifier nos chances de mettre la main avant Monokuma sur le vaccin. Ou même l'instigateur. »
Une étrange lueur s'allume dans l'œil de Daisuke. Mais il ne réplique pas. Il se contente, à son tour, de s'enfoncer dans un fauteuil.
Je me demande bien pourquoi tant de docilité. Lui, plus que tout autre, ne doit pas avoir très envie que l'instigateur mette la main sur le vaccin en se servant de nous, alors... enfin, je lui demanderai plus tard. Pour l'instant, j'écoute Junko.
« Notre meilleure option est de se servir de l'hélico. Si c'est un leurre mais qu'il est bien là, au moins, on aura rien d'autre à attendre.
— Si quelqu'un peut le piloter parmi les proches, intervient Saki après quelques instants à écrire sur sa tablette, ce serait bien. »
Soma relève la tête.
« Viktor peut, je crois ! Le papa de... D'Akihito, il grimace, devant le regard de Saki. Il m'a dit qu'il avait son brevet de pilotage. »
La Stratège reste quelques instants immobile. Puis, je la vois pousser un profond soupir, avant de se pencher, visage fermé, sur sa tablette.
« Parfait, on pourra donc le détourner. Pas besoin de compter sur la destination des Monokuma ou de leur faire élaborer un autre plan pour s'échapper.
— Si l'hélicoptère n'est pas là, je grimace, il faudra les obliger à rentrer. Personne ne sera en mesure de survivre dans ce désert. Surtout pas les ados et Isami. »
Junko hoche la tête.
« Le mieux serait de prévoir un itinéraire qui éviterait de nous faire surprendre par les kumarobots et Monokuma. Et de les faire arriver sur place bien avant l'heure du rendez-vous.
— Si l'hélicoptère est le bon, j'ajoute, on attendra qu'il ait déchargé le vaccin. Monokuma le récupèrera, je grommelle, mais d'un autre côté c'est un sacrifice à prendre. Et on pourra peut-être même lui tomber dessus pour le récupérer.
— Pas avec ses robots, grommelle Daisuke. Comptez pas là-dessus. »
... Bon point. On oublie cette partie-là. Mais de toute façon, je vois mal comment on aurait pu récupérer le vaccin vu ce que Monokuma prévoit, même sans vouloir faire évader douze personnes.
Saki hoche doucement la tête, avant d'écrire, de nouveau, sur sa tablette.
« Ce plan ne sera réalisable que si Junko arrive à cracker le mot de passe et l'expliquer aux autres en moins de huit jours. »
L'Espionne a un léger sourire.
« Ça, j'en fais mon affaire. Ne vous en faites pas, je suis en bonne voie. Cette porte n'est pas plus compliquée que celles de vos chambres. »
Elle tapote sa ceinture, d'où un petit appareil dépasse légèrement. Son déverrouilleur, je me rappelle. Elle a complètement cessé de nous en donner après le deuxième sous-sol, si bien que j'avais presque oublié qu'elle était capable de ce genre de prouesses. Mais il est vrai que sa confiance redonne un peu d'énergie.
« On devrait pas en parler aux malades, intervient Soma. Ça pourrait les inquiéter. J'ai pas envie de voir l'état de Yuuki se dégrader. »
... Et Michi ? Son frère est mort. Comment réagirait-elle en voyant que quelques mois de plus et on aurait pu le faire échapper ? J'incline la tête, en accord avec Soma, mais visiblement, Junko n'est pas trop d'accord avec moi. J'essaierai de la convaincre plus tard.
De toute façon, puisque je suis la seule à pouvoir voir les malades, c'est moi qui aurai le dernier mot.
« En attendant, je tranche, on continuera d'espionner Monokuma, histoire de voir s'il y a des changements à apporter. Ou un piège tendu. »
Les quatre paires d'yeux de mes camarades me fixent attentivement, même expression sur leur visage. Une expression pleine d'espoir.
Je prends une profonde inspiration.
« Si tout se passe bien, je termine, d'ici huit jours, on aura éliminé un de ses moyens de pression. Et ce n'est que le début de la contre-attaque. »
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