Chapitre 4 (21) : Hell
Après ça, tout le monde a quitté la salle de procès en silence.
De toute façon, qu'est-ce que l'on pouvait faire ?
Qu'est-ce que l'on pouvait dire ?
C'était fini.
L'enquête, finie, le procès, fini, l'exécution, finie.
La vie de Shizuka, d'Akihito, finie.
Et nous ressortions de cette salle, à sept plutôt qu'à neuf, dans un silence de plus en plus lourd à chaque procès qui passe mais pourtant si proche de la fin.
Si proche ?
Je n'ai même plus l'énergie de calculer quand enfin nous pourrons sortir.
Quelqu'un est mort sous mes yeux.
Et cela ne fera jamais que la cinquième fois que cela se produit.
Étrange désormais que nous y soyons rodés, rodés aux cadavres, aux meurtres, à la méfiance générale.
Monokuma a disparu tout de suite après le procès. Quelque chose la rendait très pressée, visiblement. Je pourrais presque deviner quoi. Une petite visite de courtoisie aux proches qui n'en est pas vraiment une ? Après tout, maintenant que le meurtrier a rencontré sa fin, le proche va le suivre, c'est sa foutue règle.
J'en ai plus qu'assez de son règlement.
Je dois trouver un moyen de le retourner contre elle, au plus vite, avant qu'il ne nous prenne tout ce qu'il nous reste l'un après l'autre.
Nous sommes plantés, à sept, devant la porte du procès. Immobiles. Incapables de savoir si nous pouvons rentrer, maintenant, ou s'il y a quelque chose de plus à dire.
Dans le silence le plus profond.
C'est Junko qui, finalement, brise ce silence.
« Je sais pas vous, mais... j'en ai assez de tout ça. J'en ai assez de voir, encore et encore, des gens crever pour rien sous les coups d'une psychopathe qui n'a même plus besoin de créer des mobiles. »
Sa voix est de mille éclats. Elle est brisée, réduite en miettes par le spectacle auquel nous venons d'assister, tous, d'un seul bloc, le spectacle de la mort qui frappe, encore, et encore, et encore.
Je m'attendais à entendre des protestations. Des grognements. Junko n'a jamais été la personne la plus appréciée, après tout. N'importe qui pourrait lui reprocher ses paroles.
Mais il n'y a que des murmures d'assentiment.
« Ouais, finit par murmurer Daisuke au bout de quelques instants de cet étrange silence. Moi aussi, j'en ai marre. »
Junko lui jette un regard en coin. Il lui rend. Et dans leur échange silencieux, je vois l'établissement d'une trêve tacite. Une trêve construite dans le sang qui j'espère, ne se finira pas dans le sang.
« Est-ce que... Est-ce qu'on pourrait se promettre un truc ? Intervient Michi 'une voix tremblotante. Je veux juste... Mettre fin à tout ça...
— Quel genre de promesses, Michi ?" Soupire Junko.
Elle déglutit. Je vois ses yeux pleins de larmes alors qu'elle se rapproche de nous.
« Je veux juste... Qu'on puisse se jurer, maintenant, que personne ne mourra, personne ne tentera de tuer, ou quoi que ce soit. Maintenant, sur les corps de ces deux-là qui sont tombés... »
Je serre les dents.
« Ce genre de promesses a été démontrée comme se finissant très mal. Dans Danganronpa.
— Au diable Danganronpa, hoquette Michi. Je me fous pas mal de ce qu'il s'est passé avant. Leur Tuerie, c'était leur Tuerie, et nous, on y est encore, et on ne s'en sortira pas comme ça. Et je suis fatiguée de douter. Je veux juste... Pouvoir croire en ceux qu'il nous reste, jusqu'à la fin. »
Mes yeux se baissent.
Croire, alors que dans un groupe que je croyais capable de résister à pareille épreuve se cachait quelqu'un sans le moindre égard pour notre santé, sans même être le maître de jeu ?
Croire, alors que ledit maître de jeu est encore vivant, et doit sans doute se réjouir d'une pareille promesse, n'attendant que le moment de la briser ?
Croire, alors qu'il y a encore tant d'inconnues sur ce qui nous a, nous tous, entrainés ici ?
J'aimerais croire.
J'aimerais pouvoir tendre la main en toute bonne foi.
Mais la vérité, c'est que ce n'est pas l'espoir de croire qui me fait prendre celle de Michi, sur laquelle se pose celle de Soma, puis de Saki, de Junko, de Yuuki, de Daisuke.
C'est simplement que je n'ai plus l'énergie de douter.
Tous ensemble, nous promettons, une promesse sans doute fausse, une promesse qui aurait dû avoir lieu bien avant, une promesse qui n'a plus le même poids aujourd'hui il y a cinq mois. Mais je n'ai plus l'énergie d'y mettre de la conviction. Et je n'ai plus l'énergie de la chercher.
Nos mains retombent. Certains en étreignent d'autres. Comme Yuuki, qui passe tour à tour dans nos bras, ou Soma, qui se colle à Daisuke en laissant le Révolutionnaire lui passer un bras autour des épaules.
Nous avons promis.
Combien de temps dans le prochain mois pour que cette promesse tienne ?
Tous ces gens que j'ai appris à connaître, à apprécier, lequel craquera en premier, poussé par Monokuma ou ses propres convictions ?
J'ignore quelle heure il est mais il est sans doute tard. Tout le monde se dirige vers sa chambre après un vain salut de bonne nuit. Michi m'effleure le dos en passant. Je lui serre la main quelques instants.
Moi, je reste ici.
Je ne veux pas gaspiller ma nuit.
Je dois l'exploiter à quelque chose.
Le labo d'Haruko est toujours ouvert, ses armes toujours impeccables, des cartouches plein les tiroirs. Même en m'entraînant, je n'ai pu réellement entamer leurs réserves. Je crois que c'est une bonne nouvelle. Je ne sais pas trop.
Mais je n'ai pas le temps de me mettre à l'entraînement. Des murmures se font entendre alors que j'allais mettre mon casque antibruit.
« ... Dépêche-toi, espèce d'imbécile, je n'ai pas toute la nuit. »
Je me tends. Que fait Monokuma ici à cette heure ? n'était-elle pas avec les proches ?
Faire preuve de discrétion devrait être ma priorité absolue. Je ne suis pas censée me trouver ici. Mais la curiosité l'emporte sur la prudence, et, à pas de velours, je m'approche de la porte.
Toute la nuit ? Est-ce que Monokuma est aussi perturbée que nous quant aux horaires, ou bien est-ce que l'heure qu'elle nous a donnée pour la mort d'Akihito n'est pas si loin que ça du fuseau horaire où nous sommes ?
Étrangement, la seconde option me semble bien plus probable.
Doucement, je me penche vers le trou de la serrure. Juste assez pour voir dans un espace très réduit, Monokuma marcher à pas vifs. Derrière elle, quelqu'un qui semble très peu pressée, au vu de la nonchalance de ses pas.
« Ne sois pas si pressée... C'est moi qui n'ai pas toute la nuit, ma chère, pas toi. »
Je me tends. C'est la voix de Kazumi.
Elle n'est donc pas encore morte ?
Je ne vois pas Monokuma de là où je suis. Mais au vu du grognement et du claquement de ses talons, je ne peux qu'imaginer son expression d'enfant gâtée.
« J'ai toujours détesté ta manière de me prendre de haut... Tu ne veux pas te rendre compte que tu es à ma merci pour une fois dans ta vie ?!?
— Pourquoi faire ? Rit Kazumi de sa voix si glaciale. Tu vas me tuer quoi qu'il arrive, et je n'ai aucun moyen de m'en défendre.
— Exactement, ricane Monokuma, je vais te tuer. Rien de personnel, Kazumi, juste le gouvernement qui veut... »
Je peux entendre de ma cachette le bruit d'une lame qui sort de son fourreau. Un hurlement se perd dans ma gorge. Mais de derrière la porte, Kazumi semble étonnamment conserver son calme. Je l'entends même rire au-dessus des ricanements de Monokuma.
« Rien de personnel, hm. Juste le gouvernement qui commande. Je vois. Dans ce cas, je suppose que tu ne m'en voudras pas si j'y ajoute ma propre touche de rien de personnel ? »
Silence.
Bruit de genoux qui heurtent le sol.
De là où je suis, cette fois, je peux les voir. Monokuma, dos à la porte, couteau sur la gorge de Kazumi Mizutani, le pilier du projet Renaissance, qui a un large sourire aux lèvres. Je peux voir sa canine au saphir briller dans l'obscurité. Elle est sur le point de mourir, pourtant, elle ne perd en rien de sa prestance, de son aura écrasante.
À côté, Monokuma ne paraît presque plus dangereuse.
Ce qui est une constatation étonnante en soit.
« Tu vas mourir, Kazumi, ricane-t-elle de là où elle est. Et franchement, moi je dis, bon débarras. Transmets le bonjour à tan petit.e adelphe que je viens d'envoyer en Enfer ! »
Le sourire de Kazumi frémit. Un moment, juste le temps de la mention de Shizuka, je vois l'orage dans ses yeux. Et puis, son regard surprend le mien. De derrière la porte. Et son sourire s'élargit encore.
« Tu me parles d'Enfer sans savoir. L'Enfer n'existe que dans l'esprit des autres, tu sais, rit-elle, plus glaciale que jamais elle ne le fut. Mais parfois, l'esprit peut s'étendre au-delà des limites du corps. Et avec lui, l'Enfer."
Ma respiration est bloquée.
Il n'y a plus de moi. Plus que Kazumi, et sa confrontation avec Monokuma.
Le sourire de la première des génies s'élargit encore.
"Alors, ma chère Kanna, si tu le permets, conclut-elle, l'euphorie seule à habiter sa voix, puisque tu as décidé d'invoquer l'Enfer, je vais te donner une définition du mien. »
Silence.
Plus rien.
Juste la lame qui traverse sa gorge, d'un coup sec.
Pas même le rire de Monokuma, interrompu en plein élan.
Sous mes yeux de spectatrice impuissante, cachée derrière une porte qui ne me protège même pas, Kazumi Mizutani roule au sol devant moi, un sourire béant sur ses lèvres et un autre dans sa gorge, alors que le sang se répand sur le marbre du couloir, jusqu'à la porte des laboratoires.
Monokuma, haletante, laisse tomber son couteau.
Quelque chose roule au sol.
Loin du corps.
Jusqu'à moi.
Je me penche. Juste assez pour ne pas me faire voir.
Quelque chose scintille sous la lumière.
Un saphir serti sur une canine, qui brille de mille nuances de bleu au milieu du rouge sang.
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Chapitre 4 : We must unravel the game's mysteries
END
Surviving students : 7
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Boooooooooon.
Après ce petit Chapitre dont sincèrement, je ne suis satisfaite que de la conclusion, on va pouvoir passer au vif du sujet, c'est à dire, les votes pour les FTE !
Ce sera le dernier chapitre où vous pourrez voter. Tout ce qu'il va se passer dans le 6, la conclusion de cette histoire, si loin et pourtant si proche, sera planifié sans besoin de FTE. Je vous conseille donc de bien voter...
Vous avez trois votes. Comme d'habitude, vous pouvez voter une ou deux fois par perso. Plus un perso a de doubles votes, plus il est prioritaire, sinon c'est moi qui choisis les derniers FTE parmi les gens ayant au moins un vote sans compter sur la fréquence desdits votes. Comme c'est le dernier chapitre où je peux faire ça, ça me permettra de me ménager de la marge de manœuvre. :)
Personne n'a ses FTE bloqués ce chapitre, mais les scènes bonus de Michi et Daisuke, les seuls à avoir validé 5 FTE de toute façon, ne seront pas disponibles.
Du coup voici la liste de nos six survivants :
Daisuke Nakano, Ultime Révolutionnaire (5/5) :
Junko Matsuoka, Ultime Espionne (3/5) :
Michi Sasaki, Ultime Judoka (5/5) :
Saki Tamura, Ultime Stratège (3/5) :
Soma Nishijima, Ultime Illustrateur (3/5) :
Yuuki Maeda, Ultime Gamer (3/5) :
Vous aurez au total six FTE au chapitre 5. Autant dire que selon mes calculs au moins une personne n'ira pas au bout de ses FTE. :)
Passons aux proches !
Les votes des proches vont être bien plus restreints, cette fois. vous n'en avez qu'un. Choisissez bien où vous voulez le mettre. Comme d'habitude, je ne vous dirais pas combien vous pourrez voir, parce que sinon c'est pas du jeu...
Victor Kanda (Akihito, Ultime Chroniqueur)
Scott Alexander (Daisuke, Ultime Révolutionnaire)
Mahiru Nanami (Hina, Ultime Préparatrice de mariages)
Kiëran Jones (Junko, Ultime Espionne)
Mary Smith (Kichiro, Ultime Ambassadeur)
Leo Kimura (Ryo, Ultime Batteur)
Kyutaro Kanada (Saki, Ultime Stratège)
Akumu Todachi (Soma, Ultime Illustrateur)
Eri Yamasaki (Sora, Ultime Ecrivain Fantasy)
Evdokia Okumura (Taichi, Ultime Prêtre)
Rinka Maeda (Yuuki, Ultime Gamer)
Après, y'aura le Monokuma Theater, où vous aurez quelque chose qui peut s'apparenter à un plot twist, who knows~
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