Chapitre 4 (12) : Crimes for despair

Je ne sais pas si le rituel de Soma m'a vraiment fait du bien.

Pas seulement parce que je me sens affreusement nostalgique, mais aussi parce que maintenant, j'ai l'impression de voir des ombres fantomatiques absolument partout.

Pourtant, apparemment, tout s'est bien passé. Je me suis endormie, la cloche m'a réveillée, parce que ça faisait plusieurs heures, tout s'est déroulé sans heurts, pas d'attaques fantomatiques, je n'ai pas manqué de mourir...

Je me suis endormie, en somme. Rien de plus. Rien de moins.

Pourtant, j'ai l'impression d'être encore plus fatiguée que d'habitude.

Après que je me sois réveillée sans comprendre, Soma m'a laissée lire le carnet de Sora. Selon ce qu'il disait, ce rituel avait pour but de m'aider à contrôler mes rêves. Eh bien c'est réussi, je ne fais plus de cauchemars depuis deux semaines. Par contre, maintenant, les cauchemars sont dans le monde réel. Pas un seul miroitement sans que je ne croie voir apparaître un fantôme. Pas la moindre voix sans qu'un court instant, je n'arrive pas à la reconnaître.

Est-ce que je deviens folle ?

J'aimerais bien en savoir plus, mais la base de données d'Haruko ne parle, bizarrement, pas de fantômes. Du coup, me voilà réduite à chercher dans ce que me disait Sora sur la médiumnique, ou dans des sites aléatoires pour essayer de voir si je ne développe pas des hallucinations visuelles ou de la paranoïa.

Évidemment, je ne trouve rien.

Ça pour une surprise, pas vrai ?

Enfin bon. Au moins, je ne fais plus de cauchemars particuliers. J'essaye d'ignorer les espèces d'hallucinations, et tout devrait bien se passer. J'espère juste que le foutu rituel de Soma n'a pas fait dérailler les dernières traces de santé mentale qu'il me restait. Certes, je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même pour avoir accepté, mais quand même...

De toute façon, je reprends ma routine, histoire de me donner un truc à quoi me raccrocher. Matin, décryptage, après-midi, activités de groupes et visite de Michi, dont l'état s'améliore de jour en jour, tout doucement. Parfois, je vais dans le souterrain. Soir, comptage des Ultimes ou visite des proches. De temps en temps, j'arrive à leur parler. Evdokia a entretenu une conversation entière avec moi hier soir, et j'ai réussi à aborder Mahiru pour la première fois depuis près de trois mois.

C'est un peu un progrès on pourrait dire.

Aujourd'hui, je ressors justement d'une de ces activités de groupe. Saki a proposé à Soma d'organiser un cours de dessin, et même si ce dernier ne semblait pas convaincu, il a accepté. Akihito et moi nous sommes joints à ce cours, et j'ai eu la surprise de voir Yuuki passer et tracer des trucs sur une feuille.

Bon, ça n'a pas duré cinq minutes avant qu'elle ne se casse en agitant les bras, les yeux fixés sur je ne sais quoi d'invisible, mais c'est devenu commun, avec Yuuki.

Et même si Soma est un très mauvais professeur, trop effacé et hésitant pour réussir à enseigner quelque chose, je suis plutôt contente du résultat de mon dessin, un mémorial avec des références à toutes les personnes tombées dans ces lieux.

Par contre, au sortir de la salle, j'ai la surprise de trouver Daisuke, appuyé contre un mur. Il ignore royalement Saki et Akihito, qui d'ailleurs le lui rendent bien, mais Soma lui arrache un petit signe de la main. Et évidemment, il se penche vers moi.

« Tu t'amuses, princesse ?

— Je fais ce que je peux, je soupire. De toute façon, ces activités de groupe deviennent une nécessité, à ce stade. C'est ça ou tout le monde s'effondre.

— Mouaif. Tamura ne fait que nous prouver qu'on ne peut que retarder l'échéance. Sasaki est dans un état horrible et est devenue une cible facile. Nishijima a toujours autant de mal à s'intégrer. Et maintenant, Matsuoka et Maeda font bande à part. Si c'est pas un bordel, ça. »

Je lève les yeux au ciel.

« La faute à qui, Daisuke ? C'est sur toi que Junko s'est énervée, au banquet. Et on ne peut pas dire que tu y aies mis du tien pour que ça fonctionne. »

Il pousse un profond soupir. Presque un grognement. Mais ce n'est plus comme s'il me faisait autant peur qu'avant.

J'ai toujours une arme au fond de mon sac.

Je ne tiens pas à m'en servir et sans doute pas sur lui. Mais au moins, je sais que je pourrai me défendre.

Son œil unique dévie vers moi après quelques secondes d'égarement.

« Tu sais très bien pourquoi je m'énerve.

— Oui, je sais pourquoi. Ça ne rend pas ton comportement justifié, Daisuke. »

Il lève l'œil au ciel.

« Moi, je trouve que si.

— Et moi, je trouve que ce n'est pas très malin de ruiner les efforts de Saki pour qu'on soit unis. Je sais qu'on cache tous des trucs, mais je te ferai rappeler qu'un meurtre va arriver qu'on le veuille ou non. Le but, c'est d'empêcher Monokuma de le rendre trop cruel, ou de trouver un mobile passionnel particulièrement retors.

— Et si je te disais, princesse, que même ça, ça ne changera rien ? »

Il se penche vers moi. Dans son œil vert, une très, très profonde colère.

« Quoi qu'on fasse, on fait ami-ami avec un foutu MasterMind. Un gars, une meuf, ou n'importe quoi d'autre qui nous a mis là-dedans. On fait ami-ami avec parce qu'on ne sait pas qui c'est, princesse. Ni toi, ni moi. Et lorsqu'arrivera fatalement le moment de le démasquer, on va le regretter amèrement. Faire bande à part n'est pas se ralentir, parce qu'au bout du compte, en fonctionnant en groupe, on ne sait plus si on est pas en train de révéler des informations capitales à notre ennemi. Et tu le sais très bien, toi, avec ton arme et tes documents confidentiels tout droit venus de la personne qui avait le plus de chances de nous tirer de là en avance. »

Je me fige. Net.

Comment il peut...

Ai-je été si imprudente ?

Et pourquoi m'en parle-t-il avec autant de désinvolture ?

« ... Je... qu'est-ce que, je ne peux m'empêcher de bafouiller, tu veux bien dire par là ?

— Ne fais pas l'innocente, princesse, crache Daisuke non sans un certain fiel dans la voix. J'ai vu Kita bosser sur son truc pendant le mois qui précédait sa mort. Elle peut l'avoir donné qu'à toi. Et le temps que tu passes en salle info ne fait que confirmer mes doutes. Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense, princesse ? »

Je prends une profonde inspiration.

Puis une autre.

Je ne peux pas lui mentir dans ses conditions, pas vrai.

Il sait déjà.

Mais inutile de lui révéler exactement ce qu'Haruko m'a confié.

« J'en pense, je finis par soupirer, que cela n'a rien à voir avec essayer de maintenir une unité de groupe. Un meurtre vaut toujours mieux que deux, qui plus est l'un d'entre eux de la main de l'un.e d'entre nous. »

Daisuke lève les yeux au ciel.

« Je vais pas parier là-dessus alors que la foutue vie de Scott est dans la balance, Satou. Ça ne change rien. Il y en a forcément un qui va craquer, qu'on le veuille ou non. On ne peut faire confiance à personne.

— Pourtant tu dis ça, mais tu me dis tout ça, et tu passes ton temps à traîner dans les parages de Soma quand il est seul, je lui lance aussitôt, un peu vertement. Fais ce que je dis pas ce que je fais, ou tu te rends compte que les humains sont des créatures sociables et que l'isolement ne peut que leur apporter du mal ? »

Daisuke se crispe net. Si fort, qu'un moment, je crains de lui avoir provoqué une attaque cardiaque. Ou même qu'il va me bondir dessus. Mais cette impression finit par se dissiper. Et il se frappe le front avec un grognement plein d'agacement alors que je me préparais à sortir mon pistolet.

« Okay, princesse. Tu m'as eu. »

Il se tourne vers moi, toute colère disparue de son visage couturé de cicatrice.

« Pour tout te dire, je reste avec Nishijima parce que comme Tamura, je sais ce qu'il est arrivé à Hikage Aoki. Comment Monokuma a manipulé ses complexes, son amour pour Monogatari et l'isolement dont les autres la rendaient sans le vouloir victime pour la poser en tueur involontaire. Si je reste dans le coin, au moins, je la verrai approcher. »

Il me pousse dans la salle que je viens de quitter avant de grommeler.

« Et niveau confiance, je me dis que je peux sans doute suivre ce que l'Ultime Assassin, la femme qui savait comment se tirer de là, a choisi pour porter ses dernières volontés. T'es pas exempte de doutes, princesse, mais tu restes la moins suspecte du lot, soyons honnêtes. »

Je cligne des yeux. Pas que je m'attendais à ce compliment, mais... Je viens de voir un truc, derrière Daisuke. Une tête ornée de cheveux violets, qui hoche doucement la tête, et avec elle, un écho de balle de pistolet.

Ma grimace n'échappe cependant pas au Révolutionnaire.

« Y'a un problème ?

— C'est rien, » je soupire, secouant la tête.

La forme violette disparaît, et je me permets de relâcher ma respiration.

« On a fait un rituel un peu bizarre, avec Soma, y'a deux semaines. Histoire de me débarrasser de mes cauchemars. Ça a marché, mais depuis j'ai l'impression de voir de fantômes partout.

— Ah pitié, commence pas avec les hallucinations, toi aussi, grogne Daisuke, on dirait Maeda. Hier, elle m'a pointé du doigt en disant que je n'avais presque plus de points de magie et que ma barre de vie était au plus bas. Franchement, on peut se passer des visions traumatiques d'une gamine de quatorze ans.

— Yuuki... A des hallucinations ? »

Daisuke hoche la tête.

« T'avais pas remarqué ? Pourtant ce n'est pas comme si elle s'en cachait. Enfin pas depuis le deuxième meurtre, en tout cas. »

... Pas depuis... Que Shô est mort.e.

J'imagine que ça doit être une réponse traumatique, même pour Yuuki qui trouve son réconfort dans les jeux vidéo, mais derrière, je n'ai jamais entendu parler d'une réponse comme ça. D'ailleurs, ça ne ressemble pas du tout à mes propres hallucinations.

« M'enfin, reprend Daisuke, se laissant tomber sur un fauteuil. Voir des fantômes, ça m'inquiète moins vu là où on est. Mine de rien, j'en vois tous les jours.

— Par contre toi, je ricane avec une pointe d'humour, on ne t'a jamais envoyé consulter de médium, hein ?

— Nan, juste un foutu psychiatre. »

Il soupire.

« Même trois. Qui ont tous eu la même réponse. Stress post-traumatique et enfermement de l'esprit dans le passé de la guerre. Merci, j'avais pas besoin de blouses blanches pour me dire ça. »

A mon tour, je m'assieds sur un fauteuil. Les grondements de Daisuke se renforcent un peu, alors qu'il fixe le plafond. On dirait une statue de boue et de traumatismes. Et plus je le regarde, moins je peux m'empêcher de me demander quelque chose.

« Dis-moi Daisuke, tu étais toujours comme ça ?

— Comment ça comme ça ? »

Je retiens un sourire devant le grognement de l'ours solitaire.

« Comme ça. Aussi grognon, aussi peu agréable.

— Tiens donc. Ça s'essaye à la psychanalyse, Satou ?

— Pas vraiment. Je me dis juste que tu en sais beaucoup sur moi. Et moi, un peu moins sur toi. »

Son grondement se mue, peu à peu, en ricanement.

« Donc tu essayes de creuser dans le passé de Daisuke Nakano, le Tigre des Hauts Plateaux, comme si ça allait t'apporter un truc. Eh bien qu'à cela ne tienne, princesse. J'vais te raconter une jolie histoire pleine de sang et de trahison. »

Il prend davantage appui sur son fauteuil. Avant de pousser un profond soupir.

« La guerre, c'est dans mon sang. Mes parents sont des soldats, qui avant d'être capturés en guise d'otages protégeaient l'ambassadeur du Japon au Laos. A cette époque, quelque part en 2005, on parlait pas de projet Renaissance, de Monokuma ou de toutes ces conneries, mais et c'est un truc qu'on vous apprendra pas en histoire, le Japon était très concentré sur ses relations internationales. Quelque chose par rapport à une découverte fantastique. Vu qu'avant il était super isolationniste, disons que ça a fait un choc à mes parents quand ils ont été missionnés. »

Je n'en doute pas. Ce n'est effectivement pas quelque chose dont on parlait énormément, d moins pas dans les classes d'histoire générale. À nos yeux, le Japon avait finalement décidé de s'ouvrir au monde, point. Pas plus de questions posées.

En voyant ce qu'il a fait avec les relations internationales, j'aurai peut-être dû.

« Enfin, la mission a pas duré longtemps, grommelle Daisuke. Mes parents ont été enlevés, et moi, qui avait dû les suivre, avec. Par un groupe de révolutionnaires qui luttaient contre le gouvernement en place avec une certaine ardeur. »

Il ferme les yeux.

« On va pas se mentir, ils nous ont traité de manière plutôt sympathique, pour des prisonniers. Même en s'apercevant que personne ne viendrait payer de rançon ou leur accorder des trucs. C'est là que j'ai commencé à me renseigner sur leur cause, puis au fur et à mesure, me battre à leurs côtés. On m'a vite propulsé dans les grades, il grommelle, parce que même si j'étais un gosse, mes stratégies fonctionnaient toujours, et j'ai renversé le cours de la guerre. J'crois qu'ils se rendaient compte que j'étais un génie de la stratégie et du combat. »

Et il est vrai que les génies ne courent sans doute pas les rues. On s'en rend compte quand on est comme moi, enfant de dix ans dans un milieu d'adultes. Sauf que Daisuke ne s'est pas réellement servi du piston pour atterrir là où il a été.

« C'est à peu près à cette même période, il reprend, que le gouvernement laotien a décidé de capturer Ibrahim. La renommée de ce dernier en tant que génie du combat avait atteint l'Orient, et ils ont profité d'une accalmie en Syrie pour se faire une petite expédition spéciale enlèvement de soldats. Il avait dix ans. On l'a capturé quand il en avait treize. »

Je me souviens de ce que Daisuke m'en avait dit. Ils avaient noué un lien très fort, visiblement, et Ibrahim s'était ouvert à leur cause au bout de quelques mois. Ils espéraient la paix. Ou plutôt, Ibrahim espérait la paix.

De nouveau, le regard de Daisuke se perd dans le vide. Sur son visage scarifié, seulement du regret.

« On avait des vécus relativement similaires, tous les deux, et même si c'était un combattant-né, formé à tuer, il était de nature profondément bonne, il soupire. Il ne lui a pas fallu longtemps pour s'ouvrir à notre cause. Pas plus qu'à moi pour tomber amoureux. »

Je me penche en avant. Mais je sens bien que Daisuke n'acceptera aucune question. Il est emporté, par le flot de ses propres souvenirs.

« Je te raconte pas le choc quand j'ai vu que c'était réciproque, hein. Je crois, il ricane, que ça a été le seul moment de vrai bonheur de cette vie là-bas. Et puis on a vraiment été heureux, un temps. Sauf que la guerre n'avançait pas, la situation des personnes qu'on défendait n'avançait pas, et derrière le gouvernement s'armait de plus en plus d'armes de provenance inconnue. La trêve dont je t'ai parlé, il ricane, c'était la dernière étape avant qu'ils n'envoient des troupes surarmées tout ravager. Un truc qu'Ibrahim n'avait pas vu, parce qu'il était resté beaucoup trop naïf. »

Et donc, on en revient à cette partie de l'histoire. Daisuke trahit. Ibrahim s'enfuit. La guerre prend un tour nouveau avec la mort du général.

Et puis, il y a eu le coup d'État.

« Et puis, il y a eu le coup d'État, soupire Daisuke, me faisant écho. La plus grosse saloperie de toute ma carrière. Tu veux savoir ce que j'ai fait, au coup d'État ?

— Si ça peut te faire te sentir mieux, je réponds doucement, dis-le. »

Daisuke grommelle.

« Tu vas me haïr, princesse, et je l'aurai mérité. »

Pause.

Le Révolutionnaire reprend d'une voix dénuée de ton.

« Ce coup d'État, c'était quitte ou double. On allait gagner, mais si on prenait pas le palais gouvernemental, c'était la défaite assurée. Ibrahim se battait de l'autre côté et avait décimé nos troupes. À grands renforts de coups de pute, j'avais mis l'armée sévèrement à mal. C'était gagner ou perdre pour les deux camps, ce moment. »

De nouveau, une pause.

« Alors j'ai accompli la plus grosse saloperie jamais faite. »

Sa mâchoire se crispe.

« J'ai donné l'ordre à mes troupes de se servir d'un bouclier humain contre Ibrahim avec les civils de la capitale, pour faire diversion, afin de me permettre de rentrer par l'arrière. »

Silence.

Je suis figée.

Dans ma tête, les images de sang, les hurlements, et le mur de civils qui avance sur l'Ultime Soldat.

« ... Et qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

Daisuke, sans doute surpris de ma question, marque une pause, avant de grommeler.

« Eh bien, réussite complète, princesse. Com-plète. Ibrahim a été vachement distrait par l'armée qui lui marchait dessus parce qu'il a fait aucune distinction entre les boucliers humains et mes propres troupes. Je sais pas comment il a fait, mais il a tenu la porte tout du long. Pendant que moi, je profitais de cette putain de boucherie pour rentrer par derrière dans le palais gouvernemental et prendre le pouvoir. »

Il ferme les yeux.

« Voilà qui je suis, princesse. Un criminel de guerre, même pas quelqu'un qui suit les ordres mais quelqu'un qui les donne. Quelqu'un qui n'hésite pas à balancer des civils à la gueule de son ex juste en espérant que pendant qu'il les massacre lui pourra s'infiltrer. Une complète ordure. Une complète ordure qui a eu un titre. »

Il pousse un profond soupir.

« J'aurais dû faire face à une sanction internationale, moi comme Ibrahim, et on l'aurait bien cherché. Mais à la place, on a eu un Ultime, une immunité diplomatique et une extradition. Tous les deux. Pas mes parents. »

Léger ricanement.

« Quand les envoyés d'Hope's Peak m'ont annoncé ça, ils se sont pris le coup de poing de leur vie. Depuis, j'ai trouvé personne pour me le rendre. »

Il se penche en avant, un sourire ironique aux lèvres.

« Tu es sûre que tu veux faire confiance à quelqu'un comme ça, princesse ? »

Je pousse un profond soupir.

« En une tout autre situation, il est clair que je n'accorderai même pas une minute de mon temps à un criminel de guerre. Encore moins un qui n'a pas encore reçu sa sanction. Ce n'est pas quelque chose dont tu peux t'amender. »

De nouveau, Daisuke ricane. Je plante mon regard dans le sien.

« Sauf qu'on est dans une Tuerie, Daisuke. Dans une Tuerie, on finit tous par devenir des criminels. La culpabilité, on connaît. Ce qui m'importe, c'est qu'on arrive à s'en sortir sans se prendre en pleine face un groupe terroriste type Monokuma. Ta sanction, tu auras le temps de l'avoir en sécurité. »

Le Révolutionnaire écarquille les yeux. Et, après un long silence, il détourne le regard.

« J'espère que tu regretteras pas ta logique mal placée, Reina. »

J'espère aussi, Daisuke.

Mais force est de constater qu'ici, les crimes ne sont plus qu'un mobile et ceux qu'on doit craindre sont ceux qui n'ont jamais eu la moindre goutte de sang sur les mains.

En apparence tout dumoins.

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