Dans un corps à corps écrasant
Sombrent leurs larmes de douleur
Aux cris de secours de leurs cœurs
Rapprochant les tendres amants

Dans un cœur à corps sans repos
Se ruine leur souffle crevé
Ravivant l'horreur étranglée
D'êtres dénudés de propos

Dans un cœur à cœur sans sourire
Meurent d'une souffrance aigrie
Les peurs des rêveurs incompris
Dont l'ardeur encor forte expire

La chair endormie fait surgir
L'arme à l'œil rouge du veilleur
Espérant sa retraite ailleurs
Pour le petit jour à venir

Mais l'envahisseur reste sourd
A la détresse du compte-heure
Périssant du dieu qui écœure
Et pourtant fait germer l'amour

Triste enfer amer merveilleux
Se déroule avec cruauté
Entre étranglement et beauté
Tyran et porteur malheureux

Acteurs éreintés à l'arrêt
Errent dans leur étreinte éteinte
Fruit à l'odeur empreinte de crainte
Que dévorent les égarés

Rude réalité bien dure
Berçant les amoureux ravis
D'un terrible espoir de survie
Brise les membres avec froidure

Le poids mort inverse les rôles
Et fait mourir avec douceur
L'inspiration dans la noirceur
D'une grande chambre frivole

Puis tendrement la peur disparaît
Sous la croupe de l insensible
Lourd et viril fardeau terrible
Et l essoufflement apparaît

L avenir certain se révèle
Au regard du pauvre souffrant
Sous une pierre suffoquant
Que le terrorisant sort scelle

L'air se raréfie au mourant
Périssant vers un paradis
Dont la chair rouge refroidie
Meurt au corps à corps écrasant