Chapitre 2 (20) : The condamnation never fails to extend

(TW : Torture médicinale et injection de force de produits)

« Eeeeeeeeeeeet c'est une bonne réponse ! Ricane Monokuma. Le meurtrier de Ryo Sasaki est bel et bien Shô Watanabe, Ultime Chimiste de son état, Ultime Cadavre très prochainement, upupupupu !

— Monokuma, la ferme, grogne Daisuke. Je te le répèterai pas deux fois.

— Encore énervé mon bichon ? C'est parce que tu sens que ça aurait pu être toi ? Ne t'en fais pas, rigole-t-elle, j'ai mes plans pour toi, Révolutionnaire ! Et pas pour luel, par contre, hein mon bichon ? C'est le moment de rencontrer ta fin ! »

Shô est toujours sur le sol, accroché.e à son pupitre comme à une bouée de sauvetage, en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Iel est incapable de dire quoi que ce soit, alors c'est Haruko qui parle à sa place, les yeux vrillés sur Monokuma.

« Et maintenant, Monokuma ? Il va arriver quoi à son frère ? »

Un sourire cruel se dessine sur les lèvres de notre tortionnaire.

« Oh, ne vous en faites pas. Si iel fait bien tout ce que je lui dis, il n'arrivera rien à son frangin adoré. Sur ce, je suis désolée d'interrompre votre charmant spectacle, et accessoirement quelques batailles de regards, hein Taichi et Michi, mais c'est l'heure de la punitiooooon ! »

De nouveau, Monokuma sort de sa poche son petit marteau. Et cette affreuse impression de déjà-vu refuse de quitter mon cerveau alors qu'elle le lève très haut en l'air, marque une pause au-dessus de son propre pupitre, avant de finalement l'abattre avec toute la force dont elle dispose sur le bois du meuble. Encore une fois, un cliquetis de bouton se fait entendre ; Et encore une fois, l'Enfer se déclenche.

~~EXECUTION~~

Shô Watanabe, Ultime Chimiste

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La chaîne qui descend du plafond pour traîner Shô par le cou ne l'emmène pas bien loin. Iel tombe, après seulement quelques secondes de tractation, dans une immense pièce qui semble plongée dans le noir. Seulement, nous, nous avons des caméras à infrarouges. Nous nous doutons bien que cet endroit ne ressemble pas à un laboratoire pour le simple plaisir d'exécuter Shô dans son environnement familier.

La chaîne qui entoure son cou disparaît. Iel est libre, et iel semble presque étonné.e de cette soudaine liberté. Pas de liens sur ses mains, ni autour de ses jambes, iel pourrait s'enfuir à la moindre ouverture donnée. Au fond de moi, j'espère qu'iel en ait l'occasion. Mais je connais Monokuma. Je connais ce jeu macabre qu'elle nous force à jouer. Ce ne serait qu'un espoir trop vain et brisé en mille morceaux par la vision du sang qui gicle.

Shô se relève, avant de se diriger vers un des murs. Visiblement, iel n'y voit pas grand-chose, vu à quel point iel tâtonne dans le noir, cherchant une prise. Et ce n'est que lorsque ses doigts rencontrent une table qu'un flash l'éblouit, et que les lumières qui s'allument révèlent à nos yeux comme aux siens le laboratoire dans lequel iel se trouve.

Des centaines et des centaines de produit chimiques divers recouvrent les tables, les étagères, même les murs. N'importe quel scientifique serait atterré devant le non-respect des consignes de sécurité. Il y a des seringues, des fioles, et près d'un miroir sans tain dont la face transparente est tournée vers luel, vers nous, une console de commande surmontée d'un écran.

Les caméras cessent leur vision infrarouge au moment où des mots clignotent sur ledit écran. Ce n'est rien de plus qu'un enchaînement de phrases, qui semble anodin comme ça :

« Expérimente sur le pantin. Ce que tu refuses de faire, je te le ferai. Fais ce que je te dis et tu auras une mort sans douleur. »

Le fameux pantin, je le vois maintenant, est étendu sur une table dans une salle derrière le miroir sans tain. On dirait un laboratoire digne des plus grands films d'espions, ou ce qu'aurait employé les nazis s'ils disposaient de notre technologie d'aujourd'hui. Shô semble immobile, je peux presque lae voir déglutir. Et puis, iel s'avance devant la console. Fixe les boutons. Et appuie sur le premier.

Une première seringue se plante dans le bras du pantin. Il se tord, comme de douleur, pendant qu'un hurlement affreusement réaliste nous est transmis des haut-parleurs. Une des seringues et un produit chimique disparaissent du laboratoire. Shô se tourne, iel vient de voir le mouvement derrière lui. Un rapide comptage lui permet de déterminer qu'iel vient de s'épargner un supplice. La caméra zoome sur son visage qui se détend. Iel a sans doute compris que Monokuma tiendrait sa promesse. Pour une fois. Et malgré son sourire extatique.

Les boutons cliquent sous ses doigts sous notre regard, et le pantin se tord dans tous les sens, et hurle, hurle, hurle encore. Je n'ai que trop cette impression de réalisme qui se dégage de la scène, et même Shô tremble en accomplissant son œuvre. Les descriptions des différents supplices s'affichent sur le petit écran en même temps qu'iel les fait, et je ne peux m'empêcher de retenir une nausée montante en voyant ce que Monokuma lae force à faire. C'est de pire en pire, monte crescendo, s'aggrave de manière exponentielle. La seule chose qui me retient de hurler contre l'inhumanité de cette chose, c'est que Shô expérimente sur un pantin.

Michi me tape sur l'épaule, me distrayant de l'horreur. Elle est blême, sa main est serrée dans la mienne, me coupant la circulation sans même que je ne le remarque. Son autre main, après avoir attiré mon attention, tremble vers un écran que je n'avais pas remarqué.

Je me tourne vers ce dernier. C'est un laboratoire, comme celui où Shô se trouve. Tout y est rigoureusement identique. Tout, y compris la présence du pantin et de l'humain. La seule chose qui diffère, ce sont leurs positions. Le pantin appuie sur les boutons. Et l'humain hurle de douleur.

Un zoom sur son visage est fait sur l'écran principal. Tout le monde crie. Cheveux plus courts, yeux plus fins, visage plus dur, douleur abyssale sur le visage, à ces quelques expressions près, c'est la copie conforme de la personne que Monokuma cherche à tuer.

Shô appuie sur un nouveau bouton. Le pantin suit le mouvement. Le pantin se tord. Shirô hurle, et son hurlement se répercute à travers le haut-parleur, générant cet insupportable cri que j'avais trouvé bien trop réaliste. Mais même si le pantin se tord, le pantin ne saigne pas, le pantin ne pleure pas, le pantin ne flirte pas avec le gouffre sans fin de la mort lente et douloureuse qui lui est infligée.

Les larmes continuent de couler, tombant au sol avec mes espoirs d'assister à un sacrifice significatif.

Les doigts continuent de presser les boutons, les hurlements continuent de retentir. Une à une, les seringues disparaissent du laboratoire où est enfermé le sacrifié. Finalement, il n'en reste plus que deux. Un seul bouton est allumé sur la console. Sur l'écran de contrôle, la description de ce dernier s'affiche. Sérum de douleur. Amplifie la douleur du sujet à des points intolérables. Fait céder les nerfs et court-circuite le cerveau. La mort assurée. Le dernier supplice.

Le doigt de Shô tremble au-dessus du bouton. Iel le sait, ce sera son dernier acte. Mais Monokuma ne lui laisse pas le temps d'hésiter. Devant luel, le miroir sans tain se lève, et lui révèle ce que nous tous regardions, au chaud dans le tribunal. Les pantins font du mal aux pantins. Les humains font du mal aux humains. Les humains deviennent pantins.

Le hurlement qui retentit dans le haut-parleur n'est pas celui du torturé. Ou peut-être que si, tout compte fait. Tout dépend du point de vue ?

Iel est effondré.e sur sa console, en larmes, hurlant encore et toujours. Ses doigts qui tout à l'heure ne pouvaient cesser de presser les boutons s'enfoncent dans son visage, ses bras, sa peau. Le sang coule, tombe en pluie sur le sol, éclabousse la console. Et tout à sa honte, tout à l'horreur qu'iel a provoquée, iel ne remarque pas la seringue descendre derrière lui.

Les hurlements deviennent de plus en plus forts. L'aiguille est plantée dans son bras. Elle déverse dans sa veine tout le produit destiné à son frère, accentuant ses hurlements et faisant couler le sang encore plus fort. Iel ne peut pas s'échapper, iel est immobilisé non pas par un quelconque lien mais par son propre corps. Le maître de jeu savait qu'elle n'en aurait pas besoin.

Une deuxième seringue se plante dans le bras de l'autre victime, de celui qu'iel avait tant cherché à sauver. Son visage se détend, quitte la douleur pour passer à la fatigue. C'est un sédatif. De la morphine, peut-être. Est-ce que l'ironie nous poursuivra jusqu'au bout de cette histoire ?

Deux corps tombent au sol. Un endormi dans son éternelle douleur, l'autre incapable désormais d'exprimer la sienne. Le silence s'abat telle une chape de plomb, recouvrant les deux corps étendus, si petits, si vulnérables dans la mort. Ayant rejoint sa victime, Shô Watanabe a cessé de bouger, cessé de hurler, cessé de respirer. Ses yeux sont plus vides encore que ceux de celui qu'iel a tué. Le sérum de douleur l'a achevé.e, et c'est son corps mort qui traîne désormais au sol, une console de meurtre et un écran lae séparant de celui de son jumeau adoré désormais décédé.

Inutilement sacrifié.



Le noir se fait. Le silence tombe sur le tribunal, tellement lourd, tellement désagréable même après les hurlements de douleur. Personne n'ose dire le moindre mot devant la scène, et d'ailleurs personne n'en a réellement envie. Moi la première.

Je m'attendais à une exécution. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si cruelle. Et encore moins à ce que Shirô Watanabe, celui que Shô avait tant cherché à sauver au point de sacrifier une autre vie, n'y ait pris part de la pire des manières. Pourquoi Monokuma a-t-elle ressenti le besoin de se montrer aussi insensible ? Au fond de moi, je connais la réponse à cette question. Nous sommes quantité négligeable. Nous ne valons rien à ses yeux comme à ceux de ses camarades. Tout juste des pions à sacrifier sur le plateau noir et blanc de l'Espoir contre le Désespoir.

Ni Ryo, ni même Shô n'ont fait exception.

Michi est la première à briser l'affreux silence. Sa voix, bien loin de posséder son habituelle assurance, est pleine de sanglots et tremble plus encore que ses membres. Cette fois, c'est moi la bouée de sauvetage à laquelle on s'agrippe. Non pas que ce soit justifié. Sans le contact de sa main dans la mienne, je me serai aussi effondrée.

« Elle a... Elle l'a vraiment forcé.e à tuer son frère, balbutie-t-elle, incapable de détacher ses yeux des caméras. C'est pas... C'est pas possible, d'être aussi cruelle...

— J'espère que ça te servira de leçon avant de hurler sur les autres, Sasaki, grogne Daisuke derrière elle. Qui qu'il ait tué, c'est rien de plus qu'une victime supplémentaire. Le vrai fils de chien, c'est le bâtard qui nous a mis là-dedans. »

La digue qui retenait les larmes de chacun finit par se rompre. Sora s'effondre au sol, les yeux vides, et Haruko est obligée de l'attraper par les épaules pour éviter qu'il ne se fasse mal. Soma, qui est resté silencieux pendant toute l'exécution, laisse échapper son premier hurlement, un cri de terreur et de douleur et de tellement de choses à la fois. Tous les autres échangent des regards plus ou moins terrifiés. Même Shizuka, parangon de calme pendant tout ce procès, se mord la lèvre avec un malaise profond, les yeux fixés sur le laboratoire mortel.

« Oh, par Allah... sanglote Michi, cette fois la tête enfouie dans ma poitrine. Et dire que ce qu'iel a entendu en dernier, ce sont nos accusations... Quelle horreur, quelle putain d'horreur ! »

Taichi, qui est resté immobile pendant tout le procès, continue de fixer l'écran en silence. Je n'arrive pas à voir son expression, et il ne dit pas un mot. Enfin, avant que quelqu'un n'ait pu s'approcher pour lui demander s'il allait tenir le coup, il tourne les talons et s'enfuit en direction de la sortie. Personne ne le rattrape, ou même le retient. Et la porte claque derrière lui dans un grand bruit qui me sort de ma torpeur.

Le procès est fini.

J'ai trouvé la solution à cette énigme. Et cette fois, je ne me suis pas trompée.

Est-ce que je les ai tous sauvés ? Peut-être. Mais le prix à payer est énorme. J'ai condamné un camarade. J'ai jeté à la mort une personne qui ne voulait même pas tuer. Qui a subi la pire des tortures pour avoir cherché à sauver quelqu'un qui est mort. Tout ça pour un embrouillamini d'emploi du temps, ou une lubie de Monokuma.

On l'a tous condamné. Mais celle qui a appuyé sur le bouton, c'est notre juge. Elle s'est servie de nous comme une arme pour viser quelqu'un dans le seul but de voir le sang couler. Et elle a réussi.

Combien de temps ça va encore continuer ?

Est-ce que je peux laisser ça continuer ?

Je regarde l'écran, encore et toujours, en étreignant contre moi une Michi en larmes. En moi, une dernière part d'espoir tente de m'imposer la pensée que ça pourrait bientôt se terminer. Mais je sais très bien que c'est utopique.

Rien ne se terminera par un acte de passivité.

Chapitre 2 : The condamnation never fails to extend

END

Remaining students : 12

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Et c'est la fin de mon deuxième chapitre ! On en est donc à plus du tiers de ma Tuerie, et quelque part je suis toute émue...

Bon, je le dis jamais assez, mais tout le crédit pour cette exec va à Yaya notre traître magnifique, qui m'a trouvé l'idée du double assassinat ! Remerciez-le, ou accusez-le, moi j'ai juste mis en scène cette petite pépite que j'avais si hâte d'écrire :3

Le chapitre 3 arrivera... Quand il arrivera. C'est le moment de ma rituelle pause dans la publication pour attendre les votes des FTE et planifier les events de ce chapitre. C'est en toute honnêteté un chapitre que j'ai très hâte d'écrire parce que sans trop spoiler, vous aurez enfin le déroulé de la majorité de la backstory de Reina, et pourquoi elle est aussi flippée par les relations, les hommes et pas mal de trucs du style ! Il risque donc d'être assez long, lui aussi.

Bref, cette parenthèse fermée, voici venir le temps des votes pour les FTE !

Je vous rappelle le système (parce que je le modifie à chaque fois pour raisons de plot et de gens qui meurent, sorry) :

Quatre votes, vous pouvez en mettre un sur quatre persos ou deux sur les persos de votre choix. Les personnages qui ont deux votes ont le plus de chance de se retrouver shippés ce chapitre, ou si le ship n'est pas possible, de révéler des informations sur eux ou le lore capitales. Il faudra aussi me préciser si vous voulez voir un ship, bien que la décision finale me revienne. 

En toute logique, les quatre personnages qui ont le plus de votes auront droit à deux FTE, mais si un perso se ramasse énormément de doubles votes, je lui complèterai tous ses FTE (si il ne s'agit pas d'un perso en ayant déjà deux ou plus) ou il se ramassera des scènes bonus qui compteront dans le compte des FTE (dans le cas où il a déjà au moins deux FTE). Ca réduira, évidemment, le taux d'apparition des autres.

Etant donné que Michi est la seule à avoir 5 FTE pour le moment, je ne lui proposerai pas de scène bonus. Elle en aura déjà pas mal pour raisons de plot, fufufufufufufu. A voir pour la suite... Si elle survit.

Egalement, les FTE de Taichi sont bloqués ce chapitre, et Saki n'en aura pas plus d'un. Quant à Daisuke et Junko, qui ont déjà deux FTE chacun et sont parmi les plus méfiants envers Reina, vous ne pourrez avoir les FTE que de l'un d'entre eux.

Donc ! Voici les personnages dont vous pouvez faire les FTE :

Akihito Kanda, Ultime Chroniqueur :

Daisuke Nakano, Ultime Révolutionnaire (2/5) :

Haruko Kita, Ultime Journaliste (3/5) :

Junko Matsuoka, Ultime Espionne (2/5) :

Saki Tamura, Ultime Stratège :

Shizuka Mizutani, Ultime Généticien.ne (2/5) :

Soma Nishijima, Ultime Illustrateur :

Sora Yamasaki, Ultime Ecrivain Fantasy (3/5)  :

Yuuki Maeda, Ultime Gamer (2/5) :

Bons votes ! :3

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