Chapitre 3 (15) : Counting death

Je ne m'entends pas hurler.

Je ne me sens pas chuter.

Je ne me vois pas m'effondrer.

Je ne vois que ces deux corps immobiles au sol dont il est à la fois si facile et si difficile d'identifier qui les a autrefois habités, au milieu du sang, de la pourriture et des rats qui s'enfuient. Peut-être que Michi est en train de chasser les mouches, je ne la vois pas. Peut-être que Soma est en train de hurler à la mort, au milieu de ses larmes, je ne l'entends pas. Peut-être que quelqu'un, parmi les deux, ou un autre arrivé avec un peu de retard, me soutient le dos, je ne le sens pas. Il n'y a plus pour moi que la mort et l'horreur.

Sora... Sora mort devant moi, depuis plus d'une semaine sans doute, sans même que j'ai pu le remarquer, sans même que je me sois inquiétée, plus que de raison mais autant qu'il le fallait pour la situation présente. Quelle indigne personne je suis à laisser mourir ceux que j'aime, encore, et encore, et encore ?!?

Quelle indigne personne est Monokuma pour les avoir forcés à mourir.

Et surtout qui a fait ça.

Qui.

A.

Fait.

Ça.

Qui a fait ça que je le retrouve, et que je lui fasse comprendre ce que cela veut dire que de mourir. Que de condamner quelqu'un. Je me fiche bien de savoir qui c'est. Je me fiche bien de savoir pourquoi. La colère me prend les tripes en même temps que le désespoir, et le feu se ravive toujours plus à chaque bouffée pestilentielle. Jamais je n'aurais cru pouvoir trouver autant de désir de vengeance dans l'image de la mort.

J'en ai plus qu'assez de mon inaction.

Voyez où elle m'entraîne, voyez ce que se faire des tapes dans le dos sans action concrètes fait à ceux que j'aime. Je dois absolument réagir avant qu'elle ne me prenne quelqu'un de plus, je dois trouver une solution, je dois... Je dois...

Je dois cesser de fixer ce qui fut autrefois l'homme que j'avais cru pouvoir sauver, la personne que j'aime perdue dans un tas de chair pourrissante. Les larmes ne veulent pas sortir, je ne sais même pas si je suis en train de crier ou de fixer son cadavre sans rien dire, sans bouger, sans parler.

Je ne sais pas.

Je ne sais rien.

Une main se serre autour de la mienne. Je reconnais la douceur de sa peau. Mais cette fois, le contact de Michi ne m'apporte aucun réconfort. Encore moins les paroles qu'elles murmure au creux de mon oreille, entrecoupées par ses larmes.

« Je suis désolée, Reina, tellement, tellement désolée... »

Elles ont au moins le mérite de percer ce voile qui m'entoure, cette brume qui m'empêche de percevoir quoi que ce soit d'autre que la Faucheuse qui me rit au nez. Elles, et le hurlement toujours plus fort de Soma, qui s'est avancé à côté de moi, et secoue la main de Sora avec frénésie, comme s'il pensait que la peau allait de nouveau rosir, le sang de nouveau circuler, et que l'Écrivain Ultime entendrait son appel des tréfonds de la mort pour habiter de nouveau son corps.

Mais nous ne sommes pas dans un monde de littérature.

La réincarnation n'a jamais existé.

Et elle n'existera jamais.

Une cavalcade se fait entendre de derrière moi. Et c'est la voix de Junko que j'entends alors que mon corps s'affaisse contre Michi, une voix pleine d'urgence et remplie d'une inquiétude sans bornes :

« J'ai entendu les alarmes et vous n'étiez nulle part, enfin je vous t... Oh, Seigneur, pas ça, je vous en prie... »

Dans son ton, j'entends une cassure. Elle répète encore et encore le Notre Père dans une litanie presque incessante, une voix sans aucun autre ton que le choc et l'horreur. Et puis, silence. Long silence, avant que sa main ne se pose sur mon épaule.

« Reina, je vais chercher des sacs de transport de corps à la morgue. On ira les déposer là-bas, toutes les deux, d'accord ? Tu n'auras pas à les toucher plus que nécessaire. »

Son ton est doux. Presque sororal. Pourtant, pourtant, ses paroles se plantent pire que des flèches dans mon cœur déjà ouverts en deux. Et avec elles s'attise ma colère. Monokuma n'est donc pas contente de m'avoir pris mon amour ? Elle veut aussi me laisser l'autopsie, me confier les plus gros indices sur qui l'a tué ? Elle veut que je mutile encore davantage son corps dans le simple but de mon enquête ? Mais qu'est-ce qu'un cadavre pourrissant nous apprendrait ?

Évidemment que c'est ce qu'elle veut.

Je comprends d'autant mieux la réaction de Taichi à la mort de Ryo. Taichi qui gît d'ailleurs aux côtés de Sora, le sang ayant coulé sur sa tête le rendant d'autant moins reconnaissable. Un double meurtre. Et cette fois, il est bien réel.

« C'est un cauchemar, marmonne Soma à mes côtés, la voix brisée par les larmes. C'est un cauchemar et je vais me réveiller. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible... »

Tiens ? Il a cessé de hurler...

Pas que je m'en réjouisse, toutefois. Mais je ne veux pas répondre à sa phrase habitée de son dernier espoir par la certitude que j'ai. Celle que le cauchemar, on est déjà en plein dedans. Et qu'il est malheureusement bien plus que réel.

Junko revient. Cette fois, je vois son visage fermé, derrière les deux sacs de transport que soutiennent son épaule. De si près, ils me font douloureusement penser à des sacs poubelle. Mais les deux draps que Junko jette sur la scène de crime, recouvrant les deux corps et chassant les derniers nuisibles, me rassurent un peu sur le respect qu'elle leur porte.

Je m'avance un peu. De toute façon, je vais faire l'autopsie, alors... mais sa main se place devant moi avec douceur, et je ne vois aucune animosité dans ses yeux violets alors qu'elle se tourne vers moi.

« Laisse, Reina. J'ai l'habitude, et je pense tu t'en tireras pas plus mal. Tu as le droit de nous laisser les tâches difficiles, tu sais. »

... J'ignore comment je dois prendre ces mots. Mais de tout façon, je n'arriverai pas à me défendre. Je me contente de regarder l'Ultime Espionne emmailloter avec des gestes doux les corps dans les draps, avant de les soulever délicatement pour les glisser dans les sacs. Bientôt, ne reste plus de la macabre découverte que du sang et deux masses noires sur le sol. Plus de corps. Plus de regard vide accusateur. Plus de mort... Plus de...

Dis leur nom.

Dis-le.

Mais rien ne franchit mes lèvres.

Rien, pas même alors que Michi caresse doucement l'extrémité du sac contenant ce qui devait être Taichi à l'emplacement de sa tête, avant de le charger sur son épaule. Rien, pas même alors que Junko fait de même avec l'autre sac, sans le geste affectueux mais avec autant de délicatesse. C'est dans le même silence que les deux me font signe de remonter. Je m'exécute, robotique, non sans avoir glissé ma main dans celle de Soma pour le forcer à me suivre.

Je refuse de le laisser seul ici.

Junko a pris la tête, si bien que je n'ai pas à me repérer dans ces affreux couloirs vides. Mais sans le sentiment d'urgence qui s'est avéré si justifié, je ne peux faire autre chose que de fixer les murs sombres et gris. Une espèce de béton, peut-être de la pierre sur pas mal des zones. Je reconnais, à certains endroits, des ouvertures, des charnières de porte, sans doute celles amovibles. Mais d'autres traces, rien. Pas d'indices de passage du tueur, pas de sang, pas d'armes, pas de pas. Rien.

C'est en silence que finalement, nous franchissons la porte du laboratoire du Prêtre Ultime. Devant nous, un comité d'accueil constitué de la majorité des Ultimes. Je ne vois qu'Haruko, Saki et Yuuki manquer à l'appel.

Akihito est le premier à s'avancer.

« Vous les avez trouvés ? »

Junko montre d'un mouvement d'épaules son chargement morbide, avant de pousser un profond soupir.

« Une semaine au moins qu'ils sont là-dedans. Le processus de décomposition était super avancé, je... je crois qu'on ne va pas pouvoir en tirer grand-chose. »

Elle me jette un regard plein de compassion. Je ne lui rends pas. Je préfère fixer le sol.

« Où sont les autres ?

— Saki est restée là-bas avec Haruko et Yuuki. Quand on a entendu les alarmes, on a tout de suite compris qui pouvait être visé, et Saki... A compté les jours. On s'est dit qu'elles n'auraient pas envie de voir ça. »

Haruko.... Oh, par tous les esprits, Haruko. Comment je vais lui annoncer ça ? Comment même serait-il possible de lui expliquer que... que...

Les larmes me viennent aux yeux. Je crois que cette fois encore, je n'arriverai pas à trouver les mots.

Daisuke me jette un regard en coin, mais sa tête se tourne avant que je n'aie pu déchiffrer son expression. Il se contente de soupirer.

« J'appelle ça un putain de sac de nœuds, cette histoire.

— Tu ne sais rien ? Intervient Akihito. Bizarre, d'habitude, tu es le premier à avoir des indices. »

Son ton possède une nuance accusatrice que je ne peux que comprendre. Mais Daisuke ne s'en offusque pas, cette fois. Il se contente de hausser les épaules.

« Nan. Croyez-le ou non, mais celui-là, je l'ai pas vu venir. Et en plus de ça, rien ne peut nous aider, cette fois. Pas même l'alarme. »

Comment ça ?

L'alarme est pourtant un indice assez déterminant d'habitude, je ne vois pas ce qu'il veut dire... Mais avant que je n'aie pu ne serait-ce qu'essayer de poser la question, Akihito soupire.

« Tu as raison. Cette fois, l'alarme a sonné deux fois, et à intervalles trop écartés pour qu'on puisse considérer que Monokuma a simplement voulu faire les choses bien. Il y a peut-être eu un ou plusieurs témoins cachés de l'un des deux crimes... Taichi était peut-être même un de ces témoins. On ne le saura sans doute pas assez pour faire confiance pleinement à cette variable d'innocence... »

Il secoue la tête doucement, avant de s'approcher de moi.

« Je suis vraiment désolé pour ce que vous avez dû voir, et toi tout particulièrement pour l'autopsie. Crois-bien que ce crime m'attriste tout autant que toi. Cependant, je crois que cette fois, nous allons devoir enquêter ensemble... Tous ensemble.

— Sans vouloir te vexer, Akihito, grogne Michi, mais la dernière fois que t'as voulu prendre une enquête en main, ça s'est plutôt mal fini pour ta pomme. »

Le Chroniqueur grimace, mais ne répond pas à la provocation. Il se contente de hocher la tête.

« Junko, Michi, est-ce que vous pouvez aller mettre les corps à la morgue ? On va raccompagner les autres au réfectoire, là où sont Saki, Haruko et Yuuki. On ne peut pas les laisser en dehors de cette histoire, et au vu de la situation, il faut qu'on décide tous ensemble. »

La Judoka grimace, mais hoche la tête sans ajouter le moindre mot supplémentaire. Elle et Junko s'éloignent vers le deuxième sous-sol sans mot dire, les sacs pendouillant tristement sur leurs épaules courbées, alors que je les suis du regard, incapable de détacher mes yeux de ces masses noires informes qui furent autrefois mes compagnons.

Akihito, sans doute devant mon expression vide, pose doucement une main sur mon épaule.

« Personne ne t'oblige à faire cette autopsie, Reina, d'accord ? Ne te force pas. »

Je le regarde. C'est.... Je ne sais pas, gentil, de sa part, peut-être. Mais Monokuma pourrait bien m'y forcer, si ce n'est pas pour que les cadavres subissent pires sévices. Et puis... Et puis...

« Avons-nous vraiment le choix... ? »

Ma voix est rauque, éraillée, vide. J'ai l'impression de ne pas avoir parlé depuis une éternité. Sans doute est-ce le cas. Sans doute s'est-il vraiment écoulé une éternité depuis que je suis rentrée dans ce souterrain avec le faux espoir que j'y trouverais quelque chose de moins horrible.

Akihito me fixe avec compassion, mais m'invite à continuer d'un hochement de tête. Je soupire.

« Une semaine au moins... Depuis leur mort. On trouvera difficilement d'autres pistes. Même les alibis sont flous, vu le temps écoulé et les deux alarmes... On aura pas d'autres chances d'avoir des preuves... »

Le Chroniqueur a une grimace assez évocatrice.

« Je persiste à croire que Daisuke sait des choses qu'il refuse de nous dire.

— Crois-le ou non, grommelle l'interpellé, mais là je suis aussi largué que vous. Surtout que je voyais ni le lèche-botte de Dieu ni l'écrivain fantasy depuis bien plus d'une semaine, franchement, je sais pas comment j'aurais pu remarquer un truc chelou avec eux. »

Je me crispe. Bien plus d'une semaine ? Alors il a perdu de vue Sora en même temps que moi... Je trouve ça étrange de la part de Daisuke, surtout avec sa paranoïa. Ce dernier me jette un regard inquisiteur. Et je ne peux m'empêcher de penser que tout compte fait, il en sait effectivement plus qu'il ne veut bien me le dire.

« On ferait mieux de se dépêcher, princesse. Faut faire le rapport à la boss suprême du donjon. En vitesse. »

.... Haruko ne sera plus la chef pour très longtemps j'en ai peur. Je suis malheureusement trop bien placée pour savoir que devant la mort, nous ne somme plus rien. Plus rien que des êtres brisés, des éclats de ce qui fut autrefois le bonheur.

Je soupire, et prends la suite du groupe en silence. Remarquant à peine Soma cramponné à mon épaule.

Le réfectoire n'st plus aussi animé qu'avant depuis très longtemps. Pourtant, quand j'y entre, je suis presque happée par l'obscurité qui y règne, et le poids de l'ambiance sur nos épaules qui s'appesantit encore davantage alors que je m'approche, précédée par Akihito et Daisuke, du groupe de trois Ultimes qui n'ont eu les tristes nouvelles.

Aucun des trois ne dit le moindre mot, même en nous voyant nous approcher. Saki serre Yuuki dans ses bras avec douceur, les yeux vides, lui caressant les épaules ; ladite Yuuki semble ailleurs, les yeux perdus dans le vague, alors qu'elle triture ses cheveux roux vif d'un mouvement absent, les yeux fixés sur les pointes qu'elle tient devant son visage. Seule, Haruko se tient assise sur la table, fixant ses ongles. Ne se retournant même pas à notre arrivée. Je vois dans ses yeux une prière muette. Je sais déjà ce qu'elle exprime.

Akihito pousse un profond soupir, avant de s'approcher de Saki.

« Comment vont-elles ? »

Saki signe quelque chose, et le Chroniqueur hoche doucement la tête avant de s'avancer vers Haruko.

« Haruko. Je suis désolé de devoir t'annoncer ça ainsi, mais malheureusement... Les nouvelles ne sont bonnes pour aucun de nos deux disparus. On les a.... On les a retrouvés tous les deux, et... »

Même lui, alors qu'il parlait si calmement jusqu'ici, ne parvient pas à finir sa phrase. Au contraire, pour la toute première fois, je vois ses traits se tordre sous la force d'une intense émotion.

« .... Et MERDE ! »

Son poing rencontre la table, faisant sursauter Yuuki. Je vois ses dents serrées, ses épaules qui tressautent sous la force de son mouvement. La table vibre. Elle vibre encore alors qu'Haruko s'effondre au sol, le visage entre les mains. Elle vibre encore alors que Yuuki pousse un terrible cri et enfouit son visage dans l'épaule de Saki. Elle vibre encore alors que les sanglots de Soma reprennent de plus belle, alors que Shizuka fixe le sol en silence, alors que Daisuke fait écho, plus bas, au violent juron du Chroniqueur. Chroniqueur qui semble au bord des larmes pour la première fois depuis que je le connais.

Je l'envie.

J'aimerais pouvoir pleurer, moi aussi.

Pourquoi je n'y arrive pas ?

Pourquoi ?

Les doigts d'Haruko se resserrent sur ses joues. Je vois, une seconde, sa mâchoire contractée alors qu'un sanglot presque guttural ne s'étouffe entre ses paumes, tellement bas mais qui se détache pourtant tellement à mes oreilles derrière la cacophonie ambiante. Je ne vois pas ses larmes, mais je n'ai pas besoin de les voir pour les deviner. Je sais qu'elles sont là, reflet de celles que j'aimerais tant verser alors que je revois, au loin, un corps pourrissant disparaître dans un sac.

Pourquoi je n'arrive à rien d'autre qu'à me pencher en avant est un mystère. Pourquoi je suis incapable de pleurer avec Haruko même alors que je suis à sa hauteur et que ses yeux rougis se marquent au fer rouge dans ma mémoire est une question qui restera sans réponse. Je ne peux que lui attraper l'épaule, doucement, et la laisser enfouir son visage dans ma poitrine dans une recherche de réconfort que j'aimerais tant trouver.

Et un instant, il n'y a plus que nous. Moi, vide à l'intérieur, resserrant mes bras autour des épaules frêles de cette femme, cette femme si forte que j'admirais tant pour son calme, pour ses capacités de réflexion, pour l'intelligence qui m'a tant de fois sauvé la peau. Et elle, sanglotant dans le creux de mon torse, exprimant pour nous deux cette douleur qui nous unit.

Des petits bras s'enroulent autour de mon cou. Une mèche rousse dans mon champ de vision m'apprend que Yuuki a rejoint notre étreinte, et la sensation d'humidité que je sens sur mon épaule vient sans doute de ses larmes.

Akihito est toujours sur sa table. Les dents serrées, je l'entends murmurer des mots que je ne comprends pas. Shizuka le fixe de son regard indéchiffrable, mais même luel ne semble pas vouloir dire le moindre mot.

Et Daisuke, à l'écart du groupe, fixe le sol en silence, avant de soupirer.

« Qu'est-ce qu'on fait.

— C'est assez évident, intervient froidement Shizuka. On mène l'enquête. Tous ensemble, cette fois. Nos alibis ne sont plus une preuve suffisante. Tout le monde est suspect, et par conséquent il est d'autant plus difficile d'en trouver un.

— Je me chargerai des interrogatoires, gronde Akihito. Saki m'aidera. Vous pourrez repasser dessus si ça vous chante, mais je compte bien participer. J'en ai assez de ce jeu de fous. »

Saki laisse échapper un léger grognement approbateur, avant de se poster près de lui et de lui serrer la main. Il lui rend, et je vois, un court instant, l'éclat d'une larme briller dans ses yeux.

« Deux personnes... Quelqu'un a achevé deux des nôtres et les a laissés pourrir aussi longtemps. Et Monokuma qui ne se manifeste même pas, elle qui pourtant doit être ravie de la tournure que ça prend...

— Pas sûr, intervient Daisuke. Il y a peut-être deux tueurs. Et dans ce cas, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je vois dans l'expression d'Akihito qu'il se retient de frapper le Révolutionnaire, que son ton égal l'insupporte. Étrange, je vois comme un écho... Mais heureusement sans doute pour nous tous, il finit par se calmer, avant de soupirer.

« Je n'appréciais pas vraiment Taichi, et force est de reconnaître que nous n'avons toujours pas réglé un différent qu'il ne nous sera jamais possible de résoudre. Mais il avait seize ans. Lui... Lui et Sorasaki ne méritaient pas de finir comme ça. Et je peux vous promettre que même si je dois tout y sacrifier, je retrouverai celui, ou ceux, qui ont osé faire ça. »

Ses paroles... Elles résonnent étrangement en moi, dans ma tête vide. Celui... Ou ceux... Qui ont osé faire ça. Ceux qui ont laissé deux cadavres pourrir dans le laboratoire de l'Ultime Prêtre, ceux qui ont même eu le sang-froid de les assassiner. L'homme que j'aimais. Et un autre pour qui, malgré sa personnalité autrefois si dure à suivre, j'éprouvais un profond respect.

Ce n'est plus le vide qui résonne en moi.

C'est la colère.

Je me le promets.

Qui que ce soit, je le retrouverai.

Et je lui ferai payer cher les vies qu'il a ôtées.

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