Chapitre 2 (1) : From sixteen to thirty

Chapitre 2 : The condamnation never fails to extend

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Remaining students : 14

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L'ambiance est morose dans le réfectoire.

Nous nous y sommes réunis dès le matin, sans même avoir à se parler, sans même s'être arrangés. Les quatorze survivants sont tous rassemblés en un même lieu, d'une même initiative. Même Shizuka et Daisuke, les plus solitaires, sont assis sur une des chaises en bois de chêne égarées dans un coin de la pièce.

Personne ne parle. Nous sommes tous plongés dans un silence de mort. Je ne pense pas trop m'avancer en disant que le corps d'Hina pendouillant au bout de ces affreux fils rouges nous hante encore tous d'une certaine manière. D'ailleurs, cela se voit dans la manière que nous avons tous, ou presque, de nous serrer les uns contre les autres.

Michi ne lâche pas ma main depuis que nous avons fait notre entrée ensemble. Elle fixe le sol, puis mes genoux, puis le sol, à intervalles réguliers. A côté d'elle, Ryo a les doigts crispés sur ses béquilles. Son visage fermé n'exprime qu'une colère latente, que j'ai presque envie de chercher à comprendre. Presque, car je me doute bien que c'est sa manière d'exprimer son mal-être, et je connais la cause de ce mal-être avec une quasi-certitude.

Taichi s'est joint à nous pour la première fois depuis notre enfermement dans ce souterrain maudit, enquête mise à part. Enfin il serait plus exact de dire qu'il s'est joint à Ryo, vu comment il est collé au Batteur. Je ne peux pas réellement lui en vouloir de s'être incrusté, j'imagine. Kichiro restait la principale source de discorde entre nos deux groupes, et maintenant qu'il est mort... Les limites tant de fois flouées et réaffirmées sont désormais incertaines.

A côté de moi, à la place qui n'est pas occupée par Michi, il y a Sora. Ce dernier semble avoir trouvé un bloc-notes et un crayon puisqu'il écrit dessus avec frénésie. Je n'ose pas lui demander ce qui lui a donné l'inspiration. A ses côtés, Haruko joue avec un couteau. Son visage est neutre, mais elle regarde dans le vide, immobile telle une statue grecque. Elle évite soigneusement le regard de Taichi.

Je ne peux m'empêcher de lever les yeux pour scruter mes autres camarades d'infortune. Il n'est pas difficile de voir que nous sommes à peu près tous dans le même état. Un groupe s'est formé au loin composé de Junko, Yuuki et Shô, qui ont tous trois dans la main des consoles de jeux. Mais vu le faible entrain de Yuuki à taper sur les touches, le cœur n'y est pas. Plus loin, Soma dessine sur son Monopad. Je vois son stylet s'agiter avec à peu près la même frénésie que le crayon de Sora, et son visage concentré occulte presque ses paupières rougies et ses joues striées de larmes. Akihito s'est posté à côté de Saki et lui parle doucement, ne faisant pas attention au manque de répondant de son interlocutrice.

Shizuka et Daisuke sont les deux seuls dont je ne peux lire l'expression. Lae premier.e car son visage est fermé, et qu'iel a plus l'air de se concentrer sur ses bras qu'autre chose ; et le second, car son seul œil valide est dissimulé derrière la masse de ses cheveux détachés. Je ne sais trop quoi en penser. Bien que je n'oublie pas l'implication de Shizuka dans l'enquête, et le fait que son œil pragmatique sur la chose nous ait empêchés de partir trop loin dans nos raisonnements... Pour Daisuke, c'est une tout autre histoire. Il est capable de manipuler une scène de crime avec laquelle il n'a strictement aucun rapport, pas même un mobile ou une absence d'alibi, juste pour nous orienter dans une direction que tout le monde a semblé accepter. Même moi... Surtout moi.

Ses paroles trottent encore dans ma tête. J'ai choisi le plus facile. J'ai choisi de suivre les preuves accusant la personne dont je me sens le plus proche ici, sans même me poser la moindre question sur une autre piste possible. Peut-être que si elle avait vraiment été coupable, c'aurait été la chose à faire... Mais elle ne l'était pas, et je l'ai balancée sous le bus sans la moindre hésitation.

Je me dégoûte.

Je ne devrais même pas avoir eu le droit de réfléchir à ce que pouvait signifier l'autopsie. Je le savais pourtant, que je ne suis bonne qu'à ça. Et encore, ce n'est même pas parfait. Je ne suis pas légiste. Et je ne le deviendrai jamais.

Un sanglot s'étrangle dans ma gorge, brisant le pesant silence qui plane autour de nous. Comme si j'avais déclenché un signal, Michi me serre davantage la main, avant de pencher son visage devant le mien. Ses deux yeux noirs me fixent, elle a enlevé son cache-œil. Derrière, une cicatrice sur la paupière orne son orbite, mais rien de méchant.

« Eh, ça va, Reina ? »

Je la fixe en silence. Elle comprend d'ailleurs très vite pourquoi.

« Désolée, question stupide. C'est juste que... Bah j'aime pas voir les gens comme ça.

— À sa décharge, soupire Haruko, Reina était plus proche de... De Hina, que n'importe lequel d'entre nous ici. Le silence qui plane est assez évocateur de ce que la fin du procès a pu faire comme dégâts psychiques dans nos esprits de simples camarades, alors imaginez une amie... »

Ce n'est pas seulement ça, mais je suis contente qu'Haruko pose une explication plausible. Cela m'évitera d'avoir à me justifier. Car trop de choses tournent dans ma pauvre tête depuis cet affreux procès, et je n'arriverai même pas à dire un seul mot sur les trois quarts d'entre elles. Alors Haruko... Merci. Même si je ne saurai pas le dire à voix haute, j'espère que le regard de remerciement que je viens de te lancer vaut suffisamment pour toi.

Elle semble comprendre, puisqu'elle hoche la tête. Et de toute façon, la conversation est lancée. Les gens ne s'intéressent pas plus à mon état d'esprit qu'à celui des autres.

« Même sans être amie avec elle, ajoute Sora, je... Je pense que la violence de sa fin avait de quoi choquer. Haruko est témoin, je n'en ai pas dormi de la nuit...

— Parce que Haruko a dormi avec toi ? intervient Taichi. Merde, je suis jaloux là !

— Évidemment que j'ai dormi avec lui, grommelle la Journaliste de terrain avec un regard noir à l'adresse de Taichi. Après cette affreuse journée, nous avions tous les deux besoin du soutien d'une personne de confiance. Ce qui veut dire, pas toi, Okumura. »

Sans même vouloir se frapper le front à l'adresse de Taichi qui a de drôles de priorités, c'est dur de se sentir de son côté. Peut-être suis-je un peu biaisée... Je préfère ne pas y penser. Mais son air blessé me tord sincèrement les entrailles, et je préfère ne pas ajouter la petite phrase que j'avais en tête sur le manque d'orientation convenable de son esprit à la réplique d'Haruko. De toute façon, je ne pense pas que j'aurai réussi à la sortir. Et pour ce qui est du réconfort, Michi et Ryo s'en chargent très bien pour moi : la première lui tapote la cuisse en toute amitié, tandis que le deuxième lui passe la main dans le dos. Très étonnamment, sentez le sarcasme dans ma pensée, Taichi semble davantage apprécier l'attention de Ryo que celle de Michi.

Je leur conseillerais bien de faire attention avec ces gestes d'affection, à tous les deux. Mais la journée d'hier m'a fait me rendre compte d'à quel point nous sommes seuls au monde. Ici, notre microcosme de seize est séparé du reste de l'existence. Il n'y a plus ni les lois ni les règles qui régissent notre ancien environnement. On est en droit de se dire que cela peut être une bonne comme une mauvaise chose. Tout particulièrement en observant le Prêtre et le Batteur être bien plus câlins que ce que je n'ai jamais vu chez des garçons simplement amis...

Michi abandonne très vite le genou de Taichi pour venir se coller contre moi, si bien que l'œil d'un observateur peu avisé pourrait presque prendre notre groupe de seize pour une démonstration impeccable des différentes possibilités de relation amoureuses. Enfin. Moins celles incluant des personnes non-binaires, j'imagine, et entièrement dans un cadre monoamoureux. De toute façon, me torturer l'esprit à imaginer différents types de couples ou de polycules n'empêche pas le fait que les seules personnes en couple ici, c'est Haruko et Sora.

« Toute jalousie amoureuse mise à part, soupire Michi, on fait quoi maintenant ? Notre mois est remis à zéro mais on a un meurtre et une exécution sur les bras, et Kichiro nous a bien fait comprendre qu'agir seul n'est vraiment pas une bonne idée.

— Faut essayer de se regrouper c'est sûr, grommelle Ryo, sauf que là, ça va être plus compliqué. Même en toute légitime défense, Hina a tué quelqu'un. Si cette explosion de rose sur pattes, avec son sourire constant, en est capable, ça dit quoi sur les autres ? Surtout les autres qui cachent des secrets. »

Ce disant, il jette un regard que je qualifierais volontiers de torve sur moi. Notre discussion dans l'infirmerie me revient en mémoire. Juge-t-il (à raison) que je ne lui ai pas tout dit ?

Je préfère ne pas lui répondre.

« La suspicion est inévitable, soupire Haruko qui décidément a le chic pour me sauver la peau. Mais ce qui pousse réellement les gens à tuer, ce n'est pas l'environnement, ou les secrets, c'est celle qui les exploite. Monokuma est le vrai ennemi, c'est elle que nous devrions viser. On ne peut pas atteindre l'instigateur sans risque, comme ce dernier mois vient de nous le prouver. Peut-être faudrait-il passer par elle pour l'atteindre ?

— Une perle de sagesse, ma chérie, soupire Sora, mais le principe même de Monokuma, c'est qu'elle est intouchable. Tu le sais mieux que moi. »

La Journaliste pousse un profond soupir avant de ramener Sora contre elle, les yeux dans le vague. La phrase de son partenaire semble avoir créé un froid sur notre petit groupe, puisque plus personne ne parle ; de plus, je dois bien reconnaître que Sora a raison. Celui de nous tous, ou même des malheureux piégés dans d'autres Tueries, qui réussira à atteindre Monokuma sans répercussions pour nous et s'en tirer vivant sera un véritable dieu.

Comme si elle avait senti sa présence dans notre conversation, notre juge détestée vient d'ailleurs de sortir d'une trappe du sol. Elle a un immense sourire aux lèvres et un trousseau de clés dans ls mains, et sa joie, loin d'être communicative, provoque en moi un horrible frisson. Je revois encore ce même regard extatique fixer l'écran sur lequel nous étions forcés de regarder... l'exécution. Je revois encore ces mêmes mains qui s'agitent faire le geste théâtral de presser un bouton d'un coup de marteau. Si Monokuma me faisait peur avant, aujourd'hui sa présence est bien pire à mes yeux que celle d'un simple diable. Elle est notre maître de jeu, notre marionnettiste, celle qui tire les ficelles rattachées à nos maigres personnes. Elle n'est pas de notre univers. Elle est le cran au-dessus.

« Salut mes petits oursons ! En voilà des têtes bien moroses...

— Ta gueule, Monokuma, grommelle Daisuke, assez fort pour que tous l'entendent. Largue tes infos et dégage. »

Il est le seul à avoir osé élever la voix, mais je vois sur nos quatorze visages la même émotion, la même peur, le même dégoût, la même colère. Nous sommes en ce moment tous unis contre celle qui nous manipule. Et cette dernière se doute bien que nous ne sommes que des pions entre ses mains, puisqu'elle ne perd pas une once de son sourire devant l'énervement du Révolutionnaire.

« Pas très gentil ça, mon petit Daisuke... Moi qui avais des bonnes nouvelles pour vous, je repasserai !

— Des bonnes nouvelles ? Intervient Haruko. Quel genre de bonnes nouvelles ? »

Sans doute ravie que la question soit enfin posée, Monokuma agite son trousseau de clés.

« Plein, plein, plein, ma jolie ! Commençons par le plus simple, quatre nouvelles clés de laboratoire ont été éparpillées dans le donjon ! Il y a celles de lae Chimiste, de l'Écrivain Fantasy, du Batteur et de la Judoka ! Je vous laisse les chercher... »

Un peu plus loin, Shô relève la tête en entendant son titre, tandis que Michi, Ryo et Sora échangent des regards. Sans doute s'arrangeront-ils entre eux pour chercher leurs clés. En tout cas, Michi et Ryo le feront, à coup sûr...

Je baisse les yeux vers ma propre clé, toujours accrochée à la coque de mon Monopad. Je ne me sépare ni de l'un, ni de l'autre. Peut-être que je devrais relancer les rendez-vous gynécologiques... Ou alors me mettre à la prévention sexuelle. Quitte à chercher à être utile, autant être sûre que ce soit dans un domaine que je maîtrise, et même si je fais confiance en Haruko et Sora pour se protéger, la scène entre Taichi et Ryo me fait penser que d'autres occasions d'attraper des IST pourraient bien se présenter.

Enfin, j'y penserai plus tard. Monokuma n'a, bien malheureusement, pas fini de parler.

« Bonne nouvelle deux ! Comme vous êtes des amours, j'ai décidé de vous ouvrir le deuxième sous-sol ! Vous en avez déjà vu l'infirmerie, mais on va dire que là y'a tout ce qu'il faut pour toute la gestion de votre santé ! Parce que c'est important la santé. On ne s'entretue pas en étant malade, c'est pas drôle ! »

..... Je n'aime pas beaucoup le ton qu'elle prend pour dire cette dernière phrase. Il y a des gens malades parmi nous ? Enfin j'imagine que c'est quelque peu évident de dire ça aussi, vu qu'on vit sous un désert sans soleil, et que cette petite... cette sale... Je n'arrive même pas à penser à une insulte, a molesté et tenté de noyer Ryo au point de lui laisser une jambe cassée. Mais le sourire, la délectation avec laquelle elle a prononcé cette phrase me fait conserver un dernier doute, une ultime suspicion.

Enfin. Je suis d'eux tous celle qui a vu le plus de cet étage, puisque Monokuma ne s'est pas contentée d'y placer l'infirmerie. La morgue et la salle d'autopsie y sont aussi. J'ignore si elle va nous y laisser accès sans meurtre, ou si ce sera mon domaine privé en tant que seule personne ici travaillant dans le domaine de la médecine... mais je me doute bien du thème des autres salles. Il y aura sans doute un hôpital, une pharmacie, une salle de radiologie, d'échographie, et...

« ... Et un sex-shop ! Parce que je pense à vous mes petits oursons ! »

.... Quoi.

Je suis incapable d'empêcher mon visage de se tordre en une expression de jugement. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'un sex-shop foutrait dans un étage pour la santé, dans ce donjon, même ? Monokuma veut qu'on crée la vie avant de la détruire ? Ou alors elle cherche à créer des mobiles en rendant les gens enceint.e.s ? Même pas, si ce... Ce sex-shop contient au moins les plus élémentaires protections en cas de rapport...

« Le labo de notre chère gynécologue contenait quelques protections de base bien sûr, et les bien utiles moyens de contraception ! Au cas où ces dames et Shizuka voudraient se faire poser un DIU... Mais comme la miss a mainmise sur les stocks et que je doute que tu ne caches des vibros dans tes tiroirs, choupinette, j'ai décidé d'étendre un peu les possibilités, upupupupu ! »

Ben voyons. Retiens ton sel, Reina, retiens ton sel. Tu sais que ça ne sert à rien et tu sais que ça ne changera pas le fait que Monokuma veut juste donner des envies de parties génitales à certains. D'ailleurs, je l'ai bien vu, le regard intéressé de Taichi. Quelle joie.

Cherchant à me distraire, je balaie la salle du regard. Shizuka fixe Monokuma avec de grands yeux indéchiffrables, sans doute depuis qu'elle a dit son nom. Yuuki semble ne pas tout comprendre, bizarre à quatorze ans. Junko affiche un air dégoûté et discute avec Shô sur un ton qui m'a l'air d'être assez violent, même si lae Chimiste tente de calmer le jeu. Les autres échangent des regards perplexes.

« J'imagine que ça devait arriver, soupire Haruko. Le sexe est souvent matière à donner des mobiles.

— Eh question rapide, miss, lui lance Michi. Tu as dit avoir couvert une Tuerie l'autre fois, une avortée je crois. Y'avait des trucs comme ça là-bas aussi ? »

Haruko se crispe légèrement, et son regard se perd une seconde dans la contemplation de ses ongles avant qu'elle ne réponde, d'un ton lassé :

« Oui. Cette Tuerie avait été conçue comme un lieu de divertissement géant, un peu comme le donjon où nous nous trouvons en ce moment. Évidemment, l'instigateur avait pris soin de rajouter une salle d'arcade, un home cinema... ou un sex-shop. J'ignore à quel point il aurait pesé dans les éventuels meurtres, cependant. »

Je crois que ça suffit comme réponse. Monokuma n'est pas la seule dépravée de cette espèce d'organisation. Enfin. Quitte à ce qu'il soit là, autant qu'il serve. Cette fois c'est sûr, je vais me retrouver à faire de la prévention sexuelle.

« Mais assez parlé cul ! Pouffe Monokuma. Je ne vous ai pas encore dit la meilleure nouvelle de la journée, et cette fois je vous rassure, aucun rapport avec des salles ouvertes ou des possibilités de plaisir augmentées ! Enfin si, peut-être, upupupupupu... »

Silence général. Qu'est-ce qu'elle va nous annoncer cette fois ? Un nouveau mobile ? Un ultimatum ? Tout autre type de mauvaise nouvelle ? Je n'aime pas ça du tout et à en juger pas l'expression d'Haruko, elle non plus. Les autres se contentent d'échanger des regards perplexes. Ou de fixer Monokuma, qui a cessé de sauter partout.

« Vous savez mes oursons, seize... oh non non pardon, quatorze, upupu, personnes dans un endroit aussi grand, il y a de quoi se sentir bien seul... Et comme je suis une gentille Monokuma je me suis dit, oh non les pauvres ! Comment faire pour apaiser cette sensation de solitude dans vos petits cœurs perdus ? »

.... Non. Non. Non non non non non non non. Pitié non. Pitié ne nous dis pas ce que tu vas nous dire. Pitié, pitié, pitié.

Mais la pitié est un concept inconnu à Monokuma puisqu'elle éclate de rire.

« J'ai donc pris la décision miséricordieuse de vous donner de la compagnie ! Dans ce donjon, à un endroit connu de moi seule, se trouvent seize de vos proches, un par Ultime ! Évidemment, Kichiro et Hina, ces pauvres choux, sont compris dans le lot... »

... Par tous les esprits de la Sainte Accession.

Je dois être plus blanche encore que les cheveux de Monokuma sur son côté droit. Elle a osé, elle a mêlé des personnes innocentes à la Tuerie, des personnes qui ne portent même pas d'Ultime. Qui a-t-elle enlevé à ma famille ? Mon père ? Avoir l'occasion de tuer le PDG du conglomérat Satou doit être si jouissif pour cette... cette... Non, je ne peux pas. Ou alors c'est ma mère. Ou mon frère. Ou ma cousine.

Les réactions sont diverses et variées, mais toutes retransmettent cette même horreur qui m'envahit. Taichi est en train de hurler, Ryo se ronge les ongles, Michi s'est agrippée à mon bras avec une telle force que je vais en garder des marques. Sora, blême, retient une Haruko qui semble prête à se précipiter sur Monokuma. Tous les autres sont figés, hurlent, voire pleurent, dans le cas de Yuuki.

Mais personne n'est là pour retenir Daisuke. Et avant même que je n'aie eu le temps de céder à la panique générale, une forme sombre bondit devant moi, et je vois le corps de Monokuma s'élever dans les airs, suspendu au bout du bras contracté par la fureur du Révolutionnaire.

« Où ?!? »

La voix du monolithe qui retient notre juge n'est plus qu'un intense grondement. C'est à peine si j'en distingue les paroles au milieu de sa rage.

« Où sont-ils ?!? Réponds-moi tout de suite, sale garce ! »

Monokuma est à demi étranglée, elle manque d'air, je vois son visage bleuir. Elle est bien plus en danger de mort que lorsque Taichi l'a attrapée par le cou hier, et nous aussi par la même occasion. Mais elle a un rire encore plus fou, encore plus sadique que lorsque nous avons découvert le... le cadavre de Kichiro sur le sol. Ses yeux brillent d'une joie sauvage et son visage est tordu par une euphorie hystérique.

Qu'elle arrive encore à rire me stupéfie. Mais qu'elle puisse parler sans souci ou presque, ça me sidère.

« Upup...pu... Ne t'en fais pas... mon choupinet, je n'ai... pas pu... toucher... à... à tes parents ! Crois-le ou non, mais... le Laos... est hors de ma... ma portée... Mais j'en... J'en connais un autre, qui te ferait.... Beaucoup de mal, si... il mourait, pas... pas vrai mon bichon ? »

Daisuke desserre sa prise d'un coup sec, laissant tomber notre maître de jeu au sol comme une simple poupée de chiffon. On en oublierait presque qui sont les véritables poupées. Monokuma prend un peu de temps pour reprendre sa respiration, et j'en profite pour jeter un coup d'œil au visage de Daisuke. Il est toujours crispé par la colère, son œil valide fixé sur la petite forme au sol, mais il y a quelque chose de changé dans son expression... Est-ce... Est-ce qu'il rougit ?!?

Non. Je me fais sans doute des idées.

Reprenant doucement ses esprits aux pieds d'un Daisuke changé en statue, Monokuma pouffe, une main sur sa gorge. Sa voix est rauque, presque cassée, mais de toute évidence, elle a l'habitude de se faire étrangler.

« Eh oui, je suis... au courant de ça aussi... Joli coup, au fait, mon bichon ! Mais avant de m'étrangler et de condamner trente personnes à une mort certaine, est-ce que tu veux bien écouter au moins ce que j'ai à dire ? »

Je crois que Daisuke ne réagira pas. Il est toujours immobile, dans la même position que lorsqu'il a laissé tombé notre maître du jeu au sol. Cela semble d'ailleurs grandement la satisfaire, puisqu'elle se redresse, et remet en place sa robe avec un sourire radieux.

« Y'a quelques règles, mes loulous ! Ne croyez pas ! Premièrement, vos proches adorés sont soumis aux mêmes règles que vous, à une exception près ; eux, ils n'ont pas à s'entretuer ! Ce serait stupide de ma part d'inclure dans le lot des personnes moins sujettes au Désespoir que vous, pas vrai... »

Je m'interrogerai plus tard sur sa dernière phrase. Pour l'instant, je dois assimiler les conditions d'enfermement dans lesquels se trouvent ceux qu'on aime. Pour ne pas faire la moindre bêtise.

« Ensuite, reprend Monokuma, je n'ai bien évidemment pas oublié le but premier de leur capture ! Vous pourrez aller les voir, bien sûr, mais chacun son tour hein, et un seul à la fois... Je vous laisse choisir qui s'y colle pour ce soir, et cette personne viendra me voir devant le belvédère avant l'horaire de nuit ! Si je ne vois personne se pointer lorsque je fermerai les portes, ou si vous êtes trop nombreux à vous disputer la place, j'irai toute seule... Et ça mes enfants, je peux vous garantir que vous le regretterez. »

Son sourire s'est encore élargi.

Mais je n'arrive mêmeplus à en tirer davantage de frayeur.

_____

Salut la compagnie, je suis de retour ! :D

Et avec en plus de ça une sale nouvelle de Monokuma et une nouvelle feature à votes de ma Tuerie... Bien que celle-ci, j'en tiendrais moins compte que les FTE, ça sera pas au point de me bloquer dans mon écriture :,)

Bref. Dans un futur proche (pas de suite pour raisons de plot), Reina ira voir ces gens, et vous aurez une présentation assez générale des seize personnes qui seront soumises à ce petit caprice de Monokuma. Lorsque la présentation sera faite, je vous demanderai de voter pour deux personnes parmi ces gens, et ce seront ces personnes que Reina ira voir plus précisément lorsque ce sera son tour...

Ces personnes pourront vous en apprendre avantage sur la backstory des morts comme des vivants, mais aussi sur le lore, dont certains points de détail très importants, sur la backstory de Reina elle-même, mais aussi sur des points de détail concernant les personnages de ma seconde Tuerie, car évidemment, certains d'entre eux leur seront aussi liés...

A vous de voir à ce moment-là ce que vous préférez apprendre. :D

Je vous laisse en grande majorité la surprise des FTE pour ce chapitre ! Cette fois encore, il y en aura dix. Et vu le nombre de votes qu'a récolté Michi, une scène plutôt importante pour le développement de Reina aura lieu ce chapitre !

.... Non, ça ne sera pas vraiment une scène de ship. Ne vous inquiétez pas, mon scénar est bien ficelé. XD

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