Chapitre 2 (19) : Guilty of crime
(TW : Mention de mort par médicaments)
Le silence est abrutissant. La perte des alibis de tout le monde a de quoi les choquer, mais j'imagine que ce n'est pas le pire. Le pire sans doute, c'est que non seulement Akihito redevient suspect, mais en plus, cette donnée prise en compte, l'hypothèse du suicide dans laquelle ils croyaient si fort s'effondre. Je n'aime pas beaucoup ce silence, mais quelque part je ressens une pointe de fierté. Maintenant que je leur ai révélé, que j'ai compris même, ce qu'était ce sédatif, Akihito ne peut plus me dire de laisser tomber sans paraître suspect, ou contredire ce qui lui a fait dire, au départ, que je ne devais pas mener l'enquête. C'est une piste à creuser ; Et je sais que c'est la bonne.
D'ailleurs, je suis loin d'avoir fini avec mes révélations.
« Ce n'est pas tout. »
Saki et Akihito me fixent avec de grands yeux. Et puis, Saki signe quelque chose à l'adresse de son ami, sans doute une phrase en langue des signes japonaise, et Akihito demande d'une voix blanche :
« Pas tout ? Comment ça ?
— Il se trouve que la place de ce médicament est un peu particulière. Je ne le laisse pas en libre-service, sédatif ou non. Vider une plaquette est trop vite arrivé. Mais il n'était pas non plus dans l'infirmerie. Je l'ai mis dans l'armoire du laboratoire. »
Akihito écarquille encore davantage les yeux. Il vient de comprendre où je veux en venir.
« Et cette armoire...
— N'était pas forcée. A ma connaissance, seulement deux personnes possèdent les clés des médicaments, et bien peu d'entre vous auraient pu la prendre à une de ces deux personnes. La première, c'est moi. Je suis certifiée innocente, et je n'ai pas quitté ma clé de tout le mois. Elle est là, sur mon Monopad. »
Je soupire, avant de me tourner vers la deuxième personne. Elle me regarde avec des yeux de bête traquée, pleins de larmes, l'expression de celui qui se sent acculé sur son visage fin.
« La deuxième, je conclus, c'est Shô Watanabe, Ultime Chimiste. »
Tout le monde se tourne vers luel. Le tribunal entier lae fixe pousser une exclamation, lae laisse croiser les regards de chacun avec de grands yeux surpris. Iel a l'air tellement innocent comme ça, et je pourrais presque lae croire quand iel crie que ce n'est pas luel ; mais en toute honnêteté, je ne vois pas d'autre coupable. A moins qu'iel ait donné sa clé à quelqu'un dans la journée d'hier, et que ce quelqu'un ait donné un petit cadeau empoisonné à Ryo.
C'est ce que l'enquête va découvrir. Et de toute façon, si ce n'est pas luel, je lui retirerai sa clé tout de suite après le procès. Je ne peux pas prendre de risque supplémentaire maintenant que ce que je craignais le plus est arrivé, et que quelqu'un a tué Ryo avec ces médicaments.
« Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense, Shô ? Demande Haruko, froide. D'après ce raisonnement, tu es le coupable tout désigné, et même ton alibi ne tient plus la route si on considère que Ryo est mort en une journée.
— Maintenant que j'y pense, s'exclame Michi, Ryo était complètement crevé quand je suis allée le voir ! Je croyais que c'était à cause d'hier, mais quand j'y pense, c'était peut-être le sédatif qui agissait...
— Ce n'est pas moi, je vous dis, sanglote Shô. Je sais que ça à l'air, mais merde, pourquoi je ferais ça ?!? J'ai laissé ma clé dans ma chambre hier, peut-être que quelqu'un l'a prise ?!?
— Tu as un certain nombre de mobiles à commencer par ton frère jumeau, siffle Haruko. Ne fais pas l'innocent, tu t'enfonces.
— Minute, s'exclame Akihito. Avant d'accuser Shô, j'aimerais qu'on reprenne du début tout le déroulement du meurtre tel que vous pensez qu'il s'est passé. En ne prenant que les valeurs sûres.
— Je m'en occupe, je lance. Je peux, Akihito ? »
Ce dernier me lance un regard indéchiffrable, avant de hocher doucement la tête. Je décide de le prendre pour un assentiment.
« Ce qu'on sait, c'est qu'hier, dans la journée, une personne ici a donné une forte dose de sédatifs à Ryo. A dose létale, ces sédatifs provoquent un engourdissement très, très lent des muscles, ce qui a sans doute aidé à ce que sa jambe recasse, d'ailleurs, avant de finalement au terme d'un laps de temps d'au moins vingt-quatre heures, plonger la victime dans un sommeil éternel. La dose a sans doute été prise en fin de matinée d'hier, voire pendant l'après-midi. »
Tout le monde me regarde, suspendu à mes lèvres. Je me sens affreusement gênée, et la peur de me tromper est bien réelle, mais je dois user de toutes les preuves que j'ai à ma disposition. Pour ne plus jamais reproduire cette erreur.
« C'est celui qui a donné les sédatifs qui a tué Ryo. Seulement, il ne voulait sans doute pas être pris, et a donc décidé de falsifier une scène de crime. D'où l'injection de la morphine dans l'après-midi. Ryo, déjà sans doute quasiment endormi, n'a pas pu se défendre comme il l'aurait pu sans les sédatifs, ce qui fait que le travail a été vite fait, et la morphine présente dans le sang aurait dû m'induire en erreur. Elle l'aurait fait, d'ailleurs, je soupire, si je n'avais pas entendu de la bouche de Ryo sa haine des drogues. »
Daisuke me regarde, avant de doucement hocher la tête. Il devait se douter de quelque chose, lui aussi, c'est sans doute pour ça qu'il m'a donné cette boîte de médicaments, et m'a répété encore et encore de chercher ailleurs. Je devrais sans doute lui demander comment il a pu se rendre compte du meurtre qui se préparait.
« La personne qui a fait ce crime comptait sur le fait que je découvre la morphine et seulement la morphine, je continue. Ce qui fait qu'elle a rompu le cadenas de l'armoire de l'infirmerie. C'était prémédité, car selon Saki la pince utilisée avait disparu depuis au moins hier de son laboratoire. Mais elle n'a pas pensé à la boîte de sédatifs. Ce qui fait que cette armoire n'a pas été forcée, ce qui porte la culpabilité sur quiconque possédait la clé. Et Shô, qui en gardait une, est le coupable le plus probable. »
Ce.tte dernier.e me fixe, l'air absolument trahi.e. Je n'aime pas cet air. Il me rappelle trop celui qu'avait Saki, au dernier procès. Il réveille ma peur de commettre de nouveau une erreur. Mais cette fois, je n'accuse pas au hasard. Je cherche des preuves. Si les preuves pointent vers un autre, j'accuserai cet autre.
Je déteste cette sensation.
Je la déteste.
Je la déteste.
« Je vois ce raisonnement, intervient Akihito, et il colle, à un détail près. Pour pouvoir aller falsifier sa scène de crime, Shô, ou n'importe qui d'autre, aurait dû passer devant moi. Or, on a déjà établi que c'était impossible. Est-ce qu'il y a un créneau où il aurait pu me tromper ? »
Akihito a raison. Cette histoire ne sera pas résolue aussi facilement. La question de comment Shô aurait-iel pu passer devant la surveillance d'Akihito, Sora et Daisuke est toujours en suspens. Et même, iel aurait très bien pu être simplement complice, et juste impliqué.e dans le meurtre. Même si c'est assez improbable. Iel disait luel-même qu'iel passait son temps seul.e depuis la préparation du mariage, et en fait si iel est complice, la coupable toute désignée, ce serait moi. Or, je suis innocente, et je n'aurais de toute façon pas eu besoin d'un complice puisque je disposais aussi de la clé.... Rah, compliqué.
« Vous voyez un créneau ? Répète Akihito. Parce que moi non, j'ai bien fait en sorte que ce ne soit pas le cas.
— En fait, soupire Shizuka, il y en a un. Avant manger, c'est impossible. Mais après ? »
Après manger... Même là, la fenêtre est très étroite. Même si Shô est effectivement sorti.e avant Akihito de table, iel n'aurait pas pu aller piquer Ryo et revenir sans se faire voir par aucun des trois surveillants. Cependant, je n'interviens pas, car j'ai le sentiment que Shizuka tient quelque chose.
« Après manger ? Certes, toi comme Shô êtes sortis de table en premier. Mais c'est court, lance Akihito. Comment iel aurait pu revenir sans se faire remarquer ?
— Tout simplement en ne revenant pas. »
Le silence se fait. Tout le monde est suspendu aux lèvres de Shizuka, qui continue d'expliquer son raisonnement avec un calme olympien.
« Après manger, nous sommes trois à avoir quitté la table avant toi, Yamasaki et le Tigre. Moi, Watanabe et Nishijima. L'un d'entre nous pouvait tout simplement être allé dans le deuxième sous-sol, falsifier la scène de crime, et ne se joindre à nous qu'une fois l'annonce enclenchée et la panique générale nous rendant incapables de voir qui vient d'où. Évidemment, le risque étant que personne ne pourrait confirmer notre alibi pour l'après-midi, mais quelqu'un qui connaît bien ce sédatif employé sait que ça ne fait que quelques heures non couvertes. »
Iel jette un œil à Soma, qui lae regarde avec de grands yeux, et Shô, qui se mord la lèvre, avant de conclure.
« Or, j'ai été vu.e dans l'après-midi dans la salle multimédia par Nishijima. Nishijima qui est d'ailleurs notre autre suspect, mais tous deux avons été remarqués par Maeda. Ce qui fait que nous n'aurions pas pu aller nous cacher en bas. Watanabe est lae seul.e ici à n'avoir aucun alibi pour l'après-midi. »
C'est à cet instant que Shô fond en larmes.
Iel semble avoir perdu ses dernières traces de self-control. Ses sanglots résonnent dans tout le tribunal, ponctués par les rires ravis de Monokuma, mais malgré l'erratique de sa voix et les hoquets qui lae saisissent de temps à autre, je peux saisir quelques mots derrière le désespoir qu'iel exprime.
« Ce... N'est... pas... Moi ! C'est, vrai, j'ai falsifié la scène de crime, mais c'est Monokuma qui m'a poussé à le faire ! Elle voulait plus de challenge qu'elle m'a dit, et elle m'a menacé.e de.... De... »
Iel n'arrive pas à continuer. Je me tourne vers Monokuma, qui hausse les épaules. Son sourire est toujours aussi bien accroché à ses lèvres.
« Avant que vous vous posiez la question, j'ai peut-être effectivement un peu de levier sur lae petit.e Chimiste ! Et oui, je l'ai peut-être poussé.e à faire ce qu'iel ne voulait surtout pas faire, upupupupupupu...
— Shô a falsifié la scène de crime, peut-être forcé par toi, peut-être pas, intervient Akihito, à qui Saki signe sans doute ce qu'il doit dire. Mais ça ne résout pas la question du sédatif. Iel est peut-être simplement complice.
— M'étonnerait, crache Michi. Cet infâme enfant de chien traînait seul.e en permanence depuis deux semaines. La seule qui l'a vu.e, c'est Reina, et Reina est innocente. On est d'accord, Monokuma, que le coupable est celui qui a donné les sédatifs à Ryo ?
— Au point où on en est, je peux bien vous le dire, ricane notre maître de jeu. C'est exact, la pupuce a bien trouvé l'arme du crime, le coupable est celui qui s'est servi du sédatif !
— ça règle la question, grogne Michi. Ça peut être que luel.
— Puisque je vous dis que ce n'est pas moi ! Hurle Shô. J'avais aucune raison de faire ça, aucune, aucune... »
Iel continue de pleurer, et je sens la sincérité dans sa tristesse. Les comédiens, je sais les percer, à force. Mais quelque chose me dit que je ne sais pas tout.
« Personne n'aurait pu lui piquer sa clé ? Intervient Sora. Si c'est ça, ce serait super facile de l'accuser, et ça expliquerait pourquoi Monokuma s'est adressée à luel pour falsifier la scène de crime...
— Je l'ai laissée toute la journée d'hier dans ma chambre, sanglote Shô. Personne ne m'a vu.e avec. C'était pas prudent de ma part mais je... je l'avais oubliée...
— Bizarre, grogne Daisuke. Parce que la boîte de sédatifs que Reina a utilisée pour démêler toute cette histoire, sédatif confirmé par Monokuma comme étant l'arme du crime, je l'ai trouvée dans une poubelle du sex-shop avant-hier. Et avant-hier, tu avais ta clé, je me trompe, Watanabe ? »
Shô s'étrangle. Ouvre la bouche. La referme. Répète ce petit manège plusieurs fois. Les larmes coulent toujours à flots sur ses joues, mais iel ne parvient plus à se défendre.
Je crois que c'est terminé.
« Pourquoi tu as fait ça ? Soupire Haruko. Tuer quelqu'un c'est une chose. Aller aussi loin que falsifier une scène de crime en est une autre. »
Tout le monde fixe Shô alors qu'il renifle, avant de finalement sortir un mouchoir de sa poche et s'essuyer les yeux. Ils sont toujours rouges, et iel semble toujours en proie à une profonde tristesse.
« Je voulais pas... faire... ça... Je vous le jure...
— Mais tu l'as fait, grogne Michi. Laisse tomber la comédie et avoue, sale bâtard.e.
— Je voulais pas ! Hurle finalement Shô. C'est elle qui m'a menacée, elle qui m'a forcée ! »
Iel montre du doigt Monokuma, qui continue de ricaner du haut de son trône.
« Elle m'a envoyé il y a une semaine un Monorobot avec une caméra amovible ! Quand je l'ai pris, sur la vidéo, il y avait mon frère en train de se faire torturer ! Et en dessous, elle... Elle avait écrit quelque chose comme « Il sera le premier... » ! Vous vouliez que je fasse quoi, face à ça ? Continue de hurler Shô. Je suis allée la confronter, et elle m'a dit que si elle devait exécuter quelqu'un à la fin du mois, elle y rajouterait mon frère ! »
Iel nous fixe désormais avec une hargne sans pareille derrière ses larmes. Ses lunettes sont pleines de buée, mais ça ne m'empêche pas de voir que sa colère est bien réelle. Iel a donc bel et bien été forcé.e à commettre son meurtre. Et de la plus horrible des façons.
Monokuma disait qu'elle disposait d'un excellent levier sur luel. Elle n'avait juste pas précisé comment elle s'en était servie.
« Oui, je l'ai tué, conclut Shô, les poings serrés, et non, je voulais pas faire ça. Mais c'était sa vie contre celle de mon frère, avec une autre personne parmi vous en bonus ! Franchement, vous vouliez faire quoi à ma place ?!?
— Commencer par ne pas tuer les petits frères des autres, espèce de saloparde, connarde, enfant de catin sorti.e de la cuisse de Satan ! Hurle Michi. Tu as pensé aux autres dans ton monstrueux petit égoïsme avant d'assassiner une personne qui pouvait pas se défendre ?!?
— Tu demandes ce qu'on aurait pu faire à ta place, soupire Haruko. Pour commencer, éviter de falsifier la scène de crime pour rajouter onze personnes à ton forfait. Qu'est-ce qui t'a motivé.e à faire ça ? »
Shô renifle, avant de se moucher de nouveau.
« C'était pas prévu... Mais quelque part je voulais pas mourir, alors quand j'ai vu que Ryo s'était recassé la jambe... J'me suis dit que j'allais profiter de l'occasion... J'avais chopé une pince à Saki au cas où je devrais faire genre que le cadenas avait été cassé... Tout le monde m'aurait accusé sinon, vu qu'il n'y avait que Reina et moi qui avions les clés ! Et je voulais pas que Reina se fasse accuser, alors j'ai juste profité d'un moment de blanc dans la surveillance pour injecter la morphine... »
Iel se remet à sangloter, sous le regard plein de jugement et de haine des autres. Michi lae fixe avec une rage que je ne lui ai jamais vue. Akihito et Saki lae contemplent avec pitié, et une pointe de dégoût pour cette dernière. Haruko et Sora échangent des regards indéchiffrables avant de les porter sur Shô. Yuuki et Junko lae fixent avec incrédulité. Shizuka reste calme, mais je sens le mépris dans ses yeux. Soma a les poings serrés. Daisuke est le seul à regarder ailleurs, ses yeux pleins de haine fixés sur Monokuma.
Taichi est le seul à n'avoir rien dit depuis le début du procès. Mais dans ses yeux, je vois un orage sans fin et une terrible envie de vengeance.
Moi ? Je suis en colère, certes. Et terriblement honteuse de n'avoir su voir venir le choc, alors même que j'ai passé tant de temps avec luel. Mais dans son témoignage, quelque chose me travaille.
« Comment est-ce que Monokuma a fait pour atteindre Shirô ? Je n'ai pas pris mes tours de visite, mais je sais que chacun d'entre vous devait aller voir les proches tous les soirs... Quelqu'un a oublié il y a une semaine ?
— Quand est-ce que tu as reçu la vidéo, Shô ? Demande Haruko. Combien de jours exactement.
— Sept, renifle Shô. J'en suis certain.e.
— Ce qui veut dire que le soir il y a huit jours, quelqu'un a oublié ses devoirs, soupire Haruko. D'après mon planning... »
Elle sort son Monopad, avant de soupirer en voyant le nom écrit.
« Okumura, ça devait être toi.
— Pardon ?!? S'exclame le prêtre, tout juste tiré de son état de colère noire. On avait dit que c'était Soma !
— j'y... Suis allé la veille, soupire l'Illustrateur. Je sais que c'était pas moi.
— Mais... C'est pas possible... bredouille Taichi. Parce que j'y suis allé le lendemain et tout avait l'air normal... »
C'est au tour de Shô, cette fois, de le fixer avec colère.
« Tu as pris ma place, espèce d'abruti ! Je devais y aller ce soir-là, mais à cause de la vidéo je n'ai pas pu, Monokuma m'a retenu.e !
— Eh oui, rigole cette dernière, je n'allais pas lui laisser une chance d'avoir ENCORE PLUS des nouvelles de ses proches, non ? C'est pas fair-play ! »
Tout le monde s'entreregarde. La réalisation commence à monter dans la tête de certains. Mais moi, je crois que je l'ai comprise au moment où Shô a révélé son mobile.
« Tout l'emploi du temps a été chamboulé à cause de ça, continue d'ailleurs de hurler ce.tte dernier.e, et toi tu ne t'es pas posé une seule question en arrivant dans ce foutu souterrain ?!? »
— Maintenant que j'y pense, intervient Sora, quand je suis allé voir maman, je n'ai pas vu Shirô. Quelqu'un d'autre qui est passé durant cette semaine se souvient l'avoir vu ? »
Taichi, Michi, Shizuka, Haruko, Yuuki et Junko secouent doucement la tête, blêmes. Je partage le choc qui s'affiche sur leurs visages. Car j'ai très bien compris à qui la faute pouvait être attribuée.
En oubliant, un seul jour, d'aller voir ceux qu'on aime, nous avons créé sans nous en rendre compte notre propre mobile. Monokuma s'est engouffrée dans l'occasion que notre idiotie lui avait laissée, et cela a entraîné le meurtre de Ryo, et la menace sur la tête de Shô.
Nous sommes tous coupables.
Tous.
Sans exception.
Monokuma ricane devant le silence qui plane, avant de finalement se lever.
« Bon ! Eh bien je pense que c'est terminé, les enfants ! Alors, alors, pour qui allez-vous voter ? Je vous laisse juge de votre propre condamnation ! »
La tablette que j'avais déjà vue au premier procès s'allume. Cette fois, trois noms sont grisés et entourés de taches de sang. Et on s'apprête à en rajouter un quatrième. Le cœur lourd, je clique sur le nom de lae coupable, retenant mes larmes, essayant d'étouffer au maximum la désagréable sensation de l'avoir condamné.e.
De nouveau, l'écran central du tribunal s'allume. Seize images, dont trois en noir et blanc, représentent les visages des bourreaux et des victimes. Un peu de temps s'écoulent, puis douze barres s'affichent devant le nom de Shô.
La treizième est devant celui de Ryo. Taichi et Michi s'étranglent en voyant ce phénomène, mais moi je me contente de jeter un œil à lae coupable en larmes, qui s'est effondré.e sur son pupitre à l'annonce des votes. Jusqu'au dernier moment, iel ne pouvait pas se résoudre à se sacrifier.
Est-ce que je comprends ce sentiment ?
Je ne sais pas.
Shô est loin d'afficher le même courage qu'Hina dans ses derniers instants. Maintenant qu'iel est condamné.e, iel sanglote, à genoux au sol, incapable de fixer l'écran ou qui que ce soit dans les yeux. Tout le monde lae regarde, mais iel ne regarde personne. Iel ne sent ni la compassion, ni la haine qu'on lui porte. Iel vient juste de se rendre compte qu'iel est tout.e seul.e.
Personne ne lui offre un mot de consolation. Pas même Junko et Yuuki, ses amies, qui le fixent avec cette même incrédulité sur leurs visages. Pas même moi.
Je suis paralysée.
Choquée.
Incapable.
J'ai trouvé la réponse.
Mais à quel prix ?
________
Et voilà, votre coupable servi.e sur un plateau d'argent :)
Je suis extrêmement surprixe que personne n'ait eu l'air de vraiment le suspecter (du moins au moment où j'écris ces mots) car tout de même... Chimiste... Il avait été dit plus tôt que seuls luel et Reina avaient accès aux médocs (mais j'vous en veux pas, ça fait longtemps)... Un mobile du tonnerre dont j'ai parlé plus d'une fois... C'était lae coupable idéal.e :,)
Le prochain chapitre, c'est l'exécution, offerte par Yaya lae Judas en personne, et je préfère vous prévenir, c'est sale ! C'est également la dernière partie du Chapitre 2 donc vous pouvez d'emblée réfléchir aux FTE- (Michi est complétée) !
Après viendra la rituelle partie de funfacts et anecdotes dooooonc stay tuned, et ensuite je vois si je mets tout en pause en attendant les votes ou si je reprends The Art of Creating Hope.
Sur ce je vous laisse, dans l'attente de vous faire pleurer :)
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