Notre immense


Tu ne le sais pas, mais tu allumas la rive abordée.

Et, habillée de souffles, venue de bouches pour tout apporter,

tu voguas sur la mer, murmures d'une mère.

Nous étions tous autour de ton miroir aux jours incertains,

car plus d'une fois dans l'eau l'astre roi soudain s'était éteint.

Nos yeux t'attendaient, grands ouverts,

nos corps avaient mal d'un phénoménal ordinaire,

et notre esprit! Criant sans prix, il hurlait,

et toi tu ne savais combien le monde hait

notre essence.

Notre immense.

Tu vins pourtant, comme le temps, cet empereur,

infiniment plus doucement que la peur;

liquide comme elle, tellement plus belle, les saisons

dans tes yeux aimants, sans raison

puisque l'innocence, seule incandescence, t'illuminait.

J'étais autour de toi, soulevée par la foi, qui donnait

à ton visage son petit air de chanson...

Si tu savais comment ta voix magiquement a tout emporté,

vêtue des chagrins tristement lointains d'un petit garçon!


Si tu le savais, tu chanterais

à notre âme nos larmes, notre essence,

notre immense.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top