Chapitre 1 (8) : Negociations are not an option

(NDA : J'ai updaté les sprites de Kichiro et Hina.)

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Il ne reste que trois jours avant la date fatidique. Et je n'ai toujours aucune idée de l'instigateur.

Je suis en ce moment dans le réfectoire, en compagnie de Sora, Haruko et Yuuki. Il est tard, quelque chose comme 19 heures du soir, même si aucune autre source temporelle que nos Monopads ne peut nous l'affirmer. Et je ne sais même pas si on peut se fier à quelque chose qui nous vient de Monokuma...

Je suis toujours étonnée de la diversité des plats que je peux trouver sur la table à manger. Pourtant, aucun de nous n'est un Ultime cuisinier... Et Monokuma ne me semble pas versée dans la cuisine, vu qu'elle s'en tient en général très loin. J'en déduis que c'est les kumarobots qui préparent le repas ? Et autant de plats ? Nous sommes quatre, et aucun de nous n'a vraiment la même chose dans son assiette.

Yuuki ne mange pas beaucoup. C'est la seule qui s'est contentée d'une assiette de salade, et je trouve qu'elle boit beaucoup pour la proportion de nourriture qu'elle ingurgite. Peut-être a-t-elle l'estomac noué par les perspectives bien noires d'avenir... je la comprends, mais je suis bien placée pour savoir que dans ce genre de cas, il vaut mieux prendre des forces.

Je n'arrive pas vraiment à manger, moi non plus. Le stress me tord le ventre, à m'en rendre malade. Même être entourée comme je le suis maintenant ne supprime pas les pensées intrusives.

Dans trois jours, l'un de nous mourra. Une chance sur seize de tomber sur le bon et de sortir de cet enfer, certes, mais nous ne sortirons pas au complet quand même. Et je ne peux même pas m'imaginer lequel d'entre nous a eu l'horrible idée de nous enfermer dans un tel piège. S'il s'agissait de quelqu'un que je connais, ou ais appris à connaître ? S'il s'agissait de quelqu'un que j'aime...

Je préfère de loin ne pas y penser. Mais impossible d'éloigner ce genre de parasites.

Yuuki ne cesse de bouger depuis tout à l'heure. La console de jeux qu'elle tient habituellement dans ses mains a été remplacée par une petite boule antistress qu'elle presse à intervalles réguliers. Elle continue, de sourire, mais j'ai l'impression que c'est un faux... Rien de plus normal vous me direz, elle aussi doit être stressée. Et elle a quatorze ans, ce doit être encore pire pour elle. Je ferais mieux de lui parler un peu, ça nous distraira toutes les deux.

« Ça ne va pas, Yuuki ? »

Elle relève la tête, surprise, avant de sourire.

« Oh t'en fais pas, c'est rien ! J'arrive pas à me concentrer c'est tout. Il fait noir depuis tout à l'heure et je tiens pas en place dans le noir, c'est nul comme stat... »

J'imagine que par « stat » elle entend ses propres caractéristiques. Ça ne m'étonne pas vraiment qu'une gamer parle ainsi. Par contre je suis davantage surprise par sa phrase sur le noir... C'est vrai que les lumières ne sont pas allumées, donnant au réfectoire une ambiance tamisée, mais il ne fait pas si noir que ça si ? Peut-être qu'elle s'est trop habituée à ses écrans... Je tente une réponse, histoire de faire tenir la conversation.

« Tant que tu arrives à voir ce qu'il y a dans ton assiette...

- Oh ne t'inquiète pas ! C'est super bon d'ailleurs ! Mais j'aime pas parler de la nourriture c'est chiant. Dites-moi plutôt, Haruko, Sora, c'est quand que vous vous mariez, dis ? »

Le visage de l'Écrivain Fantasy devient aussitôt rouge tomate, alors qu'Haruko se met à pouffer. Je ne dois pas être loin de la couleur de Sora moi non plus, prise au dépourvu par cette question. Pourquoi où que j'aille le sujet de l'amour me poursuit-il toujours ? Bon d'accord, je l'ai cherché en m'asseyant avec le couple, mais quand même !

Sans doute seule à complètement garder son calme, Haruko explique à Yuuki avec une patience étonnante qu'ils ne comptent pas le faire pour le moment, étant un peu trop jeunes selon eux, et que de plus la Tuerie ne s'y prête pas. Arguments tout à fait censés. Mais elle continue à babiller avec des étoiles dans les yeux, et avec un tel entrain qu'elle attire l'attention d'Hina, qui semble flairer les intrigues de couple à trois kilomètres...

« Oh oh oh ? ça parle de mariage ? Je vous préviens si je peux pas le faire je vais être déçue !

- Ils sont pas gentils, boude Yuuki. Ils veulent pas se marier ! ça mettrait de l'ambiance en plus un mariage ! »

.... Je ne sais plus où me mettre. Aidez-moi, par tous les saints-esprits...

« Pour la énième fois, soupire Haruko qui visiblement a déjà eu cette conversation avec des gens, Sora et moi ne comptons pas nous marier. Nous ne sommes en couple que depuis un an et demi, c'est trop peu. »

Sora se serre contre moi, les dents serrées, et me chuchote à l'oreille :

« En plus je ne suis pas très sûr d'avoir le droit de me marier comme je veux... »

Oh ? ... Eh bien Hina avait peut-être raison, il est peut-être effectivement polyamoureux ? Les mariages polygames ne sont pas encore autorisés par le Japon, et très peu de pays le font dans une totale égalité des participants... À moins que ce ne soit pour une autre raison, du genre que je n'ai pas envie de connaître et sûrement pas mes affaires. Je préfère ne pas poser de questions à Sora, histoire de préserver sa vie privée, mais si c'est bien le polyamour, je crois que je peux compatir, quelque part. Je soupire et le laisse s'éloigner du trio de filles, qui continuent à babiller comme c'est pas permis.

« C'est pas juste ! Continue Yuuki. Vous êtes le seul couple établi de la Tuerie, moi j'aimerais bien voir un peu plus d'amour et pas de mort du tout ! Et puis si c'est Hina qui le fait et qu'on le fait ici y'aura aucun fondement juridique, ce sera juste un évènement marrant ! Alleeeeeez quoiiiiii...

- Non c'est non, soupire Haruko, qui m'épate par son calme. Notre vie privée restera privée. Qu'on soit votre seule source d'amour dans la Tuerie ou pas.

- La seule ? S'étonne Hina. C'est marrant, pourtant entre Sora et Soma, y'a une de ces tensions c'est fou... Aucun de vous n'a pensé à se déclarer ? »

Je m'attendais à voir Sora rougir de nouveau comme une tomate, mais ce dernier serre les dents et croque un onigiri avec une expression pour le moins agacée. Il y a un problème avec Soma ? C'est vrai qu'il fait une drôle de tête depuis quelques jours, et que je le vois toujours tout seul, mais quand même, ça ne peut pas être à cause de ça...

Gênée, Haruko n'ajoute rien, et se contente de refiler un coup de coude à Hina. Cette dernière échange un regard surpris avec Yuuki, mais décide de se taire. On dirait que ça va être à moi de crever l'abcès...

« Sora, il se passe quelque chose avec Soma ?

- Rien de bien grave, grogne ce dernier en mâchant son onigiri. J'en ai juste marre d'entendre ce genre d'insinuations. On est amis. Enfin on était, avant qu'il n'essaie de me convaincre de « changer de côté » en insultant Haruko. C'est tellement bas de sa part... »

Ah, je comprends mieux ce qu'il se passe. C'est vrai que Soma était plutôt du côté de Kichiro avec ses histoires de liberté, j'imagine que fatalement les deux amis ont dû avoir une confrontation à ce sujet. Et visiblement, ça a escaladé au point qu'ils en viennent aux attaques personnelles... Je me demande ce qui a motivé l'Illustrateur dans le choix de sa cible.

« Qu'on soit bien clairs, précise Haruko alors que son petit ami s'attarde dans la contemplation de son onigiri, Soma ne m'a pas réellement insultée. Il a juste demandé à Sora ce qui justifiait qu'il m'accorde sa confiance.

- Ouais bah pour moi c'est du pareil au même ! Je sais très bien que t'as absolument rien de suspect, on se connaît depuis deux ans ! Une chose est sûre en tout cas, tant qu'il ne s'excuse pas, ce mec n'est plus mon meilleur ami, et il peut toujours courir pour revendiquer ce titre ! »

L'énervement de Sora coupe le bec à Hina, qui s'apprêtait sans doute à en rajouter une couche sur son ship. Cette dernière a une moue déçue, mais choisit de ne pas relever les dernières paroles de l'Écrivain Fantasy, qui d'ailleurs suffisent à me faire me rendre compte que le problème a pris une sacrée proportion entre ces deux-là. J'espère qu'ils sauront se réconcilier avant qu'il n'y ait un problème. Un gros problème...

« Bah, grogne Yuuki en haussant les épaules, on trouvera d'autres couples. Y'en a bien un qui se formera !

- Chais pas moi, soupire Hina, y'en a qui sont impossibles à caser. Genre Kichiro. Essaie un peu de trouver une meuf à Kichiro et on en recause. Shizuka aussi me fout les jetons... Et on va pas causer de Daisuke. Alors lui jamais je l'approche pour lui demander s'il préfère les mecs ou les filles ! »

Je ne suis pas sûre de vouloir être là pendant qu'elles listent les gens susceptibles d'être casés ensemble, surtout si mon nom est sur la liste. Je lève les yeux au ciel et me prépare à me lever, mais Sora m'attrape le bras, me retenant à ma place.

« Désolé Reina mais... Je préfère te le dire avant que tu t'en ailles, vu que c'est les règles. Je ne vais pas aller me coucher cette nuit, j'ai vu que la zone rivière avait une fonction clair de lune et y'a rien de plus inspirant pour moi que d'écrire la nuit sous la lumière des astres... Donc je serai dehors.

- D'accord, je soupire après un petit temps de réflexion. Pense à le dire aux autres. Et prends une arme avec toi. Avec la deadline qui se rapproche, tout le monde va être bien plus sur les nerfs que d'habitude...

- Je n'aime pas l'idée de me trimballer un truc susceptible de tuer mais je pense que c'est mieux, vu que je serai tout seul. Merci de t'inquiéter, Reina. Tu vas dormir, toi ? Bonne nuit alors... »

Je lui retourne la politesse avant de me lever, de saluer les trois autres filles et de me diriger vers la sortie. Mais je n'ai pas le temps de me diriger vers ma chambre. À la sortie du réfectoire, Junko m'attrape la main.

« Reina, je dois te parler. »

Je me tends. La dernière discussion que j'ai eue avec elle... Ne s'est pas vraiment bien finie. Je me rappelle encore de son regard froid pendant mon soudain moment de panique... Je ne suis pas sûre de réussir à l'oublier un jour. Cette fois, elle semble bien plus sérieuse que lorsqu'elle m'a annoncé que le hack des serveurs de Monokuma n'avait rien donné... J'espère qu'elle a de bonnes nouvelles.

L'Espionne, voyant que je ne lui réponds pas, soupire, m'entraîne un peu plus loin et glisse quelque chose dans ma main. Je l'ouvre. C'est une espèce de petit appareil, un genre d'émetteur.

« C'est censé... être quoi, ça ?

- Un déverrouilleur. »

Une ombre de sourire apparaît sur le visage de l'Espionne, bien trop peur pour être qualifié de tel cependant. Je préfère m'intéresser à sa dernière trouvaille. Un déverrouilleur. Est-ce que ça implique qu'il pourrait nous ouvrir les portes que Monokuma ferme la nuit ? Ou bien s'agit-il d'autre chose à déverrouiller ?

« Les portes à verrouillage automatique fonctionnent avec une espèce de programme précis relié à la matrice même de cet endroit, soupire Junko en me voyant analyser le truc. Ce code fait en sorte que le verrou soit inviolable dans une certaine tranche horaire, ou si on est en dehors, à la condition que l'utilisateur appuie sur le bouton correspondant. »

Beaucoup de haute technologie dans ce donjon. Il faudrait d'importants talents d'informaticien pour pouvoir déployer une telle armada. Et sans même compter sur les prouesses virtuelles, penser à la matrice de la Tuerie ou aux kumarobots qu'elle contrôle me fait penser que d'énormes moyens aient été mis en jeu... Qui que ce soit derrière cette horreur, il dispose d'un sacré paquet de yens. Instigateur ou Monokuma, telle est la question...

Sans se préoccuper de l'air interrogateur qui se dessine sans doute sur mon visage, Junko continue ses explications.

« Lorsque ces conditions sont respectées, une suite d'instructions est envoyée à l'IA du donjon, qui bloque toute tentative de forçage et les signale à Monokuma, on ne peut donc pas hacker normalement ce code. Mais cet appareil est la solution idéale pour ça. Il envoie une autre suite d'instructions, qui fait comprendre à l'ordinateur que nous avons déjà passé les défenses du verrou, et lui indique qu'il est l'heure d'ouvrir et que l'utilisateur souhaite passer la porte. En clair, le verrou saute.

- J'en conclus qu'avec ce machin, je serai en mesure d'aller partout... »

Junko se rembrunit.

« Pas exactement, non, Reina. Monokuma a pensé à tout, les différentes zones sont protégées par des séries d'instructions différentes. Je n'ai réussi qu'à percer celles des chambres, et il m'a fallu tous les talents de mécanicienne de Yuuki et Saki pour réussir à en faire quelque chose de portatif. Il faudra attendre un peu pour pouvoir accéder aux zones du second sous-sol, où pouvoir ouvrir les portes des lieux autres que les chambres la nuit. »

Yuuki ? Saki je veux bien, elle a quelques compétences moyennes en ingénierie. Mais Yuuki m'étonne. Elle a quatorze ans et porte le titre de Gamer, dans ces conditions, impossible de deviner qu'elle possède des talents en mécanique ou non... Et avant même que je ne puisse poser la question à Junko, cette dernière pouffe, un rire presque froid.

« Reina, on a des vies en dehors de nos Ultimes. Yuuki ne s'est pas rendue célèbre uniquement pour son talent aux jeux-vidéo, elle est la définition même du jack-of-all-trades. Elle a un pied dans tout. Tu devrais lui poser quelques questions sur ses intérêts à l'occasion, ce sera sûrement une conversation édifiante... »

... Elle n'a pas tort. Même si ma pensée n'allait pas jusque-là, je n'aurais jamais dû me dire que le talent de cette gamine pouvait s'arrêter à ce qui lui a valu son titre. C'est du jugement de valeur prématuré et c'est très moche de ma part... Je baisse les yeux, honteuse, et fixe le petit appareil. Junko ne semble pas vouloir me le reprendre. Ça veut dire qu'il est à moi ? Qu'elle me confie quelque chose d'aussi précieux ? C'est à n'y rien comprendre. Qu'ai-je fait justifiant ce genre d'attentions ?

« Pourquoi moi ?

- Hm ?

- Pourquoi c'est à moi que tu donnes cet appareil ? »

Elle lève les yeux au ciel.

« Ne va pas croire que tu es spéciale, le personnage principal d'une histoire ou je ne sais quelle autre connerie. Je ne te fais toujours pas confiance. Seulement, j'ai réussi à faire quatre appareils. J'en garde un, l'un d'entre eux va à Kichiro pour qu'il puisse exploiter sa piste, le troisième à Saki parce qu'elle aussi a un plan. Yuuki estime ne pas en avoir besoin pour l'instant, donc avec tes compétences en médecine, tu es le choix tout désigné pour le dernier appareil. Ne va pas le perdre, s'il te plaît. »

Je vois. Je comprends mieux. C'est logique oui. La médecine est bien la seule chose pour quoi je suis douée. Si je parviens à surmonter cette terreur paralysante qui m'a saisie lorsque j'ai vu Ryo se faire torturer, je servirai peut-être même à quelque chose dans cette histoire... Je soupire et salue Junko, qui me laisse derrière sans un mot d'adieu. Je ne me rendais même pas compte, mais nous nous sommes déplacées en parlant, et la porte de ma chambre se tient juste devant moi... Une chouette nuit de sommeil qui s'annonce. Je pose la main sur la poignée de ma porte, laissant mon regard s'attarder sur le mécanisme d'ouverture, mais je n'ai pas le temps de l'abaisser. Une voix retentit juste derrière moi, voix qui appartient indubitablement à Michi.

« Reina ! Ouh ouh ! »

Je retiens un sursaut de surprise sans doute malvenu et me retourne. Derrière moi se tient la Judoka, qui soutient un Ryo l'air mal en point. Il est déjà sorti de l'infirmerie ? Vu sa tête, ça ne me semble pas être une bonne idée... Je pince les lèvres en constatant sur sa jambe gauche quelque chose qui ressemble horriblement à une attelle. Il n'est clairement pas en état de sortir...

« Ryo, je commence, ce n'est peut-être pas une bonne id-

- La mauvaise idée, grommelle Michi, c'est de le laisser dans une pièce qui se verrouille pas lorsque tout le monde est autant sur les nerfs. Il a la jambe cassée, c'est sûr, et il va être hors-jeu un petit moment. Donc je l'amène dans sa chambre, où au moins c'est verrouillé. »

Je me retiens de lui dire que trois personnes au moins ont accès à l'intérieur des chambres. Ce n'est vraiment pas le moment. De toute façon, je suis trop occupée à être catastrophée par ce que je viens d'apprendre. Jambe cassée ?!? Et je ne l'ai même pas vu quand je l'ai soigné ? Mais quelle sorte de médecin je suis, bon sang ?!?

« T'inquiète, Reina, grommelle Michi. Ça va aller, et l'autre con a tendance à cacher ses douleurs. Il a déjà joué avec un bras en miettes, crois-moi s'il t'as rien dit c'est normal.

- Elle m'aurait opéré, grogne Ryo, et moi j'aimerais bien éviter ça tu vois ! »

Inutile de lui dire que je n'ai absolument pas les compétences pour remettre un os en place. J'espère qu'il ne se l'est pas déboîté, car personne ne pourra l'aider dans ce cas, pas même moi... Et la guérison risque de se faire particulièrement pénible dans ce cas de figure. Je hausse les épaules.

« C'est vous qui voyez alors... N'appuie pas trop ta jambe, Ryo. Je pourrai rien faire si ta fracture s'aggrave.

- C'est ça c'est ça. Bonne nuit, Reina !

- Sois pas trop malpoli non plus, bonne nuit ça suffit pas pour calmer ton caractère de cochon grillé. Fais de beaux rêves ma puce ! »

Je les quitte sur ces mots, et à peine mon lit apparaît dans mon champ de vision que je m'effondre dessus. Du repos. Du calme. Mes pauvres nerfs... »

Étonnamment, j'ai dormi comme une masse. Je crois que j'en avais besoin.

Il n'est pas encore sept heures lorsque je me réveille. L'appareil de Junko trône sur ma table de nuit, presque menaçant, mais aussi rassurant dans un certain sens : personne n'est venu me le piquer... Du moins aucun des trois autres n'ayant aussi reçu le sésame, ni Monokuma. Je me demande si Junko a fait ça dans son dos. Peut-être, mais ça reste à voir ; en attendant, je ferais mieux de planquer ce bidule le mieux possible.

M'habillant en quelques mouvements, je cale l'appareil à ma ceinture, grâce à une anse amenée par la Providence. Ou Yuuki, au choix. Mon haut est suffisamment long pour le cacher, je ne devrais pas avoir à trop m'en inquiéter pour l'instant... Surtout si Monokuma ne se méfie pas.

Je n'ai que moyennement envie de sortir, mais ces derniers jours vont être cruciaux. Il n'en reste que deux avant que l'un de nous ne meure. Autant que j'en profite pour servir à quelque chose... Et ça commence par un bon petit-déjeuner avec les autres. D'ailleurs, je suis curieuse de savoir si Sora a trouvé l'inspiration... Ou quel est le plan de Saki, dont je n'ai au final pas vu le bout.

J'entrouvre la porte. Mais un hurlement de terreur me parvient alors même qu'elle me dissimule encore l'extérieur.

Oh, par tous les esprits.

J'ouvre la porte à la volée, craignant le pire... et je tombe sur Sora, agenouillé dans un coin, en train de vomir ses tripes. Il est en compagnie de Kichiro.

Mais peut-on vraiment dire compagnie alors que l'Ambassadeur Ultime nage dans son propre sang, les yeux d'un vide que je ne peux que reconnaître ?

« Ding donc, bing bong ! Un cadavre a été découveeeeert ! »

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Et voilà, c'est le début des emmerdes !

Je me demande si vous êtes si surprixes que ça par mon premier mort. J'avais plutôt l'impression que pas mal de gens (n'est-ce pas Corneille) avaient plutôt tendance à voir Kichiro comme un tueur...

A votre avis, qui l'a tué et pourquoi ? Je suis curieuxe de connaître vos pronostics :D

Enfin bon, il va falloir enquêter cette fois ! Et malheureusement pour Reina, elle ne dispose pas d'une Hikage... Elle va devoir se démerder comme elle peut :)

Au prochain chapitre pour le début de l'enquête !

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