Chapitre 8

Lorsqu'Octave retourna chez lui, il n'avait envie de rien. Pourtant, lorsqu'il aperçut le paquet d'Avril que sa mère avait déposé dans sa chambre, il ne put s'empêcher de l'ouvrir pour en sortir l'enveloppe encore fermée. La première lettre pour découvrir des indices sur la destination mystérieuse. Il s'allongea confortablement sur son lit et entreprit la lecture.

Mon cher Octave,

Ainsi, tu as choisi de me découvrir à travers L'aventure... Je peux t'assurer que le chemin que tu vas parcourir fut le mien il y a longtemps, lorsque j'avais ton âge. Seulement, il s'agissait d'un autre contexte. Commençons par les Origines, veux-tu ?

J'ai eu envie de devenir biologiste vers l'âge de treize ans. A l'époque, j'avais des facilités au collège, et il ne m'était donc pas difficile de jongler entre mes devoirs et les visionnages de documentaires en tout genre. Je ne m'en lassais jamais. J'en ai vu des tas : sur les pays, les cultures, les animaux... Ces documentaires m'ont très rapidement donné le désir irrésistible de lier ces trois thèmes. Je voulais voyager, découvrir et rester au plus proche de la nature. A partir de cet âge-là, j'ai donc décidé de devenir biologiste. Mais il y avait un problème : j'avais Un père avocat.

La particularité de ce père avocat était qu'il possédait un cabinet en centre-ville, qu'il avait hérité de son père, qui lui-même l'avait hérité de son père. Et le principe Voulait que je reprenne ses affaires lorsqu'il n'aurait plus pu travailler. Cela faisait partie de mes projets avant mes treize ans, quand je ne faisais que répéter ce que mes parents me disaient, mais lorsque j'ai eu cette Révélation sur mon futur métier, qui me tenait à cœur puisqu'il s'agissait de concrétiser ma passion, j'ai rejeté les projets prévus par mes parents à mon sujet.

Je vais te passer les détails de ma lutte acharnée pour faire comprendre à Papa que je désirais plus que tout devenir biologiste et non avocate, mais dans les grosses lignes, ce fut laborieux. J'avais beau lui prouver mon intérêt pour les domaines scientifiques, il restait convaincu que je ne filais qu'un mauvais coton et que je retrouverais vite le droit chemin. Et Maman qui se positionnait de son côté ! Je pense qu'il a accepté que j'aille en filière scientifique au lycée seulement pour satisfaire ce qu'il pensait n'être qu'un caprice. L'ironie du sort a fait que c'est lui qui m'a permis d'exercer mon métier.

Mes années lycée se sont révélées être plus dures que prévues. En Terminale, j'ai dû m'entraîner avec acharnement pour passer une série de concours pour de grandes écoles scientifiques, en France mais aussi à l'étranger. J'ai eu du mal à associer les concours avec le bac et ma vie sociale, mais je crois que je m'en suis bien sortie. Une de mes professeurs, en voyant mon projet professionnel, a accepté de m'aider. J'ai Donc prétexté de nombreuses sorties avec des amies pour aller, en réalité, passer mes concours, emmenée par cette enseignante, justement. J'ai également passé quelques après-midi cloitrée dans ma chambre pour passer des entretiens téléphoniques ou vidéos.

Et j'ai réussi. J'ai obtenu une place dans une superbe université à New York. C'était inespéré. J'ai ensuite pu me concentrer pleinement sur mon bac, que j'ai obtenu avec une très belle mention... Et je suis partie. J'ai seulement attendu quelques Semaines, le temps de devenir majeure, et je suis partie, sans un mot. Je pense que cela a Eté très brutal pour les parents, mais cela l'était tout autant pour moi... Je n'ai jamais regretté mon geste pour la simple raison que je ne me suis jamais remise en question. Dès l'instant où j'avais mis un pied à l'extérieur de la maison, j'avais décidé d'avancer quoi qu'il arrive, de ne jamais Regarder en arrière, pas même une seconde, car je savais que cela pouvait m'être fatal, mais lorsque j'ai appris ton existence...

Je serais restée, Octave. Je serais restée pour Toi.

Je t'embrasse,

Avril Roy

PS : La leçon que j'ai retenue est qu'il faut toujours prendre de la hauteur...

Octave avait les larmes aux yeux et les essuya du revers de la main. « Concentre-toi sur les indices, Octave ».

En relisant la lettre, il remarqua que certains mots en milieu de phrase possédaient une majuscule. Il alla s'asseoir à son bureau, prit une feuille et un crayon à papier et entreprit de noter les caractères qui ressortaient. Lorsqu'il eut fini, il regarda ce qu'il avait écrit.

« OLOUVRPMTFDNYSERT »

Mais cela ne voulait rien dire.

Octave inspira profondément et soupira.

« Bon, et bien jetons-nous à l'eau ».

Il commença par séparer les lettres les unes des autres, puis il les rassembla par blocs de deux, trois et enfin quatre, mais cela ne donnait rien de vraiment concluant.

« OL OU VR PM TF DN YS ER T »

« OLO UVR PMT FDN YSE RT »

« OLOU VRPM TFDN YSER T »

Il se demanda ensuite s'il ne devait pas supprimer les initiales des noms propres, et il reprit son travail.

« LOUVRDSERT ».

Cela devenait déjà un peu plus clair. Sans décomposer ce mot étrange, il essaya de le prononcer. Impossible... A moins qu'il ne manque des lettres... Il passa une bonne heure à tenter de placer des lettres entre les consonnes. Le mot n'avait de sens que si Octave rajoutait deux « e ».

« LOUVREDESERT »

« Louvre désert ? » s'étonna le jeune garçon.

S'il avait déjà entendu parler d'un « Louvre du désert », il s'agissait d'un monument à Abu Dhabi et il n'avait aucun moyen de vérifier si c'était la destination qu'Avril voulait lui indiquer. Soudain, il se rappela qu'elle lui avait parlé du timbre en post-scriptum, alors il le récupéra sur l'enveloppe et l'observa. Il venait du Botswana.

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